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C'est la rentrée, mais laquelle ?

par Ahmed Farrah

Aujourd'hui, c'est la rentrée des classes et déjà les syndicats des enseignants montent au créneau. C'est hallucinant, ce qui se passe dans ce pays, l'enfant est le maillon faible et ignoré dans ce système, au lieu d'être le centre d'intérêt. L'égoïsme et la rapacité sont devenus le leitmotiv des pseudos revendications insatiables et récurrentes. Comment l'enfant se développera dans un tel système, qui le choque et qui le traumatisera à vie. Aujourd'hui l'enseignant est assimilé à un marchand de choses, du moment que l'école publique ne donne à l'élève, qu'une chaise à remplir. L'année scolaire qui en principe dure 35 semaines, est tronquée et ne va pas au bout des 24. La séance de cours, dure au plus 30 minutes au lieu d'une heure. Les enseignants ne regagnent pas leurs classes après les pauses de récréations, que s'ils se sentent obligés de le faire. Les classes surchargées leurs font peur. Les élèves démotivés par la réalité sociale quant à la finalité des études. Ils voient dans leur entourage immédiat leurs proches chômeurs avec des Masters en guise de tribut de guerre. La violence a pénétré l'école, les surveillants n'en peuvent rien et les parents démissionnaires. La semaine de quatre jours et demi a fait le reste, en surchargeant et en casant huit séances de cours quotidiens. Comment rester éveiller pendant huit heures de suite, et assimiler quoi que ce soit. Les séances de travaux pratiques supprimées, l'élève imagine au lieu d'expérimenter, observer, analyser et expliquer des phénomènes. Les cantines scolaires inexistantes. La pause déjeuner est une course contre la montre, l'élève avale ce qu'il trouve chez lui et court rejoindre l'école au plus vite. A 18.00 rendez-vous aux cours privés, qui coutent les yeux de la tête, à de nombreux parents. Voilà la réalité de l'école algérienne, un enfant soumis au bourrage, l'école n'est plus le lieu de l'épanouissement culturel et sportif comme avant, c'est un lieu où l'enseignant vient garder des enfants moyennant salaire. La mission est impossible et ardue le salaire doit y être indexé. C'est la nouvelle équation. Mais subsiste une inéquation, comment demander à un Proviseur d'être motivé quand celui-ci, responsable des structures, sur 1000 élèves, une cinquantaine de Professeurs, une vingtaine d'administratifs et une trentaine d'agents de service et classé sur la grille des salaires de la fonction publique comme un simple professeur qui a comptabilisé vingt ans enseignement et qui n'est responsable de rien, sauf de sa classe et pendant une heure. Tout cela est la conséquence de la politique de fuite en avant de M. Benbouzid qui ne voyait que son intérêt étroit et durer au maximum.