Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Le besoin nécessaire et utile de la sécurité dans la cité

par Benallal Mohamed

«Les uns disent : la première liberté, c'est la sécurité. D'autres au contraire avance que : la première sécurité, c'est la liberté. » citation

Au moment où notre société algérienne et celles des autres pays européens, proche et moyen-orientaux se sentent affectées par une série de menaces et la panoplie des risques ne se limite pas uniquement à la menace terroriste, elle va du risque économique, aux risques systémique, financier, environnemental, naturel, culturel, en passant par la menace de la récession, du chômage, de l'inflation. Pour cela il est intéressant mais aussi important de revenir sur le concept de sécurité, pour en comprendre les tenants et aboutissants et se projeter dans une dynamique positive pour mieux cerner les objectifs définis.

La « sécurité » est une situation de faits qui fait la ?une' de toutes les gazettes de la planète ; elle est devenue une circonstance, à la fois particulière et générale, portant sur la conjoncture d'un contexte social, économique, environnemental, culturel et politique.

La sécurité est définie comme étant un état où les dangers quelles que soient leurs natures et les conditions sociales, économiques, politiques, culturelles, naturelles et environnementales peuvent provoquer des dommages, préjudices et nuisances d'ordre physique, psychologique ou matériel. Ces nuisances sont contrôlées de manière à préserver la santé et le bien-être des individus et de la société toute entière.

La sécurité représente une ressource très importante et indispensable à la vie quotidienne. Elle permet à l'individu et à la société de façon générale, de réaliser ses aspirations dans l'impavidité, la sérénité, l'imperturbabilité et la tranquillité. Plusieurs sens peuvent être donnés à ce concept de « sécurité». Il est certain que chacun, en tant que particulier, groupe d'individus, société et pays aspire à obtenir par tous les moyens un niveau de sécurité optimal tout en créant et surtout en maintenant certaines conditions et ce quels que soient le contexte et le milieu de vie considéré, à savoir:

* Le premier sens de la sécurité, c'est l'absence de tout danger, c'est-à-dire une circonstance dans laquelle « quelqu'un» (ou quelque chose) n'est pas exposé à des évènements critiques ou à des risques (défaillance, accident, détérioration, agression physique, vol, guerre, terrorisme, famine, soif?...). C'est également un concept dual au sens où il comprend effectivement l'écartement du danger d'une part, mais contient les mesures nécessaires pour le combattre d'autre part.

* Le second sens de la sécurité, c'est l'état d'esprit d'une personne (ou d'un groupe) qui se sent à l'abri du danger, rassurée, tranquille, en confiance. Cet état d'esprit signifie absence de soucis et de toutes autres nuisances, c'est-à-dire une tranquillité d'esprit.

* Le troisième sens de sécurité est un dispositif qui est conçu et mis en place pour empêcher tout déclenchement intempestif d'un mécanisme qui tranquillise la société. La sécurité est aussi considérée comme étant l'expression d'une force. Cette force devrait être suffisamment puissante car elle entend nous mettre à l'abri de tous mauvais événements. La sécurité peut toutefois représenter un état d'âme (sentiment) qu'une réalité : par exemple se sentir en sécurité dans un contexte qui ne nous permet pas de nous offrir toutes les assurances de sûreté ou inversement, c'est-à-dire se sentir en insécurité en dépit du dispositif mis en place par soi-même ou par la société de façon générale.

* Quatrième sens de la sécurité : il est, notamment, représenté dans la mythologie grecque par ?Poséidon' qui incarne à la fois la stabilité de l'océan et la répression potentielle de la Nature qui déchaîne tempêtes, tremblements de terre et plus généralement catastrophes naturelles, pour imposer ses règles.

Par ailleurs, le concept de la sécurité en général prend en considération, d'une part, tous les risques liés à une erreur, à une faute, au système (économique-politique-financier-educatif-culturel-sportif-social?.) lui-même mis en place, et d'autre part à toutes les menaces d'ordre criminel, terroriste, politique, militaire, financier, économique, environnemental?. soit toutes les actions imputables à l'activité humaine où le jeu se fait entre le bien et le mal, selon la proportion de : l'individu, de la société et du contexte. Le risque zéro n'existe pas.

«L'homme est un être raisonnable et comme tel, il reçoit de la science sa propre nourriture et son aliment, mais les frontières de l'entendement humain sont si resserrées qu'on ne peut espérer, sur ce point, que peu de satisfaction pour l'étendue et pour la sécurité de ses acquisitions. » David Hume ?

