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Réunion, union et désunion

par Hamid Dahmani

L'union fait la force, dit l'adage et la communauté européenne s'agrandit de plus en plus. Déjà plus de 28 pays forment les Etats-Unis d'Europe et à chaque pays sa propre langue. Mais tout cela n'affecte pas la volonté de construire et de s'asseoir autour d'une table et de discuter dans l'intérêt de leurs peuples respectifs afin de promouvoir un avenir meilleur et stable pour les roumis dans l'espace Schengen grâce à l'union des peuples. Rien que de prononcer ce mot j'ai une forte envie de faire une " harga " vers la liberté, mais en attendant, " h'na mazelna fi koul outla fiha kheir ! " pour mieux diviser et régner dans la désunion le plus longtemps possible et chacun décide comme il l'entend dans l'intérêt de ses propres intérêts personnels et au diable ces peuples arabes qui n'arrêtent pas d'enquiquiner leurs décideurs. Et pourtant, nous sommes plus de 24 pays utilisant une langue unique et une religion unique et point de véritable départ constructif de la nation. Une grande énigme ?

Pourquoi cette malédiction s'est-elle abattue sur nous ? On donne notre langue aux grands matous qui nous gouvernent pour nous dire pourquoi ?Union politique, union économique et monétaire ou zid ou zid? font la force des idées des systèmes politiques. " Igoulou ennass ellowline belli el arbi lel arbi rahma ! " Moi je ne le cache pas, des fois lorsque je suis tout seul dans ma chambre, allongé sur mon lit au milieu de ce silence de mort, je reste pensif et rêveur ; et dans ces moments de bilans de toute une vie, je me dis que j'ai raté mon existence dans ce bled où il n'y a pas de trait d'union avec les autres et que si j'avais eu plus de veine j'aurais pu vivre mieux que ça ailleurs dans un pays où la considération de l'être humain est primordiale et importante dans le temps présent, " bessah Allah ghaleb " comme on dit chez nous on est toujours dans le même vieux discours depuis que l'Algérie jouit de son indépendance. Le discours est lassant et itératif " fa karassa hayatahou fi sabil el ouma wa el watan? !" (il a consacré toute sa vie pour son peuple et sa patrie?). Réunion, union et désunion pour se mettre d'accord après chaque sommet ou conférence. Les jours sont tristes et se surpassent à chaque lendemain et ils se ressemblent dans leurs quotidiens routiniers mélancolique d'un douar figé dans le temps, qui reste à la traîne et qui refuse de se mettre au diapason des autres pays prospères où il fait bon vivre. Le pays est devenu une région montagneuse à cause des sommets et des mini-sommets politiques stériles qui n'ont rien rapporté au moulin. Comme tous les fins de mois, je suis matinal et je suis adossé au mur extérieur de la poste collé à la façade extérieure du mur comme un timbre affranchi à son enveloppe au milieu d'une file d'usagés otages de son destin fatal. Je suis devenu par la force de la pénurie un hittiste fabriqué par le système en panne d'idées et de savoir-faire dans l'attente d'un espoir salvateur qui pourrait me tirer d'affaire de cette chaîne ennuyeuse qui s'est attachée familièrement à ma vie comme une maladie morbide. Un exercice au goût d'une corvée que je pratique à tout bout de coin malgré moi et à chaque échéance mensuelle comme tout ce beau monde qui vient encaisser sa misérable rente.

Un refrain qui dure pour nous les usagés de la poste comme à chaque fin de mois depuis que la revenante chargée du manque de liquidités s'est installée au sein de cette administration accrochée au petit travail tranquille pour toujours. J'entends mon voisin de queue râler et vociférer des insanités agréables à entendre et qui résonnent comme un appel à la révolte. Un coup de colère qui fait l'unanimité sur l'injustice aveugle des pouvoirs publics qui demeurent impuissants devant le laxisme à l'égard du peuple. Le peuple jure sur dieu l'unique que ce n'est pas un pays qui se respecte. Le citoyen est à la merci de la loi du plus fort qui demeure la meilleure. Et c'est vrai qu'ils ont raisons les anciens lorsqu'ils disent dans leurs citations " Lehla ikelef Arbi aala Arbi ! ". Le dirigisme arabe est dur de conséquences sur la santé des autres quand ces derniers accèdent par la tricherie aux plus hautes fonctions de l'Etat et s'emparent ainsi de tous les pouvoirs pour se servir et martyriser le peuple sans ménagements. Nous l'avons vu de nos propres yeux ces dernières décennies dans les pays dits "frères "comme la Tunisie, l'Egypte et la Libye comment ses dirigeants volaient et dilapidaient les deniers publics et se partageaient les richesses entre membres de la même famille sans remords ni inquiétudes de la part de la loi. Ils envisagent même de passer la main à leurs chérubins. Parce que la loi est partiale est injuste dans ces pays qui l'appliquent uniquement sur les honnêtes citoyens. Ces décideurs se sont accaparés le pouvoir dans le noir, " bel hila wel ghouch ". Une véritable catastrophe pour le pays qui marche dans la politique hasardeuse de l'à-peu-près. Le travail ce n'est plus la santé comme dans le passé. Ne rien faire c'est plus sage et ça paie mieux. Par la force de la politique imposée nous sommes devenus les ennemis nés du travail.

Le pays est sous l'autorité du 3eme âge qui a perdu la face avec l'âge. Les rôles sont inversés et les jeunes sont admis à la retraite. Et les vieux ne veulent pas battre en retraite, ils disent que l'Algérie leurs appartient. J'ai envie de vomir quand je suis en face de l'unique qui nous prend pour des débiles ; je suis un retraité, maltraité par un système retraité. La richesse d'un pays ne se limite pas à sa grande superficie ou à ses gisements gaziers et pétroliers mais à son savoir-faire politique et sa prospérité économique. Les hommes politiques nous bernent avec des discours nationalistes plein de risque.

Une chienne ne peut donner que des chiots. Le vol est apparu en Egypte, il a été nourri au Maroc, il a grandi en Tunisie, il a vécu en Algérie, il est devenu fou en Libye. Ces présidents sont fiers devant leurs grands posters accrochés en l'air. Ces personnages sont complètement timbrés. Ils ne méritent pas notre confiance entière. Il y a ceux qui parlent trop pour ne rien dire, si ce n'est ennuyer les sages avec des sottises et des palabres.

Le peuple en a marre d'écouter les histoires de l'Algérie d'hier, il était une fois?dans la montagne. J'étouffe sous le poids de débit des âneries venus du satellite.

Nos politiques ignorent que le silence est d'or et que la parole est d'argent. L'Algérie est le pays des moulins à voix sans foi. Je le manifeste ouvertement dans mon coin par mon désintéressement depuis autrefois. Nos perroquets sont uniques. Ils sont tous kif-kif. Ils se ressemblent tous comme des jumeaux et sont adeptes de la langue de bois. Ils sont pareils à l'unique dans son journal de 20 heures. La parole pour un dinar le kilo. Des paroles pour rien échappaient en l'air. Ils feraient mieux de se taire ces collectionneurs de vieux mensonges débusqués par la vérité entière.