Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Monsieur le Maire et madame la Ville : une équation à plusieurs inconnues

par Mazouzi Mohamed*

«Une nation qui ne se laisserait pas porter par les forces de l'avenir finirait par ne pas s'appartenir ; car un territoire n'est jamais condamné lorsqu'il est porteur d'un projet».

«Schéma National d'Aménagement du Territoire » (Loi N°10-02 du 29 juin 2010- J.O.N°61 du 21 Octobre 2010)

Relation passionnelle, fusionnelle, conflictuelle, Monsieur le Maire et madame la ville. Unis pour le meilleur et pour le pire. Beaucoup plus pour le pire que pour le meilleur, relations qui se soldent souvent par des répudiations houleuses et scandaleuses, quant ce n'est pas carrément la geôle qui attend ces messieurs pour des délits aggravés, c'est souvent la diabolisation et l'anathème pour les mêmes tentations et vices irrésistibles qui gangrènent l'ensemble de l'édifice institutionnel (gabegie, mauvaise gestion, clientélisme, népotisme, affairisme, corruption?). Tels des féodaux, Ils n'ont fait hélas que reproduire à l'échelle locale et décentralisée ce qui se trame au niveau du palais, une pâle copie d'un système jacobin qui peine à servir de référence morale à ses vassaux.

Et pourtant, le maire n'est ni le chef d'une secte satanique qui tient ses réunions à minuit dans une forêt perdue, ni le maître d'une loge maçonnique qui agit dans le secret le plus absolu. Bien au contraire, il tripatouille des biens publics tangibles sous le regard d'une population bien vivante et curieuse, il exerce ses fonctions (Sous le contrôle de l'assemblée populaire communale) (1) ,parfois dans l'obligation d'en référer au Wali , dans une ville où d'autres autorités concourent à la préservation de la moralité de la vie publique ( société civile , autorités locales). On aura vainement tout essayé, initier les citoyens à une participation à la gestion de leur cité de manière plus efficiente, on se rendra aussitôt compte que les textes et la philosophie politique à eux seuls sont inopérants. Aucune réelle et bonne volonté n'a été mise en œuvre pour ancrer des comportements et des traditions à travers lesquelles s'incarnent cet esprit de la démocratie participative. Le fossé entre citoyens et institutions restera aussi béant qu'il a été depuis l'indépendance. L'ambition de la loi ne sera jamais confirmée par la réalité, un vécu grégaire où le citoyen n'étant en fait qu'un simple habitant, sans aucune autre fonction déterminante et noble hormis (et de manière conjoncturelle) ces dates fatidiques où la continuité de l'Etat ne peut se faire sans sa présence, il sera alors exhumé (tels les compagnons de la caverne «Asshab-Elkahf ») , utilisé , instrumentalisé , manipulé , berné et renvoyé dans son caveau une fois les intronisations achevées .

Certes, la Mairie est tenue d'« informer les citoyens des affaires les concernant et les consulter sur les choix des priorités d'aménagement et de développement économique, social et culturel, de présenter devant les citoyens un exposé des activités annuelles de l'A.P.C et de permettre aux citoyens l'accès aux extraits des délibérations de l'A.P.C? » , (2) dispositions «théoriques et abstraites» qui auraient du induire des effets positifs sur la gestion des villes dans le cadre de cette démocratie participative poussive. Néanmoins, la situation générale qui a prévalu jusqu'à présent illustre plutôt un divorce entre les citoyens et les élus ou les pouvoirs publics de manière générale, cet éclatement rédhibitoire conforte ce statu-quo , naturalise cette profonde démission et désintérêt du citoyen à l'égard de la « Res Publica ». On a souvent, avec impatience et fébrilité, tant espéré voir prendre forme ce tandem (citoyens/élus-citoyens/Etat) structurant et vivifiant, voir cette union sacrée se concrétiser de manière visible et crédible, en vain.

