Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Avec brio, le trio !

par Slemnia Bendaoud

La « rose », le « rapide » et le « carrefour d'échange commercial » sont ces trois éléments qui ont un même dénominateur commun. A la clef, il y a, bien sûr, cette accession plus que méritée dans ce même et très distingué wagon de la toute première classe ! Ce trio s'est donc distingué avec grand brio ! Il vient de démontrer un autre axiome pour monter sur le podium.

La rose blidéenne répand à la ronde l'odeur tonique de ses magnifiques parfums et féeriques jardins d'antan, comme au bon vieux temps. De sa splendeur, elle tire sa grandeur. Le rapide a sifflé par trois fois, pressé de faire son retour après une trop longue absence, bien fatale à la plaine de la Mina. Le marché de Tadjenanet, lui, affiche désormais vraiment complet ; on y vend, au reste, plein de belles choses, à des prix qui défient pourtant bien souvent même la raison.

La Mitidja est depuis déjà deux semaines en fête ! L'oued Mina connaît désormais les joutes de sa formidable crue de liesse. Tadjenanet accède donc à ce haut rang qui lui assure ce lucre du commerce « gagnant-gagnant » et qui lui procure du gain et une extraordinaire allégresse.

Ce trio s'illustre avec brio ; il a déjà réalisé le gros lot, chassé le doute et cassé la baraque, engrangeant le jackpot, réalisant une méritoire accession parmi l'élite footbalistique nationale. On y savoure toute une année de dur labeur et des moissons de fin de saison, bénéfiques à profusion.

Si pour l'USM Blida et le RC Relizane ce n'est qu'un retour parmi les ténors de notre football, la défense de Tadjenanet, elle, conquiert ce haut niveau de la compétition pour la première fois de son histoire. Ce « Souk de Doubaï » de l'est du pays intègre donc la cours des grands noms des formations de la balle ronde algérienne.

La muse fouinant profondément dans les forts et toniques effluves de la rose blidéenne, le « Rapide Relizanais » parcourt à vive allure le périmètre de l'oued Mina, taclé de près avant d'être carrément dépassé sur la ligne d'arrivée par ces ténus et très rusés « commerçants tadjenantais » ne voulant céder le moindre pouce ou concéder un quelconque empan de leur grand territoire de gloire.

N'était-ce son « Souk de Doubaï » à quoi donc Tadjenanet doit-elle sa réelle renommée d'aujourd'hui ? Au football, répliqueront les férus du ballon rond ! Mais comment cette ancienne bourgade de ces hautes plaines sétifiennes avait-elle pu embrasser cette compétition sportive de haut niveau ?

L'un ne pouvant, bien évidemment, se concrétiser sans l'apport certain de l'autre ; ce fut donc l'un confondu à l'autre, que cet osmose ou union utile entre le foot et le business eut donc bien lieu, à la grande satisfaction de cette désormais plaque-tournante du commerce de gros du Grand Bazar de la région.

Et comme son bonheur fut double, c'est donc les caisses plutôt bien pleines que les dirigeants du DRBT s'engagèrent dans cette entreprise footbalistique qui consiste à monter sur pied une équipe compétitive de haut niveau.

Ce Grand Souk de la région de l'est du pays, véritable plaque tournante du commerce de gros, avait généré de nombreux dividendes jusqu'à pousser les autorités locales de la ville à s'investir corps et âme dans cette entreprise à mettre sur pied sans tarder une équipe de football bien structurée qui devait titiller les ténors de la Ligue II nationale.

Non seulement le pari fut tenu, mais aussi la brillante manière de le réaliser avec cette spectaculaire rapidité d'exécution laissera rêveur plus d'une formation de cette ligue II qui constitue l'antichambre de l'élite footbalistique algérienne.

A l'exemple de la JS Kabylie d'antan et de celui encore plus récent de la JS Saoura et du CRB Ain-Fekroun des temps présents, les Défenseurs tadjenantais du DRBT ont, eux aussi, connu cette double accession très verticale pour atteindre, au final, le palier de l'élite nationale.

