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De l'intérêt à mieux considérer le mérite

par Slemnia Bendaoud

La science nous commande de lui rester toujours fidèles. Pour mieux avancer encore faut-il tout le temps bien la considérer ? Et quel intérêt faut-il donc accorder à celui qui est à l'origine de ces nombreuses découvertes et autres utiles inventions dont nous profitons à satiété et très souvent bien gratuitement ?

La seule façon de bien le faire est de ne dresser aucune limite au mérite de son grand génie. Mais aussi, aucune entrave à sa brave initiative de nous épargner plus de peine et de difficultés dans notre vie. Sinon on tombera pieds et poings liés dans le terreau du déni de notre totale ignorance du Savoir et des prestigieuses Sciences !

De la Science et de notre conscience à en faire un bon usage et beaucoup de connaissances

Au livre, leur principal support mais aussi et surtout porte-parole, l'Algérie lui concède ou lui accorde, à l'automne de chaque année, toute une somptueuse fête, fardée de ses fards et fanfares et pavoisée de ses slogans déphasés, mais à laquelle n'assistent malheureusement que peu de Stars mondiales de la belle plume !

En revanche, à ces grands Hommes du Savoir et des grandes découvertes de notre Univers, point de considération ou de forums afin de vulgariser leurs produits et évaluer leur réel impact sur le quotidien des Algériens et le devenir du pays.

La raison ?

Ces artistes de l'art cursif sont tirés sur le volet, choisis en fonction d'un agenda qui sied le mieux possible à ses organisateurs, à l'effet de faire du « Roi-Livre » juste un porte-étendard de la « culture officielle » du pays, laquelle ne cesse malheureusement de prodiguer sans discontinuité des louanges au régime en place.

Quant aux autres génies des Sciences dures, leur produit met au défi le régime de changer complètement d'attitude et de comportement à l'égard du citoyen et de la gestion de la chose publique, pour s'inscrire en droite ligne avec tout ce qui dérange la pérennité du système et ses nombreux intérêts indûment acquis.

Car, tous les régimes autocratiques et despotiques considèrent que les « éléments les plus courageux parmi les peuples ont toujours rendez-vous avec la mort précoce ou soudaine qui ouvre de droit la voie aux opportunistes qui se tiennent en embuscade dans l'ombre du Grand Palais».

Croyant également que « les génies parmi ces mêmes gens ne peuvent échapper à la folie des grandeurs que produit leur noble art en faveur des êtres humains », ils s'efforcent par faire admettre au reste de l'humanité que la vie ne peut finalement que « sourire à ces ignorants, tout à fait heureux de leur condition et état d'esprit dominant » !

Ainsi s'affiche désormais cette stratégie du pouvoir à « promouvoir le Livre » à sa propre façon. Et c'est sur ces seuls paramètres que sont justement gérés les carrières des auteurs des nouvelles inventions pour tout le temps leur imprimer la position du pouvoir à afficher au détriment du pouvoir de la Science et du Savoir.

C'est d'ailleurs en fonction de tous ces « impératifs » et autres considérations que tout se décide, se décline, fonctionne, s'éperonne, se focalise et ... se réalise enfin ! Etape par étape, palier suivant un autre palier, jusqu'à finaliser le travail minutieusement arrêté en amont pour tenir court la bride aux premiers et faire douter les seconds de leur grand génie.

Mieux encore, le ridicule va encore plus loin pour mettre au pas de charge tout le reste des artistes, de sorte à ce que les tenants du pouvoir puissent les instrumentaliser à leur seul profit pour tirer de nombreux avantages de leur impact sur le public.

Ainsi, tout clou qui dépasse le reste des petits pieux reçoit le marteau sur la tête afin de ne jamais s'écarter du lot ou de se distinguer des autres. Tout ce qui fait de l'ombre sur la prestation des grands hommes de la politique du régime est « sujet à neutralisation » sous différentes formes pour le ramener dans le giron du pouvoir.

Si sinistres et aussi tristes qu'hier et toujours, ils ne dérogent nullement à cette règle qui s'arroge le droit de disposer en toutes propriétés du produit de l'imagination de toutes les plumes du monde, pensées et découvertes, enfin réunies sur son sol !

