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Sonatrach : une fausse solution à un vrai problème en perspective

par Reghis Rabah*

On sait que depuis avril 2017, l'équipe de Sonatrach sous le patronage de son controversé PDG Abelmoumène Ould Kaddour a pris le secteur de l'énergie en main pour le conduire vers un objectif qu'elle dit stratégique à l'horizon 2030.

Ce responsable, soutenu par un pouvoir extraconstitutionnelle a balayé toutes les institutions de l'Etat dans son passage entre autre l'agence Alnaft, première concernée pour la gestion au nom de l'Etat du domaine minier national.

Cette dernière n'a pas actualisé ses données sur l'exploration depuis 2016 (01), parce que selon toutes vraisssemblances elle ne reçoit pas les rapports mensuels de Sonatrach comme pour les autres organes statutaires d'ailleurs : ONS, banque d'Algérie etc. Rappelons que le PDG de Sonatrach a multiplie même ses attaques en remettant en cause les chiffres statistiques fournis par la Banque d'Algérie (BA) et l'Organisme national des statistiques (ONS) ainsi que le Ministère de l'Energie relatifs à la baisse de la production du pétrole et du gaz, notamment le taux de croissance et les performances qui en découlent du mastodonte lorsqu'il lui a été confié par rapport à ceux d'aujourd'hui voilà prés trois ans de promesses vides d'application.

A l'issue de la cérémonie de signature des statuts de la joint-venture STEP en partenariat avec la société française Total dans un projet de pétrochimie, il était monté d'un cran pour pousser envers les institutions de l'Etat un mépris sans précédent. Il s'est interrogé avec arrogance : « Est-ce qu'on a un système de mesures, de calcul ou d'évaluation de la production ? Est-ce qu'on sait combien coûte l'extraction d'un baril ? » Et de continuer son affront «A ce jour, on n'a même exploité 30% de notre potentiel en hydrocarbures » Il conjugue toutes ses actions au futur en les renvoyant à son projet SH 2030. Nous étions au début de l'année 2019, où en est le projet du processing avec les suisses et le raffinage du brut algériens à Augusta ? Avons-nous avancé sur les importations des carburants ?           

Qu'avons-nous gagné ? La réponse est qu'Ould Kaddour a obtenu la capacité fictive et potentielle de vendre la raffinerie tant contestée au double de son prix. Est-ce l'objectif visé ? Tandis que les institutions de l'Etat, ministères, banque d'Algérie et ONS, disposent de la situation de Sonatrach lorsqu' elle lui a été confiée : un taux de croissance de 13,3%, le règlement de tous les litiges (TPE), le gain de deux arbitrages, l'augmentation de la production, l'élan des projets pétrochimie et raffineries, l'ouverture pour la 1ére fois en 2016 du projet photovoltaïque avec ENI. L'entreprise avait élaboré un plan de croissance réalisé avec de très faibles investissements. La mise en œuvre d'une organisation performante en moins de 06 mois qui avait permis cette croissance et réalisée avec une expertise interne. La paix sociale et une image honnête de Sonatrach ont été reconnues tant à l'interne qu'à l'externe

Ces organismes sont formels sur la baisse de la production depuis 2017

Le rapport de la banque d'Algérie (02) analyse que le secteur des hydrocarbures a enregistré une forte reprise d'activité en 2016 après le retour à la croissance de 2015 combien même cette période a connu une baisse du prix du baril Le secteur a connu un taux de croissance en volume de 7,7% après avoir repris en 2015 de 0,2% qui a marqué la rupture avec une décennie (2006-2014) de récession et de décroissance. A noter que la croissance au quatrième trimestre 2016 a été de 13,3%. Cette dernière a été réalisée sans investissements. Le secteur de l'énergie constate que l'année 2017 renoue avec la baisse de la production et des exportations, alors qu'en 2016, Sonatrach avait enregistré une activité particulièrement intense, que ce soit en matière de production et d'exportation.

Cette baisse de la production n'était pas prévue dans les différents plans moyens termes. D'autant plus que la croissance retrouvée en 2016 (+7,7%) a été confirmée au premier trimestre 2017 (+6%). Au cours de ce trimestre justement (03), le Produit Intérieur Brut (PIB) a enregistré une croissance appréciable de 4,9 % contre 2,5 % pour la même période de 2014. Cette croissance résulte, notamment, de la croissance exceptionnelle de 5 % réalisée par le secteur des hydrocarbures Les comptes nationaux trimestriels du premier trimestre 2017(04) font ressortir une croissance économique de 3,7% par rapport au premier trimestre 2016 au lieu de 3,9% réalisé au premier trimestre 2016 par rapport à celui de 2015. La croissance du premier trimestre 2017 est fortement tirée par le rebondissement de la croissance dans le secteur des hydrocarbures avec un taux d'accroissement de sa valeur ajoutée en volume de 7,1% en T1/2017 par rapport à T1/2016 contre 2,6% en T1/2016 par rapport à T1/2015. Le taux de croissance du PIB hors hydrocarbures perd de nouveau de sa vitalité mais demeure encore appréciable avec 2,8% au cours du premier trimestre de l'année 2017 au lieu de 4,0 % durant la même période de l'année 2016.

