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La gouvernance économique à l'ère de l'intelligence artificielle

par Haichour Ikram Eddine*

Nombreux sont ceux qui voient le verre à moitié vide, surtout lorsqu'il s'agit d'évaluation de la situation socio-économique du pays.

Depuis l'arrivée de Monsieur Abdelmadjid Tebboune à la tête de l'Etat en décembre 2019, le domaine économique n'a pas cessé d'évoluer, et ce, malgré la crise sanitaire qui a frappé le monde entier. Cette même pandémie qui a ruiné les plus puissantes des économies mondiales. L'exécutif algérien durant toute cette période, était toujours présent sur le terrain et assurait un reporting quotidien et rigoureux de la situation sanitaire en mobilisant tous les moyens nécessaires à la lutte contre ce virus fatal.

Le combat était mené par nos soldats en blouses blanches et tous les dignes Algériennes et Algériens qui n'ont épargné aucun effort afin de faire face à la pandémie de la Covid-19.

Tout ceci s'inscrit dans la parfaite stratégie élaborée par le Top-Management du pays. Aujourd'hui grâce à Dieu et à la bonne gouvernance de l'Etat, notre économie est sortie indemne ou plus au moins à moindres dégâts. Le Président Tebboune a toujours placé le bien-être et l'amélioration du cadre de vie du citoyen parmi les priorités de son programme. Intransigeant et ferme avec son staff exécutif pour prendre en charge les moindres préoccupations du peuple.

C'est ce qui a été remarqué lors de ses réunions avec les walis de la République, tellesl'allocation chômage, les différentes subventions ciblées, l'indemnisation des commerçants ayant été touchés par la pandémie du coronavirus sans oublier le nouveau code de l'investissement qui sans le moindre doute va donner un nouveau souffle à l'économie nationale et faciliter l'acte d'investir en éliminant le fléau de la bureaucratie dans l'étude et le traitement desdossiers d'investissements.

Aussi, cette nouvelle loi est porteuse d'une vision universelle, en faisant aucune différence entre l'investisseur résident et l'investisseur non résident. La liste reste longue pour énumérer les actions et les efforts fournis par l'Etat dans le but d'assurer une justice sociale et une sécurité économique et alimentaire qui ont montré leur efficacité. A l'heure actuelle, nous en sommes pas loin de l'objectif. L'Algérie gagnante sur plusieurs fronts a réussi tous ses défis économiques notamment celui de la diplomatie économique en maitrisant le dossier de l'énergie, lequel depuis l'enclenchement du conflit russo-ukrainien est devenu une carte maitresse sur la table des négociations économiques mondiales.

De surcroit, et à l'instar de ce qui a été réalisé dans le domaine économique, la diplomatie algérienne revient en force sur la scène arabe en réussissant un rendez-vous historique, celui de la 31e session du Sommet de la Ligue arabe qui a coïncidé avec la célébration du 68e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse Guerre de Libération nationale. Ce franc succès a confirmé une nouvelle fois le rôle pivot de l'Algérie sur l'échiquier régional, africain et international.

UNE NOUVELLE ALGERIE AVEC DE NOUVEAUX PARADIGMES MANAGERIAUX

Encore une fois, l'Algérie a confirmé sa détermination de rompre avec les pratiques archaïques, en organisant le premier sommet arabe à « zéro papier ». Cet exploit va marquer l'histoire de ces importants évènements arabes, dont la réussite est un défi aux grandes préoccupations du monde actuel. C'est ce qui a démontré sans équivoque les importantes avancées que l'Algérie a réalisé dans les domaines de la transformation numérique et digitale dans cette révolution des TIC.

Lors d'un colloque international sur l'innovation financière et technologique au service de la finance, organisé le mardi 08 novembre 2022 au siège de la SAA par l'Union des Sociétés d'Assurance et de Réassurance (UAR), en présence du ministre de l'Economie de la connaissance, des Startups et des Micro-entreprises, Yacine El Mahdi Oualid, et celui de la Poste et des Télécommunications, Karim Bibi.

Cette journée scientifique a été marquée par l'intervention de plusieurs experts de la finance à l'instar de l'ancien secrétaire d'Etat au plan, le Professeur Sid Ali Boukrami et l'ex-président de la COSOB, monsieur Abdelhakim Berrah.

Ce dernier, manager chevronné, connu par ses compétences dans le domaine financier et bancaire, a souligné dans son intervention lors des activités du Finlab, l'importance des startups dans la promotion de l'économie nationale et l'utilité des passerelles entre l'université et l'entreprise surtout l'augmentation des capacités de l'entreprise en matière d'intégration du savoir et des technologies en tant que critères de base pour le développement de sa compétitivité.