Un exploit pareil, si spectaculaire et aussi important dans un laps de temps pourtant très court, est à inscrire à l'actif de cette équipe, hier encore anonyme, mais qui fait parler d'elle, à présent, au plus haut niveau de notre sphère du football national.

Le DRB Tadjenanet jouera désormais dans le jardin des grands noms du football national. Il y affûtera ses armes, en prenant ses quartiers aux côtés des ténors de l'élite footbalistique du pays.

Promu à un bel avenir, ce premier club de la région de l'ex Milev qui a atteint à la force des jarrets la cour des grands de notre balle ronde savoure à présent les retombées d'une accession qui le porte au firmament de son apogée, en triomphe et aux nues.

Il reste encore accroché à ce nuage qui a réussi à lui transformer son rêve, hier encore plutôt bien difficile à pouvoir réaliser, en une véritable réalité. La vérité est là : très palpable au toucher. Tadjenanet décolle ! Elle colle désormais au peloton de tête.

Non seulement le club a réalisé avec cette méritoire accession une très grande prouesse, mais surtout il vit depuis emporté par l'ivresse de cette extraordinaire liesse qui lui trace déjà les très prometteurs contours de ses nouveaux horizons.

Les deux autres promus, ne se sentent plutôt guère dépaysés par les honneurs que leur procure leur élan d'atteindre un si haut palier, étant tous connus pour être ces anciens pensionnaires qui reviennent toujours à la charge pour réaliser ce retour gagnant parmi l'élite footbalistique nationale.

Ainsi, la ville des roses connaît, elle aussi, l'un de ses meilleurs printemps, même si la pluie bienfaitrice du mois d'avril n'était pas cette année-ci au rendez-vous, hypothéquant en grande partie ces prévisions de moissons, au départ pourtant très prometteuses, de l'été prochain qui pointe déjà du nez.

A défaut d'une bonne saison agricole, la capitale de la Mitidja se drape, la saison du printemps enfin revenue, de ses plus belles fleurs en signe d'habit de grand cérémonial, affiché en faveur de cette promotion réalisée parmi le gotha du foot national qui lui rend désormais ce sourire, perdu déjà depuis de nombreuses années, période où elle eut à connaître les affres du purgatoire.

L'USM Blida renaît enfin de nouveau à la vie, mettant fin à l'épilogue de son long calvaire. Les effluves de son tantôt doux tantôt tonique parfum se sont, depuis, alternativement très répandus à l'horizon, marquant à grand fracas l'annonce remarquée de cette fête qui s'annonce très faste et qui procure aussi beaucoup de bien à toute la région.

Ce retour tonitruant parmi la grappe de formations locataires de ce haut palier de l'élite annonce-t-il ce renouveau tant espéré ? Au vu de la marge de progression accomplie depuis par l'équipe de la plaine de la Mitidja, tout concourt vers la réalisation de ce grand projet.

Une aussi mythique contrée mérite tout de même de marquer de son empreinte le football national, pour y jouer dès à présent les tout premiers rôles. Et pourquoi ne pas y prendre part pour jouer le titre dès l'année prochaine ?

L'USM Blida des Maazouza, Baldo, Guerrach, Zahzouh et compagnie ou celle connue autrefois au travers de son « milieu de fer » alors composé des Benzohra, Akli, Benturki et Sellami, a-t-elle encore cette chance de ressusciter enfin de ses cendres, pour finalement refaire surface, faisant, comme jadis et naguère, scintiller très haut son étoile au sein de l'astre footbalistique national ?

Un aussi grand club, ayant de plus payé un très lourd tribut au profit de la révolution, en sacrifiant pour les besoins de l'indépendance du pays les meilleurs fils de la région et les déjà tout prometteurs talents de la contrée, ne mérite-t-il pas de marquer de son sceau le football national, en se faisant distinguer, au moins une seule fois, en montant sur son podium après avoir lamentablement raté une finale de la Coupe d'Algérie (1996)?

Jouer le titre peut impulser une nouvelle dynamique au sein du club de la Mitidja, à charge pour ses dirigeants de bien coordonner les actions et finalement bien croire en cette réelle possibilité de monter enfin sur le podium.

