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L'inquiétude..., mais pourquoi ?

par Kamal Guerroua

Il n'est plus besoin, peut-être, d'être solitaire, rêveur ou philosophe inspiré pour se rendre compte que notre malaise en Algérie n'est pas quelque chose de simple à résoudre tout de suite ! Nos déceptions commencent déjà d'être angoissantes en ce 2017 et personne d'entre nous ne peut avoir la certitude qu'il y aura une quelconque éclaircie à l'horizon, c'est-à-dire d'ici deux ou trois ans ou même plus.

Certes, on se console comme on peut, à l'heure présente, de ce calme précaire mais il n'en reste pas moins que l'Algérie est prisonnière d'une géopolitique globale en pleine mutation et que le monde change plus vite qu'on ne le pense. Aussi, les conflits régionaux peuvent-ils influer indirectement sur l'avenir du pays et ses chances de mettre le cap sur «une transition pacifique» en bonne et due forme, quoique les Algériens sachent bien que les options radicales sont peu porteuses à court et à long terme et ne feront qu'envenimer une situation déjà compliquée, poussant à Dieu ne plaise la patrie vers une spirale de violence inouïe. A fortiori en période de crise profonde et structurelle, le régime, lui, somnole, affaibli par les contrecoups de la baisse des cours du marché pétrolier, faisant de la récupération politique et du déni de la réalité son unique cheval de Troie.

Ce dernier joue exagérément, à vrai dire, avec certains partis-croupions la carte de la stabilité, dévoilant à qui mieux mieux les visées impérialistes et les intentions de sabotage, réelles ou supposées soient-elles, des puissances étrangères ou parfois même des plans secrets de complot à même de mettre le feu dans la maison algérienne. Son unique but étant, semble-t-il, de dissuader ceux qui veulent aller à une démocratisation effective, ou à ce que l'on appelle communément «la bonne gouvernance».

Or, le mieux, c'est d'emprunter le sens inverse, c'est-à-dire s'atteler à réformer sérieusement des institutions déficitaires, rassurer le citoyen lambda que les choses vont s'améliorer, stabiliser les prix des produits de consommation et réguler un marché informel source de plein de dysfonctionnements! De la gloire de l'époque de la banane cédée presque gratuitement aux Algériens, à la déchéance, l'abandon, la dèche, plus d'argent dans les poches, plus de bananes sinon à 600 dinars le kilo, pièces sonnantes et trébuchantes, qu'espérer? Que dalle! Et les tomates, les pommes de terre, les carottes, les courgettes, les lentilles, etc? Ne dit-on pas qu'un ventre affamé n'a point d'oreilles! Les Algériens ont-ils à ce point de la poisse? Sont-ils des bons à rien, des nullards ou des êtres ingérables qui coulent comme plongés dans un coma éthylique? Les miens n'ont seulement droit, les plus aisés d'entre eux, qu'à la cirrhose du foie d'autant que les bières qui les font rêver et noient leur chagrin sont «les seules» restées moins chères, et les déshérités, eux, aux nerfs et à la déprime, parce que rien n'est moins cher, paraît-il, sauf leur vie ...de misère !