Le ton est
donné à quelque 24h de l'élection présidentielle à travers le baromètre du vote
de la communauté nationale établie à l'étranger.
Le vote de
quelque 914.308 électeurs algériens établis à l'étranger, inscrits dans les
fichiers des consulats, ainsi que dans les bureaux itinérants, se poursuivait
de «manière régulière» et «dans de bonnes conditions», selon une déclaration de
Mohamed-Chérif Belmihoub, membre de l'Autorité
nationale indépendante des élections (ANIE). Estimant dans ce contexte, à deux
jours donc de la fin du vote, que «le taux de participation enregistré jusqu'à
mardi à 16h00, au niveau de la communauté nationale établie à l'étranger, a
atteint les 20%, tandis que celui des bureaux itinérants a dépassé les 30%». Le
taux de 20% est une réponse à ceux qui ont tenté d'empêcher les électeurs de se
rendre aux urnes afin d'élire le futur président de la République parmi les
cinq candidats en lice, notamment à travers l'organisation de manifestations
devant les centres de vote à l'étranger. Des manifestants violents ont été
jusqu'à saccager des bureaux de vote, à Blois, Malakoff (Paris) et à un degré
moindre à Bobigny, mais sans pour autant bloquer l'opération de vote, car les
services diplomatiques ont regroupé les bureaux de vote dans d'autres consulats
pour mieux sécuriser l'opération. L'ANIE réitère dans ce cadre son appel au
«respect des règles de la démocratie et de laisser les électeurs s'exprimer
librement». Ce jeudi 12 décembre, en Algérie, les choses ne vont pas trop
s'écarter du vote de la communauté algérienne établie à l'étranger. Il y aura
des manifestations hostiles au vote, mais le dernier mot reviendra aux
électeurs. Personne ne peut empêcher quelqu'un d'aller accomplir son devoir, au
risque de se mettre hors la loi. Et personne ne peut obliger quelqu'un d'autre
à aller voter, au risque d'attenter à son droit de s'abstenir ou de boycotter.
Dans l'ensemble, tout un chacun doit respecter ces règles d'or de la démocratie
pour éviter de sombrer dans le chaos. De mémoire, aucune élection
présidentielle n'a eu lieu en Algérie sans être accompagnée de tension dans la
rue ou dans les arcanes du pouvoir, y compris lors du scrutin de 1999, qui a vu
le retrait en dernière minute des candidats en lice aux côtés du candidat
Abdelaziz Bouteflika, ainsi que lors des 2e, 3e et 4e mandats, où le score
était, pourtant, tranché à l'avance en faveur de l'ex-président Bouteflika. Les
Algériens ont énergiquement manifesté leur opposition dans ces moments-là, à la candidature de Bouteflika, mais les choses
se sont tassées, non pas parce qu'on a fini par admettre un sort fatal, mais
parce que l'intérêt du pays recommandait de la sagesse, beaucoup de sagesse,
qui a triomphé au bout du compte un certain 22 février.