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Les F et les E (3)

par Mimi Massiva

On a demandé au célèbre yogi indien, Sadhguru, de définir l'éducation parfaite. Réponse : « Elle n'existe pas. Heureusement ». Tout en précisant que seule la mort est parfaite contrairement à la vie. On le constate avec le résultat de l'éducation à l'école. La meute des fauves affamés, qui menaçaient les grottes des ancêtres de Sapiens, se révèle infiniment moins mortelle en ce 21eme siècle à peine entamé. Que le produit de l' « honorable » institution soit expulsé à 15 ans, 20 ans ou 30 ans et bardé de diplômes ne change rien au fait : la qualité s'est considérablement dégradée. Il suffit de comparer le savant d'avant et l'expert d'aujourd'hui pour constater l'ampleur du mal-être et la façon « mongolienne » dont on l'exprime tout âge et sexe confondus (drogue, suicide, violence, stress, dépression, antidépresseur, boulimie, anorexie, phobie, allergie ...) D'après une célèbre nouvelle américaine, un rat et un médecin échappent à un naufrage pour se retrouver perchés sur un rocher hostile en plein océan. Après mûre réflexion et un couteau pour seul bagage, le toubib décide de survivre d'une étrange façon. Pour son premier repas, en digne assermenté d'Hippocrate, il sectionne le membre le plus inutile de son corps : la main gauche. L'animal se contente de le fixer à bonne distance, l'œil alerte et indéchiffrable. Un bifteck par-ci, un autre par là et la « grosse bête » se dévore pour ne pas être dévorée par la petite bête. On devine la fin de l'histoire quand on sait que le rongeur, ce témoin des dinosaures et cobaye des laboratoires modernes, peut survivre à une explosion atomique...Le résultat aurait été sans doute différent s'il s'était trouvé face à un moine tibétain. Ce phénomène humain capable de domestiquer un chat pour veiller sur les trésors de son temple. Pas facile de recruter un voleur pour vaincre le doux matou entraîné à cibler la gorge. Il y a une minorité insignifiante qui mise sur le développement personnel et une majorité dominante, sur le développement technique. Résultat, à défaut des mirifiques voyages intergalactiques promis, cette dernière plonge le tout en plein cauchemar de la « 6 Extinction »(1). Bavant sur la machine à remonter le temps. Quant à celle pour le « descendre », il vaut mieux s'accoquiner au trou noir. En Algérie après avoir liquidé les chats et les grenouilles, il ne reste que les rats et les moustiques dont aucune chimie n'arrive à éradiquer y compris en accueillant Monsanto et ses avions pulvérisateurs à domicile. Seule certitude planétaire : la trahison des élites, des élus, des autoproclamés et de leurs experts envers les peuples, les animaux, les végétaux et le ciel. Nietzsche s'est trompé de siècle : c'est le 21eme qui a tué Dieu. Il ne faut pas se leurrer sur le nombre de temples, d'églises et de mosquées, les croyants prient plus pour leur Boss que pour Dieu. Méthode Coué ou placebo, la prière soulage à condition de fermer les yeux. Ce qui explique que personne n'a rien vu venir. La cécité remonte à au moins un siècle avec le lynchage des « corbeaux » prophètes qui croassent le malheur à venir. Qu'on soit en Algérie, soumis et à la traîne, aux USA, libre et en première ou en France entre les deux, en lévitation. Les naïvetés se découvrent plus meurtrières que les identités. Tous coupables, d'après Bernanos inspiré par la Révolution française : « Nous sommes des dupes, mais pour reprendre le mot atroce de Collot d'Herbois, imploré en faveur de la petite marquise de Lévis âgée de 17 ans : « Il n'y a pas d'innocents parmi les aristocrates », j'affirme qu'il n'y a pas d'innocents parmi les dupes, qu'on ne saurait trouver de dupe totalement irresponsable... Oui, le dupe est ordinairement le parasite de celui qui le trompe. » Un autre cri d'alarme, à la veille de la boucherie de la Première Guerre mondiale : « Au milieu des ruines du vieux monde moral des masses, reste seule intacte la colonne triomphale du besoin religieux. Les masses se comportent souvent à l'égard de leurs chefs comme ce statuaire de la Grèce antique qui, après avoir modelé un Jupiter tonnant, tombe à genoux, plein d'adoration devant sa propre œuvre. »(2) Comment vaincre la force de gravité quand le