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MEDEA : L'INFORMEL A LA PEAU DURE

par Rabah Benaouda

Entamée au tout début du mois d'octobre dernier par une sortie sur le terrain du wali de Médéa, M. Brahim Merad, notamment au niveau du marché des fruits et légumes du centre-ville du chef-lieu de wilaya, dont tous les alentours ont fait depuis l'objet d'un «grand nettoyage», l'opération «lutte contre l'occupation illégale des rues et ruelles comme les trottoirs et les placettes», c'est-à-dire le marché informel, semble «marquer le pas».

Et pour cause ! Ce «fléau», qui porte une grande atteinte au paysage environnemental d'abord, à la salubrité publique ensuite et enfin à la libre circulation des piétons et des automobilistes, est de retour. Ce que nous avons constaté de visu lors de notre grand tour de visite effectué à travers la ville durant une bonne partie de l'après-midi de mardi dernier. En effet, mis à part donc ce marché des fruits et légumes et ses alentours où des agents des forces de l'ordre sont présents en permanence et d'où tous les revendeurs occasionnels ont été «délocalisés» pour être fixés sur le site équipé du nouveau marché de «Bab Lekouass», il n'en est malheureusement pas de même pour tous les autres lieux squattés de la ville de Médéa.

De la place des Martyrs, plus connue comme «placet Eldjininar», où se trouve «par malchance» l'ex-Dar El-Emir Abdelkader qui abrite, depuis deux années maintenant, le musée national public des arts et traditions populaires, à la ruelle et au boulevard adjacents à l'Institut national supérieur de la formation paramédicale qui est lui-même mitoyen avec l'établissement public hospitalier Mohamed Boudiaf, en passant par les alentours de «Hammam Essour», «Hammam Benchiar», et à un degré moindre la place du 1er Novembre ou «placet El-Fougania», tout est encore squatté. Et même au niveau du marché des fruits et légumes du centre-ville, certains commerçants pourtant réhabilités n'ont pas trouvé mieux que de «vider» leurs locaux pour? étaler leurs marchandises sur les trottoirs, obligeant ainsi les piétons à marcher sur la chaussée qui a été quand même «libérée» pour être rendue aux automobilistes lors de l'opération du mois d'octobre. Alors là, il y a assurément quelque chose qui cloche?

Une situation beaucoup plus embarrassante au niveau de «trig El-K'richi» qui constitue une des voies d'accès les plus rapides à l'EPH et qui est aujourd'hui presque totalement squattée voire obstruée et où circuler en voiture relève presque de l'impossible ! Ou encore cette «placet El-Djininar» qui est aujourd'hui envahie et réoccupée par toutes sortes de revendeurs occasionnels, une placette grouillant de monde qui a eu pour effet de «décourager» un grand nombre de familles médéennes à venir visiter ce musée qui a coûté des milliards de centimes au Trésor public.

Alors, cette opération de lutte contre le marché informel connaît-elle aujourd'hui un «essoufflement» ?

Ou ne serait-ce qu'un simple moment de répit observé par les autorités locales qui en ont la charge avant d'entamer cette seconde phase nécessaire pour débarrasser, une bonne fois pour toutes, la ville de Médéa de tous ces lieux de vente illégaux ? Seul le proche futur nous le dira.