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Le génocide du peuple palestinien: vers la solution finale

par Mourad Benachenhou

Les bombes israéliennes seraient trop intelligentes, trop civilisées et trop sensibles pout tuer les civils et les bébés palestiniens. Gaza fait partie de notre terre et nous y resterons pour l'éternité. La libération de parties de notre terre pour l'éternité est la seule justification de la mise en danger de nos soldats pour la capture de la terre.

Après l'élimination de la terreur de Gaza, celle-ci deviendra partie d'Israël souverain et sera peuplée par les Juifs. Ceci permettra également d'alléger la crise du logement en Israël. (Moshe Feiglin, député Likoud à la Knesset: " Mon Plan pour une Solution à Gaza: claires et concises, les étapes vers l'atteinte de la tranquillité à Gaza, 15 Juillet 2014, " Israël News).

Un anti-arabisme se répand dans le monde juif. Les instances "communautaires" qui s'autoproclament représentantes des juifs dans les pays occidentaux tendent à refermer le monde juif sur lui-même dans une fidélité inconditionnelle à Israël. (Edgar Morin et alia, Journal le Monde 3 Juin 2002)

Dés son apparition, à la fin du XIXème siècle, et quelles que fussent les justifications circonstancielles que son fondateur, Théodore Herzl, a avancé, le Sionisme est, avant tout et dans son essence une idéologie génocidaire.

Aliyah est synonyme de droit au génocide

Innombrables sont les tentatives pour cacher la nature réelle du Sionisme et introduire de la rationalité dans cette idéologie irrationnelle, qu'elles viennent de philosophes, d'hommes de religion, ou d'hommes politiques ayant embrassé avec passion cet " isme, " qui mélange, de manière syncrétique et pêle-mêle, une vision messianique du monde et une approche apocalyptique de son avenir, d'un côté, et, de l'autre, une relecture des enseignements de la Bible, qui mettent le relief sur l'éthique de violence totale contre l'autre, s'il est non-juif, et de rejet de tout humanisme qui reconnait la profonde identité de la nature humaine, mais dont, au contraire, le thème central est l'obligation sacrée de vider un pays de son peuple originel et de le remplacer par une population exclusivement juive.

Le terme " Aliyah, " par lequel est connu le droit que se sont accordés les Sionistes de retourner sur la terre biblique de Palestine, n'est que le synonyme de génocide, car il implique la négation de tout droit du peuple palestinien sur la terre qu'il occupe depuis des milliers d'années. Ce terme a été banalisé, et même folklorisé, pour effacer son caractère sinistre, car il réserve, en toute exclusivité à des personnes de confession juive, bien intégrés dans leur pays d'origine, n'y souffrant d'aucune discrimination raciale, ou de désavantages économiques, sociaux ou culturels, non seulement le droit de s'installer, en toute impunité, dans une territoire qui appartient historiquement et sans conteste au peuple palestinien, mais également de participer directement, en tant que membres des forces militaires ou de sécurité israéliennes, au génocide programmé de ce peuple, puis de revenir dans leur pays en toute tranquillité, sans être inquiétés ou faire l'objet de poursuites judiciaires pour leur participation dans des actes condamnés par le droit international. La propagande sioniste fait de cette Aliyah, une décision banale, alors qu'elle ressortit directement du droit au génocide que se sont donnés les Sionistes contre le peuple palestinien, et de la participation à ce génocide des Juifs citoyens de plein droit de pays qui ne pratiquent ni l'apartheid, ni le génocide.

La logique de l'Etat de droit battue en brèche par l'idéologie sioniste

La logique de l'Etat de droit et de la déclaration universelle des droits de l'homme voudrait que toute personne qui, en dehors de son pays, participe, dans un autre pays, à des actions violentes visant une communauté particulière, soit, au retour à son pays d'origine, arrêté et condamné pour participation active à des faits violant les droits de l'homme. De même, la propagande au profit d'une idéologie génocidaire, qui justifie et encourage la liquidation physique du peuple palestinien, devrait être strictement interdites dans les pays qui abhorrent, ou prétendent abhorrer, le système d'apartheid, tel qu'il est pratiqué en Israël, et qui, évidemment, condamnent le génocide.