ciel est aux abonnés absents ? Au moment où on se languit des prophètes, des saints, des gourous, des grands et petits manitous, des sorciers, des vaudous, des magiciens, des fées, des pythies, des voyantes, des génies etc. Rien ne va plus. Tout le monde en est conscient y compris les « dieux » terrestres. Ils se sont réunis à Los Angeles pour reformer un « capitalisme brisé ». « Réparer » le Système (3). Entre gens bourrés d'argent à défaut d'intelligence, ils se sont demandés : Pourquoi partager ? Pourquoi réparer ce qui est parfait... pour nous ? Traduction : Si les 99, 99 % de l'humanité pataugent dans la paresse, la niaiserie et l'envie, ce n'est pas leur affaire. « Si vous n'avez pas de capital, pourquoi être capitaliste ? » (4) La réunion des hommes les plus riches et les plus puissants des USA et du monde fut l'occasion de renouveler le serment : « Tous pour un et un pour tous ». Fortifié par le sadique verset, cadeau de nos vrais / faux élus : Pile je gagne, face tu perds. La crise financière expliquée aux nuls : « Ce n'est pas compliqué : ce que je perds, tu le rembourses et ce que je gagne, tu le perds. » Le système, vu d'en haut, ne nécessite aucune réparation. C'est la loi de Parkinson : pour que tout reste comme avant, il faut maintenir l'incompétent surpayé et se débarrasser du compétent sous-payé. Logique : le premier est anti-changement et le second, pro-changement (Bernard Weber). Combien d'incompétents surpayés fantasment sur le sang des Gilets jaunes français et des « Dégagistes » algériens ? Combien de compétents sous-payés prêts à porter secours aux victimes...? Si la foule ne raisonne pas, elle n'est pas oublieuse. Dans son ADN est inscrite la peur des révolutions et notamment de ses lendemains. Comparant la révolution française et américaine, Hannah Arendt constate le double échec : « le déroulement des révolutions passées démontre au-delà du doute que toutes les tentatives de résoudre la question sociale par des moyens politiques ont menée à la Terreur. » Elle n'est pas la seule à reconnaitre qu'elles « ont failli ». Les historiens le confirment dans le tard. Une constante : le pedigree du sacrifié et de l'encensé. La rue envahie par une foule qui offre son sang et de l'autre, la meute qui attend zen dans les coulisses poussiéreuses pour récupérer la mise. Les sacrifices humains d'antan avaient plus de panache. À la fameuse pancarte du Printemps kabyle des années 80 : «Vous pouvez tirer, nous sommes déjà morts ! ». Réponse des escrocs-gagnants-fainéants-prévoyants : N'oubliez pas de « nettoyer » la rue avant de crever ! Même les révolutions les plus impressionnantes n'ont pas échappé à la damnation : « ...Mai 1968 a accouché d'un immense paradoxe : il a à la fois donné naissance à l'écologie et déclenché une immense bacchanale de la consommation comparable à celle de l'Empire romain avant sa chute. »(5) Avec le recul, le paradoxe a disparu. L'écologie a fini par se nicher dans les détails qu'affectionne le Malin. Et dire que c'est pour une taxe écologique que les « Canaris » ont envahi Paris. Plébiscités par plus de 70 % de Français pour finir poignardés par la victoire de Macron et des écologistes aux législatives européennes. Quant à l'ex FN, il joue à merveille le rôle de joker fait sur mesure par le génie mitterrandien... « Du haut de sa montagne, une « fourmi gilet jaune » écrit une lettre au « petit Bokassa de l'Elysée : « Mon bien cher Manu...je pourrais être ton paternel...personne ne croit que ton racket sur les carburants va réellement servir l'écologie...La voiture à moteur diesel produit des particules fines...personne ne le nie. Seulement voilà, sais-tu que les 20 plus gros navires du monde rejettent plus de particules fines...que toutes les voitures de la planète et il y a en tout 60000 navires ...le transport aérien civil...responsable de 3 % des émissions CO2 ...Une bombe pollue autant qu'une voiture pendant 100 ans... Prends ta calculette et fais le calcul... Alors, les ecolozozos et les journalomarcheurs, toujours prompts à culpabiliser un simple citoyen qui oublie d'éteindre la lumière... avant de se rendre à son travail en voiture diesel...Un jour, dit la légende amérindienne, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés...Seul le petit