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Farid Ikken, le marteleur de Notre-Dame

par Chaalal Mourad

Bien que la menace terroriste soit réelle en Europe, l'affaire Farid Ikken, cet Algérien d'à peine quarante ans d'âge, fils d'Akbo, issu d'une famille nombreuse mais aisée, dit-on, est troublante. Jeune déjà, il perdit ses parents. Ex-correspondant d'Al Watan. Il est décrit par les médias français comme un individu à esprit ouvert, démocrate et opposant au pouvoir, selon témoignage de ceux qui le connaissent. Son parcours académique commence à la faculté d'Alger où il eut une licence de traduction et interprétariat.

Il quitta l'Algérie pour la Suède ; en 2001, suite au printemps berbère. Son divorce, ses projets avortés. Des revers à répétition et son isolement, expliqueraient-ils sa «radicalisation» insoupçonnée? C'est du moins, ce que semblent nous vouloir vendre les médias de l'hexagone. »En mars 2014, quand j'ai rejoint Charlie Hebdo, il était l'un des rares à me féliciter pour cette percée, alors que d'autres voyaient ça comme une trahison et une transgression vis-à-vis de la religion» , disait Ghilas Aïnouche, caricaturiste du site d'information TSA.»

Cette affaire, pose moult questions et laisse planer beaucoup de zones d'ombres. Que s'est-il vraiment passé dans la tête de Farid Ikken, en ce mardi 6 juin 2017, à Notre-Dame de Paris où il s'attaqua et d'une manière convulsive et machinale à un policier, marteau en main et sous le cri de »C'est pour la Syrie»? S'interrogent les médias français. Cet homme n'entrait absolument pas dans le profile classique du terroriste endoctriné puis enrobé pour la cause islamiste en dépit de sa foi qu'il n'a jamais reniée. Décrit comme un homme malchanceux qui,vivant seul est d'une façon précaire. Le profil idéal pour un sujet de la «psychiatrie sécuritaire» quoi! Farid, aurait-il été victime d'une magouille sécuritaire, via des procédés psychiatriques de la part des services de renseignement? Aurait-il été conditionné puis manipulé psychologiquement afin de passer à l'acte? Bien que «complotiste», ce scénario est rejeté par ces mêmes médias qui, les premiers, ont évoqué son état mental et tenté de reconstituer son parcours de vie. Comprendre le pourquoi de cet acte était primordial. Alors qu'aucun média n'ait été tenté d'avancer l'hypothèse, que quelqu'un aurait eu le temps suffisant d'étudier Farid pour pouvoir exploiter ses »failles physiologiques», pour le faire sombrer et le pousser à l'acte délétère?

Il est bien connu qu'aussi bien Daech que les services semble se donner à cœur joie à cet investissement dans la fragilité psychologique des individus ciblés, pour les enrôler d'un coté comme dans l'autre. Forts dans les techniques de conditionnement psychologique ; les services de renseignement de l'Europe du sud sont particulièrement réputés par l'usage de ce genre de techniques à caractères coercitives. Leurs cibles de prédilection, ce seraient des individus psychologiquement vulnérables. Des personnes comme Farid, en situation de solitude ou de précarité sociale. Ces «maillons faibles», sont les plus aptes à être « travaillés à dessein «, en reprenant, pour ainsi dire, le jargon sécuritaire.

Une fois installés sur leur territoire, ils sont filés jour et nuit et étudiés d'une façon minutieuse. Profil admis, certains marchent volontairement dans leurs combines en échange de quelques avantages : tels carte de résidence et une rémunération. Les autres, les récalcitrants, seront soumis à un matraquage psychologique continu sur plusieurs années parfois.

Les empêcher de gagner leur vie,d?étudier, de tisser des relations humaines stables ou de mener un train de vie normal, seraient très importants pour ne pas foutre en l'air tout le processus de conditionnement psychologique qui doit s'inscrire dans le temps. Le but : les déstabiliser, les perturber et les rendre hyper excités donc, très impulsifs.

Des antécédents psychiatriques seraient, nécessairement crées au préalables; afin de justifier un possible suicide. L'usage de ces techniques non conventionnelles, redoutables, qui ne laisseraient aucun bleu sur le corps mais démoliraient en profondeur le psychique d'un homme.

Ces procédés viseraient à leur soutirer des aveux, les contraindre à marcher dans des magouilles sécuritaires : comme infiltrer des cercles islamistes ou leur faire faire des trucs à leur insu.

Le passage à l'acte» terroriste» arriverait, suite à une réaction de rage ou carrément, via l'usage de méthodes d'induction psychiatrique. À l'image de ce que l'on voit chez un patient soumis à l'hypnose. On induirait chez la victime une idée, une suggestion ou même un ordre. Réveillé, celle-ci, l'exécuterait machinalement et sans savoir pourquoi elle l'aurait fait!     L'utilisation de drogues puissantes est à même de catalyser le processus d'aliénation et d'asservissement mental, jusqu'à rendre n'importe qui un zombie ou une épave humaine.

Ce serait le plan B pour rentabiliser, amortir en quelque sorte, toutes ces années de matraquage psychologique et gagner, pourquoi pas »un acte terroriste provoqué» légitimant ?