On ne se souvient pourtant pas que quiconque, dans ces pays où les droits de l'homme sont sacrés et consacrés par la pratique et par la loi, ait jamais été arrêté ou condamné pour participation à ce génocide, ou pour propagande en faveur de ce génocide. Donc, on donne le droit à certains d'aller exercer leur haine raciale et religieuse sur les Arabes Palestiniens et, après quelques temps, revenir chez eux comme si de rien n'était. Mais, de l'autre côté, on poursuit avec acharnement toute activité de génocide ou de violation des droits de l'homme mené par un citoyen ou un non-citoyen autre part que sur le territoire palestinien.

De bonnes relations intercommunautaires ne peuvent être fondées que sur le partage, sans réserves mentales aucunes, de valeurs communes.

Il y a quelque part deux poids et deux mesures, en faveur d'une communauté et à l'encontre d'une autre. Et, dans ce cas, le ver de la discrimination raciale est dans le fruit de la patrie des droits de l'homme. Cette discrimination, qui donne lieu à des relations intercommunautaires fondées sur l'hypocrisie, les non-dits, ne peut qu'aboutir à des retours de flamme incontrôlables.

On se souvient de la mobilisation générale au profit du ressortissant d'un pays participant à des opérations militaires en Israël, pays qui ne fait planer aucun doute sur sa politique envers les Arabes palestiniens et sur le sort qu'il leur réserve ! Ce jeune a-t-il été inquiété par les autorités judiciaires de son pays d'origine ? A-t-il été interrogé par les services de police sur ses activités de violation des droits de l'homme en Israël ? Si cela n'a pas été le cas, comme on le sait, où sont donc ces sacro-saints principes d'égalité devant la loi ?

Quand, au nom de ces mêmes principes, va-t-on interdire la propagande sioniste, qui prône le génocide du peuple palestinien ? On ne peut pas baser des relations intercommunautaires saines sur d'autres fondements que des valeurs partagées, non seulement dans le pays d'origine, mais également partout dans le monde.

Quelqu'un ne peut pas prétendre que les valeurs qu'il affiche dans son pays d'origine et qui lui facilitent ses relations avec d'autres membres de la communauté nationale dont il est citoyen, ne s'appliquent que pour autant qu'il est dans ce pays, mais, qu'ailleurs il est tenu, sans déchirement ni remord de conscience, par des valeurs encourageant le racisme et incitant à la répression contre un peuple que sa religion considère par sa religion qu'il n'est pas digne d'avoir les mêmes droits que lui.

Il y a contradiction mortelle entre adhésion à l'idéologie sioniste, d'un côté, et acceptation de la déclaration universelle des droits de l'homme. Le Sioniste doit choisir l'une ou l'autre de ces deux voies ; il ne peut pas prétendre suivre l'une quand il est en Israël, et l'autre quand il est dans son pays de naissance originel.

Sionisme et droits universels de l'homme : deux concepts en opposition mortelle

Accuser d'antisémitisme ceux qui demandent simplement que l'on choisisse une fois pour toutes ses valeurs et qu'on s'y tienne partout dans le monde, ou qu'on renonce à l'une ou l'autre de ces valeurs et que l'on fasse le choix politique en conséquence n'efface pas cette contradiction qui va au plus profond de la conscience individuelle. L'antisémitisme, qui ne peut qu'être condamné, ne justifie nullement le Sionisme et ne donne pas un droit absolu et indiscutable à ceux qui en pâtissent d'embrasser une idéologie génocidaire. Ce n'est pas parce qu'un Juif se sent marginalisé dans son pays d'origine qu'il a le droit légitime d'aller en Israël pour s'offrir de l'Arabe comme victime expiatoire.