colibri...Ce que la légende ne dit pas, c'est que le petit colibri venait prélever ses gouttes d'eau dans une minuscule flaque qui permet à des millions de fourmis laborieuses de se désaltérer...Les fourmis de chez nous portent des gilets jaunes. »...Nous voyons que les Gilets jaunes, contrairement à leur réputation médiatique, ont des idées. Mieux, en les évacuant, la police fut surprise de constater que certains sèment des graines et fabriquent des abris de fortune... Nous sommes en France, le 2eme gendarme du monde et au moindre remous, la préhistoire revient pour soutenir les laissés-pour-compte de la civilisation... En Algérie, c'est plus simple, le pétrole sert de graines et d'abri. C'est pour cela que les manifestants sont plus nombreux et plus confiants. Remarquons que le printemps arabe s'est déclenchée après une envolée du prix des céréales et la FAO prévoit que 2019 sera tout sauf calme. Entre 2006 et 2008, le prix moyen mondial du riz a augmenté de 217 %, celui du blé de 136 %... (6) La baraka du passé n'est plus : « Bien avant Carthage, Homère dépeignait les régions de l'Afrique du Nord comme un paradis pastoral à image idyllique intemporelle, figurant l'âge d'or de l'humanité. » (7) C'était sans compter sur les Hilaliens pour calciner le paradis et la mémoire : « L'invasion hilalienne est à coup sûr l'événement le plus important de tout le Moyen Age maghrébin... Avant les Hilaliens, ce pays, l'Islam mis à part, était resté profondément berbère de langue et de coutumes... avant leur arrivée, il semble que les Berbères sédentaires et nomades avaient réussi...à se repartir les terres qu'il leur fallait. La venue des Hilaliens remit en cause cette harmonie... Avec eux, le nomadisme se fit envahissant, arrachant à la culture des céréales ou des vergers des terres...ruinant par asphyxie villages et villes secondaires, ne laissant subsister qu'une mince frange agricole le long des côtes... » (8) Une autre « invasion » hilalienne postindépendance et nous voilà, en 2019, l'estomac branché directement aux pipelines de l'or noir qui ne se boit pas : « Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, péché le dernier poisson. Alors, ils s'apercevront que l'argent ne se mange pas ? » (9) Avec le recul, on constate qu'octobre 88 a été vraiment un « chahut de gamins » inespéré pour le système. À défaut de le dégager, il a colmaté ses fissures et solidifié ses racines à l'infini. L'Algérie d'avant les « événements » se trouvait sur une autre planète où on pouvait trouver, au moins, quelques fourmis teigneuses et des montagnes salvatrices. Puis vint la décennie des couteaux, des kalachnikovs et des stylos qui signent, en se bousculant, le sacrifice du bled-orphelin. Dans « Le Contrat social », Rousseau écrit : « Les usurpateurs amènent ou choisissent toujours ces temps de troubles pour faire passer, à la faveur de l'effroi public, des lois destructives que le peuple n'adopterait jamais de sang-froid. Le choix du moment de l'institution est un des caractères les plus sûrs par lesquels on peut distinguer l'œuvre du législateur d'avec celle du tyran. »... Les historiens allemands ont fini par reconnaitre que la Seconde guerre mondiale fut l'œuvre de leurs patrons et dire que le traité de Versailles était censé les neutraliser. « Hitler était payé par les banques et les grands patrons pour faire le boulot. » (Michel Colon, Spunik France) Grâce à ce génocide, la Banque prend le contrôle de la Maison-Blanche : « La première véritable crise grande Crise (1929) a pris son temps pour frapper. Elle a attendu l'essor des très grosses entreprises et la naissance simultanée de la financiarisation... Effectivement, aussi tard qu'en 1938, une seconde crise s'est déchaînée, une crise qui fut presque aussi importante que celle de 1929. S'il n'y avait pas eu le carnage de la Seconde Guerre mondiale, la Crise de 1929 aurait maintenu son étreinte loin dans les années 1940. La guerre a libéré les finances de l'Etat de toutes les contraintes politiques...Une fois que la guerre a commencé à perdre de la vitesse et que la paix semblait à portée de main, les responsables américains se mirent à paniquer...Ils ont planifié la plus radicale réorganisation socio-économique jamais vue dans l'Histoire...le Plan mondial. » (10)...

