Chaque jour
apporte son lot de surprises à cette Algérie qui se cherche une voie dans la
pagaille généralisée. Au regard des uns, une petite minorité bien sûr, l'espoir
n'a qu'un seul nom : la résistance et l'engagement sur le terrain pour détrôner
tous ces rentiers véreux incrustés dans le ventre du «Système» et éviter la
noyade du pays dans le marécage. Pour les autres, touchés par l'expérience
malheureuse du Venezuela, le pays est foutu et irrécupérable et il ne reste
qu'à préparer sa valise et son passeport, le cœur gros, pour trouver un asile
ou un gîte n'importe où avant qu'il ne soit tard. Dans un cas comme dans
l'autre, l'Algérie n'est qu'un trou paumé où les petites batailles ridicules
des rentiers, genre cour de récréation d'école primaire, se mènent au grand
jour pour se partager le gâteau, sur le dos d'un peuple en état de choc
post-traumatique. Oui, je précise bien les mots : en choc post-traumatique !
Dernière séquence en date qui illustre mon propos : la déclaration du ministre
de la Santé et de la Réforme hospitalière sur l'universitaire décédée à Ouargla
piquée par un scorpion, faute de prise en charge urgente de son cas. Rejetant
toute la responsabilité, avec des propos qui ne méritent pas d'être repris ici
sur la victime elle-même, le ministre est monté d'un cran sur l'échelle de
l'ignominie. L'attitude n'est pas nouvelle, puisque le concerné est en récidive
après une autre déclaration, combien choquante, sur l'épidémie du choléra ayant
terni l'image de l'Algérie à l'international. Cela dit, au train où vont les
choses, il y a lieu de s'inquiéter sur le devenir de la nation et de se
permettre de poser cette question : Y a-t-il vraiment
des conseillers de communication publique chargés de préparer et de prodiguer
des stratégies aux ministres et aux officiels quand ils s'adressent au peuple ?
Celui-ci est en quête, mais en vain, d'un minimum d'attention et de «tendresse»
à son égard, au moins au niveau du discours de son élite ! L'Algérie va de mal en
pis, non seulement parce que les caisses se vident et l'argent manque, mais
aussi parce que la prestation de ceux qui tiennent ses commandes laisse à
désirer.
Ce qui
donne un avant-goût amer de faillite. A qui se plaindre en Algérie quand on est
atteint par la maladie et les injustices ? A qui se plaindre quand on nous a
usurpé nos droits dans une administration publique ? A qui se plaindre quand
notre dignité est bafouée ? A qui se plaindre quand
toutes les portes d'espoir sont fermées devant nos yeux ? Voilà les questions
qui s'imposent, au moment où cette Algérie sans tuteur est, semble-t-il, à deux
doigts de l'abîme. Triste !