La suspension de la publication du rapport « Doing
Business 2021 » à la suite de la découverte d'un trafic d'influence pratiqué
par certains pays pour se faire une belle image et figurer dans de meilleures
places du classement effectué par le Groupe de la Banque mondiale, fait l'effet
d'un gros scandale qui met à mal la crédibilité de cette institution et les
pays qui ont gravi les échelons dans le classement sur la base de fausses données.
L'Algérie, toujours mal classée dans ce rapport, 157ème place sur 190 pays en
2019 et 2020, ne peut pas être parmi les pays qui ont glané de meilleures
places grâce à des informations économiques tronquées. Très attendu par les
milieux d'affaires et rendu public au mois d'octobre de chaque année, « Doing Business 2021 » est mis sur cale à cause des «
irrégularités » relevées dans la collecte des données pour établir ce
classement, selon un communiqué du Groupe de la Banque mondiale, qui signale
principalement les collectes de données des années 2017 et 2019 qui ont servi à
établir les classements Doing Business 2018 et 2020.
De nombreux pays se sont dédouanés, affirmant qu'ils n'on
rien à voir avec le sujet, alors que d'autres mis à l'index par le Wall Street
Journal gardent encore le silence, en l'occurrence la Chine (passée sur les
cinq dernières éditions du rapport de la 90e place à la 31e), l'Arabie Saoudite
(62e au 49e rang), les Emirats Arabes Unis (22e au 16e rang) et l'Azerbaïdjan
(80e au 34e rang au cours de la même période), pour ne citer que ces pays.
Aucun des pays africains n'est concerné par les irrégularités, selon les
premières estimations. En tout état de cause, le groupe de la BM signale que
les autorités des pays les plus touchés par les irrégularités dans les données
sont déjà informées, signale le Groupe de la BM. En attendant que le Groupe,
basé à Washington, boucle un examen systématique des changements sur les cinq
derniers rapports, en mettant à contribution son service d'audit interne
indépendant et faire toute la lumière sur les manipulations des données.
Une manipulation qui ne peut pas être innocente et les résultats
de l'audit devraient aboutir à la détermination des coupables au sein du Groupe
et des pays qui ont commandité ce trafic qui a faussement orienté la boussole
des investisseurs et des hommes d'affaires. Il faudrait bien se laver de cet
affront, sinon le rapport en question n'aurait plus aucune crédibilité, s'il
lui en reste encore. De toute façon, l'environnement dans le monde des affaires
ne peut pas prendre en considération les données des années précédentes pour
élaborer un rapport 2021, peut-être même qu'il y a contrainte de changer le
mode opérationnel de ce classement, notamment à cause de la pandémie de coronavirus,
qui a chamboulé l'économie mondiale avec un repli à l'intérieur des frontières
de chaque pays, confinement oblige. Personne ne pourrait déterminer ce que
serait le business en 2021 à l'ombre d'une pandémie qui ne semble pas avoir dit
son dernier mot.