Cette mobilisation permanente du citoyen dans un espace public opérationnel, ce pouvoir d'«assiègement permanent» que le philosophe Jürgen Habermas, pensait suffisant pour induire une revitalisation de l'Etat de droit par la délibération constante et publique des individus, hélas ne verra jamais le jour. En ces moments de crise économique, de raréfaction de nos ressources financières et de cette manne providentielle qui dissimulait nos incommensurables déficiences, l'unique panacée demeure incontestablement le génie de l'homme, unique richesse durable et renouvelable et source de prospérité. Si dans ce Maire de demain ne préfigure pas cette haute vertu intrinsèque au développement, au progrès et à la prospérité croissante des villes, nous sommes assurément condamnés à pérenniser nos misères sociales pour des générations futures. Au seuil encore une fois des échéances électorales municipales, accoutumés à vivre nonchalamment ces rendez-vous historiques qui, pour beaucoup , ne constituent qu'un rituel totalement vidé de son contenu, même si pour les autres , protagonistes de premier plan , cela relève de cette chance inouïe qui ne se présente qu'une fois dans la vie , un miracle inespéré suscitant beaucoup d'intérêts et occasionnant une effervescence papable parmi les prétendants à cette charge, alors que les choix qui se dessinent ou les démissions qui s'opèrent portent sur des enjeux d'une importance considérable qui dépasse notre interprétation de la ville et mettent en jeu le bien être renouvelable de toute une communauté. Ce n'est pas seulement un devoir civique, un acte politique, un choix électoral, une preuve d'allégeance, c'est beaucoup plus que cela ?c'est un futur qui se conçoit, ou de la manière la plus médiocre, ce qui suppose de pérenniser pour soi et pour sa postérité les mêmes déboires sociaux, ou (ce qui est peu probable) de manière intelligente et conformément aux usages politiques les plus modernes et les plus intransigeants en matière de gouvernance et gestion des villes. La procession de nos maires s'est toujours déroulée invariablement selon des schémas archaïques, stériles, et désespérants. C'est comme toujours une histoire assez amusante et curieuse de parieurs invétérés qui tentent de tirer un Jackpot.

Des énergumènes étranges et infatués qui s'attendent à s'embarquer pour une randonnée quinquennale avec dans leur baluchon toute une ville convulsive, fébrile, explosive. Tout le monde se dit naïvement, avec plein d'assurance et de prétention qu'une ville, finalement ce n'est pas si compliqué que ça, il n'ya qu'à voir les frasques de mes prédécesseurs, Je ne peux pas faire pire. Et c'est aussitôt parti pour un autre tour , mais toujours avec les mêmes méthodologies éculées et obsolètes ,tous impatients de prendre à bras le corps des tâches à priori traditionnelles, routinières, donc peu intimidantes et qui n'exigent aucun génie particulier, comme si la ville dormait pendant des décennies et ne fait que dormir , réclamant modestement de chaque nouveau prétendant toujours spontanément les mêmes soins , les mêmes gestes , comme si on avait affaire à un engin inanimé doté des mêmes rouages qu'il faut seulement huiler , lustrer et entretenir de la manière la plus rudimentaire. Viendra-t-il ce jour où l'on cessera de voter pour un faciès, un look, une représentation assez floue et imprécise de l'élu et de sa fonction, que nous cessions de voter pour une figure familière ou familiale, par intérêt ou par loyauté à la meute, au clan, à la tribu ou tout simplement par mimétisme insensé (servitude quasi cultuelle) « Nous avons trouvé nos ancêtres agissant ainsi». ( Le Coran ? Sourate Les poètes , Verset 74)

Pourrions-nous espérer un jour se mettre enfin à voter pour un programme précis portant des engagements clairement identifiables, impérativement et aisément soumis à l'évaluation et à la critique. Un jour peut-être où l'on cessera de négocier le malheur du peuple, de surfer sur la crise du logement, l'alimentation en eau potable, l'électrification, l'acheminement du gaz de ville, le bitumage des routes, l'installation d'un dispensaire à défaut d'un hôpital, la construction d'une école. Comme s'il s'agissait toujours d'une indépendance tardive.

Pendant assez longtemps dans l'imaginaire collectif, le maire était un mythe intangible, la ville un ensemble de bâtisses, d'estaminets et de ruelles, tandis que la mairie était ce lieu de tous les espoirs et de toutes les appréhensions. Une rangée de guichets qui détenaient sadiquement cette paperasse qui déterminait notre existence. Nous venions humblement quémander ces documents pour les transmettre un autre jour et ailleurs à d'autres guichetiers aussi intransigeants et tordus.