Crise après crise, génocide après génocide et la pilule du mirage révolutionnaire pour tout avaler, on arrive au bout. À l'Ordre mondial. Au dernier Barakat, au beau Hirak vacillant entre la Belle et la Bête... Pour la première fois dans l'Histoire, non seulement les parents n'ont plus rien à laisser à leurs rejetons que des dettes et des ruines, mais s'impose la question : qui va enterrer l'autre ? Pendant qu'on roupillait, les « éveillés » construisaient des chars capables de gazer en un clin d'œil des stades olympiques. Leur redoutable efficacité se lit au sourire du chef de l'Elysée défiant les Gilets jaunes : « Venez me chercher ! ».

En 1992, John Saul, écrit : « Le boom de la production d'armements nous offre une démonstration parfaite de la manière dont fonctionne le système... Ces énormes industries sont le résultat de politiques conscientes. Elles ont nécessité une coopération de longue haleine entre les élites modernes, hommes politiques, bureaucrates, chefs d'entreprise, officiers d'état-major, scientifiques et économistes...Tout s'est déroulé avec une pureté, une malléabilité structurelle, une intelligence froide et abstraite que la réalité, c'est-à-dire des populations incontrôlables et des économies imprévisibles, n'a pas réussi à troubler le moins du monde. » (11) Ce n'est pas Brezinski, la matière grise de Carter à Obama, qui va le contredire. Lui qui a tout prévu, tout dit, tout écrit, 20 ans plus tôt en ajoutant que les Américains ne lisent plus (grâce à la télé) : « On va fabriquer le choc des civilisations... créer les problèmes puis...on va les résoudre au lieu de tirer sur tout ce qui bouge et passer pour le sale type. On est plus malin...» Dans les années 40, sur 10 ingénieurs dans le monde, 6 étaient Américains. (12) En 1992, 40 % des savants américains bossent pour l'armée (Saul). En 2013, Google attribue aux USA près de 50 % des sous-marins nucléaires dont les plus sophistiqués possèdent leurs propres drones, leurs plongeurs autonomes avec « piscine lunaire » pour espionner les Terriens aux 4 coins cardinaux et revenir vers les abysses inaccessibles. On comprend pourquoi quand Trump menace, il joue à tout sauf au clown. L'auteur précise que les cosignataires de la Déclaration d'Indépendance américaine mirent en gage «leurs vies, leurs fortunes et leur honneur sacré». Avant d'ajouter : « Aujourd'hui, une chose est sûre à propos du manager moderne : il n'engage jamais sa fortune ni sa vie. Quant à l'honneur, il ne fait pas partie de l'équation. » Résultat, le citoyen lambda américain, malgré la protection des verrous constitutionnels, n'est pas un participant ni « en jugement, autorité... » (Arendt.) À la longue, les moins « abimés », question mémoire, se « réveillent » par crainte de disparaitre, c'est la population blanche en France, aux USA... : « Les opiacés tuent plus que les armes à feu et les accidents de la route réunis. Véritable fléau, les overdoses d'opiacés sont la première cause de mortalité accidentelle aux USA. La ville de New York vient de porter plainte contre les laboratoires pharmaceutiques, comme d'autres Etats avant elle ... Selon les estimations des CDC, plus de 11 millions d'Américains souffrent d'accoutumance aux opiacés obtenus par prescription. En 2015, la Maison Blanche a estimé son coût à 3 % du PIB... Symbole d'un malaise social, la crise des opiacés touche davantage les anciens bassins d'emplois frappés par la mondialisation, l'automatisation et la désindustrialisation. Des stars sont également touchées...Donald Trump a décrété « l'urgence de santé publique »... et a admis que « cela prendra plusieurs années, même des décennies, pour débarrasser notre société de ce fléau. » (13) C'est la Chine qui vend au monde entier l'opiacé, une drogue synthétique (Carfentanyl), 50 fois plus puissante que l'héroïne, conçue à l'origine pour anesthésier les éléphants, prescrit comme antidouleur pour les humains. Son effet létal est comparable aux gaz des agents neurotoxiques (14) Comme pour se venger de l'Occident des deux guerres de l'opium que l'Angleterre lui a fait subir pour financer sa banque internationale HSBC (Wikipedia)...Tout le monde est concerné y compris les deux pays musulmans les plus admirés, la Malaisie et l'Indonésie qui ont eu le bon réflexe de garder le socle de leur économie : les entrepreneurs Chinois (Mohamed Hassan). Ce qui explique leur baraka. Peut-on imaginer l'Algérie avec ses juifs d'antan, elle qui ne tolère plus ses kabyles, ses mozabites, ses ibadites et tous ses musulmans modérés contaminés par le cheitane... Signalons que les Américains jouissent du RIC dont rêvent les Gilets jaunes français et le Hirak algérien. Apparemment, ce n'est pas la panacée. Ils en profitent pour s'attaquer à l'avortement et à décriminaliser encore plus de drogues. « Denver (USA) vote sur l'opportunité de décriminaliser la médecine naturelle des champignons magiques... l'adoption de cette mesure pourrait marquer le début de l'acceptation par le public d'une drogue psychotrope, interdite à l'échelle nationale depuis près de 50 ans...Un effort similaire en Californie l'année dernière, mais il pourrait remonter à 2020 ; les électeurs de l'Oregon peuvent aussi voter sur une mesure comparable l'année prochaine... » (15) On estime que la médecine des « charlatans » a la faveur d'un Américain sur deux. Voilà qu'un énième produit naturel millénaire vient affoler BigParma aux USA, en Europe et en Chine. Malédiction des Indiens d'Amérique. Des études ont démontré que la psilocybine contenue dans les champignons magiques a « un potentiel médical énorme » pour le traitement de la dépression, l'anxiété notamment chez les cancéreux, en thérapie pour les alcooliques, les accros au tabac etc. D'après le Dr Matthew Johnson, prof agrégé en psychiatrie et science du comportement de l'Ecole de médecine Johns Hopkins, la psilocybine ne provoque ni dépendance, ni surdose mortelle... « Face à l'efficacité redoutable des champignons magiques, les professionnels des drogues dures, additives, payantes et autorisées, vendues en pharmacie , ont un plan... comme les études