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MEDEA: Des projets qui manquent de courant

par Rabah Benaouda

Le problème, devenu récurrent, par la force des choses, dont souffrent, aujourd'hui encore, de nombreux projets déjà réceptionnés ainsi que ceux en voie de l'être, à travers la wilaya de Médéa, et lié aux grandes difficultés rencontrées dans leur alimentation en énergie électrique, se pose toujours avec autant d'acuité.

Un problème qui dure depuis des années, sans pour autant qu'une «lueur de solution» n'apparaisse à l'horizon pour mettre un terme définitif à ces situations, au détriment de toutes les parties concernées par la réception de tous ces projets et notamment les logements sociaux, les infrastructures publiques, scolaires, sportives, culturelles? Car il ne se passe pas une seule sortie sur le terrain, à travers les 19 daïras que compte la wilaya de Médéa, sans que ce sempiternel problème ne soit rencontré par le premier responsable de la wilaya, comme il en a été de même pour son prédécesseur. Et nous n'en voulons pour preuve, une fois encore, que ce que nous avons constaté, lors de la visite effectuée, durant toute la journée de mercredi dernier, par le wali de Médéa, M. Brahim Merad, dans les trois daïras de Ouamri, Si Mahjoub et Ouzera. Une autre visite qui intervient après celles récentes effectuées respectivement dans les daïras de Ksar El-Boukhari, Berrouaghia, Tablat et Béni Slimane.

Une visite qui a débuté avec cette première étape dans la daïra de Ouamri, plus précisément au chantier de construction d'une usine de fabrication de tuyaux en cuivre, située à l'intérieur de la zone industrielle de la commune de Harbil et appartenant à un investisseur étranger. Et ce que dira ce dernier au wali de Médéa, qu'accompagnaient plusieurs directeurs de son exécutif et les autorités militaires, en dit long sur l'insuffisance des capacités d'intervention de la Société de distribution de l'électricité de la wilaya de Médéa : sont-elles humaines, matérielles, financières ou tout simplement liées à des dysfonctionnements entre les différents services concernés de cette société ou vis-à-vis de leurs sous-traitants ? «Cela fait plus de trois mois que j'essaie d'avoir une entrevue avec le premier responsable de cette institution mais en vain. Aujourd'hui encore, mon chantier ne fonctionne que grâce à notre propre groupe électrogène, ce qui est nettement insuffisant. Ceci pour vous dire, M. le wali, la nécessité de cette alimentation en énergie électrique, de la part de la société distributrice, dans les meilleurs délais possibles» dira, sans ambages, cet investisseur étranger. Ce que nous confirmeront d'ailleurs, des ouvriers que nous avons approchés sur ce chantier: «Est-il normal que le cisaillement du gros rond se fasse manuellement et non à la machine ? C'est ce que nous faisons, pourtant, pour ne pas trop gaspiller l'énergie produite par le seul groupe électrogène dont dispose notre chantier».

Et sans entrer dans les détails de ce qui a été «échangé» dans la discussion, à ce sujet, entre le wali, le directeur de cette institution et l'investisseur étranger en question, il y a lieu de dire, tout simplement, que le plus important, aujourd'hui, est la résolution de cet épineux problème de l'alimentation en énergie électrique qui touche un grand nombre d'infrastructures.

Pour en revenir, maintenant, à cette dernière visite de M. Brahim Merad, dans les daïras de Ouamri, Si Mahjoub et Ouzera, situées respectivement à 33 km à l'ouest de Médéa, 39 km au sud-ouest et 10 km au sud-est, elle se résume à l'inspection de pas moins de 24 sites où sont implantés des projets de logements sociaux, plus de 500 au total, entrant dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, des aménagements urbains, des infrastructures culturelles, sportives et scolaires, une mosquée, une sûreté de daïra, une annexe d'APC, un réfectoire de lycée, un réservoir d'eau potable, un centre de formation professionnelle, un lycée, une étable pour vaches laitières, la modernisation de routes nationales et départementales, la réalisation d'une route communale? Des projets dont l'enveloppe financière totale, dégagée par le Trésor public, est très conséquente à l'exemple de ce chemin communal de 5 km qui coûtera plus de 500 millions de centimes, cette route départementale de 10 km qui reviendra à 40 milliards de centimes, ces logements sociaux dont 20 seulement, à titre indicatif, reviennent à près de 5 milliards de centimes? Une visite d'inspection très positive mais combien éreintante qui n'a pris fin qu'après la dernière étape, dans la daïra d'Ouzera, à 18h30 passées.