Et ainsi se déroulait notre vie, s'étiolait notre santé mentale, s'écrivait notre histoire. Faite de guichets, de longues files d'attentes, de craintes, de vexations, de supplications, de passe-droits, d'interventions, de pots de vin, de bassesse et d'aliénation. Aujourd'hui on essaye de réintroduire dans nos us et coutumes un peu d'humanité, on s'évertue péniblement à réconcilier le citoyen avec ses institutions, histoire de donner corps à cette démocratie participative, instaurer cette sacrosainte notion du service public comptable de ses actes qui a été zappée de la politique algérienne postcoloniale par les Algériens eux-mêmes. Gardons espoir, la révolution numérique arrivera à réaliser ce que la révolution de Novembre 1954, toutes les lois répressives et la morale religieuse n'ont pu réaliser en un demi-siècle de bureaucratie usufruitière.

La numérisation du service public mettra fin au calvaire séculaire des Algériens, rompra ces liens abjects, humiliants et conflictuels entre Administration et administrés, rendant ainsi le service public plus fluide, plus souple, moins budgétivore et anxiogène. Une libération pour tout le monde sauf bien entendu pour tous ceux qui faisaient fortune grâce à ces guichets de malheur. Les Algériens partagent certainement le même folklore et les mêmes traditions mais il existe tellement de disparités et d'inégalités sociales imperceptibles qu'il s'avère extrêmement difficile d'imaginer et œuvrer communément, au même moment et au même endroit pour l'avènement de cette même ville idéale et rêvée.

Comment inculquer ces concepts de ville moderne, intelligente, de développement durable , d'écocitoyenneté , (démocratie participative , protection de l'environnement , civisme?) à des habitants qui parfois dans la même circonscription administrative manquent des besoins les plus basiques , laminés par des tracasseries bureaucratiques permanentes , et pour qui la notion du bonheur dépend de l'alvéole qu'ils occupent dans cette ruche urbaine du diable.

« Les villes, constituent des espaces d'inégalités, notamment du fait de leur importante croissance récente qui a multiplié la pression sur les logements et accru l'habitat précaire et spontané sans que les bases productives, services et équipements suivent au même rythme. Des quartiers entiers se trouvent ainsi exposés à l'exclusion.

Cette transition urbaine rapide, mal maitrisée et encore inachevée engendre de nombreux dysfonctionnements auxquels la gestion urbaine actuelle ne fait que partiellement face.» (3) N'y a-t-il pas urgence à anticiper l'avènement de ces «villes intelligentes», à entamer tout au moins et à notre rythme le développement durable de nos villes sachant qu'elles sont en permanence soumises à des mutations effrénées, envahissantes et invasives qui semblent s'opérer à notre insu (mutations technologiques, numériques, démographiques, sociales, environnementales). L'aberration urbaine voire civilisationnelle, c'est de constater que nos villes évoluent, se transforment à notre insu, sans que nous soyons en partie pleinement acteurs de cette dynamique du progrès. Les habitants sont là malgré eux, présents physiquement, se laissant trimballer et charrier par le changement mais demeurent néanmoins le plus souvent à la périphérie, à l'extérieur, étrangers à ce processus. Ils assistent en spectateurs éberlués et dépités lorsque l'histoire les cantonne à de vulgaires locataires d'espaces géographiques différenciés, juxtaposés, en compétition pour des bien êtres individuels et égoïstes. « Les villes croissent sans centralité et sans qualité. Elle (l'urbanisation) est un danger pour la cohésion sociale et son évolution dépend de l'accès des villes à la compétitivité internationale.

Le système urbain apparaît largement déséquilibré, entre faîtage de grandes villes hypertrophiées et une base indistincte de villes aux fonctions et aux relations peu structurées.»(4) Mais ailleurs, dans ce pays même, où subsistent encore quelques rares résiliences et luttes citoyennes, on est fasciné de constater les miracles qu'une démocratie participative conjuguée au génie des élus et des pouvoirs publics est capable de produire ; faire de la ville une oasis où il est agréable à vivre, un lieu où se pensent, s'imaginent, se conçoivent des lendemains meilleurs sans cesse embellis. « Nous sommes convaincus qu'une vie humaine durable ne peut exister sur cette terre sans collectivités locales durables. L'autorité locale est proche des problèmes environnementaux et la plus proche des citoyens; elle partage les responsabilités avec les autorités compétentes à tous les niveaux, pour le bien-être de l'homme et de la nature. Les villes ont donc un rôle essentiel à jouer pour faire évoluer les habitudes de vie, de production et de consommation, et les structures environnementales. »(5)

La description de ces villes intelligentes qui se profilent aisément ailleurs et commencent par s'imposer comme une réalité incontournable au même titre que la machine à vapeur, la révolution industrielle, la révolution numérique semble si loin de nos cultures et de nos pouvoirs que le simple fait d'y penser emplit nos cœur d'une profonde amertume. On se dit forcément : Nous y serons peut-être dans un siècle.