De bonnes relations intercommunautaires ne peuvent pas souffrir de doubles critères, suivant la religion ou l'appartenance ethnique.

C'est dans la conjonction totale et sans réserve des valeurs que se construit une solide communauté aux origines et aux religions diverses.

Le Sionisme ne peut que briser cette communauté, car il est basé sur le principe que l'égalité entre les hommes n'est pas un principe valide en Israël, qui, au contraire, a le devoir religieux doit marquer son exceptionnalité, en refusant même l'existence sur son territoire d'autres que des Juifs. Le malentendu ne peut être longtemps la source de la sérénité dans les relations entre groupes religieux et ethniques différents.

L'intégration, ou l'assimilation, ne peut être réussie sans que ce malentendu soit levé par le refus du génocide et du racisme, où que ce soit dans le monde, et pas seulement dans le pays de citoyenneté originale. Quand quelqu'un a le droit, ou se donne le droit, pour des motifs religieux, d'être raciste et génocidaire pourvu que ce soit ailleurs que dans son pays d'origine, donc à condition qu'il le soit dans un autre pays que le sien, on a toute raison de ne pas prendre au mot ses déclaration d'humanisme et ses manifestations de rejet du racisme. Or le Sionisme, et il ne s'en cache pas, refuse cette logique ; Il veut que les Juifs soient traités partout où ils vivent, comme tout autre citoyen, et nul n'objecte à cela ; mais de l'autre côté, il refuse de reconnaitre aux non-juifs les mêmes droit que les juifs dans la terre qu'il déclare sienne.

Le sionisme rejette et hait la Déclaration universelle des droits de l'Homme

Qui aurait pris pour argent comptant les déclarations de rejet du racisme et de la doctrine nationale socialiste d'un nazi vivant en France, et qui, en Allemagne prendrait part à des pogroms anti-juifs ou serait membre des services secrets nazis ! Et on veut faire croire à tout un chacun qu'on peut être à la fois sioniste et partisan de la fameuse formule de " liberté, égalité, fraternité, " et refuser toute discrimination basée sur la religion ou l'origine ethnique. Le Sionisme pose un sérieux problème éthique aux pays des droits de l'homme, car il prétend être capable de faire vivre les gens qui y adhère avec une double conscience morale : une utilisée et arborée dans le pays d'origine, et une autre exclusivement réservée pour guider sa conduite en Israël. Comme le dit le fameux proverbe arabe : " Peut-on avoir deux cœurs dans sa poitrine ? " Pourtant, c'est ce que les adhérents du Sionisme prétendent avoir ! Mais, hélas pour eux ! le voile est brisé et, paraphrasant la célèbre tirade du général de Gaulle : " Messieurs les Sionistes, nous vous avons compris !"

Un génocide «accidentel ?»

Evidemment, dans la littérature sioniste réservée au grand public, on se défend de toute projet génocidaire, et on avance une narration qui décrit une sorte de dialectique de la violence et de la contre-violence, qui, peu à peu, à conduit les dirigeants sionistes, fondateurs du " Fonds Colonial Juif, " première organisation ayant pour objectif de financer la mise en œuvre de cette vision sur la terre de Palestine. On fait croire dans cette vaste littérature hagiographique que les Palestiniens sont responsables, non seulement de leur expropriation, mais également de leur expulsion, et de la répression qui les frappes s'ils ont choisi de résister à l'entreprise sioniste. Mais les faits historiques prouvent exactement le contraire de cette version qui décrit le " bon " sioniste confronté à ne opposition farouche de fanatiques "Arabes, " au comportement " irrationnel " et incompréhensible de la part d'Occidentaux. Comme l'a souligné Baylis Thomas,-professeur à l'Université Yeshiva de New York,-génocide et entreprise sioniste furent, dés le commencement de l'entreprise, inséparables, et bien sûr, facilitées par les deux puissances coloniales qui avaient profité de l'effondrement de l'Empire ottoman pour se partager son territoire au Moyen Orient, au grand dam des populations, pour la plus grande majorité, arabes. Voici ce que, citant des auteurs israéliens au passage, Thomas affirme dans son ouvrage intitulé ; " Le Côté Sombre du Sionisme : La Recherche de la Sécurité d'Israël par la Domination, (Lexington Books, Lanham, MD, USA ,2011)