Les gouvernants du pays font-ils suffisamment dans la pure et très dure logique de cet intérêt à mieux considérer le mérite accordé à ces « producteurs de vraies merveilles » ? Sinon le font-ils tout juste pour en extirper le leur (intérêt) afin de nous paraitre tel ce parrain qui agit en Vrai Souverain sur un territoire qui lui est pourtant complètement étranger ?

Leur manière de faire ne peut nullement tromper tout leur monde sur cette sévère « garde très rapprochée » qui tient le livre en l'état et en otage. Et l'invention à l'écart de son champ d'application. Sinon pour que cela ne profite qu'à ses seuls gardes-chiourmes, souvent déguisés en ses véritables protecteurs, bien qu'ils ne soient là que comme de « solides censeurs de conscience » des gens lettrés !

Ils n'ont, tout compte fait, besoin que de ces «langues qui ne disent rien pour tourner le dos à l'invention» et que de ces «plumes qui refusent la clarté des lumières», que de ces «écrits hypocrites qui triturent manifestement la vérité» et que de ces «atermoiements qui masquent ostensiblement de bien tangibles réalités» !

Que de cette «sombre culture des ornières» et que de ces «mots doux qui flattent l'égo» de nos carriéristes ministres et de notre gouvernance gérontocratique qui défie l'impact du temps et la pourtant dure Science de la biologie humaine ! Ils n'ont besoin que de ceux qui courtisent le Maitre d'aujourd'hui et celui de demain. Ils s'y attachent sans relâche ! À la tâche !

Leur but est de mettre au placard de l'histoire de la littérature des figures illustres du gotha des créateurs intellectuels et toute une vraie cuvée de nouvelles découvertes qui font honneur à la Science.

Ces « Maitres-Penseurs », désormais considérés comme l'expression vivifiante de l'esprit des peuples, les gênent considérablement dans leur basse manœuvre de freiner la cadence des Sciences et les découvertes de la Savante communication au profit du grand public.

Les mythes et idéologies de ces Grands Hommes de la Science auront su, à leur propre manière, magistralement façonner notre monde et forger dans le bronze de l'histoire de l'humanité notre « Légende des Siècles ».

De nos jours, il n'y a que quelques nigauds de lecteurs et autres apprentis-bouquineurs saisonniers d'une ère désormais surannée pour vraiment croire en leur mascarade d'un aussi sérieux pilier de la société qu'est le Savoir. Ceux qui savent bien lire, entre les lignes et surtout les titres les mieux prisés qui fustigent cette façon de faire, en sont d'ores et déjà avertis.

Aujourd'hui le support du Vrai Savoir (Le Livre, en l'occurrence) échappe même au contrôle de ses véritables concepteurs (les auteurs en particulier). Leur grand génie ne peut rien contre cet acharnement du pouvoir à leur « dicter sa logique littéraire » ou autre « manière de profiter de la Science » et surtout ces « thèmes de lèse-majesté » qu'il ne faut plus jamais aborder !

Ce fut d'ailleurs dans ce cadre-là que des sommités des sciences dures et techniques de pointe, de l'anthropologie et de l'histoire des colonisations des peuples de la planète, initialement invités à prendre part à des rencontres organisées dans des universités et lors des nombreux forums se déroulant au sein du pays, se sont vus souvent signifier un refus plutôt inexpliqué et de manière pour le moins inélégante.

Le possible vire au risible !

Dans la vie, tout évolue rapidement, dans un sens ou dans l'autre. Ces clichés d'hier ne sont bien souvent plus d'actualité aujourd'hui. Une autre mentalité s'empare désormais de nos esprits qui ont du mal à pouvoir suivre ce rythme imprimé de droit à la société.

La tendance est plutôt dans ce changement si étrange qui s'écarte de nos traditions pour épouser ces « nouvelles valeurs » lesquelles remettent fondamentalement en cause nos croyances et très anciennes convictions. Le monde de la politique n'est pas en reste. Il en constitue le véritable moteur ou le grand détonateur.