Dans le même contexte a déclaré M. Khenoussi, l'administrateur de l'Algerian Finlab «Notre feuille de route est de promouvoir et développer le système financier, via la dématérialisation et la digitalisation des procédures et en même temps prospecter les moyens de promouvoir la blockchain, l'intelligence artificielle et l'internet des objets, autant de domaines qui constituent des champs sur lesquels nous allons travailler».

Toutefois, le secteur des startups constitue une véritable locomotive pour le développement de l'économie du pays, qui dans un laps de temps très court est parvenu à familiariser les jeunes Algériens, porteurs d'idées avec le monde de l'entreprenariat, en leur fournissant l'orientation, l'accompagnement et le financement par le biais des différents fonds thématiques. Cet écosystème entrepreneurial favorable commence à donner ses fruits et la « success-story » de la startup 100% algérienne spécialisée dans le domaine de VTC en est la preuve, devenue la startup la plus valorisée de toute l'Afrique du Nord.

Cette dernière a levé 150 millions de dollars en financement de série B d'investisseurs mondiaux de premier plan, a déclaré monsieur Noureddine Tayebi, fondateur et PDG de Yassir le 7 novembre 2022.

A l'aube de cette transition numérique que connait le pays, la ressource humaine, notamment celle hautement qualifiée, a eu beaucoup de considération grâce à la vision éclairée du Président Tebboune et son intérêt porté pour les jeunes talents et le capital humain capable de relever les défis de son temps. Ceci se traduit clairement dans l'encouragement et l'implication des jeunes dans le milieux politique et associatif, telle que la création du Haut Conseil de la jeunesse, une institution constitutionnelle et un véritable espace d'échange et de débat qui permet l'intégration des jeunes Algériens dans la vie politique et leurs permettre de participer à la prise de décision autrefois un rêve lointain.

L'ENTREPRISE PUBLIQUE DOMINEE PAR LE LEADERSHIP TRANSACTIONNEL

Malencontreusement, au cœur même des défis majeurs que relève actuellement l'économie du pays, on distingue une catégorie de managers qui n'ont pas pu se détacher des anciennes méthodes incompatibles avec la vision de l'actuelle Algérie, celle de la transparence, l'équité et le développement socio-économique.

Comparé à une carte-mère, la pièce maitresse de tous les appareils électroniques, ce type de managers représente « la résistance électrique », un vrai ralentisseur au sein de l'organisation. Car il est là pour exécuter peu importe l'objectif, ou la nature de l'instruction, plus encore, il veille à satisfaire celui dont il doit son poste au détriment des intérêts de l'entreprise.

Toutefois, la majorité de nos entreprises économiques nationales sont victimes de ce modèle de responsables-freins qui ne cessent de ralentir le développement de l'économie du pays à travers des pratiques managériales révolues. Ces managers transactionnels sont dotés d'une micro-vision de la gestion des effectifs qui tue l'initiative et fragilise le lien employé-employeur. Ce fléau est omniprésent. L'Algérie figure parmi les pays faibles en matière d'initiative ayant pour but de garder ses cadres et talents, selon le dernier classement 2019 établi par « Global Talent Competitiveness Index », occupant la 105ème place sur 125 pays étudiés avec un score de 28.13 sur 100. Cela est provoqué essentiellement par les politiques « Ressources Humaines » inefficaces, qui négligent le bien-être du travailleur en se focalisant essentiellement sur le résultat autrement dit, la production et l'accomplissement des objectifs figurant sur une feuille de route générale.

Les entreprises publiques sont tenues de veiller sur l'intérêt général, et contribuent dans l'instauration de la justice sociale. A cet effet, l'Etat doit se résumer à son rôle de partenaire en donnant plus d'autonomie aux dirigeants de ces entreprises chargées à la fois d'atteindre les objectifs tracés dans le cadre de la politique économique nationale, et être rentable. Ceci dit, l'Etat doit être le garant de la transparence et le contrôleur externe de la stricte application des procédures et lois en vigueur régissant toutes transactions confondues, assurant de la sorte ses intérêts et sauvegardant l'argent publique. Néanmoins, cela ne peut être réalisé sans un « bon Casting de ces mangers » qui en ont la charge de piloter ces entreprises, basé sur la compétence et le mérite.

Finalement, l'activité économique a connu un saut qualitatif notamment dans le secteur de l'économie de la connaissance selon Monsieur Yacine El-Mahdi Oualid qui a déclaré dans le Forum de la Radio algérienne en mars dernier : « Les startups en Algérie pourraient contribuer jusqu'à hauteur de 10% dans le PIB hors hydrocarbures », faisant savoir que les recettes de ces entreprises seront évaluées à partir de 2023.

*Licence en Management à HEC Alger ex-INC - Cadre Ressources humaines - MBA en Mangement et Direction des entreprises.