La haine avance, la raison recule, l'amalgame s'installe, l'heure est grave et le pire est à craindre. Rien ne sera plus comme avant, le faussé qui sépare des concitoyens s'est encore accentué, ces derniers temps, en France. L'Europe est secouée, elle bouge ! Les mouvements islamophobes tissent leur toile, la pieuvre déploie ses tentacules. Le choc culturel est exprimé violemment, sans hésitation et sans état d'âme : l'autre, le diffèrent, le discordant, l'insoluble, l'inassimilable, l'étranger, le binational, le visible, le négro, le basané, celui qui n'a pas mérité ou n'a pas hérité sa nationalité dans l'espace Schengen, est au pied du mur, il est stigmatisé, soupçonné et accusé pour ce que d'autres ont osé commettre en son nom. Ils voulaient ??lui rendre son honneur bafoué par Charlie?', mais leur a-t-il demandé de le faire ? Non ! Il le rejette, il se démarque, il est blessé, il le clame de partout, de Londres à Berlin et d'ailleurs aussi « Not in my name », « Je suis Charlie », mais est-ce suffisant, pour exprimer sa peine et sa sincérité ? Terrible déception, la déprime est grandement émotionnelle ! La terre de la liberté et des droits de l'homme se dit en première ligne, en guerre contre le terrorisme et son apologie : plus de sécuritaire et moins de liberté. La France se retrouve unie, le consensus est trouvé, la marseillaise est entonnée pour la première fois depuis 1918 dans l'hémicycle du Palais Bourbon, pour sauver les principes de la République. La chasse aux sorcières a commencé, les actes d'islamophobie se sont multipliés : la peur ronge les tripes des musulmans, ces indésirables de la laïcité provocante, offensante et d'exception. Comment cette valeur institutionnalisée en principe sacrée chez les uns, peut-elle tolérer d'insulter et de tourner en dérision la conscience, le sacrée ciel et la foi des autres ? Pas le blasphème, celui-là est crié dans les rues de Rabat à Bagdad! ?'Le monde-libre, qui a le monopole des valeurs humaines, du juste, du vrai et de la vérité'', ne s'embarrasse pas chaque jour, d'étaler la variabilité circonstancielle du droit dit universel, de son discours et son mépris pour les peuples qu'il a déstabilisés, sans demander leur avis : mais avaient-ils besoin de sa démocratie et de sa liberté ? Qui n'est en fait qu'un macabre désastre et d'anarchie mortelle. Ce qui se passe, aujourd'hui, en Irak, en Syrie, en Libye et ailleurs, dans le monde qu'ils haïssent, et partout où ils sont passés, la terre n'est plus que chaos, ténèbres et hécatombe. Ils ne crient pas leur horreur et ne compatissent pas, pour les enfants, les femmes et les innocentes gens, qui meurent sous leurs balles et leurs bombes, qu'ils ont mises à la disposition des ?'djihadistes'' qu'ils ont inventés à des fins qui commencent à être décryptées, l'alibi ! Le retour de manivelle est clair, l'arroseur est arrosé. La réaction est ethniquement sélective, les intrus génétiques dans l'Occident, devraient payer l'addition salée. L'extermination des différences, l'eugénisme aryen pur blanc, véhiculé par des théoriciens sorciers à l'image de l'écrivain Renaud Camus, reprennent et détournent à leurs comptes, la funeste idéologie du ?'grand remplacement''. Sa mise scène est faite dans une littérature, pornographique accessible aux petits écervelés érectiles et aux nervis va-t-en-guerre, par le romancier Michel Houellebecq que les médias mettent à la lumière du jour, non pas dans des émissions littéraires, mais sur les plateaux des journaux d'information, pour cracher son venin mortel contre les minorités visibles et propose d'en finir avec eux avant 2050, dans des guerres civiles, provoquées par les mouvement identitaires « les indigènes européens ».

