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Bouira: La protection de l'enfant en débat

par Farid Haddouche

La faculté des sciences sociales et humaines de l'université Akli-Mohand-Oulhadj a donné hier le coup d'envoi de son congrès international sur l'enfant et ses problématiques à travers les bouleversements sociaux qu'elle aura à présenter pendant deux jours. M. A Abderrahmane Arar, président du Réseau algérien pour la Défense de l'enfant (NADA) invité au congrès pour une communication sur «La protection de l'enfant», a évoqué les failles qui subsistent en matière d'application des lois admises à protéger l'enfant.

«Il est vrai que sur le plan juridique nous avons certainement avancé, mais nous constatons beaucoup de lacunes concernant leur application», a-t-il précisé.

Des décrets exécutifs non appliqués

Notre interlocuteur ajoutera à cet effet que «la situation des enfants victimes de violence par exemple est inquiétante. C'est pour cette raison que nous demandons que les dispositifs indiqués dans les dernières réformes soient appliqués. Notamment pour ce qui est des décrets exécutifs qui ne sont pas appliqués. Certes, les mécanismes juridiques sont dissuasifs et remarquables, mais le signalement reste le meilleur mécanisme, car il peut également mettre l'enfant hors du danger avec, bien sûr, son accompagnement. Malheureusement, le signalement et l'accompagnement sont des paramètres qui ne sont pas encore bien incorporés et éprouvés».

Selon M. Lounes Lallem, docteur en psychologie clinique et psychologie pathologie, praticien dans un centre psychopédagogique, parlera de sa communication : «Je vais traiter d'un thème se rapportant à l'enfant, en retraçant un peu le parcours de l'enfant confié au service de prévention et sauvegarde de l'enfance, par le biais d'une illustration clinique en mettant en cause les traces d'une violence cohabitant le cerveau d'un enfant suite à des maltraitances. Inscrivant aussi des violences et des traumatismes psychique, suite à un historique qui touche l'existence sociale et le devenir psychologique de l'enfant»

L'accompagnement de l'enfant dysphasique

Quant à Mme Karima Kheddouci, psychologue orthophoniste, membre de l'association du devenir des dysphasiques de la wilaya d'Alger (ADWA) et maître de conférences au département de psychologie à la faculté des sciences sociales et humaines, elle indiquera qu'elle interviendra sur l'accompagnement de l'enfant dysphasique pour faciliter son intégration. Sur ce sujet, la conférencière précisera : «Sachant que la dysphasie est un trouble du développement du langage qui ne touche pas l'aspect mental et organique de l'enfant. Mais cette affection touche ses facultés cognitives. Et de là, l'enfant ne peut pas être intégré à une scolarité normale du moment que son langage est altéré sur les 2 plans, c'est-à-dire l'oral et l'écrit. Donc il faudra passer à des aménagements pédagogiques et, en parallèle, avec la rééducation orthophonique pour garantir une meilleure insertion psychosociale de l'enfant, en attendant de lui offrir une voie vers une formation professionnelle afin qu'il puisse subvenir à ses besoins».

Ouvrir une discussion scientifique sur les enfants

Sselon les organisateurs de ce congrès international, «l'objectif du congrès est d'ouvrir un dialogue et une discussion scientifique sur les enfants et l'enfance, mettre en évidence ce segment important de la société. Déterminer l'impact des changements sociaux sur les perceptions de la société autour de l'enfant, pourvoir le statut occupé par l'enfant dans les conventions, lois et conventions internationales et régionales. Donner une image claire de la réalité des enfants nationaux et des enfants dans le monde, sur le plan économique, politique et social. Mettre en lumière les pratiques et les violations contre les enfants à la lumière de la tourmente politique et des guerres. Clarifier les implications, les effets et les conséquences de la mondialisation sur les enfants dans le monde et montrer les formes et les changements de l'éducation. Et enfin, sensibiliser les institutions sociales sur l'enfant et les risques auxquels il est confronté, et proposer des méthodes préventives et thérapeutiques pour en prendre soin».