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BLIDA: Une journée comme les autres

par Tahar Mansour

Chacun s'attendait à une journée inhabituelle, mais le premier jour de la campagne électorale pour des présidentielles qui s'annoncent serrées a été, vraiment, insipide, du moins pour la wilaya de Blida. En effet, mis à part quelques photos des candidats en de rares endroits et quelques permanences, tout aussi rares, rien ne laissait entrevoir que nous avions entamé une campagne électorale, digne de ce nom. Cette absence d'activité partisane s'observait de manière plutôt visible dans les petites villes où tout le monde s'étonnait de ne rien voir venir, de ne rien entendre, et c'était, vraiment, étonnant pour des citoyens qui ont, à cœur, ce qui se passe dans leur pays, d'autant plus qu'ils ont subi un véritable matraquage médiatique depuis plusieurs semaines, maintenant. Plusieurs citoyens que nous avons rencontrés, à travers les rues des villes et villages, nous ont fait part de ce silence incompréhensible, même s'ils savaient que les jours à venir allaient être beaucoup plus animés. Ce silence dans les villes ajoutait, quand même, à la sourde inquiétude qui étreint les cœurs des Algériens, surtout quand ils voient ce qui s'est passé à Ghardaïa, ce que raconte la rumeur et tout ce qui est colporté par certains médias, en plus de ce qui se passe dans beaucoup de pays arabes. Les Algériens, échaudés par plus d'une décennie de violences, ne veulent plus vivre la même expérience, n'aspirent qu'à vivre en harmonie avec eux-mêmes : «nous sommes tous des Algériens, il n'y a, entre nous, aucune différence et nous ne voulons pas que des étrangers viennent nous dicter ce que nous devons faire», affirment de nombreux citoyens. En effet, dans toutes les discussions qui se tiennent, un peu partout, nous sentons cette angoisse de lendemains incertains que personne ne souhaite pour un pays qui a tant souffert et tous déclarent que : «nous voterons pour le président qui nous convient même si nous savons que ce sera Bouteflika qui l'emportera, pourvu, seulement que sa santé le lui permette».

En regardant la télévision, les gens paraissent peu intéressés par les programmes des candidats et ne retiennent, en général, que les promesses, parfois irréalisables, de ces candidats. Mais il faut dire que ce silence ne durera pas longtemps puisque, au deuxième jour, il y a déjà trois candidats qui se sont succédé pour parler de leurs programmes respectifs et tenter de faire rallier le plus grand nombre d'électeurs. Enfin, tous souhaitent qu'il n'y ait aucun dérapage et les appels au calme se font entendre, un peu partout.