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CR Belouizdad: En deçà des espérances

par Adjal Lahouari

Tous les articles dans les médias d'avant-match avaient abondé dans le même sens, à savoir que la mission du CRB ne s'annonçait pas facile, étant donné le niveau atteint par le WAC, l'un des plus stables clubs dans la compétition africaine avec Ahly d'Egypte et l'EST de Tunisie. Et, effectivement, le Chabab s'est incliné par la plus courte des marges, ce qui complique sa tâche dans la manche retour dans quelques jours, au stade Mohamed V de Casablanca. Et pourtant, tout était réuni par une victoire de notre représentant : un stade vaste, une bonne pelouse, et surtout la présence massive de ses milliers de supporters. Le coach Marcos Paqueta misait même beaucoup sur ce dernier paramètre pour prendre une option, sachant le rôle de ces derniers sur la motivation des joueurs. En outre, le WAC a joué à 10 durant 84 minutes, une situation que les gars du CRB n'ont pas su tirer profit. On peut donc reprocher bien des choses aux Belouizdadis qui ont pourtant tout donné, avec une possession de 75%, sept corners et 23 tirs. Ils n'ont pu percer la muraille casablancaise malgré leur supériorité numérique. Lors d'une émission télévisée il y a quelques jours, l'ancien défenseur latéral international, Mustapha Kouici, a estimé que « si le CRB ne prend pas de but, il peut aspirer à un bon résultat ». Kouici a vu juste puisque les coéquipiers de Bouchar ont commis la faute qu'il fallait éviter à tout prix, celle d'encaisser le but inscrit par Mbenza, alors qu'il était entouré par trois défenseurs locaux dès la reprise de la seconde période. D'aucuns pensent par ailleurs que la responsabilité de Moussaoui est également engagée puisqu'il n'a pas essayé d'intercepter le ballon aérien. A ce propos, des observateurs estiment que son collègue Ahmed Abdelkader, qui possède une meilleure lecture du jeu, aurait intercepté le ballon. On signalera aussi que le CRB a laissé partir un grand gardien, Merbah Gaya. Après cette réalisation, les Widadis se sont organisés en conséquence avec un 5-3-1 qui a bouché tous les angles. Il faut dire que le CRB actuel pêche au niveau de l'offensive comme en témoigne le match complètement raté d'Aribi. Le meilleur buteur Merzougui compte huit réalisations seulement en 23 matches, alors que onze joueurs pointent à un seul but. Il faut dire aussi que la réussite a tourné le dos à ce dernier en fin de match, sa reprise de la tête ayant rebondi sur le poteau du gardien du WAC. Ceci dit, il faut reconnaître que Sayoud n'a pas été remplacé, lui qui apportait de la créativité et de l'efficacité au CRB. Les espoirs placés en Bourdim se sont évaporés alors que ce dernier possède d'intéressantes potentialités. Aux dernières nouvelles, ce joueur n'entrerait pas dans les plans de l'entraîneur Paqueta. De ce fait, le jeu de l'équipe est « lisible » par l'adversaire faute de spontanéité. Dans une compétition du niveau de la Ligue des champions d'Afrique, une telle lacune ne se pardonne pas. D'ailleurs, dans sa conférence de presse avant le match, l'entraîneur brésilien Paqueta avait annoncé la couleur : « Je ne promets pas la qualification, mais on va tout donner sur le terrain pour aller chercher la qualification ». En voyant ses joueurs dominateurs, il ne pouvait donner d'autres consignes face à un rival plus expérimenté et qui a réussi à repartir avec le gain de la victoire. De ce fait, le match retour s'annonce très ardu, car il faudra d'abord que les Belouizdadis se montrent plus efficaces en attaque, et de bien défendre. Il reste bien sûr qu'un exploit reste toujours possible en football.