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Hassi Messaoud, quel nom, quel héros? ?

par Slemnia Bendaoud

Oui, un vrai héros? ! Et il est très fier de porter son nom ! Ce nom qui fait honneur à l'Algérie indépendante tout comme il attirait autrefois les convoitises de l'occupant français. Il est parfois des fortunes éternelles.

Des fortunes sous forme de trésor offert gratuitement ou gracieusement par la nature ou le bon Dieu, qui nous rendent visite chaque matin jusqu'au pied de notre lit, attendant impatiemment notre réveil matinal, sans toutefois susciter en nous-mêmes le moindre éveil.

Au plan économique, politique, social, culturel ou autre? ! Il symbolise ou ré sume, à lui seul, toute l'histoire de l'Algérie indépendante. Mieux encore, il en constitue sa seule richesse, ces seules mamelle d'où jaillissent encore et toujours ce succulent jus qui nourrit la nation et prive ses anciens-nouveaux gouvernants de penser à l'avenir des nouvelles générations de demain. Hassi Messaoud est donc notre vrai trésor caché aux fins fonds de notre Sahara qu'on voudrait bien qu'il habite pour de bon " Club des Pins " ! Mais?au passage, une question s'impose d'elle-même.

Qu'avons-nous fait jusque-là de ce merveilleux trésor ?

Où avons-nous dépensé ses nombreux et inestimables dividendes? Qui en a vraiment profité? Et au nom de quelle raison ? D'état ou d'autre raison invoquée pour l'occasion ? Au demeurant, une halte s'avère donc nécessaire. Elle est surtout dicté e par ce bonheur continu ou ininterrompu qu'il nous procure tous les jours que fait le Bon Dieu. Elle permet également de triturer l'histoire afin de bien expliquer ce présent économique de l'Algérie confus et parfois très complexe, et de faire éventuellement ces projections utiles dont a vraiment besoin notre futur immédiat.

Cela n'empêche que Hassi Messaoud, ce " puits du bonheur " a toujours travaillé pour les Algériens après avoir été pour un temps aux mains de ces colons Français, rétribuant et distribuant sa rente à ces Français de la métropole. Tel un fleuve qui tire et charrie ses eaux loin vers l'avant, Hassi Messaoud fonce sur son chemin, assidu dans son travail, tète baissée, en direction de cet avenir qui tarde à s'exprimer.

Hassi Messaoud travaille donc pour l'Algérie. Il est malheureusement le seul à le faire. Et d'arrache-pied ! Il n'a donc ni le droit de tomber malade, ni celui de prendre un petit moment de répit ou un quelconque congé. Il le fait surtout pour cette Algérie habitant " Club des Pins " et " Moretti ", dilettante, distante, chancelante et très détendue, les pieds dans l'eau, suçant à longueur de temps les seuls dividendes de notre sous-sol sans réellement ou vraiment se soucier du devenir de ces nouvelles générations. Et dans ce cadre-là, les jeunes d'aujourd'hui le traitent de complicité active avec ce pouvoir qui les exclut et les prive de tout, alimentant à longueur de temps ces caisses de l'état faisant encore face à ces exagérées dépenses des apparatchiks du pouvoir encore et toujours en place. Parfois trèsfutiles et vraiment inutiles !

A vrai dire, Hassi Messaoud est le " seul homme qui travaille " pour toute l'Algérie. Pour tout un mon de se croyant être à jamais dispensé de le faire. Pour tout un peuplement de fainéants et de nouveaux -anciens rentiers, à plus forte raison totalement inconscients des nombreux dangers qui le guettent à tout moment. Seulement, ce travailleur inlassable a comme l'impression que ses efforts partent le plus souvent en fumée, privant l'économie du pays de ses nombreux bienfaits. Ses torches en donnent cette fausse illusion, elles qui brulent comme ça à longueur de temps.

Elles brûlent, en fait, pour que la nourriture arrive enfin à ces Algériens, nombreux à bouder le Sahara préférant mieux se cantonner ou coûte que coûtes'accrocher à cette lisière la côte Méditerranéenne. La logique des choses tiendrait au fait que tout le monde a profité des bienfaits et grande générosité de Hassi Messaoud: qui aspirant difficilement quelques menues gouttelettes, telles les larmes de joie ou de réconfort qui perlent sur les joues des pauvres femmes seules et violentées, pour tout juste remplir ces seringues indispensables à la survie des êtres malades de l'humanité, qui par contre par tonneaux complets et citernes très difficiles à transporter, à transvaser ou même déplacer et enlacer allant jusqu'à arroser avec le jardin de la demeure principale et familiale, et ceux tenant les vrais reines du pouvoir ainsi que de quelques valets ou privilégiés, amis d'enfance ou de circonstance. Là aussi, les chiffres ne sont pas aussi clairs et la comptabilité nullement aussi nette, épousant le gris de ce ciel lequel n'annonce vraiment ni le beau temps tant espéré ni même la pluie abondante vivement souhaitée et longtemps attendue. Longtemps suspendus à cet espoir de voir enfin venir ce semblant de vent qui leur ramène la fraicheur du temps à défaut des utiles précipitations tant attendues, les jeunes d'aujourd'hui impatients sur leur sort et sur le retard mis par Hassi Messaoud dans cette vitale fonction de les arroser eux-aussi ou à leur tour, improvisent ces " tètes piquées " en haute mer, ramant difficilement vers l'autre bout de rive à la recherche d'un environnement plus clément et d'un temps plus doux. De Hassi Messaoud, l'essentiel de la sa fortune part aux seuls maitres des céans et à leur très fourni valetaille. Le reste des populations Algériennes n'ouvrent donc même pas droit, ni à ce précieux liquide de ce puits divin, ni même, plus grave encore, à ce bonheur partagé que cela suscite le fait d'en profiter. Ainsi a inégalement été " partagée " cette rente pétrolière, dont l'iniquité donne des airs de Grands Seigneurs et des ailes de folie à certains nantis ou à ceux se croyant loin d'être abrutis pour finalement provoquer chez tout le reste des populations Algériennes cette envie parfois démesurée de quitter à contrecœur le pays sur des radeaux de fortune, s'il vous plait !