Le rapport 2017 de Sonatrach, contredit par celui de sa tutelle

Si l'on se réfère au bilan diffusé sur le site de Sonatrach(05), celui de l'année 2017, on y lit dans la page réservée au bilan global 2016/2017 que la production totale primaire de l'année 2017 « s'est établie à 197 millions de Tep (tonne équivalent pétrole) en augmentation de 2% par rapport à 2016 » C'est en fait le dernier rapport qui est mis en ligne par Sonatrach, pourtant tous les chiffres sont disponibles sur le site du ministère de l'énergie. Pourquoi ? Probablement parce qu'ils les contredisent. Ainsi si l'on se réfère au rapport d'activité disponible dans la rubrique « bilan de réalisation du secteur de l'énergie »(06), il situe la production totale primaire à 165,7 millions de Tep moins que celle de 2016 établie quant à elle à 166,1 millions de Tep.

Le ministre de l'énergie dans l'entretien qu'il accordé à l'APS parle (sauf une erreur de transcription de la presse) d'un domaine minier occupé à 40% en exploitation alors que si on revient au même rapport d'activité, et même celui de 2018 ce dernier n'est exploité qu'a hauteur de 3,9% soit 59840 km2 sur un total de 1536442 km2. Le reste, 241512 km2 (15,7%) en phase de prospection, 547142 Km2 (35,6%) en recherche. Il aurait plus de 687948 Km2 de libre non encore ni prospecté ni recherché. En plus, les derniers chiffres avancés dans le document de Sonatrach sont quelque peu fallacieux.

Ce document établi par Sonatrach et diffusé par l'Agence Presse Service(APS) (07) fait un peu l'éloge du partenariat dans le cadre de la loi 86-14 en du régime de partage de production « dans leur majorité». En effet, une année après la promulgation de cette loi jusqu'à son abrogation partielle par la loi Chakib Khelil de 2005, il y a eu 83 contrats dont 79 en partage de production (PSC), deux en participation et deux autres du type service à risque. Plus de la moitié de ces contrats a été négocié directement sans passer par les appels à la concurrence avec les compagnies pétrolières internationales (IOC).

On y lit dans ce document «les découvertes enregistrées depuis 1990 traduisent de manière plus concrète l'apport du partenariat sous l'effet d'une loi aux effets incitatifs avérés et une forme contractuelle privilégiant le rôle actif de la National Oil Company (NOC) (Sonatrach). Résultat : les réserves récupérables restantes du pays sont passées « de 3,47 milliards de TEP en 1989 à un niveau de 5,12 milliards TEP en 1999» On a donc augmenté les réserves des hydrocarbures en une décennie de 1,65 milliards de tonne équivalent pétrole avec une interrogation pourquoi la limite se situe à1999 et pas de chiffes récents, du moins en 2018 ?

Toujours est il si l'on se réfère aux chiffres des réserves exposées par le ministre de l'énergie lors du conseil des ministres du 06 octobre 2015, soit 10,17 milliards de barils de pétrole et 2745 milliards de m3 de gaz, on reconvertit le tout en tonne équivalente pétrole (Tep) sur la base de coefficients de conversion respectifs de 0,135 et 0,00087 on obtient de 3,76 milliards de Tep en 2015 alors ce chiffre de 5,12 milliards de Tep en 1999 serait il de trop et que vise t-il ? Encore une fois pourquoi ne pas faire un bilan du partenariat depuis la promulgation de cette loi à ce jour et qu'est ce qui empêche de le faire ? Pourtant, les chiffres fournis par l'exploration de 1986 au premier semestre 2019 prés 430 découvertes dont 296 reviennent à Sonatrach seule et 134 en association soit un partenariat qui contribue à prés de 30%. C'est appréciable mais il fallait continuer avec une loi qui gagne des partenaires en réduisant ses inconvénients par une amélioration au lieu de chambouler des règles avant d'y être prêt. Quels sont justement les dysfonctionnements relevés dans l'application de ce type de contrat en Algérie ? Pour faire court et très schématiquement, un contractant qui vient dans ce cadre, s'acquitte de ses droits d'entrées et prend en charges tous les frais d'exploration et de délinéation jusqu'à l'annonce de la découverte commerciale. A ce moment Sonatrach rentre en jeu pour prendre en charge sa part dans les Capex (les dépenses d'investissement) de surface.