" Le problème immédiat pour les Sionistes, à la fin du XIXème siècle était le problème "arabe " en Palestine, une population indigène composée à 92 pour cent d'Arabes. Les premiers Sionistes considérèrent que l'établissement d'un état Juif allait requérir l'expulsion de ces Arabes Palestiniens? " L'idée de leur expulsion remonte aux pères fondateurs du Sionisme moderne? l'un des courants principaux de l'idéologie Sioniste dés la fondation du mouvement " (Benny Morris, historien israélien). Herzl accepta l'expulsion(le transfert) des Palestiniens, quoiqu'il eût mis l'emphase sur le besoin de prudence diplomatique face aux intérêts spécifiques des Ottomans, des Britanniques, et des Arabes de manière plus générale. Dans ses carnets datant du 12 juin 1895, Herzl nota le besoin de " pousser, par la ruse, les Arabes sans le sous au-delà des frontières vers les pays arabes voisins, tout en prenant garde que le processus d'expropriation et d'expulsion de cette masse de pauvres s'effectue de manière discrète et avec circonspection. "(p. 11)

Cette version , plus proche de la vérité historique, et avancée par un auteur qui ne peut être accusé ni d'antisémitisme, ni de sympathie pro-palestinienne ou pro-arabe, et qui est seulement mû par le devoir de vérité, donne une image de l'entreprise sioniste et de son développement qui contredit la narration ,largement popularisée par les médias internationaux, particulièrement influents sur l'opinion publique ,et qui donnent le ton à la propagation de l'information à travers le monde, narration selon laquelle Israël s'est créée et s'est élargie, presque malgré elle, car elle n'aurait fait que répondre aux défis de la population palestinienne, dont la violence " insensée " et " inexplicable " aurait entrainé la contre-violence, les expulsions, les confiscations de terre, la politique de répression totale et d'apartheid infligées à cette population par l'état d'Israël.

Selon la thèse sioniste, le système colonial qu'elle voulait mettre en place dans son entreprise aurait été le fruit de l'improvisation en fonction des circonstances, et qu'en fait, le caractère bénin de cette entreprise, se serait transformé, non en suivant un schéma préétabli, mais littéralement sous la dictée des Palestiniens.

Bref, Israël serait la victime dans cette évolution de sa politique et de cette expansion de son territoire, et les Palestiniens porteraient seuls la responsabilité de la transformation du Sionisme en projet génocidaire. Les historiens et idéologues cités par Thomas disent exactement le contraire de ce que laissent croire, jusqu'à présent, les leaders d'Israël.

La vérité vient des actes

La destruction de 500 villages, dés 1948, l'expulsion, dés la première année de l'instauration d'Israël, de quelques quatre cent mil palestiniens n'auraient pas été programmés lors du lancement de l'entreprise sioniste, mais auraient été de simples et directes réponses au défi armé posé par les Palestiniens et leurs alliés arabes. Israël serait donc un état génocidaire malgré lui, car rien n'aurait disposé les sionistes à employer des méthodes aussi barbares que celles qu'elles suivent pour réprimer la population palestinienne. Ce ne serait pas les Juifs qui seraient portés à la barbarie, mais c'est l'entière faute aux Palestiniens si Israël serait aussi brutale dans ses actions.

Cette version quelque peu éloignée de la vérité à l'avantage de justifier toutes les exactions commises par les sionistes depuis leur prise de contrôle du territoire palestinien, dès la mise en place du mandat britannique, sous l'ombre et la protection duquel ils ont préparé la perpétration du génocide actuellement en phase finale, du moins selon le leadership israélien; encore quelques massacres, quelques assassinats, quelques expropriations et le problème palestinien devient partie de l'histoire ancienne!

