Malgré sa non-participation à la Coupe du monde 2018, l'Algérie, à l'instar du reste du monde, sera tournée durant un mois vers la Russie. Comme tous les quatre ans, le problème majeur des Algériens réside dans la possibilité de suivre les matches du Mondial. Un dilemme récurrent lorsqu'on sait que la légalité a un prix, et il est exorbitant, entre 35.000 et 55.000 DA ! La majorité des téléspectateurs se tourne alors vers les solutions de rechange.

Où suivre alors les rencontres de foot ? Certainement pas sur l'EPTV, puisque, aux dernières nouvelles, aucune négociation n'a été entamée avec la chaîne cryptée beIN Sports, détentrice exclusive des droits de retransmission de la Coupe du monde dans la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), mais aussi en France.

Si la non-retransmission des matchs sur la télévision publique peut se comprendre, vu les tarifs de la chaîne qatarie et surtout l'absence de l'équipe nationale de la compétition, il n'en demeure pas moins que les Algériens sont en droit de s'interroger sur ce dossier. Tout le monde sait que, depuis longtemps, le football n'est plus une affaire de sport et que le business a pris le pas sur l'éthique, mais il est un minimum syndical que doit offrir la télévision publique aux Algériens.

L'Etat, soulagé de voir d'autres chaînes en clair, allemandes, suisses ou françaises, proposer des alternatives, devra pourtant s'atteler à prendre ce problème plus en considération. En effet, il n'est pas loin le scénario où toutes les chaînes télé du monde devront crypter leurs programmes. Arrivé ce jour, les pouvoirs publics devront bien expliquer les raisons qui les poussent à ne pas satisfaire les attentes citoyennes.

La crise économique n'expliquant pas tout, la mauvaise gestion des deniers publics étant une part du problème, il serait temps de rationaliser les dépenses et de maîtriser les budgets pour se projeter sur des échéances bien ciblées à même de réconcilier les Algériens avec leur Télévision. Si pour le moment, on ne désespère pas de voir l'EPTV décrocher au moins quelques matchs à partir des quarts -une maigre et hypothétique consolation si cela se trouve- le foot continue d'avoir des résonances politiques et propagandistes dans certaines régions à conflit dans le monde.

Ainsi, la guerre froide entre le Qatar et les autres monarchies du Golfe a poussé le petit émirat à bloquer son bouquet et ne diffuse plus ses programmes dans les pays jugés hostiles. De son côté, l'Arabie saoudite a tout fait pour saborder beIN Sports en offrant une retransmission des événements sportifs à l'œil. Et dans tout cela, c'est Israël qui semble réaliser la bonne affaire, avec sa chaîne Makan qui diffusera gratuitement la Coupe du monde en arabe, mais seulement pour les pays voisins.