Cela constitue en revanche leur seule fortune pour fuir ce climat d'infortune ! A vrai dire, Hassi Messaoud génère ou provoque à lui tout seul cette " malédiction " laquelle frappe de tout son poids le pays, imprimant à l'Algérie cette marche à double vitesse pour un peuple, en attente de paix et aspirant à plus de progrès social pour les uns aux commande d'une nation en perpétuelle action, et d'éclaircie d'un quelconque bonheur ou de lueur d'espoir de bien-être futur qui éviterait ce mal certain chez tout le reste des populations, pressées de quitter à jamais leur patrie de naissance et famille! Foutre le camp est devenu par la force des choses la seule expression qui revient tout le temps dans leurs réflexions ou sentiments vis-à-vis de la gouvernance du pays, convaincus de la justesse de leur geste, pour ne plus croire encore ou jamais en leurs projets d'avenir futuristes.

Seulement, à présent Hassi Messaoud semble être complètement essoufflé ! Visiblement, il donne des signes d'une sérieuse inquiétude pour toute la nation Algérienne. Largement atteint par la vieillesse, il agonise ! En se rendant à la Mecque pour son pèlerinage obligatoire, il a par inadvertance rendu visite à un autre Hassi Messaoud, celui des Emirats Arabes Unis (EAU). De leur discussion anodine a jailli cette "goutte du brut " que chacun a aussitôt commentée à sa façon.

Ainsi, faut-il le rappeler, dans les années soixante-dix, ils étaient tous les deux sur la même ligne de départ. Ils voulaient tous les deux développer leur économie et avaient comme seule arme de guerre : le pétrole.

Quarante cinq ans plus tard, l'Algérie a donc pratiquement consommé sinon largement hypothéqué et compromis les chances de fructifier les réserves des richesses de son sous-sol sans même parvenir à trouver cette fameuse clef de la réussite ou du bonheur escompté.

Alors que les Emirats Arabes Unies ont depuis, complètement changé de cheval de bataille, de profil à leur économie et de standing à leur vie en société, devenue des plus prisée dans le monde entier. L'or noir n'est désormais plus donc leur unique ressource.          

Il vient -grâce à ses nombreux dividendes- de générer un ordre économique nouveau, tout à fait bien différent du premier et très complémentaire de celui-ci.

Au juste : Dubaï, par exemple, est devenue par excellence cette destination privilégiée qui intéresse au plus haut niveau le monde de l'entreprenariat et de l'économie mondiale au moment où l'Algérie est toujours coincée dans ses prétentions des années soixante-dix du siècle dernier, boudée d'abord par sa propre progéniture, très loin devant ces hypothétiques touristes étrangers qui continuent toujours à lui tourner le dos !

A défaut de démocratie, les Emiraties Arabes Unies baignent dans le bien-être social et le faste économique de la fortune du pays au moment même où ces Algériens n'auront droit ni à la démocratie ni même aux nombreux bienfaits de la vie. Pire encore, par grappes de jeunes gens, les Algériens fuient leur patrie. Après tout, quel malheur pour une si riche et très ancienne nation qui se contente malheureusement de ces très pauvres solutions! Aussi pauvres que ces idées tordues qui les ont enfantées!

La comparaison ainsi faite et projetée, nous situe par rapport à un pays frère et ami qui nous a beaucoup devancés sur tous les plans durant ces quatre dernières décennies. Le défi Arabe existe, lui, bien réellement.

Ce petit pays du " Machrek " nous en donne le bel exemple à suivre. Et il n'est pas le seul dans son cas !? Invoquer la densité humaine comme véritable contrainte, côté Algérien, ne serait qu'un faux-fuyant devant tant de progrès enregistrés depuis, par les uns, et tant de médiocrités érigées en compétences, par ces autres. Ici, le brut a vraiment fait la différence.

Il en fait de ceux-ci une vraie nation, respectueuse de l'éthique économique et très respectée par ses paires, et de ceux-là un monde de vrais incapables à la médiocrité avérée qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs pieds ! Entre les Emirats Arabes Unis (EAU) et l'Algérie, le temps a dicté sa loi : nous sommes les bons derniers !