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L'Algérie avant tout

par Boutaraa Farid

Notre pays vit des moments de crise économique et il a tant besoin de nos bras ainsi que de nos cervelles et non pas de nos multiples et harassantes critiques. En effet, notre pays rencontre des ennuis et c'est à nous de trouver des issues favorables et surtout de nous comporter comme des braves. Le pourquoi de cette crise ne mène à rien du moment que nous connaissons presque tous les causes de notre faillite.

Nous avons tous une part de responsabilité. Il est vrai, notre pays avait fait un mauvais choix au départ. Le défunt Boumediene avait opté pour le régime socialiste. Un choix qui avait tué l'initiative chez l'individu doué d'intelligence et qui voulait réussir, ainsi que chez le riche qui voulait fructifier ses biens. Le socialisme avait hypnotisé tous les travailleurs. Ils avaient tous eu l'impression qu'ils étaient les maîtres héritiers de ce beau bled. Et de là, de mauvaises habitudes avaient vu le jour.

Les fellahs étaient redevenus des fonctionnaires et nos entreprises fonctionnaient avec un triple personnel. En cette période, les prix des hydrocarbures couvraient les dépenses et le parti unique dominait le jeu politique. Tout allait bien jusqu'à la chute des prix en 1986. Deux ans après, les Algériens avaient tout saccagé en un cinq octobre 1988. Tous les pays attendaient la chute de ceux qui avaient gagné leur guerre contre la France.

En effet, les dirigeants du FLN avaient perdu toute crédibilité devant un nouveau parti qui avait su saisir l'occasion en usant de la religion pour arriver au pouvoir. Et oui, l'Algérie en cette période était seule et les ennemis avaient trouvé le moyen pour allumer la guerre civile. Notre pays était devenu la distraction préférée de tous les fans des films d'horreur et d'angoisse. Des bébés étaient brûlés et des femmes violées. Notre pays était redevenu le triangle des Bermudes du moment que des personnes disparaissaient comme par enchantement. Et oui, dix longues années de guerre et de sang et où des centaines de milliers de personnes avaient quitté ce monde. Tout était fade et sans goût. Notre pays était boudé par les touristes et notre nationalité faisait peur aux étrangers. Nous étions comme une nation qui avait la lèpre ou le choléra.

Certains pays voisins étaient pour l'extermination de notre race, mais notre pays avait des ressources et des hommes et des femmes qui faisaient passer l'Algérie avant tout. Des hommes et des femmes étaient là, pour défendre l'unité du pays. En effet, la venue de M. Zeroual avait facilité le retour d'une certaine stabilité et surtout avec la création d'un nouveau parti au service de l'Etat. Un parti qui avait aidé la mise en place d'un nouveau État démocratique qui assurait les droits de tous les Algériens. En effet, le RND avait réussi sa première mission en mettant en marche toutes les institutions étatiques. Un nouveau départ pour une Algérie qui respectait les libertés individuelles. Le RND avait la chance de contribuer à la mise en place d'une volonté commune pour hisser l'Algérie haut. Par la suite, le président Bouteflika avait pris le pouvoir et l'Algérie avait su tout effacer des mémoires. Personne de nos jours ne se rappelle bien les faux barrages et les bombes qui faisaient des ravages.

On parle aujourd'hui des augmentations des salaires, des clans qui sont en guerre pour la succession du président actuel, ou des responsables de cette crise économique. C'est malheureux de le dire. Nous avons un pays qui souffre et nous continuons à porter des jugements sur ceux qui ont géré. Notre pays a besoin de notre solidarité et de notre disponibilité pour éviter les erreurs du passé. Le temps des coups bas et des coups d'État est révolu. L'amour de l'Algérie doit passer avant celui de nos enfants et de nos parents. L'Algérie de 2016 veut voir ses lions et lionnes au travail jour et nuit pour déjouer tous les coups de ceux qui sont prêts pour s'allier même avec le diable pour gouverner et réaliser leur rêve. L'Algérie de 2016 veut que chaque citoyen sache que la vie dans ce bas monde se résume à une dualité éternelle entre le bien et le mal, le vrai et le faux, l'amour et la haine, le pardon et la vengeance, le début et la fin, l'échec et la réussite, la vérité et le mensonge, etc.

