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Au-delà de la politique étrangère des Etats !

par H. Miloud Ameur (*)

Le degré de la politique étrangère est-il le reflet de la politique intérieure ? Jusqu'à quand les Etats pourront-ils contribuer entre eux pour former un environnement international propre à eux ? Le système international est régi en fonction des forces dominantes dans un désordre flagrant.

Or les Etats n'arrivent pas à s'entendre entre eux au nom du droit international et de l'économie politique internationale pour sauver la mise. Celle-ci s'avère incertaine pour aller au-delà de la conjoncture actuelle. L'observateur des relations internationales remarque en effet qu'on vit dans un monde en perpétuel mouvement en donnant l'impression que celui-ci se trouve dans une crise très aiguë. Une crise profondément politique voire stratégique. Ainsi le monde est partagé entre deux blocs distinctement moins clairs : l'un est développé tandis que l'autre est sous-développé. Le premier ayant une crise purement économique suite au développement qu'il atteint au niveau des structures, des sciences et des techniques. Le second porte en lui, les germes de la recherche du soi à travers le recours à la violence, la fuite en avant et la dépendance économique.

Est-ce que la problématique centrale est liée en effet au regain de la mondialisation ou bien à l'échec de l'Etat-nation qui est en responsable ? L'évolution de l'histoire de l'humanité porte en elle certaines caractéristiques dont quelques pays, peu d'Etats et une pognée de peuples qui y dominent. Cela est lié en quoi ? Est-ce au génie des princes ou à la volonté des peuples ? La stratégie est l'œuvre de la puissance notamment de l'intelligence tandis que la tactique est liée à la volonté. Mais la stratégie en étant un concept dominant les sphères de la prise de décision il y aurait moins de crise sinon elle lui traite fondamentalement à la base. Il y a purement un décalage du temps, de formation de l'individu et de prise de conscience au niveau de la culture. Or l'Etat qui passe d'ailleurs par une crise dont il n'a jamais vu pareil lui donne un sens de désordre. Celui-ci est en dépassement par rapport au choix des sociétés. Mais la politique durcit ses positions entre l'Etat fort et celles de l'Etat faible.

Après la guerre froide entre les superpuissances, il ya l'hégémonie américaine qui prime par rapport au reste du monde. L'équilibre planétaire est en échec face à des Etats qui ont faiblement atteints un stade d'avancement pour exercer l'équilibre des puissances (The Balance of power). C'est la raison pour laquelle le monde quoiqu'il cherche au fond un certain équilibre, un maximum de stabilité et plus de partenariat alors il vit certainement une ère moins certaine suite à la baisse du pouvoir d'achat par la flambée des prix de première nécessité, le manque d'énergie et plus de menaces. Le seul danger existant est situé plutôt à l'extérieur sinon à l'intérieur de chaque Etat alors sous-développé d'où l'implantation des conflits en leur sein s'avère aussi stratégique que technique pour minimiser les dégâts et gérer les risques afin d'exercer à la fois l'influence et l'ingérence. Mais cela est probablement lié à la politique étrangère des Etats forts contrairement aux Etats faibles ayant des problèmes structurels. Ceux-ci sont multiples et variés alors ils sont liés à l'histoire, à la politique et à la technique.

Il est certain que les grands pays veulent rester toujours dominants sur le plan extérieur sans que leur puissance soit affaiblie non pas qu'elle soit accélérée mais ils veulent toujours se présenter comme étant un modèle réussi. Le paradoxe est lié à ce que l'Occident assure sa survie sur cette fameuse domination. L'échec est de taille sans qu'il ait effectivement un renouveau des autres puissances pour redonner force et équilibrage de certains Etats. Leur politique étrangère est-elle en crise ?

L'émergence de certains pays comme la Chine, l'Inde ou la Turquie etc., ayant un héritage historiquement riche d'enseignement pour en tirer les meilleurs leçons afin de faire face, notamment aux aléas des besoins internes et des ambitions externes en terme de stratégie.

Quant à l'Amérique, elle n'arrive pas à assurer seule les besoins du monde entier en exerçant l'hégémonie. D'où le nœud du problème stratégique est situé sous cet angle et, que ni la Russie ni le Japon ni l'UE ni la Chine possèdent tous le même niveau quoique dominent la périphérie du monde mais en décalage par rapport aux Etats-Unis dominant le centre. Tous ces pays veulent prendre la place des Américains mais eux préfèrent y rester seuls. La peur des Etats se traduit souvent par le recours aux armements afin d'assurer leur bien-être en politique de sécurité.

Souvent, la fuite en avant de la politique intérieure se détermine par le choc que subissent les Etats entre eux à travers la politique étrangère qu'ils mènent. Le monde est-il en effervescence ? Certainement. Mais en quoi s'agit-il ?

En résumé, il s'agit en effet de tout ce qui a été fondé, formé et formaté à la base pour cerner une approche sur le temps en assurant la paix en termes de sécurité face à la guerre contre le terrorisme. Leur dialectique est portée par la politique étrangère des grands Etats contre les petits Etats ou militairement incompétents pour assurer leur survie au-delà de la sécurité.

Par conséquent, il ya deux lignes de démarcations majeures englobant le système international alors divisé entre deux politiques étrangères majeures. L'une est composée de superpuissances dominant et contrôlant le reste du monde. L'autre est basée sur le recours aux armes de destruction massive (ADM) nucléaires, biologiques ou chimiques dont certains pays veulent l'être mais n'ayant pas le droit de le devenir sans avoir l'aval des grandes puissances à travers la négociation internationale ainsi que les procédures de contrôles efficaces . Cela relève de la perception que la ?'paix moderne'' veut instaurer pour assurer la sécurité du monde Celle-ci est vue et défendue par le biais de la conception de la politique menée par les grandes puissances et non pas celles qui veulent l'être.

La seconde est dominée par le terrorisme qui est une forme de guerre orientée et dirigée dans un sens purement stratégique que tactique pour exercer la déstabilisation des sociétés que l'explosion des Etats. Cette ligne est dangereusement censée que la première étant donné qu'elle vise à ne pas posséder les programmes (ADM). Il s'agit effectivement de la coopération entre les nations à travers les renseignements certes mais aussi de lutter contre le sous-développement sous toutes ses formes. Le débat essentiel est là pour donner suite favorable à cette paix jusqu'alors paralysée , voire fragile contre la guerre que le monde aurait crée autour de lui par rapport à ce qu'il a atteint comme savoirs et sciences pour lui sauver enfin la mise que de tabler pour protéger la paix pour les uns et renforcer la guerre sous toutes ses couleurs contre les autres. D'où s'émerge l'une des contradictions majeures de la politique étrangère des Etats.

(*) Enseignant et essayiste