Autrefois, les hommes sages en faisaient cet art du possible. Tandis que ceux fourbes, de nos jours, en font tout un gros mensonge. Mais depuis lors, le possible tend vers le risible et le mensonge prend les allures d'une grave traitrise. Pour rester dans le pur conformisme, écartons du débat ce mensonge et son triste sous-bassement de traitrise pour nous cantonner dans ce possible qui a complètement viré au très risible.

De nos jours, cataloguer le bien et le mal n'obéissent plus à cette nuance inspirée d'une grande transparence pour différencier le bon grain de l'vraie. Le choix du meilleur parait définitivement abandonné. C'est plutôt vers celui du pire, bien malheureusement, que nos regards se croisent si souvent et que nos esprits s'intéressent plus que jamais ou de raison.

Les uns à toujours y penser, faute d'avoir fait du bien dans leur vie ; ces autres à toujours tenter de l'éviter, pour avoir si souvent volontairement délité du pourtant très bien connu sentier qui mène à bon port et à cette voie du grand bonheur.

Tout le reste, mu par des raisons de nature à soigner son égo ou liées à son propre intérêt, ne voit que du mal le submerger dans son quotidien, pour avoir justement longtemps douté de (son) utilité au profit de la communauté et du bien qu'il peut lui en procurer ou en recevoir et tirer à satiété.

Dans ce « moi absolu », il y a celui strictement individuel et très personnel et celui relevant du groupe ou du clan auquel appartient le responsable dans son statut bien différent de celui du quelconque ou simple individu.

Mettons tout de suite de côté ce « moi absolu » strictement individuel pour nous consacrer à celui attaché exclusivement au clan ou au groupe d'appartenance politique, syndicale, professionnelle, parentale ou autre...

Gardons-nous de ne jamais nous éloigner de notre cible choisie, et de ne point nous perdre en conjecture, dans le seul souci d'éviter ces « égarements » de pure forme, dans l'analyse que l'on tente de faire à propos d'un sujet aussi complexe à élucider.

L'image de notre présent est des plus pitoyables ! Il s'agit, en effet, d'un gouvernement « clandestin » qui nargue une présidence « par défaut » sous l'œil « désemparé » d'une casquette très inquiète du sort du pays, et qui ne sait malheureusement plus où donner de la tête !

La farce, née de la ruse politique, qui consiste à gagner du temps -partant de l'idée que la gouvernance de fait du pays cherche à tout prix à éviter le changement- a déjà révélé son inefficacité et surtout montré ses réelles limites.

Le glissement du calendrier du déroulement des élections présidentielles a de facto fait reculer et « glisser » le raisonnement à la base très « constitutionnel » de la crise du pays vers celui « purement politique » dans la recherche de sa solution, mettant en hors-champ tous ceux qui s'accrochent encore, loin de toute évidence, au texte sacro-saint de la très drastique loi fondamentale.

Résultat de l'équation proposée : le très possible de la veille a rapidement basculé vers le désormais très risible du moment ! Ce qui fut, déjà hier, considéré comme très prévisible, si l'on tient compte des analyses faites à ce sujet par ceux qui faisaient cette « bonne lecture » du manque de volonté du régime à réellement composer avec la Rue, s'est avéré être une réalité bien tangible !

Le fossé se creuse davantage, jour après jour, entre ceux pour qui seule la transition démocratique est en mesure de mettre un terme à la crise qui secoue de plein fouet le pays et ceux qui se positionnent contre cette même transition « même concertée », parce quelle les exclue justement du parrainage du changement souhaité, pour ne guère leur permettre de lui donner la forme qui leur sied ou celle qui les remet de nouveau sur selle.

Ainsi se justifie la position des uns et celle de ces autres. Le désir de la transition démocratique, prôné par tout un peuple qui défile chaque vendredi dans la Rue, affronte cette « aversion au changement » soutenue par les tenants du pouvoir.