Un scenario bien rodé

On voit la même ligne suivie par Israël dans la présentation des évènements actuels, où la population de Gaza est soumise à un traitement punitif qu'auraient sans aucun approuvé les gauleiters nazis, et même applaudi.

Comme d'habitude, on constate la même présentation faussement équilibrée des évènements, où on filme les actes barbares commis par l'agresseur, pour ensuite lui donner la parole afin qu'il les justifie. Mais comme l'ont écrit Morin et d'autre, il s'agit là d'un équilibre qui ne tient pas la route, car il met sur le même pied d'égalité le tueur et sa victime. Il est utile, à ce stade, de rappeler ce qu'a écrit ce sociologue sur cette façon traditionnelle de présenter les atrocités dont souffrent les Palestiniens.

" En Occident, les médias parlent sans cesse de la guerre israélo-palestinienne ; mais cette fausse symétrie camoufle la disproportion des moyens, la disproportion des morts, la guerre de chars, hélicoptères, missiles contre fusils et kalachnikovs. La fausse symétrie masque la totale inégalité dans le rapport des forces et l'évidence simple que le conflit oppose des occupants qui aggravent leur occupation et des occupés qui aggravent leur résistance.

" La fausse symétrie occulte l'évidence que le droit et la justice sont du côté des opprimés. Elle met sur le même plan les deux camps, alors que l'un fait la guerre à l'autre qui n'a pas les moyens de la faire et n'oppose que des actes sporadiques de résistance ou de terrorisme.

De même, il y a fausse symétrie entre Sharon et Arafat, (maintenant Netanyahu et Abbas, nda) l'un maître d'une formidable puissance, capable de défier les Nations unies et les objurgations (certes molles) des Etats-Unis, l'autre de plus en plus impuissant. " (3 Juin 2002, Journal Le Monde)

Un peuple assiégé depuis 7 années

Dans cette couverture intensive de la situation, peu ou pas d'agences de presse n'ont fait référence au fait que, depuis juin 2007, c'est-à-dire sept année, le territoire, que l'on peut qualifier de martyr, de Gaza, habité par 1,8 millions d'habitants, dont 75 pour cent ont été expulsés par Israël de leurs terres dans la Palestine historique, est soumis à un blocus généralisé.

Ce bout de terre, qui fait six kilomètres de largeur, sur 24 kilomètres de longueur, est entouré de barbelés électrifiés et minés le long de ses frontières terrestres, en attendant la construction du mur de séparation faisant 8 mètres de hauteur. Le long de ses côtes, il est bloqué par une imposante flotte israélienne qui empêche toute activité de pêche commerciale ; de plus, l'espace aérien de Gaza est constamment survolé par toutes sortes d'appareils volants israéliens, depuis les bombardiers lourds, en passant par les chasseurs, sans oublier les hélicoptères et les tout nouveaux drones. Sans compter, évidemment, la justice expéditive israélienne, qui, de temps à autre, vient exécuter toute une famille palestinienne sous divers prétextes, les meurtres par les snipers israéliens de pauvres bergers ou de paysans qui se seraient, suivant leurs tueurs, trop rapprochés des frontières que s'est donné cet état.

Droit absolu de tuer pour Israël contre interdiction absolue de se défendre pour les Palestiniens!

Israël, qui impose ce blocus en violation des lois internationales, tout comme elle occupe illégalement une partie du territoire palestinien reconnu internationalement, et en change la composante humaine malgré les dispositions de la convention de Genève sur les obligations des armées en territoires occupés, veut également que les Palestiniens s'imposent de ne rien faire pour briser ce blocus et d'accepter passivement que leur génocide programmé dés la fin XIXème siècle soit enfin réalisé.

