Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Qui veut-on exfiltrer du réduit aleppin?

par Kharroubi Habib

Tous ceux qui participent en Occident au délirant tapage médiatique censé alerter le monde sur la prétendue opération génocidaire qui se commettrait dans Alep reprise contre les combattants de la « rébellion » et les civils tombant aux mains des forces du régime, clament la main sur le cœur qu'ils ne sont guidés que par la considération « humanitaire » de pousser la communauté internationale à obtenir des « bourreaux » qu'ils arrêtent leur entreprise « criminelle ».

En réalité, ce délirant tapage médiatique auquel l'on assiste en Europe et en France en particulier est orchestré non pour dissuader le régime d'exercer sa vengeance sur les vaincus de la bataille d'Alep mais de le forcer à accepter que leur évacuation de l'ultime réduit dans la ville où ils sont confinés se fasse dans des conditions excluant toute supervision de sa part de l'opération. La frénésie occidentale à vouloir éloigner les représentants du régime et de ses alliés de cette opération « humanitaire » s'explique quand on sait que les bruits ont couru que dans le réduit où sont retranchés les derniers combattants de la soi-disant rébellion modérée sont également présents des ressortissants étrangers dont des Occidentaux qui n'ont rien d'« humanitaires ». Ceux qui les ont envoyés dans le guêpier se doutent bien que le régime et ses alliés veulent les débusquer pour faire la preuve aux yeux du monde de la connivence de leurs mandants avec une rébellion dont la nature djihado-terroriste est désormais un secret de polichinelle.

Ces étrangers « humanitaires » dont l'on ne veut pas que soit démontrée la présence parmi les derniers combattants encore assiégés à Alep seraient en fait des agents appartenant aux forces spéciales de certaines puissances impliquées dans le conflit ayant eu pour mission d'encadrer et de « conseiller » les groupes armés dans la bataille contre les forces du régime. Par excès d'optimisme sur l'issue de cette bataille leurs commandements respectifs ont raté l'opportunité de les exfiltrer du guêpier aleppin avant l'encerclement total des quartiers aux mains de la « rébellion » par les troupes loyales au régime. Leur capture et identification par les agents du régime serait à coup sûr une humiliation pour les puissances au service desquelles ils agissent. Ce que ces dernières feront tout pour l'éviter quitte à créer une situation qui empêcherait une évacuation pacifique des quartiers où ils sont immergés et probablement mêlés aux civils qui s'y trouvent.

A défaut d'obtenir leur sortie de ces lieux dans l'anonymat, les puissances qui les ont dépêchés s'ingénieront à fomenter des provocations qui produiront un affrontement généralisé qui leur permettra de clamer qu'elles ont eu raison d'imputer au régime une volonté génocidaire à Alep. Peu leur chaut que la manigance à laquelle elles s'adonnent entraîne la mort de civils dont le sort leur est indifférent malgré la compassion humanitaire qu'elles déclarent avoir pour eux.