Ce désir ardent du peuple algérien de décider de son Avenir s'oppose de manière plutôt « très diplomatique » mais néanmoins très ferme, si elle n'est dans son essence frontale, à cette absence de volonté du régime d'aller vers ce changement démocratique souhaité par tout le monde. Désormais cette résistance au changement « à peine voilée » prend d'autres proportions et différentes significations. L'art du possible s'est commué en celui du risible pour faire dans le très ridicule qui ne profite guère au peuple et à la nation.

Sur le plan de ses prouesses politiques, l'Algérie aura ces derniers mois cumulé beaucoup de fautes très lourdes et d'erreurs impardonnables, pour marquer ce temps d'arrêt si long et très compromettant pour l'Avenir de la Nation.

Le Hirak est-il dans l'attente imminente de cette très forte tempête qui aura raison de balayer tous les nombreux vestiges de l'ancien système ?

Ce pouvoir de fait est vissé aux commandes d'une Algérie aux contours imprécis d'un futur des plus incertains. Il ne peut être à l'avant-garde d'un Avenir prometteur. Car il reste incapable de susciter l'espoir à une jeunesse qui a longtemps souffert de sa terrible tare. Il ne peut se projeter dans leurs rêves pour avoir tout le temps tenté de réprimer leur souhait de changer leur quotidien.

Mais à mesure que le temps passe et que des lueurs d'espoir de dénouer la crise s'effacent, le risible devient très nuisible pour l'Avenir du peuple et le devenir de la Nation. À présent, ce sont toutes ces belles promesses qui disparaissent en l'espèce, faute d'avoir vraiment cru en leur justesse et noblesse ou alors tout juste à cause de cet esprit gagné par la fainéantise et la paresse !

Mais pourquoi tourner le dos à la Science pour flirter avec ce risible politique et juridique ?

Qui mieux que la très souveraine démocratie est en mesure d'assurer un minimum d'équité, à défaut d'une substantielle égalité citoyenne ? Et qui mieux qu'un terrible dictateur et sa fidèle grande cour se croit tout permis pour baigner à jamais dans la totale impunité ?

Dans le premier cas comme dans le second exemple, il est donc question d'une supposée ou prétendue justice indépendante pour arriver à faire la part des choses : séparer le bon grain de l'ivraie, et surtout soumettre tout le monde aux mêmes règles de traitement devant les tribunaux et aux seules lois de la République. De la séparation des pouvoirs dépend inéluctablement la première éventualité tout comme d'ailleurs la seconde alternative. Et entre celle-ci et celle-là intervient en arbitre impartial le Droit dans toute sa splendeur et sa rigueur pour, à chaque fois et dans chaque cas, remettre de l'ordre au sein de la Grande Maison, en appliquant à tout son monde la seule règle de droit.

L'esquisse improvisée à la hâte de ce nécessaire préambule a pour unique but de répondre d'une manière objective et très sincère au titre de cette chronique, intitulée : où peut mener l'impunité ?

Dans un Etat de Droit, le respect des lois est une vertu cardinale. Tout un chacun y concourt pour y avoir recours, à travers son statut personnel et comme simple et modeste citoyen, pour faire pérenniser cette si prestigieuse devise traduite par cette expression : « Nul n'est au-dessus de la loi ! ».

Dans celui de ces chimériques ou très archaïques républiques, ce slogan volontairement dépouillé de tous ses nombreux attributs, à travers des formules opaques, manœuvres tendancieuses et autres discours politiques trompeurs, ne s'applique finalement qu'aux plus démunis des misérables citoyens, dans le seul et unique but de faire rapidement revenir certaines « brebis galeuses » au très fourni troupeau humain de la bergerie Seigneuriale.

Entre ceci et cela, il est question de cette justice, à l'origine, vraiment transparente ou totalement inopérante, équitable ou, bien au contraire pitoyable, prépondérante ou absolument désespérante, de cette justice pour les pauvres seulement ou pour tout le monde, à un seul sens ou à double voies et double sens, à un seul niveau ou à plusieurs niveaux, très souveraine ou tout juste pour la forme, de l'équité ou de l'ambigüité, de la vraie légalité ou celle des entités et des privautés... ?