Ainsi, les autorités israéliennes accusent-elles le Hamas du massacre des civils palestiniens, en proclamant que cette organisation utiliserait ses compatriotes comme boucliers contre l'agresseur. Suivant la présentation " équilibré " des évènement que l'on peut suivre sur les grandes chaines internationales, y compris TV5-Monde, on fait semblant -comble du cynisme et de l'hypocrisie- de verser une larme de compassion sur les centaines de victimes palestiniennes, et surtout les enfants ; mais en même temps on glorifie l'IDF, et on pousse la version officielle israélienne selon laquelle ce ne seraient pas les bombes qui viennent du ciel, de la mer, et de la terre qui causeraient ces victimes, mais la lâcheté des combattants de Hamas, qui, si l'on suit le raisonnement avalé sans la moindre critique par des journalistes devenus brusquement aussi crédules que des enfants dans la cour d'une école, devraient donner à l'armée israélienne leur exacte position goniométrique, puisqu'elle puisse utiliser ses bombes " intelligentes " les viser avec précision et les liquider sans pertes latérales.

Une version ridicule et absurde diffusée en boucle

On veut faire avaler à tout prix l'idée qu'Israël mène une guerre propre. Pourtant, ses bombes tuent de civils et des enfants palestiniens, parce qu'elles tombent de manière indiscriminé sur tout ce qui bouge et tout de ce qui est debout à Gaza. Simplement dit, l'IDF emploie un armement lourd disproportionné tant par rapport à l'environnement d'une région ayant la plus forte densité de population dans le monde, que par rapport aux objectifs militaires qu'elle veut détruire, Cependant, malgré les faits patents qui contredisent la version officielle israélienne reportée avec complaisance par les médias internationaux, ces morts de tout âge , de tout sexe, ces destructions massives seraient causées par la " déviance " morale des combattants du Hamas qui osent résister au lieu de lever les armes et laisser l'IDF les tuer sans protester. Tout en réprouvant le comportement des combattants palestiniens, qui, suivant les règles de la guerre qu'elle entend mener, devraient signaler leur présence de manière visible pour être directement visés et éliminés. Israël utilise, dans un milieu urbain fortement peuplé, tuant plus de civils que de combattants, un armement lourd destiné à des campagnes contre une armée régulière aussi bien armée qu'elle.

Israël se présente- et est présentée- comme la victime même quand elle choisit de tuer et de détruire sans discrimination

Pendant la seconde guerre mondiale, lorsque Winston Churchill prit la décision de riposter aux attaques nazies contre Londres, assuma totalement la responsabilité de soumettre la population allemande au feu des bombes à phosphore et se lava les mains de considérations humanitaires et des innombrables victimes allemandes civiles, de tout âge et de tout sexe, de ces bombardements, en arguant du droit à la vengeance.

Israël préfère persister dans son cynisme absolu au lieu de d'assumer totalement ses responsabilités dans une opération, parmi tant d'autres, qui ressemble plus à une expédition punitive coloniale qu'à une riposte proportionnelle à l'attaque et aux pertes, quasiment nulles, qu'elle a subies sur le plan humain qu'en termes matériel. Israël préfère s'obstiner à porter le masque d'un état " décent, " ayant,- suivant les paroles célèbres d'un philosophe cultivant la célébrité, mais néanmoins contraire à la vérité la plus élémentaire,- l'armée la plus " décente du monde, " une armée brutale à cause des ennemis qu'elle affronte, non de son propre choix, mais victime donc des malfaisances de ces ennemis.

Dans sa politique de génocide, dont l'agression actuelle contre le peuple assiégé de Gaza n'est qu'une étape, Israël, à travers ses dirigeants et leurs porte-paroles, paye un " tribut verbal" appuyé à toutes les valeurs occidentales, tout en faisant du rejet de ces valeurs le fondement de sa politique, de ses institutions et de ses lois. Elle prétend mener une guerre de défense qu'il n'aurait ni voulu, ni provoqué, et utiliser des moyens militaires proportionnés aux attaques qu'elle subit ; mais, se démentant aussitôt dans les faits constables sur le terrain, elle utilise de l'armement lourd pour bombarder de manière désordonnée des agglomérations à forte population, Elle pleure hypocritement sur les massacres qu'elle perpètre, tout en mettant le blâme sur ses victimes. Mais comme dit la fable de Bidpai : "ce qui est important ce ne sont pas les pleurs du chasseur, mais le fait qu'il égorge les oiseaux qu'il a chassés. "