sont unanimes sur leurs actions bénéfiques...ils veulent en faire une version non-naturelle (synthétique)... qu'est-ce qu'ils vont bien encore trouver pour rajouter dans ce qui, à la base, est déjà parfait et gratuit, afin de vendre leurs pilules chimiques à prix d'or et sous prescription tout en limitant les effets curatifs pour que leurs patients clients restent leurs clients sur le long terme... » Des antidépresseurs miraculeux, un rêve dans un monde où le « Minotaure est planétaire » et où l'ONU affirme que les maladies mentales se sont accaparés de la part du lion sans aucune possibilité de lâcher prise. Que dire du malaise de la jeunesse du monde arabe : 5 % de la population mondiale, 45 % du terrorisme, 58 % des réfugiés. (16) Des pays-frères qui ne permettent aucune libre circulation pour leurs jeunes sauf vers les pays « ennemis ». Conclusion, une jeunesse bien placée pour fantasmer sur les champignons magiques...Une partie voulant refaire les « ouvertures » à l'extérieur et l'autre, rêvant d'une liberté, d'une démocratie spécifique à inventer. Au moment où les autres sont déjà dans la survie... Notamment à l'ère du numérique où les révolutions se déclenchent via les réseaux sociaux pour une jeunesse vulnérable et solitaire. Une étude aux USA, menée sur 150000 étudiants à plein temps dans plus de 200 collèges et universités, révèle que le nombre de jeunes qui passent 16 h ou plus par semaine avec des amis, a chuté de moitié en 10 ans (UCLA 2015). Avec la « puce » virtuelle, l'équation du premier degré n'a aucune inconnue. Notamment pour la génération née dans le cocon des écrans connectés. Il suffit de débrancher la prise pour la faire tomber comme une mouche. En Algérie, on compte sur ces enfants nourris au biberon des ondes pour dégager un système dans le Système. Les ingénieurs de Google ont calculé la durée maximale d'attention de cette génération milléniale : 9 secondes. Un peu plus que celle du poisson rouge tout content de faire le tour de son aquarium en 8 secondes. On estime à 30 minutes par jour la durée maximale passée sur les réseaux sociaux. Au-delà, il y a risque pour la santé mentale. (Journal of Clinical Psychology us) On comprend pourquoi, cette jeunesse née adulte et vieille, ne bénéficiant d'aucun savoir naturel, fascine et fait peur à la fois. « 24h de notre vie ? Un enfer d'inattention. Jusqu'à 5 h devant son Smartphone. Et 30 activations par heure réveillée. Des centaines de messages, sollicitations, informations, rumeurs, photos, vidéos. L'appareil nous appelle, nous happe, nous possède. Et si nous étions devenus des poissons rouges vidés de leur être, incapables d'attendre ou de réfléchir, reclus dans la transparence, noyés dans l'océan des réseaux sociaux et Internet, sous le contrôle des algorithmes et des robots ? Les empires économiques ont créé une nouvelle servitude avec une détermination implacable. Au cœur du système, et au cœur de notre vie quotidienne, un projet caché : l'économie de l'attention... » Au pays le plus documenté, les USA, les jeunes consacrent 5h par jour aux technologies du divertissement (jeux vidéos, réseaux sociaux...) 22 % n'ont aucune activité scolaire ou professionnelle, le chiffre a doublé depuis 15 ans. Quand le pays est un aquarium dans l'Aquarium, le problème se règle en interdisant les mauvaises statistiques et les études enquiquineuses jusqu'au jour où la rue se met à boire le sang de ses piétons. Ni vu ni connu ne vire au tout vu tout connu... Dans les années 30, pour piéger le joueur et le rendre accro, l'industrie des jeux invente des logiciels en se basant sur des expériences faites sur des souris. Quand on leur donne des récompenses aléatoires, on encourage leur cerveau primitif. C'est un piège cognitif qui pousse à la paresse du cortex. Une bonne nouvelle pour les chercheurs qui découvrent que l'effet-surprise rend bête. Les géants de l'Internet récupèrent ces logiciels pour façonner « La civilisation du poisson rouge » (17). On le voit sur les réseaux sociaux, sur Nexflix, la Pub...tous utilisent le même logiciel pour abrutir et fidéliser leur proie : Basculer de 1 à 360 degrés, du sérieux au dérisoire, de l'ange au démon sans transition. Dans son livre « Internet rend-il bête ? », Nicolas Carr évoque Marshall McLuhan qui publia en 1964 « Pour comprendre les medias : les prolongements technico-logiques de l'homme » ..., déclarait que les medias électriques du 20eme, le téléphone, radio, cinéma, télévision étaient en train de briser la tyrannie du texte sur nos pensées et sur nos sens...Ils nous changent, ils nous ont changés. Qui mieux qu'un McLuhan, considéré comme le père des études sur la communication et les médias, le prophète de l'ère informatique, peut saisir le danger malgré la magie dont il est l'inventeur ? Et Carr de témoigner : « ...L'écran d'ordinateur lamine nos doutes sous le rouleau compresseur de ses cadeaux et de son confort. C'est un bon serviteur qu'il serait déplacé de remarquer qu'il est aussi notre maitre...Moi aussi, je le sens. Depuis ces dernières années, j'ai le sentiment désagréable que quelqu'un ou quelque chose bricole avec mon cerveau, réorganisant la circuiterie nerveuse, reprogrammant la mémoire... Je ne pense plus comme naguère. C'est quand je lis que je le sens le plus fortement. Auparavant, je trouvais facile de me plonger dans un livre ou dans un article... Maintenant, ma concentration se met à dériver au bout d'une page ou deux. Je deviens nerveux, je perds le fil. » Autre témoignage, celui d'un enseignant en pathologie à la faculté de médecine du Michigan, Bruce Friedman : «...J'ai maintenant presque totalement perdu la capacité de lire et d'absorber un long article sur la Toile ou le papier...Même un bloc de plus de deux ou trois paragraphes est trop volumineux. Je l'écrème. » Pas étonnant que les scandales médicaux et autres, se suivent et se ressemblent, s'il n'y a que de l'« écrémage » pour préserver notre bien le plus précieux, la santé. Seul celui qui n'a pas péché lapide le pathologiste, dixit Jésus. Pour les 99 % de connectés, c'est, au mieux de l'écrémage. A suivre...