Une justice rendue dans la plus totale transparence à l'image de la lumière du jour, que produisent les rayons d'un beau et grand soleil, ou alors une très obscure justice des ténèbres, rendue dans ces très sombres officines d'un pouvoir judiciaire, dont son dernier souci du règlement des procès étudiés reste la règle de droit ?

Que l'on soit un quelconque justiciable de ce bord-là ou encore un énième et piètre client de cet autre rivage, on ouvre droit forcément à ce genre de procès, ici, honnête et bien souvent juste qui conforte le droit et honore les Hommes de loi, sinon là, à cette parodie de justice qui privilégie le sélectif aux dépens de l'impératif de l'impartialité de la Loi, et le compromis au détriment du triomphe de la seule règle de droit. Voici donc, en peu de mots et quelques menues phrases happées au vol, caricaturé et ainsi défini le champ d'application de la Loi tout comme d'ailleurs sa juste interprétation par ceux-là mêmes qui en sont le sujet ou en font l'objet : de sa juste application ou encore inique procès.

La Science disqualifiée et la Démocratie instrumentalisée

Dans une société où la Science est disqualifiée et la démocratie est instrumentalisée, il ne reste d'autres mécanismes pour asseoir le pouvoir que le flou politique qui sert à meubler le grand vide laissé par l'apport précieux de la Science au profit du bien-être du peuple et le cadre légal d'expression citoyenne totalement absent, pour cause de verrouillage du champ politique démocratique.

Face à cette manière de faire, pour le moins assez osée, il n'est guère exclu que des phénomènes aussi dangereux tels que le favoritisme, l'opportunisme, le banditisme et autres clientélisme du système viennent en force se substituer à l'effort intellectuel et à cette culture citoyenne très relevée que prône le vivre-ensemble, né de cette démocratie qui s'appuie sur la Science et des grandes connaissances pour s'imposer comme mode de vie politique.

Dès lors, plus rien ne devient si étrange pour que le possible prenne le sens du risible et la Science soit à ce point-là ignorée ! À leur place, il y a la montée au créneau de tous ces nouveaux maux sociaux qui s'imposent de droit à la société, par le fait de cette gouvernance illégitime qui craint la lumière du grand jour et la clarté des idées. Le mérite est, de ce fait, conçu bien autrement qu'à travers ses pourtant drastiques définitions !

Chevillés à cette toute nouvelle mentalité qui défie la probité intellectuelle, les opportunistes politiques s'installent confortablement dans le Grand Palais des arcanes du pouvoir pour préparer le lit à des oligarques qui vont sous leur « direction éclairée » gérer d'une main de fer l'économie du pays !

Ils auront leur part substantielle à la rente pétrolière et leur « passe-droits » assez conséquents à la commande publique, pour agir sous les ordres des ces patriarches et inlassables gérontocrates, de sorte à pérenniser cette politique désuète et obsolète dont ils sont les seuls à en tirer de gros dividendes et d'incalculables prébendes.

Ainsi est défini ce « cadre institutionnel » dans sa conception organisationnelle qui a enfanté tous ces maudits oligarques qui pillent les richesses du pays et envoient son élite au purgatoire ou la pousse au silence complice et à l'exil forcé. Ils sont devenus ces autres « apprentis capitaines d'industrie » qui ont causé tant de mal au pays.

Leur règne a proliféré avec cette inestimable rente pétrolière de ces débuts «très flatteurs» tirée à coup de pognon impressionnant, né d'une surprenante embellie financière qui a donné le tournis à tous les argentiers du monde.

Ils se sont sucrés si abondamment jusqu'à perdre la raison et le bon sens d'en faire bon usage, tels des fêtards très distraits au point de faire dans l'excès dans ce désir éthylique qui leur donne souvent cette importance démesurée de décider de la vie et de la mort des innocents qui peuplent le pays.

Tahkout rejoint Haddad et les frères Kouninef

La prison d'El Harrach est désormais au centre de l'actualité du pays. Elle en est probablement le point culminant. Le récipiendaire de leurs nombreux débats et fous commentaires.

Tous les projecteurs sont désormais braqués en sa direction. Au point où le moindre détail d'un banal fait divers est élevé au rang d'un retentissant évènement pour polariser avec l'attention d'une jeunesse frustrée d'informations.

