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Méfait accompli !

par Hamid Dahmani

Toutes les voix de cet univers s'accordent entièrement pour dire que « le bien mal acquis ne profite jamais ». Il paraît aussi que le mal est un acte immoral qui provient de l'ignorance et que le bien est une valeur morale qui émane des principes de l'éthique. On raconte également dans le même ordre d'idées que le mal a une racine et qu'il découle des profondeurs ténébreuses de la méchanceté qui s'est échappée de l'enfer. Le mal est l'opposé du bien. Donc, fais du bien et oublie-le, raisonnent les gens bien. Fais du tort à ton prochain et rappelle-toi de ce jour jusqu'à ton dernier jour. Le mal est si aisé à commettre et il suffit simplement de détourner un bien illégitime ou un mot de vérité pour faire vivre le calvaire à son prochain. La distance entre le bien et le mal n'est pas tellement immense, il n'y a qu'un poil qui les sépare.

Ça va mal pour ceux qui se portent très-bien. Et ça va mieux pour ceux qui n'ont rien à se reprocher. La vie des impuissants est mal en point et les plus malchanceux sont malmenés comme des damnés. Les malotrus affectionnent les méfaits parce qu'ils sont gratuits et ils boudent la bienveillance parce cette vertu n'a pas de prix. Le mal produit la douleur dans le cœur des infortunés, tandis que le bien est une sensation de satisfaction et de bonheur chez les modérés. Le mal est pourri et crasseux et il nous épie et nous détruit chaque jour qui se lève. Le mal a soudoyé toutes les âmes fragiles qui nous agacent. Le germe de la malédiction a été inoculé profondément pour altérer dans le fond la société. Le mal est parmi nous et il nous défie de le provoquer sur son terrain. Mais, il ne faut pas perdre espoir, parce qu'il y a un sage proverbe qui dit : « yâya el batal yekber, idji n'har win el hak yedh har âlih ». Toutes les victimes d'injustices rêvent d'un vrai changement et d'un prochain rayonnement de la justice. Car, cela ne sert à rien d'avoir un pays indépendant si sa justice n'est pas franche.

Quand le jour viendra, je crierai très fort sur tous les toits, « Yahya el âdl ! » (vive la justice). Dans le présent, le mal est en train de ronger le cœur de la nation. Le pays est mal parti avec les malversations répétitives. Les voix qui parlent la langue de bois affirment qu'il y a un simple malentendu. En vérité le mal est là, et les malpropres veulent se faire une virginité avec des démentis bidon. Le mal n'est pas combattu comme il se doit, et le bien n'est pas glorifié comme il le faut.