La« Douarisation » enthousiaste de nos villes nous laisse perplexes quant à l'avènement chez nous à moyen terme de ces villes intelligentes et durables. Que faire ? Par quoi commencer ? Faut-il d'abord, pour gagner du temps, lobotomiser celui qui occupe cet espace urbain (habitant, citadin, citoyen?) en y introduisant dans son cerveau une puce qui modifierait son comportement, le rendant plus « conforme et adapté » à ces Smart City ? Faut-il assainir et refonder de fond en comble nos institutions ? Faut-il aussi envoyer nos maires préparer des doctorats en Urbanisme, en sociologie, en économie? ? Si on mettait dans la réalisation de nos rêves autant de rigueur et de réalité que celles déclamées fougueusement par nos ambitieuses (ou prétentieuses) lois: «Mettre en place une ville algérienne qualitative, compétitive, attractive et durable capable de répondre aux besoins de ses habitants et aux mutations productives ainsi que de contribuer à une véritable culture et identité urbaine ». (6) Avons-nous l'impression que se dessinent déjà cette volonté et cette ambition de créer ces villes idylliques (lorsqu'il ne s'agit pas le plus souvent de les rebricoler puisqu'il s'avère extrêmement difficile d'agir sur un tissu urbain déjà existant peu flexible et peu malléable, ajoutons à cela une débâcle économique et financière qui compromet sérieusement ces programmes de grande envergure.) Chaque fois que nous évoquons cette entité disloquée usant de termes aussi divers : Mairie, Commune, Municipalité, APC, Baladia, on a plutôt tendance à penser à l'Administration, pouvoir tutélaire, autoritaire et dispensateur condescendant et arrogant de services publics. Une administration kafkaïenne qui est parvenue historiquement au moyen de son pouvoir et de sa fonction par pervertir nos représentations mentales au sujet de la Commune au détriment de sa véritable valeur qui est celle de traduire , préserver et promouvoir un patrimoine humain , social , culturel et historique , constituant exclusif de la ville et de ses élus. La ville est soumise à des impératifs qui dépassent l'instantanéité du quotidien et notre manière casanière de vivre la ville , elle arrive par créer elle-même les voies de son destin et à inspirer sinon commander et imposer son propre dynamisme et ses mues nécessaires à des acteurs plus ou moins agissants selon le statut de chacun ( citoyens, élus , pouvoirs publics, opérateurs économiques , conjonctures économiques , potentialités locales et pouvoir d'attractivité?) tous souvent incapables de gérer une prospective urbanistique où se s'échafaudent des projets multiples dans une démarche de transversalité visible , intelligible , cohérente , juste et qui ne se donne pas à saisir a priori , de manière immédiate et impulsive mais répond plutôt à des besoins , à des volontés , à des passions, à des visions. C'est donc un génie synergique en réflexion permanente pour un projet commun sans cesse renouvelable qui unit une multiplicité d'acteurs. (ville volubile, habitants ?opérateurs économiques)

« La politique de la ville, est conçue comme un ensemble pluridimensionnel, plurisectoriel et multilatéral vise à réaliser le développement durable et se concrétise à travers plusieurs volets: le volet du développement durable, l'économie urbaine, l'urbain, la culture, le social, la gestion et l'institutionnel. » (7)

Les villes de demain doivent impérativement répondre à des critères drastiques. Nul ne peut ignorer ces composantes essentielles, fondamentales de la ville et sans lesquelles rien d'humain et de social ne pourra jamais se construire: 1) l'« urbis », qui renvoie à l'ensemble des infrastructures physiques, de tout type, qui composent la ville ; 2) le « civis », qui renvoie au citoyen, élément central de l'espace urbain, puisque sa respiration constitue l'essence même de la vie de la cité ; 3) les « spatia », qui sont les divers espaces de socialisation, d'échanges et d'interactions vitaux de la ville, et qui en assurent la pulsation collective ; et enfin la 4) « res publica », qui désigne l'idée d'une politique à la recherche du bien public, capable de piloter la vie de la ville dans l'intérêt général pour la projeter vers un mieux-vivre quotidien et construire des espaces collectifs de transformation. Le maire devient un intermédiaire incontournable, agissant et fédérateur, prudent et visionnaire qui réunit et coordonne l'action de toutes ces forces agissantes de manière harmonieuse, intelligente et juste afin de répondre aux impératifs de la politique d'aménagement et du développement durable de la ville. Ces élus de demain sauront-t-il manipuler la ville comme un gisement qui regorge d'énergies indéfiniment renouvelables, une source de vie autour de laquelle s'organise, se développe et prospère toute une communauté ; des villes où «L'attractivité et la compétitivité deviennent essentielles pour s'inscrire dans ces nouvelles dynamiques et constituent des facteurs de recomposition territoriale importants, des espaces apparaissant (désormais) comme des bases de production et d'échange. »(8) Nous devinons dès lors aisément ce qui adviendra de ces villes, de ces « espaces » de production et d'échanges si leurs gérants s'avèrent incapables de relever tous ces défis.