Le «black Project» sécuritaire imposé par cette guerre universelle contre le soi-disant terrorisme religieux n'en serait que mieux consolidé. Un » Project», auquel le monde entier s'y est inscrit, mais que seule l'élite tiendrait les ficelles et saurait la vérité. Une guerre qui ignore le droit et piétine la souveraineté des pays et vise toute autre chose.

Ce monstre de Frankenstein façonné à desseins puis lancé à la face du monde. L'acte consommé, on y glisserait des documents audiovisuels sur sa page Fb, à travers laquelle, l'hypothétique terroriste serait montré en train de prêter allégeance à ce Deach de malheur.

Mais sous quelles conditions psychologiques cela aurait-il été réalisé? Là est toute la question!

L'affaire Merah, qui a fait couler beaucoup d'encre nous dit bien des choses. Merah avait fait tamponner son passeport par neuf pays du Moyen-Orient dont Israël. Dit-on ! Fiché »S» depuis 2006. Il avait même fait l'objet d'une enquête en 2011. Sa relation « presque familière» avec les services français est plus que troublante. Il y avait même, parait-il, un correspondant au sein du DCRI. Alors, Merah, collaborateur occasionnel des services ? On ne peut que s'interroger. Finalement, la Justice française estima que des «erreurs d'appréciation» ont été commises par les services de renseignements. « L'État n'a commis aucune faute lourde (?) susceptible d'engager sa responsabilité » dans la surveillance de Mohamed Merah avant qu'il devienne le funeste « tueur au scooter » de Toulouse et Montauban en mars 2012... ». Merah été tué, d'aucun disent qu'il a été liquidé. On aurait pu, avec un meilleur professionnalisme, l'arrêter vivant ! Mais bon.

Le cas d'Adel Kermiche, l'égorgeur du malheureux père Jacques Hamel à l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, de Rouen qui était ; lui-aussi, bien connu des services. Assigné à résidence depuis 2006 et mis sous bracelet électronique et oui!

Ce gadget appelé aussi, Placement sous Surveillance Électronique est une mesure d'aménagement de peine, mais également une mesure de contrôle judiciaire. Ce sinistre individu put, quand même, passer à l'acte avec un autre acolyte, Abdel-Malik Nabil Petitjean. Et n'en parlant point de ces pièces d'identitées abandonnées sur les lieux du crime, comme une sorte de signature macabre de l'acte terroriste abominable. Pour que nulle confusion ne soit faite quant au nom de la bête. S'inscrivant dans une véritable guerre psychologique sans merci, contre le soi-disant terrorisme religieux, devenue universelle.

Ces procédés illégaux, seraient exécutés, en catimini, en dehors du contrôle de l'état de droit et en concomitance avec l'action sécuritaire conventionnelle et parfois même en la supplantant.

L'Europe, cet espace de droit et de justice est entrain de perdre t la course face à un tout sécuritaire qui ose même, persécuter via ces techniques des résidents, une fois de retour chez eux, au titre de la collaboration honteuse et illégale avec les services de leur propres pays.

Par rapport à ces malheureux événements, le tout sécuritaire qui cherche à protéger ses hommes et ses plans, ne laisserait aucune chance à une autre lecture ou interprétation que la sienne. Définir les responsabilités de chacun serait donc impossible et impensable. La médecine psychiatrique auprès de ces services, feraient apparemment, un sale boulot, digne du stalinisme. Amnesty International elle-même, aurait été informée de certains cas.

Il est évident qu'aussi bien le terrorisme religieux, qui est un phénomène réel, faut-il le rappeler! Que le banditisme sécuritaire, posent un défit majeur aux démocraties occidentales et mettent en rude épreuve leurs systèmes judiciaires et leur état de droit, lui-même.

Loin de moi de vouloir justifier l'injustifiable ou chercher des circonstances atténuantes à ce genre de crimes répugnants ou dédouaner leurs auteurs. Il n'en demeure pas moins qu'il est de mon devoir d'évoquer ces schémas qui peuvent paraître fabuleux mais probables.

Indiquer du doigt un sécuritaire, visiblement incontrôlable de tous les cotés de la Méditerranée est une obligation morale. Un sécuritaire qui cherche à leur troquer leur liberté par leur sécurité et qui se hisse parfois, au-dessus de l'Etat de droit lui-même et fini par paralyser tout le système. Un système de droits, qui jusqu'à présent, fonctionne relativement bien, mais parfois, il navigue à vue.

Au fur et à mesure que les coups portés par les terroristes gagnent en intensité et en fréquence, et sous couvert de l'impératif de protéger les vies de leurs concitoyens, ces services ne sentiraient aucune gène à sacrifier celles des autres. L'impunité, l'inhibition de l'état de droit sériaient en marche en Occident.

L'éventail des profils des protagonistes potentiels au projet terroriste, semble s'élargir de plus en plus, en s'ouvrant vers un genre non conventionnel et donc complètement atypique. Ce qui donne un peu plus de crédit aux scénarios «complotistes». Une chose est sûre! Le monde est devenu trop dangereux.