A l'extrême du particulier par exemple, il doit bien admettre tout de même, que son existence comporte des risques continuels, le particulier devrait maximiser ses chances afin d'épargner ces risques, tout en respectant scrupuleusement certaines règles de comportement et de conduite, qui lui semblent pertinentes.

Aussi, à l'ultime du général par exemple, la vie comporte le risque de valeur, de morale, de conduite.. et par conséquent de prendre toutes les mesures qui permettent de ne pas être confronté aux situations périlleuses qu'il parvient à anticiper. En fonction de ses désirs et plaisirs et de ses préoccupations, il devrait mettre en œuvre, dans son petit quotidien, un ensemble de dispositions afin d'éliminer, de réduire ou de retarder l'apparition des risques qu'il est censé être capable d'identifier: c'est-à-dire faire de l'animation physique et spirituelle, surveiller l'alimentation, prendre des médicaments, respecter scrupuleusement les règles de la cité (urbanisme, code de la route, environnement,..), éviter les zones à risques, éviter les aventures périlleuses, gérer convenablement ses ressources matérielles, financières et autres, etc. Tous ces éléments qui font le quotidien de tout un chacun lui permettent de lui donner une soi-disant «espérance augmentée» de succès face aux risques auxquels il est confronté quotidiennement pour tout un chacun.

il est important de distinguer, aussi, la sécurité subjective (avec ses aspects psychologiques) de la sécurité objective qui s'intéresse aux causes et aux effets. La prévention ou bien la sécurité passive qui cherche à réduire les risques de survenance de la sécurité active ou protection qui vise à diminuer les conséquences d'un évènement dommageable, s'il survient.

Par ailleurs, l'importance de la sécurité nationale représente l'ensemble des moyens (institutions, doctrines, activités et ressources?..) de nature civile (politique, diplomatique, économique, juridique, ...) et de nature militaire mises en œuvre par un Etat pour protéger les personnes et ses intérêts nationaux essentiels que ce soit en temps de guerre, de crise ou de paix. De même, la sécurité civile a pour but de protéger des populations civiles (personnes morales et personnes physiques), ainsi que leurs biens et activités, contre des risques et des menaces de toute nature, civile ou militaire. Le concept de la sécurité a comme préalables :

* Une paix sociale issue d'un climat de cohésion

* Un contexte social d'équité et de droit, protégeant les droits et libertés, tant au niveau familial, que local et national

* Une prévention et un contrôle des conséquences ou dommages causés par des accidents, des surcoûts ou autres quelle qu'en soit leur nature;

* Le respect des valeurs, de la morale et de l'intégrité physique, matérielle ou psychologique des personnes.

Ces conditions précitées peuvent, en général, être garanties par des actions se rapportant au domaine de l'environnement (physique, social, technologique, politique et économique, organisationnel, informationnel, etc.) et sur les comportements des individus, dans le cadre d'une cité citoyenne ordonnée soumise aux règles, à la morale et aux valeurs universelles.

Cependant l'incertitude de la vie est représentée par une prise d'un essaim de menaces et devant une société dite « assurantielle » dans un contexte donné, ne représente pas une fin en soi. Pour mieux se prémunir contre toute menace correspond déjà à un malaise prononcé vis-à-vis de l'avenir.

Prendre ses distances par rapport aux menaces est une nécessité sociale, économique et politique mais comment ignorer les risques qui pèsent sur le lambda dans un contexte lui-même favorable aux germes de l'incertitude. Prendre des risques parfois lorsqu'il s'agit d'avoir, à l'avance, une base d'éléments qui assurent la quiétude.

La sérénité, une attitude positive face aux risques déjà identifiés, est une manière de se servir de sa raison.

La prise de risque dans le cas contraire est une forme de fuite en avant, c'est une absence de choix, une vision aléatoire, voire même un coup de folie, une façon de faire fi du destin.

Nos dirigeants actuels ont la volonté, pour les uns, d'éliminer toute violence, pour d'autres d'en créer le terrorisme et autres via les embargos économiques

Les citoyens devront avoir ce mécanisme d'identifier à l'avance toutes les menaces potentielles et sont munis à prévoir une économie de suffisance pour faire face à toute probabilité issue d'une circonstance donnée, c'est-à-dire penser à la protection de la maladie, prévoir les catastrophes naturelles et la baisse du pouvoir d'achat et bien d'autres exigences.

Le contexte actuel oblige, également, d'être immunisé contre toute menace physique et morale et l'individu estime qu'il est du ressort de l'Etat de prendre en charge cette sécurité : le cas du terrorisme.