Des formations de même calibre, telle l'ASO Chlef, l'US Chaouia ou même le MO Constantine et le CS Constantine ont pu par le passé pourtant bien réaliser cette extraordinaire prouesse de passer à l'étage supérieur, en inscrivant leur sigle en lettres dorées au palmarès national.

L'USM Blida a le potentiel qu'il faut pour en faire autant, si ce n'est bien mieux. Il suffit de se mettre d'abord dans la peau d'un trouble-fête, avant de continuer plus tard sur cette même lancée, en se créant soi-même ce chemin qui mène au sacre de la fin de saison.

Dans un championnat national où pas moins de onze équipes sur un total de seize formations étaient déjà de potentielles relégables, à seulement deux petites journées de la fin de saison, tout reste donc possible, à la fois, tout à fait en haut du tableau qu'au bas de l'échelle.

L'autre revenant à la Maison de la Nationale Une est arrivé, lui, par ce train rapide de minuit qui rentre à quai bien avant l'aube du lendemain, dans son état frais et dispos, l'esprit déjà braqué sur cette très rude bataille qui l'attend dorénavant à ce très relevé palier qu'il n'aurait pas dû quitter, la mort dans l'âme, il y a de cela très longtemps.

L'autoroute Est-Ouest qui passe par la région y est-elle pour quelque chose ? Ou alors s'agit-il d'une simple coïncidence, née de cette comparaison plutôt hâtive à faire entre les usagers de la route et ceux qui choisissent le confort de ces trains rapides pour profiter de ces autres paysages qui leur défilent sous les yeux, tels des images collées les unes aux autres qui se succèdent à l'infini ?

Le « Rapide » du RC Relizane arrive enfin à la bonne gare, larguant ses nombreux passagers et privilégiés voyageurs au bon endroit : tous attendant à quai pour ce nouveau départ à prendre parmi les ténors du football national.

On y échafaude déjà ces plans « anti-descente » et y concocte ces recettes-miracles pour éviter une nouvelle hypothétique déconvenue, afin de s'accrocher bec et ongle à cette honorable place ce rôle de régulateur à jouer à ce haut niveau de notre football national.

On est parfois tenté d'ignorer que la formation de la plaine de l'oued Mina renfermait, il n'y a pourtant pas si longtemps, de grands noms de footballeurs d'exception tels le baroudeur Benabbou, le stoppeur de grande classe Chemaa ou encore ces gardiens de renom nommés Berkane Krachai et Benchiha, tous des internationaux de choix.

L'oued Mina coule à nouveau, en cette mi-mai, de façon pourtant si inhabituelle. Poussées par cette euphorie enfin retrouvée, ses eaux si limpides de pureté et très bénéfiques pour l'agriculture, roulent joyeuses, débordant de plaisir, en parcourant à toute vitesse ce grand périmètre qui les enchante et les régente avant d'aller mourir dans ce barrage qui les reçoit avec les honneurs dus à de grands champions.

A Relizane, la vitesse est un trait de caractère et même une marque déposée, telle celle imprimée à ses eaux de l'oued Mina ou celle reconnue à ses trains rapides qui filent à vivre allure comme des lames d'inox qui déchirent de leur cri le grand univers.

Bariolé aux couleurs locales de l'oued Mina, le Rapide relizanais, fou de joie, est donc arrivé parmi ce trio de tête qui accède sur le podium. On y fonde à présent beaucoup d'espoir. Il reste pourtant à savoir si cette cuvée de « voyageurs de l'année 2015 » est à mettre dans le même wagon que celui emprunté autrefois par Benabou et ses partenaires.

Après cette accession plus que méritée, de nouveaux défis attendent ces trois formations : la rose a donc besoin d'être régulièrement entretenue afin de ne pas voir ses pétales se faner, le train « rapide » d'un bon atelier de maintenance et de grands mécaniciens pour continuer à rouler à la même vitesse, et le « commerce de Tadjenanet » d'un bon marketing qui le maintien à son haut niveau de performance.

Un grand bravo pour ce formidable trio qui a accédé avec les honneurs dus à de véritables champions !