Notes :

(1)- La 6 eme Extinction (Elizabeth Kolbert)

(2)- Les Partis Politiques ( Robert Michels, 1914)

(3) Ces milliardaires qui veulent...plus de socialisme pour survivre !! ( Charles Sannat 06/05/2019). Source : le site financier américain Barron's

(4)- Sire Michael Hintze classé 1001eme fortune mondiale par le magazine Forbes 2016

(5)- Nos Enfants nous hairont ( Denis Jeambar, Jacqueline Remy)

(6)- Le Minotaure planétaire (Yanis Varoufakis)

(7)- L'Algérie, l'Histoire en Héritage ( Smail Goumeziane )

(8)- Histoire de l'Afrique du Nord (Charles André-Julien SNED Alger)

(9)- Tatanka Yotan Ka-Sitting Bull, guerrier sioux

(10)- Ibid. 6

(11)- Les Bâtards de Voltaire ( John Saul)

(12)- Mohamed Hassan, Michel-Midi. Be

(13)- Site Brut France Info (26/01/2016)

(14)- Le Monde.fr (06/06/2017)

(15)- New York Times (07/05/2019)

(16)- Rapport de l'ONU «Arab Development Report 29/11/2016»

(17)- La Civilisation du Poisson Rouge (Bruno Patino)