La légitimité de l'État moderne et du pouvoir se fonde sur la qualité et la volonté de protéger l'espace public de toute violence quelle qu'en soit sa nature.

Les actes de violences représentent des traumatismes au sein de la société et l'Etat de droit devrait automatiquement répondre par des actions d'élimination du risque avec davantage d'éducation et de respect des règles et par des actions d'information et de communication, afin de restaurer ce fabuleux « sentiment social » de confiance et de sécurité, préalable à la notion de liberté de l'état de droit des sociétés modernes.

La sécurité comporte, également, cette notion d'interaction avec le milieu comme par exemple le fait de ne pas se prendre en charge pour combattre la maladie, grâce à des médicaments, le risque peut se présenter d'un autre côté, c'est-à-dire de contaminer l'entourage et cette maladie ferait boule de neige ( épidémie, pandémie ou endémie).

Ce danger personnel pourrait faire un impact néfaste pour toute la société de la cité idem le fait de ne pas déclarer quelque chose de suspect qui risque de faire du mal pour l'ensemble de la cité ( taryere el moonqar : changer le mal par du bien).

Par conséquent cette sécurité d'ordre personnel devient une préoccupation collective semblable au sida. Ceci est notamment vrai en termes de lutte contre le terrorisme ou encore de sécurité routière ou autres secteurs..

« Notre liberté est menacée par le besoin de sécurité et la sécurité, elle-même est menacée par le souci obsédant qu'on en a ». citation

Pour terminer, il faut reconnaître que l'exercice de notre liberté comporte également des risques qu'il faut assumer pour vivre pleinement, une voiture dans un garage est en sécurité, mais ce n'est pas pour cet objet qu'elle a été construite, rouler en voiture est un danger. Nous avons tous une responsabilité face aux différentes menaces. Il s'agit de savoir les mesurer et les faire avec raison pour éviter une spirale de frayeur qui nous conduit vers une situation de résignation comme par exemple :

La soumission aux forces, économique, financière et commerciale. La soumission aux forces d'oppression (terrorisme) qui nous suggèrent que nous sommes tous en danger, partout, à n'importe quel moment

Retrouver confiance, voilà la sérénité, la grande assurance et la véritable sécurité, c'est pouvoir faire confiance aux autres, mais c'est aussi montrer aux autres qu'il faut avoir confiance pour ne pas subir. Il est question que cette confiance émane aussi du pouvoir public et politique pour assurer la prospérité et la quiétude de la cité et du pays. La confiance du peuple vis-à-vis de ses gouvernants dans un système de droit, d'équité et de justice assure, manifestement, la sécurité d'existence dans une extrême prospérité.

Pour cela il s'agit de remettre de l'ordre dans le social, de la cohésion, de la coopération et de l'humanité au sein de la cité ordonné selon des règles ; c'est mettre en place un système, un modèle qui fonctionnent selon des normes, des valeurs ? dont la balance ( justice) devient l'objet de la mesure qui se lance vers un objectif capable de restaurer une zone de confort, de quiétude, de sérénité de sécurité, de liberté, de promouvoir le « vivre ensemble », tout en respectant l'espace privé des individus.

cette noble mission de chacun servira à :

- Contrer la menace d'un délitement de la société.

Cela passe, aussi simplement, par dire bonjour à son prochain ( morale),

- Discuter avec son commerçant, son voisin,

- Coopérer avec les gens que l'on croise au quotidien pour s'assurer d'une forme de cohésion et de bienveillance qui ne paraît plus évidente, alors que la quasi-totalité d'entre nous la souhaite.

Si des mesures de nos responsables, portant sur la prévention et la répression semblent utiles et nécessaires pour faire face à toute forme de violence et de nuisance, sans se préoccuper uniquement, de la sécurité de leurs personnes, de leurs biens et de leurs richesses.

La véritable « assurance » à laquelle nous pouvons approuver pour passer ces épreuves, reste sans doute celle de renforcer la cohésion de notre société ( société civile ou citoyenneté) pour faire face, et cela devrait, en principe, commencer par soi-même dans la rue, dans le bistrot, dans la superette, dans le souk, chez le commerçant, dans les transports publics, dans notre quartier, dans notre cité? il faut mettre en route cette nouvelle puissance de notre instinct grégaire et devrait avoir ce mérite d' être prise en compte. Alors Madame l'Ecole à vous de jouer et Monsieur le Responsable de faire ce que dit Madame l'Ecole.