Et oui, cette vie n'est qu'un médiocre test, où des êtres et des bêtes vont jouer des rôles dès fois étranges et d'autres un peu drôles. Il est vrai, beaucoup d'entre nous oublient la raison de leur existence. Certains un peu prétentieux n'admettent que leur vision même si celle-ci est erronée. D'autres vont souhaiter la destruction de tout l'univers, car ils vivent dans le besoin. Non, notre vie sur terre ne peut être qu'un beau et riche poème, où nous consacrons tout notre temps pour servir notre patrie et les autres humains qui peuplent les lointains horizons. Notre vie ne peut être qu'un poème d'amour où nous partageons tout ce qu'on possède sans radotage et sans compte rendu. Notre vie sur terre ne peut être que des moments de joie, de partage et de solidarité.

L'humain doit savoir qu'il va quitter ce monde tôt ou tard. L'humain doit savoir qu'il lui est interdit de mettre fin à ses jours ou d'aller tuer des innocents à travers des actes terroristes. L'humain doit savoir aussi qu'il lui est interdit de se soulever contre son président ou son roi. Et oui, nous sommes loin des règles divines et nous constatons chaque jour des dérives. La haine et l'orgueil sont devenus des vertus et beaucoup d'humains sont devenus des théologiens et des penseurs. Notre pays l'Algérie ne peut rester loin de ces néfastes idées et comportements qui favorisent les risques de la contamination de ce virus de la destruction.

Donc, notre tâche consiste à faire admettre à tous que nous avons perdu un temps précieux à nous quereller pour des choses insignifiantes. Le moment actuel exige un retour vers l'agriculture avec un nouveau regard. Nous avons un sol riche et un climat favorable et tout ce qui nous manque est une simple motivation chez les jeunes pour revenir au travail de la terre par une augmentation des salaires. En effet, le domaine de la terre peut réduire la facture des importations en blé. Nous pouvons aussi faire confiance en Bouchouareb qui a déjà expliqué le projet de l'exploitation du phosphate dans les mines du Sud-Ouest et qui exige un investissement de 4,5 milliards de dollars, mais qui va réduire notre facture d'importation de 30 milliards de dollars par an. Et oui, notre pays possède des richesses et c'est à nous de mettre une politique de sauvetage du pays. C'est à nous de donner l'exemple en se donnant à fond et d'être les premiers au boulot. C'est à nous de dénoncer les fraudes et les actes de corruption. C'est à nous de compter sur Dieu et sur nous-mêmes et jamais sur les pots-de-vin pour obtenir un service ou un emploi.

C'est à nous de mettre fin à l'ère du trafic et de la corruption. Et oui, la clé de la réussite est entre nos mains. C'est aux peuples de changer leur avenir comme les Turcs l'ont fait en sortant pacifiquement dans les rues. C'est à nous de changer notre avenir en votant massivement pour celui que nous jugeons apte à nous représenter. Notre fuite en avant a donné l'occasion à ceux qui n'ont pas les compétences pour diriger. Et oui, tant de communes sont entre les mains de gens qui n'ont aucun savoir. Il faut que le citoyen sache que cette Algérie est à lui et à ses enfants. Il faut que nous accordions beaucoup d'importance à la communication et au partage de l'utile. Il faut que nous soyons à la hauteur de nos responsabilités. Le commissaire doit être vigilant et le juge prudent et intelligent. Il faut que les citoyens militent dans des associations culturelles ou de quartiers pour juste donner un plus et être au courant des besoins des voisins et agir en cas de besoin.

Nous avons besoin de tant de civisme pour lutter contre les crimes et les délits. Nous avons constaté que beaucoup de citoyens ont opté pour cette vie rangée derrière son pc. Non, l'Algérie a besoin de tous ses enfants. Nous sommes devant une crise et c'est à nous tous de faire sortir le pays des ennuis financiers. Nous savons que l'impossible n'existe que chez les faibles et c'est à nous d'œuvrer comme des abeilles énergiques et humbles. C'est à nous d'aimer cette terre et de faire d'elle un Éden qu'aucune nation n'égale. Et oui, nous avons tous les atouts en main et notre avenir dépend de nous et non de ceux qui sont en haut lieu. Notre tâche est de sauver notre si beau pays des mains des traîtres qui attendent l'occasion pour diviser les rangs et affaiblir davantage nos forces. Donc, c'est à nous de doubler de vigilance et de mettre l'Algérie au centre de nos préoccupations. Nous pourrons alors vaincre la crise et vivre des moments de liesse où une douce brise nous berce jusqu'à l'ivresse.