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Le résidanat dans tous ses états: Il est cependant dans la nature des choses

par Pr El Hassar Saâd

Au cours d'une contribution récente sur le résidanat en médecine, parue au Quotidien d'Oran le 11.03.2018, nous avions écrit que les résidents en médecine n'avaient pas de raison acceptable de faire grève et qu'ils n'étaient concernés durant cette période de formation ni par le service civil national ni par le service militaire. Nous avions aussi écrit qu'après le DEMS, le médecin spécialiste allait rejoindre une activité pleine de promesses mais dans un monde économique et social qui lui ressemble, celui du développement fragile et insuffisant, demandant de sa part une certaine indulgence. Sa présence est déjà une grande satisfaction et un encouragement à vaincre cette étape vers le développement.

Notre contribution aujourd'hui s'adresse à ceux qui veulent comprendre qu'il existe des étapes conjoncturelles pré et post DEMS.

Les résidents pensent qu'avec le collectif dit autonome des «médecins résidents», ils seraient mieux conduits. Une première erreur de jugement, ils confient leur sort à des tiers alors qu'ils sont eux-mêmes adultes et de haut niveau intellectuel.

Le résident s'était inscrit pour poursuivre sa formation et de passer de médecin généraliste (1er diplôme) qu'il était à celui de médecin spécialiste qu'il n'est pas encore (2e diplôme).

Dans cette situation intermédiaire, il ne lui est pas demandé de pratiquer la médecine générale qu'il a dépassée sans s'y arrêter. Il ne lui est pas demandé de travailler avec un diplôme de spécialiste qu'il n'a pas encore. Tout ce qui lui sera demandé de faire durant le résidanat, il le fera sous couvert de son professeur chef de service. Ce dernier lui accordera l'autorisation de pratiquer le geste thérapeutique de spécialiste lorsqu'il jugera venu ce moment. Ainsi, progressivement, lorsque le total des crédits sera atteint par lui, la délivrance de son diplôme en sera la récompense méritée et saine pour le patient bénéficiaire. Au stade de la formation, il est résident en médecine sans aucun habillage superflu de ce mot.

Ce collectif est-il nécessaire à la formation ?

La réponse est NON. Il n'est pas un support à la formation. Il est lui-même en formation.

Peut-il être sollicité par des résidents pour les représenter ?

La réponse est OUI. Il a sa place au comité pédagogique de 1re post-graduation et à condition d'être de même spécialité que lui.

Il n'a aucune vocation d'inclure dans ses démarches des notions étrangères à cette spécialité, comme de nature syndicale par exemple. En effet, dans la formation médicale, il n'y a pas de conflit d'intérêt entre le formateur, l'élève et la maison mère.

La formation médicale dans notre pays est gratuite. Cette formation a cependant un coût pour l'Education nationale en général (primaire, secondaire, supérieure) ainsi que les structures d'accueil (faculté de médecin et CHU) qui ne sont pas à sa charge.

Ce collectif autonome peut-il susciter une confrontation avec l'institution qui l'a hébergé ? La réponse est NON, l'institution accueille les résidents gratuitement. On n'entre pas en conflit avec son père spirituel qui lui offre le gîte et le couvert. Les meilleurs résidents en médecine sont ceux qui sont gratifiés par leurs maîtres de résidents ayant accompli leur stage avec compétence, zèle et subordination. Telle est la formule que le Pr chef de service inscrit à la clôture du stage de ce résident.

Alors que penser du service national ?

Le médecin spécialiste, désormais nommé, entre dans un plan d'activité de spécialité acquise de haute lutte avec des valeurs considérables scientifiques et morales. Il participe au service national, inscrit par la loi dans un cadre de solidarité nationale. Il accomplit cette mission médicale au contact de citoyens qu'il rencontrera toute sa vie et qui le lui rendront bien. Ce service civil, inscrit et pratiqué dans la Justice et dans l'Equité, le rendra plus fier de ses prestations et plus cher au cœur de ses proches (parents et citoyens), il pourra aborder alors une vie professionnelle de spécialiste, vie exceptionnelle de qualité humaine inégalable, dans un pays qui est le sien, au sein de ressources humaines dont il fait désormais partie, aujourd'hui, maintenant.