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Y a-t-il une nouvelle géopolitique ?

par H. Miloud Ameur *

«Le but de la guerre est de rechercher une meilleure paix» disait le stratège J.F.Fuller.

Sur le plan de l'action des Etats, c'est bien la géopolitique qui est en question. Y a-t-il une nouvelle géopolitique dominant la scène internationale ? Jusqu'à quand le monde puisse être en stabilité permanente ou dans une guerre probable ? Mais entre la paix et la guerre que le monde est pris en otage. Dès la fin de la guerre froide, l'hégémonie américaine n'a pas pu assurer seule l'avenir du monde. Or entre ?'paix impossible'' et ?'guerre improbable'' que se résume l'avenir des relations internationales.

Le centre de gravité dominant autour de l'équilibre de la terreur nucléaire qui s'affronte avec ou sans la Russie en écartant la périphérie qui s'accentue en transaction meurtrière, notamment en Asie et en Afrique. Là où règne en effet le terrorisme comme étant une forme de guerre inverse.

Mais la question qui se pose c'est comment peut-on tabler sur une paix durable tout en évitant une guerre possible. Rien n'est sûr du moment que les sociétés s'influencent et les Etats s'échangent. Est-ce faut-il aller à la guerre pour réaliser la paix ou durcir la paix pour éviter la guerre? En vivant la paix si comme c'est on se prépare à la guerre disait un stratégiste. Et le monde est-il dans un tournant décisif voire chaotique. Y a-t-il un retour du conservatisme, voire du religieux comme forme de protection dont la manière a dépassé les bornes, notamment le capitalisme qui signifie l'industrialisme ? Mais entre la paix et la guerre que

se résume non pas le bien-être du monde mais aussi son déclin. Arriver à une paix relativement souhaitable c'est retarder le déclenchement de la guerre.

Car on peu encadrer la guerre qui relève de la violence nue dans sa limite barbare dont l'éducation, la philosophie et la science puissent en dépasser pour créer la vergence du soi. Ce cas est typiquement rare pour que le Japon puisse se venger contre le sous-développement à travers la technique dont il dépasse l'Amérique. Tout en maîtrisant la course au nucléaire sans avoir une alliance avec l'ex-URSS. C'est ce qui a met le tires-monde alors nouvellement acquis à son indépendance politique se trouverait dans une dépendance économique sans précédent. Celle-ci s'intensifie de plus en plus malgré ses richesses naturelles au service des firmes étrangères.

Qu'en est-il donc de la donne ? Le monde recule en effet face à l'hégémonie américaine due à l'effondrement de l'ex-URSS par le biais de la guerre froide. Tant de différentes perceptions idéologiques et de modes de pensée stratégiques mettant le monde en danger par le vide entraînant la course des superpuissances et le terrorisme dans les Etas faibles. Cette mutation des rapports de force ne peut qu'à changer le centre de gravité dont les bases américaines avancent face à l'appel du retour du marxisme qui reste un idéal utopique s'interrogent les néo communistes. L'union européenne ayant certains problèmes structurels aussi bien économique et financier que militaire et stratégique alors elle devient alourdie non pas par le poids de l'histoire en allant vers l'Est comme l'Ukraine, la Russie et la Turquie? mais plus elle devient plus élargie, plus elle est affaiblie.

Le monde islamique ne doit pas accepter qu'on lui colle l'étiquette du terrorisme sous le couvert de la mondialisation tout en s'immisçant dans les affaires internes des pays arabes. Nourrir cet aspect aux yeux des Etats, c'est une forme d'implantation des bases-arrière que l'Amérique s'élargit partout dans le monde. Une nouvelle idéologie qui s'implante donc en visant les intérêts économiques autour d'une idéologie : celle-ci porte la signification de la puissance afin de dominer son espace vital dans le temps et la durée.

Souvent, la stratégie dite militaire est soldée par l'offensive sur laquelle se dirigent les guerres et se forment les superpuissances. Les grands conquérants tels que Alexandre, Gengis Khan, Napoléon, etc., dans le temps moderne a mis leurs pays comme Etats forts. L'arrivée de Bush père à la Maison Blanche voulait écarter à travers une équipe autour de Richard Cheney, Paul Wolfowitz et Ismay khalizard toute opportunité à l'image de l'ex-URSS en assurant la suprématie des Etats-Unis. La domination des régions dites sensibles, voire riches à travers des conflits internes ne serait-ce qu'un scénario plausible lié à la stratégie du pourrissement.

Il est certain dirait-on de rappeler que durant la paix qui détériore la situation qui entraîne une remontée mécanique conduisant à la guerre. A l'inverse, c'est plutôt la sortie de la guerre que doivent être assurées d'une paix durable. Mais une paix fragile n'assure point une paix durable que la guerre est souvent devant la porte. Or chaque paix doit être assurée au niveau du soi, du groupe social et de la société entière. C'est pourquoi l'Europe s'est débarrassée de la guerre au niveau de ses frontières nationales. Quoique la seconde guerre mondiale visait cette bouclée afin que l'Amérique prend du relais partout dans le monde. L'Asie centrale entre en arc géopolitique mouvant dès les Balkans jusqu'en Turquie vers Kurdistan pour se terminer au Cachemire.

Mais la peur autour d'une paix soupçonnée alors basée sur la ruse qui ne peut que retarder l'effet de cette confiance mutuelle dont le besoin de s'armer n'est qu'une question de temps. Qu'en est-il en fait de la stratégie ? Elle est une science militaire ou une option artistique, voire le reflet d'une puissance sur terre ? D'où la guerre insiste en effet sur la stratégie notamment celle de la défense pour barrer la route à l'ennemi. Là où la course aux armements demeure une question de peur avant tout. La stratégie moderne vise à ne pas prendre la guerre mais pour aller tout droit au but avec moins de perte mais plus de résultats positifs sur le terrain.

(*) Enseignant et essayiste