Le partage de la production se fait à la tête du puits. Mais avant cela, le contractant récupère l'ensemble des frais qu'il a engagés. C'est là où commencent certaines difficultés. Profitant d'un manque d'éthique, parfois même de complicité de l'encadrement du cocontractant, ajouté à une très mauvaise maitrise des coûts, ce partenaire gonfle ces frais engagés dés le départ et laisse très peu à son partenaire. De nombreux pays producteurs qui pratiquent ce régime contractuel, ont souffert de cette situation mais ils ont fait des efforts pour «l'améliorer» au lieu de la rejeter comme a fait l'Algérie. Résultat : le régime de concession n'a rien ramené.

Comment l'équation économique algérienne se complique en perspective

Le constat alarmiste que fait cette équipe ne date pas d'aujourd'hui, mais les engagements de Sonatrach vis-à-vis de ses partenaires commerciaux ont aggravé la baisse de la production par un mauvais maintien de la pression des gisements qui ne reçoivent pas la quantité optimal du gaz à réinjecter, détourné pour compléter les quantités sur lesquels Sonatrach s'est engagée à fournir à ces clients d'abord externes puis internes. En effet, dans son bilan du premier semestre 2019, le géant italien ENI, principal client gazier de l'Algérie révèle la baisse « dramatique » des exportations algérienne vers l'Italie durant ces premiers mois de l'année en cours. (08) Ces volumes y compris le gaz naturel liquéfié (GNL) qui étaient de 6,48 milliards de m3 durant la même période en 2018 sont redescendus à 3,73 milliards de m3 de janvier à juin 2019 soit une baisse de 42,4%. Le rapport relève que cette baisse drastique non attendue, devait le contraindre pour faire de la gymnastique afin de combler ce déficit qui a certainement causé une perturbation dans la programmation de la compagnie italienne qui a réussi à trouver son salut là où on ne s'attendait pas.

En effet, la Libye en plein guerre civile et dans une instabilité depuis plusieurs années a fait un effort pour une disponibilité de plus de 1,1 milliards de m3. Les six premiers mois de l'année 2018, elle a fourni aux italiens 1,80 milliards de m3, elle en a approvisionné durant la même période en 2019, 2,90 milliards de m3.

Les autres clients y compris la compagnie elle-même par ses propres moyens sont restés stables voire presque au même niveau avec la Russie qui a fourni durant les six premiers mois 2018 et 2019, 13,29 milliards de m3 successivement. Cette situation était attendue depuis ces deux dernières années où des déviations des gaz d'injection pour compléter les exportations, souvent sans l'aval de l'Etat (Alnaft, ministère, conseil d'administration), ont porté atteinte aux gisements sur le court terme. Pour rappel, au premier trimestre 2017 les volumes avaient augmentés de 6,6%.

La baisse est amorcée à partir du deuxième trimestre de la même année et depuis n'a cessé de suivre cette tendance négative. En volume les exportations ont baissé de 8,4% en 2018 après avoir enregistré une baisse de 3,5% en 2017. Pour le management de Sonatrach, deux contraintes restent difficiles à maitriser : la baisse de la production des hydrocarbures toute forme confondue face à une augmentation effrénée de la consommation interne qui continue d'exploser.

Selon le ministre de l'énergie, Mohamed Arkab qui défendait lors d'une séance d'audition suivie de débat devant les membres de la Commission des finances et du budget à l'Assemblée nationale populaire (APN) dans le cadre du projet de Loi de finance (PLF)2020, la production nationale primaire d'hydrocarbures s'est située à fin septembre à 140 millions de tonne équivalent pétrole (Mtep) contre 143 Mtep durant la même période l'année dernière soit toujours au rythme de 2% entamé depuis le début de la décennie donc ce n'est pas une contrainte nouvelle.

En effet, si l'on considère l'évolution de la production primaire des hydrocarbures décennie par décennie depuis l'indépendance, (09) on remarque aisément que la diminution de la production primaire a pris une descendance sérieuse depuis 2011 bien avant l'amendement de la loi sur les hydrocarbures en 2013 passant en moyenne annuelle en Mtep 1962-1970 à 37 ; 1971-1980 à 64 ; 1981-1990 à 135 ; 1991-2000 à 178 ; 2001-2010 à 223 pour redescendre de 2011 à fin septembre 2019 à 156 soit prés 30% soit une moyenne annuelle de 3,3%. Les réserves des hydrocarbures ont baissé de 60% et peuvent être épuisées à 83% d'ici 2030 du moins ce qu'a annoncé l'équipe Sonatrach devant la commission économique de l'APN. Le déficit de la balance commercial se creuse en dépit des mesures drastiques entreprises pour limiter les importations qui a du crée un marasme notamment dans les usines de montage automobiles et électroménagers. Les quatre premier mois de l'année 2019 si l'on se réfère aux chiffres de la douane (10), on a importé plus que l'on a exporté exactement à l'instar de la même période durant l'année 2018. Durant cette période on a importé pour 15,18 milliards de dollars en 2019 contre 15,37 milliards de dollars en 2018 puis exporté pour 13,33 milliards de dollars en 2019 contre 13,53 milliards de dollars en 2018 soit un déficit constant de 1, 84 milliards de dollars pour les deux périodes.

