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Alep vue par De Gaulle !

par Moncef Wafi

Alep ! Alep outragée ! Alep brisée !

Alep martyrisée ! Mais Alep libérée ! C'est ce qu'aurait dit Bachar Al Assad s'il s'était inspiré de De Gaulle. La ville syrienne a été reprise des mains des groupes terroristes le 12 décembre au soir au bout d'une bataille de quatre ans. Elle était devenue le symbole de la résistance syrienne devant les hommes d'El Baghdadi qui l'avaient occupée avec la bénédiction occidentale, sous l'œil bienveillant de l'Otan et financés par l'argent des pétrodollars.

Lamamra ne s'était pas trompé lorsqu'il a indiqué que ce qui s'est passé à Alep n'est qu'un juste retour de la normalité d'un pays qui chasse les terroristes et qui recouvre un espace de son territoire. Lamamra a parlé de défaite du terrorisme alors que les médias occidentaux évoquaient un massacre des populations civiles avec force détails et photos de civils ensanglantés et fuyant les bombardements russes. C'était à la photo qui ferait le plus pleurer dans les chaumières. Un enfant perdu dans les décombres, un père désorienté, les larmes aux yeux, prenant dans ses bras son bébé, enfin les photos dont nous ont abreuvés les télévisions sous contrat.

Le décor géant d'un génocide était planté en 3D et technicolor pour émouvoir l'humanité alors que les voix se sont élevées pour dénoncer la barbarie du régime syrien, des spetsnaz et de l'invasion iranienne. Trois en un pour ceux qui ont parié sur la chute d'Al Assad pour démembrer la Syrie et sécuriser davantage les frontières israéliennes. Après l'Irak et le Yémen, on voulait enterrer la Syrie sous Alep et offrir la ville à la créature Daech. On voulait lui offrir un territoire, une partie d'un pays et le reste aux Kurdes. Mais les Syriens ont tenu bon et la guerre a pris son tribut. La France, l'Angleterre, le Qatar, l'Arabie Saoudite, les Etats-Unis et Israël doivent être traduits devant la CPI pour crimes de guerre et génocide. Mais la bonne démocratie regarde ailleurs et se cherche des coupables sur mesure.

Al Assad, Poutine et Rohani sont épinglés et on exige un couloir humanitaire pour faire sortir les rebelles et les agents infiltrés et, accessoirement, les civils. L'urgence est d'exfiltrer les espions américains, turcs, saoudiens et israéliens qui ont conclu des alliances contre nature avec des caricatures de l'islam. La liste est rendue publique avec les noms des agents mais les médias ne voient que l'héroïsme des Casques blancs. L'ambassadeur russe en Turquie a été exécuté dans le dos pour faire payer le prix à Moscou. Encore un mort de la bataille d'Alep qui n'a pas encore scellé la fin de la guerre. Alors après Alep, Alger !