Le génie et le dévouement seront les seuls leviers de cette « recomposition territoriale» hypothétique qui présuppose en fonction des moyens mis en œuvre soit des succès (ville prospère) ou des échecs (bourgade moribonde). Code des Collectivités territoriales, Loi relative à l'aménagement et l'urbanisme, Loi relative à l'aménagement et au développement durable du territoire, Loi d'orientation de la ville, Loi relative au Schéma National d'Aménagement du Territoire, Loi relative à la protection de l'environnement, Loi relative à la promotion de l'investissement? Vu le nombre incalculable de textes législatifs qui régissent la vie et le développement de la ville , on est en droit de s'attendre à ce que celle-ci fasse l'objet des traitements les plus ingénieux , les plus responsables, les plus ambitieux et surtout ceux soumis à la vigilance, au suivi, au contrôle et à l'évaluation les plus drastiques à moins que cette hyperinflation de lois , leur foisonnement et leur enchevêtrement fait que celles-ci demeurent par la force des choses relégués au stade de la théorie grandiloquente , du discours pédant et populiste.

On ne peut dissocier le maire de la ville, de ses habitants et de la détermination à vivre tous ensemble et en parfaite synergie autour d'un projet d'avenir. Le maire arrivera-t-il à faire preuve d'éthique et de responsabilité au centre de toutes ces grandes ambitions portées par une politique nationale elle-même tributaire de moyens financiers très difficiles à obtenir dans un système économique rentier et moribond lui-même pérennisé par un infantilisme politique déconcertant. Le maire saura-t-il être à la fois l'exécuteur avisé d'une politique nationale fluctuante et celui qui porte entièrement et courageusement l'ambition d'une ville et de ceux qui l'ont élu. Le désarroi économique et social que connait l'Algérie, le financement non conventionnel, toutes les appréhensions et les incertitudes qui planent sur la tête des Algériens, sont autant d'éléments qui incitent davantage les mairies de demain à s'affranchir et à s'émanciper financièrement. La nouvelle loi des finances 2018, et probablement celles qui viendront après, porteront de toute évidence en elles cette économie politique cruelle qui devait aboutir tôt ou tard : La période de l'assistanat, de l'Etat providence, de l'Etat prodigue? est désormais derrière nous.

*Universitaire

Notes :

1- Loi n° 11-10 du 22 juin 011 relative à la commune, Art-82/108/109/110/111/112 (J.O.N°37 du 3 Juillet 2011)

-Loi relative à l'aménagement et au développement durable du territoire, Art/2, 3, 4, et5 (J.O.N°77 du 15 Décembre 2001)

-Loi relative à la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable. Art/2,3et35 (J.O.N°43 du 20/07/2003)

2-Loi relative à la commune, ibid., Art-11/12 et 14

3-Schéma National d'Aménagement du Territoire, Loi N°10-02 du 29 juin 2010.( J.O.N°61 du 21 Octobre 2010)

4-ibid., la crise urbaine, p.38

5-La Charte d'Aalborg. Adoptée par la Conférence européenne sur les villes durables à Aalborg, Danemark, le 27 mai 1994.

6-Schéma National d'Aménagement du Territoire, PAT N°18 (Programme d'Action Territoriale)

« Le renouvellement urbain et la politique de la ville », p.81

7- Loi n° 2006-06 du 20 février 2006 portant loi d'orientation de la ville, Art/7.( J.O.N°15 du 12 Mars 2006)

8-Schéma National d'Aménagement du Territoire, « L'ouverture de l'économie nationale et ses enjeux », p.38