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De la théorie de la puissance des Etats? !

par H.Miloud Ameur (*)

«Les Etats ont fait la guerre, et la guerre a fait l'Etat» Charles Tilly

Le terme de la puissance or The power occupe une place centrale dans les relations internationales. Il s'agit en effet de porter l'Etat en question à ce qu'il arrive à maintenir son rôle aussi bien dans la société qui est la sienne et à émerger comme étant une force sur la scène internationale. Non pas par rapport à la politique intérieure que défend le concept de l'Etat mais aussi la politique étrangère au nom de laquelle se mêle un ensemble d'Etats alors dominant la sphère internationale.

Qu'est ce que veut dire la puissance ? Est-ce une volonté ou une culture que les Etats recourent derrière elle pour en avoir plus afin de dominer d'autres Etats ? Le réalisme offensif selon J.Mearsheimer par rapport au réalisme défensif expliqué par H. Morgenthau ou K.Waltz on est la preuve pour exprimer ce qui est la politique internationale. Rien ne justifie ce recours militaire, moral ou juridique du moment que la paix soit préférée souvent à l'intérieur de chaque Etat, tandis que la guerre soit en dehors de ses frontières pour y renforcer contre l'intérieur. Il ne s'agit guère de la puissance comme corps vide ou fragile mettant les Etats en course afin de devenir le leadership. Est-ce le militaire ou le diplomate ou les deux à la fois qu'il faut signaler disait Aron pour donner en fait force et puissance à la fois à ce fameux Etat. Il demeure certain que le terme de la puissance est une force interne et une démonstration externe que l'ensemble des acteurs socio-politiques, socio-économiques et stratégico-militiares soient en mesure pour forger cette conception.

L'ensemble des Etats n'est pas au même pied d'égalité pour avoir la même puissance analogue autour de la politique étrangère que certains Etats ayant courage et capacité pour y pratiquer. La définition de l'Etat est elle claire aussi bien étymologiquement que politiquement en cette période de la fin de l'Etat - nation suite au choc subi par la mondialisation pour réguler tous les problèmes qui relèvent du social à travers l'économique à savoir le politique . Cette équation est fondamentale en étant une pratique aussi garantie et pratiquée qu'imaginée et décalée pour donner suite favorable à la domination de son territoire. Autrement dit plus la construction intérieure est légale et cohérente, plus la puissance demeure en bonne voie. Être puissant non seulement dans une période limitée ou cibler un ennemi comme objectif probable mais plutôt être partout dans tous les domaines et secteurs. Ce processus est le seul qui puisse donner une avancée significative à chaque Etat qui veut être puissant.

Mais la question qui se pose est-ce la puissance est le sens contraire de la faiblesse ou bien la non puissance de l'intérieur implique bien la dépendance de l'extérieur? Définir le concept de la puissance c'est savoir interpréter la théorie de la faiblesse. Y a -t -il en ce sens un concept approprié alors forgé par les théoriciens et savants du tiers monde ? De surcroît, peu d'Etats qui ont pu sortir du cercle infernal lié au tiers-mondisme après tant d'expérience de la gestion de l'Etat indépendant dont les pays émergents sont rares pour le devenir à part entière aux yeux des superpuissances dominant le cours des évènements dans le monde.

Qu'en est-il de la problématique du Nord développé face au Sud sous -développé ? Le seul rempart entre eux c'est bien la puissance qui est le socle du débat sinon de la pensée politique, voire de la vision de la stratégie séparant deux mondes radicalement différents. La théorie de la démocratisation gagne du terrain politique sans que les néolibéraux le soient afin de faciliter la tâche aux pays du sud de l'être à travers le marché et le droit de l'homme. Y a-t-il vraiment une théorie de la démocratie ? En effet, la démocratisation demeure un style de gouvernance que les Etats notamment les puissants veulent y dominer. Or l'équilibre planétaire est-il en danger dont le système mondial passe par une crise très complexe face à une poignée d'Etats qui essaient d'y rester le maître du jeu ? Le désordre mondial bat son record suite aux besoins de la géopolitique de l'énergie.

La course demeure rude que certains Etats soit par connaissance ou par ignorance veulent toujours rester à la tête de l'ensemble des Etats. C'est pourquoi on n'arrive pas à déchiffrer la puissance en actes et en chiffres, d'où le terrain y dominant vise à affaiblir la faiblesse par le biais de la puissance. Celle-ci est un concept très riche de principes, de valeurs et de symboles englobant le corps social à travers ses unités praxéologiques. Puissance et faiblesse sont radicalement opposées l'une à l'autre. Mais la théorie de chacune est obligatoire à le savoir dont la conception politique et perception économique est le reflet de ce processus pour y contribuer alors dominant la famille, la mosquée, l'école, l'université, l'entreprise, le ministère, etc., bref tout lieu public porte en lui un sens que ce soit positif ou négatif dont l'intérêt commun est en question en premier lieu. C'est à partir de là qu'émerge par conséquent un des points clés de la puissance pour cerner image et imagerie de l'Etat non pas face à la société qui la défend en matière politique mais plutôt aux yeux des autres Etats. D'où s'émancipe pouvoir, poids et peuple que crée la société d'elle-même pour renforcer l'Etat que ce soit à l'intérieur comme à l'extérieur du pays.

Quoi qu'il en soit, est -ce la puissance est elle le reflet de telle source matérielle ou morale, voire philosophique ? Il est certain d'évoquer cet aspect fondamentalement opportun non pas dans la construction des Etats mais comment ceux-ci puissent être puissants ? De là s'inscrit en effet les fondements de la puissance non seulement en une seule partie au détriment des autres parties autour d'une même unité mais il s'agit de l'ensemble de ses unités agissant en acteurs forts et faibles ayant tous un poids pour y participer davantage.

 Enfin, la puissance tellement qu'elle constitue l'opposé de la faiblesse alors synonyme de l'individu avant tout par rapport à la conscience, à la valeur et au projet portant en lui afin que l'Etat en profite pour l'imposer à l'ensemble de la société. Il s'agit un modèle que tout le monde y contribue afin de le rendre ouvert et rénové d'une étape à une autre, d'un individu à un autre et d'un Etat à un autre. Si chaque Etat est lié à la guerre contre l'ennemi, alors il est un moyen politiquement fiable pour le rendre en paix équitable afin d'assurer sa force intérieure et sa puissance extérieure. De façon définitive, éradiquer la faiblesse constitue en elle - même une volonté farouche pour viser la puissance comme étant une théorie apte à remplacer la faiblesse au fur et à mesure.

Or la théorie la puissance est une culture dominant le sens de l'histoire des nations que peu d'Etats le sont pour assurer le développement national et une présence sans cesse internationale à la fois ; un souffle que peu d'Etats l'ont à mesure que la politique dominant leur pensée commune et animant leur espace vital. L'équilibre doit se faire au niveau de chaque Etat d'une manière certaine pour ne pas reculer dans les deux sens sinon on est loin de la puissance qui ne pourrait être remplacée que par la faiblesse tout en cherchant son issue . Mais comment et avec quel moyen ? Et L'Etat en fait c'est lui qui ramasse la mise au nom duquel la société est souvent devant la scène politique pour trouver l'adaptation à ce scénario mais ne serait-ce qu'éphémère et relatif face à la puissance qui est le produit de la civilisation alors incarnée par les efforts scientifiques des générations, animée par les cycles d'histoire et retracée par la pensée créatrice d'idées et de projets d'ensemble .

(*) Enseignant et Chercheur