Dans les conditions économiques et sociales minimales en serrant la ceinture, le pays aura besoin pour son fonctionnement 4 milliards de dollars chaque mois soit 48 milliards de dollars par année. De l'autre côté, s'ajoute à la baisse de la production sus ?indiquée, l'augmentation de la consommation qui s'est située fin septembre à 45 Mtep soit 8% par rapport à la même période de l'année dernière. Ces deux données s'ajoutent pour greffer en volume et en valeur les exportations des hydrocarbures qui contribuent à 98% dans la balance commerciale pour créer des difficultés sur le court moyen et long terme. A court et moyen terme l'enveloppe des recettes tirées de l'exportation des hydrocarbures s'amincit pour contraindre les pouvoir publics à l'endettement externe. Rappelons ici qu'il s'agit là de financement des besoins économiques et sociaux dont le déficit ne peut en aucun cas être pris en charge par un financement non conventionnel comme le ferait la planche à billet pour un déficit interne. Sur le long terme, si les réserves des hydrocarbures ne seront par reconstituées par de nouvelles découvertes, il n'y aura plus rien à exporter.

Comment le management de Sonatrach envisage la solution

Il est tout à fait normal que Sonatrach en tant operateur économique chargé pour le compte de l'Etat de rechercher, produire, transporter, transformer et commercialiser les hydrocarbures pour mettre à la disposition des autres secteurs les moyens financiers pour leur développement, pense en premier lieu en tant que NOC à augmenter ses réserves en recherchant des partenaires qui partagent le risque avec eux dans une industrie fortement capitalistique et très risquée.

Il lui appartient d'appliquer la stratégie énergétique élaborée par le Haut Conseil de l'Energie qui n'a pas fonctionné depuis 1997. Sa conception, malheureusement s'est limitée de tout mettre sur le dos du code pétrolier à chaque fois que cela grince. Après la loi de 05-07 amendée sous une pression fortement populaire in extremis par ordonnance pour la réhabiliter en tant que NOC dans les actions relatives aux ressources fossiles, la loi a été amendée à trois reprises en 2013, 2014 et 2015 en vain et toujours à la demande de Sonatrach qui ne voit pas venir des partenaires. Cette fois ci par exemple, elle est déterminée de trouver le partenaire à travers l'application stricte de cette nouvelle mouture de la loi cadre sur les hydrocarbures. Dans ses principes généraux, l'exposé des motifs résume le projet à une diminution de la fiscalité puis à la nouvelle configuration qui mettrait Sonatrach directement en contact avec le partenaire par le biais de 3 types contrats : participation, partage de production et celui du partage de risque. Le génie de cette trouvaille est que le partenaire n'aura aucun compte à rendre à l'administration centrale. Elle n'avance aucun bilan ou sondage sauf confirme que 5 multinationales ont été consultées mais ne dit pas si elles ont donné la garantie d'aller dans l'exploration des ressources non conventionnelles et l'offshore par exemple ?

*Economiste pétrolier.

Renvois

(01)-http://www.alnaft.gov.dz/index.php/le-d%C3%A9veloppement-des-hydrocarbures-en-chiffres/d%C3%A9couvertes

(2)-http://www.bank-of-algeria.dz/pdf/nc51_4etrimestre2015.pdf

(03)- http://www.algerie-eco.com/2017/07/19/pib-croissance-de-37-1er-trimestre-2017/ http://www.ons.dz/IMG/pdf/Cptna1t17.pdf

(04)- http://www.algerie-eco.com/2017/07/19/pib-croissance-de-37-1er-trimestre-2017/ http://www.ons.dz/IMG/pdf/Cptna1t17.pdf

(05)-https://sonatrach.com/wp-content/uploads/2019/03/Rapport-Annuel_2017.pdf

(06)-https://www.energy.gov.dz/Media/galerie/bilan_des_realisations_2017_edition_2018_5d961c9e532ec.pdf

(07)-https://fr.calameo.com/search#search-Contrat%20petroliers%20/books

(08)- https://www.eni.com/docs/en_IT/enicom/publications-archive/publications/reports/reports-2019/Interim-consolidated-report-June-30-2019.pdf

(09)-https://www.energy.gov.dz/Media/galerie/bilan_realisations_eam_1962-2010_fr_edition_2011_5b43743a8176a.pdf

(10)-http://www.douane.gov.dz/pdf/r_periodique/Rapport%20Comext%2004%20Mois%202019.pdf