Cet endroit de misère vient de recevoir par petites fournées de grappes humaines, depuis peu, des pensionnaires qui valent leur pesant d'or. Les fortunes du pays y ont trouvé refuge, forcées d'y marquer une plus ou moins longue halte ou très brève pause.

Selon toutes vraisemblances, ces dernières ne pèsent pas moins de dix Milliards de Dollars. Une somme à donner le vrai tournis et une véritable l'insomnie à ces novices de chapardeurs qui payent une très lourde peine pour un simple vol à la tire ou à cause d'un braquage pour soutirer à une personne isolée un objet en métal précieux.

Dans ce lieu de privation de toute sorte en tout genre, les grosses fortunes côtoient désormais les misères endémiques des petites gens qui ont tout le temps vécu en marge de la société. Le paradoxe est des plus édifiants au point où on tire des conclusions qui font l'éloge des valeurs humaines.

Ce sont autant de choses dont le monde carcéral tire sans conteste les meilleures conclusions de la vie. En dépit des moyens limités de leurs nombreux hôtes, les pénitenciers s'avèrent pourtant être ces lieux où la solidarité humaine est la plus forte et très agissante.

La morale à en déduire indique que le progrès est le produit de la Science. En l'absence de ce grand pourvoyeur des savantes découvertes et précieuses innovations, le monde est réduit à être géré par des méthodes archaïques où le mérite n'est ni reconnu à sa juste valeur ni valorisé à son meilleur niveau.

Pour comprendre l'ascension fulgurante de cette flopée d'oligarques surgis du néant, après avoir situé l'incidence induite par leur prolifération, à cause notamment du comportement de la gouvernance du pays à toujours s'éloigner de l'apport des méthodes scientifiques dans la gestion de la chose publique, attardons-nous quelque peu sur le diagnostic fait au sujet de la déliquescence du sens de l'Etat algérien.

Comme tout régime autocratique et totalitaire, celui algérien ne déroge guère à cette règle, dès lors qu'il s'identifie à travers :

- Un pouvoir obscur, obtus, confus, autoritaire et illégitime ;

- Une multitude de centres d'influences qui se disputent, en dehors de tout cadre réglementaire, concerté ou démocratique, le droit à disposer de la décision politique ;

- Des hommes qui se substituent aux institutions pour imposer leur seul point de vue ;

- Une centralisation des décisions et une concentration des pouvoirs aux mains d'un seul responsable qui ne fait qu'à sa tête ;

- La gestion de la chose publique à travers des instructions non écrites ;

- Le manque de transparence et l'absence de tout contrôle ;

- L'allégeance au chef comme défi contre toutes les compétences ;

- Le coup de téléphone magique ou salutaire pour dénouer toutes les situations inextricables ou pour ouvrir l'accès aux coffres du trésor public

- Privilégier l'instant au détriment du durable et du profitable ;

- Le double-langage et la double lecture du responsable comme gage de fidélité au Chef pour toujours rejeter la balle dans le camp averse.

Ces « dix commandements » ont, des décennies durant, forgé la mentalité du responsable algérien pour n'agir que dans le sens du seul esprit du clan auquel il appartient ou est sensé appartenir. D'où cette mentalité à obéir au Chef bien souvent au détriment de la loi pour satisfaire à son désir au dépens des besoins de la communauté.

Et ce ne sont pas ces procès judiciaires extravagants, trompeurs et tonitruants, de quelques apparatchiks du système et de leur valetaille d'oligarques qui vont, sur un coup de dé, dénouer l'écheveau de cette grave crise politique qui secoue de plein fouet le pays.

C'est n'est plutôt que le mouvement continu d'un grand remue-ménage pour permettre au système en place de faire sa mue. Une autre pirouette pour réaliser sa métamorphose. Un stratagème d'une nouvelle ruse politique qui n'a aucun effet sur ce « bras-de-fer » qui dure dans le temps. Le mérite du retour à notre élite est désormais plus que nécessaire. Il y va de l'Avenir de l'Algérie !