Cette idéologie mortifère, xénophobe et particulièrement islamophobe ne cesse de se répandre en Europe, propagée encore par des intellectuels proches de l'extrême droite, et de l'extrême gauche comme, Raphaël Liogier, Éric Zemmour, Alain FinkielkrautIl, Michel Onfray etc. Tous dissimulent leur arabophobie, mais ne s'empêchent pas de stigmatiser l'Islam : le prétexte est clair, l'alibi est là, le raccourcis est vite trouvé ; le terrorisme qui colle à la peau des musulmans. La théorie est en marche de se mettre en pratique d'abord, depuis l'Europe du Nord, «prophéties de Houellebecq », qu'arrivent les premières gouttes annonciatrices d'une puissante tempête purificatrice : les séries d'assassinats racistes en Scandinavie et d'Allemagne où le mouvement PEGIDA : « Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident », manifeste chaque lundi à 18 heures 30 dans un parc de la ville de Dresde, et ne cesse de s'étendre à d'autres Länder. La ?'peur'' du remplacement génétique du peuple européen, par l'Arabe est exaltée et exprime l'idée qu'à la faveur de l'immigration, de la ?'prolifique fécondité ?'des Arabes, des Noirs et de la culture féministe, post soixante-huitarde de l'Occidental, l'Europe cessera à terme d'être blanche, par la substitution de sa population. Dans la même logique arabophobe déclarée, l'Eurabia : concept de Gisèle Littman-Orebi, une égyptienne d'origine juive, y décrit une conspiration qui, depuis les années 1970, lierait les élites européennes et les pays musulmans producteurs de pétrole sur la base d'un échange : « pétrole contre immigrés musulmans, patronat et main-d'œuvre bon marché », une thèse politique, souvent reprise par des mouvements d'extrême droite, parlant d'une Europe absorbée par le monde arabe, et suscitée « pour barrer la voie au multiculturalisme et à l'islamisation de l'Europe ».

Cette idéologie est également enveloppée sous la sensibilité religieuse, visant la visibilité croissante de l'islam dans l'espace public et, est décrite comme : un processus d'islamisation qui conduirait à l'« islamo-substitution », suite à la ?'guerre'' qui se joue actuellement à l'insu du peuple, entre l'Occident chrétien et l'Orient musulman, « les néo-croisades du monde néo-médiéval », que l'Europe aurait déjà perdue, selon les gourous de cette idéologie Si les musulmans commencent à être visibles et trop voyant en Europe, en réalité ils ne sont qu'une minorité d'individus éparses et en perpétuelle concurrence les uns contre les autres, ils n'arrivent pas à s'organiser en communauté, comme force de proposition et d'accompagnement dans les politiques des pays où ils se trouvent. Ils ne font que reproduire les schémas politiques archaïques et mutuellement belliqueux de leurs pays d'origine ; même le ramadan et les jours de l'aïd ne les unissent pas, chacun suit le rite du pays, duquel il vient. Ils ne pèsent pas politiquement, ils sont très vulnérables, mais on les gonfle sciemment pour bien les faire imploser. Beaucoup de Maghrébins ne sont ni des pratiquants religieux, ni sympathisants islamistes, et ne connaissent que quelques rituels culturels liés à l'Islam, comme les noirs africains ne sont pas tous des musulmans, néanmoins leurs faciès et la couleur de leur peau, fait d'eux des cibles idéales et des boucs émissaires parfaits, preuve que les croyances religieuses des autres, importent peu pour l'Occident majoritairement laïc et athée. Mais, il reste intraitable et ne transige pas avec le métissage de son génome. Il sait bien que son monde serait en danger d'extinction démographique, en Scandinavie les banques de gamètes ne désemplissent pas, tout est prévu. Déjà le 05/03/1959, le Général De Gaulle disait à propos de l'assimilation des arabo-berbères, d'Algérie : « C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs et des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une minorité, sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne, qu'on ne nous raconte pas d'histoire ! Si nous faisions l'intégration, si tous les Arabes et les Berbères étaient considérés comme Français? Mon village Colombey-les-Deux-Eglises s'appellerait Colombey-les-Deux-Mosquées » rapportées par Alain Peyrefitte. C'est pourquoi l'Europe se dit implacable, quand il s'agit du brassage de son ADN, et fait de son union un rempart contre sa dissolution ethnique, qu'elle craint très sérieusement. La présence de tous les dirigeants européens à Paris, pour exprimer leur solidarité indéfectible, le jour de la marche pour Charlie, est un signal fort envoyé à l'autre.