Une rhétorique noble en contradiction avec des actes de vengeance inhumains et barbares

C'est la même logique cynique que ce pays suit dans la narration de sa propre histoire et dans la perpétration de son génocide sacré. Mais , là aussi, la longue histoire de violence sans limite dont les Sionistes accablent les Palestiniens depuis même avant la seconde guerre mondiale, prouve que , pour le tenants de cette idéologie, le peuple palestinien martyr n'est pas digne d'être traité humainement, car, comme l'avait déclaré Begin, et bien d'autres dirigeants israéliens, il est sub-humain par rapport aux Juifs, et il n'est qu'un " déchet " qui n'a rien d'humain pour justifier son respect, pour que sa vie soit épargnée ou qu'elle jouisse d'un minimum de décence.

 Le massacre des civils palestiniens à Gaza, et au moment même où cet écrit se développe n'a rien d'extraordinaire ou de plus grave par rapport aux exactions passés commises par la machine de guerre israélienne. Ce n'est que la répétition du même scénario, des mêmes mensonges, des mêmes déclarations de principes, des mêmes ruses niant la réalité de ce qui se passe sur le terrain, le même cynisme, repris comme vérité absolue par des médias dont les journalistes ont brusquement oublié leur devoir de vérité et leur esprit critique pourtant aiguisé quand il s'agit de reporter des crimes de guerre commis dans d'autres lieux de la planète qu'en Israël. Le problème avec cette version des évènements que l'on veut faire avaler à des spectateurs, souvent citoyens de pays complices dans ces massacres, c'est qu'elle contredit les histoires rapportées, parfois furtivement, et non sans autocensure, par les médias internationaux.

Tout est cible légitimes pour les bombardements et les mitraillages de l'IDF : les ambulances, les hôpitaux, les immeubles d'habitation, les mosquées, les routes, les ponts, les enfants, les adultes visiblement sans armes, sont mitraillés et bombardés de manière trop systématique pour que ce soient des bavures. Les snipers de l'IDF (Forces de Défense d'Israël) dont le nom fait croire à ce qui est contraire à la nature de cette armée, essentiellement d'agression, ont même achevé de civils qu'ils avaient blessés auparavant.

Mais où Israël veut-il en venir ?

Il ne fait pas de doute, et l'histoire le prouvera, que cette nouvelle expédition punitive, qui suit le scénario habituel de riposte par Israël à des attaques non provoquées de la part de ceux qu'elle appelle " terroristes, " et contre lesquelles elle ne fait " qu'exercer son droit de se défendre, " est la simple continuation d'une suite de provocations bien préparées, habilement programmées et orchestrées pour justifier une attaque sur Gaza pendant le mois sacré de Ramadhan avec pour objectif d'accentuer les peines et les souffrances de la population palestinienne de ce territoire sous état de siège. Croire qu'Israël n'est pas capable de tuer ses propres citoyens, ou commettre d'autres crimes destinés à déclencher une suite d'évènements justifiant ses massacres des Palestiniens, est simplement oublier l'histoire de ses provocations , depuis le meurtre par Sharon, en 1953, d'une femme juive et de son bébé, pour justifier le massacre, de nuit, de 57 paysans jordaniens sans armes, massacre pour lequel il a reçu les félicitations personnel, du chef d'état major de l'IDF, en passant par l'attaque de bâtiments diplomatiques britanniques au Caire, en 1954, afin d'entrainer la réaction des deux puissances contre l'Egypte et couvrir la politique de nettoyage ethnique en Palestine, sans compter bien d'autres actes de ce type, dont d'ailleurs Thomas, cité plus haut, donne une liste imposante dans son ouvrage.

Une succession d'événements bien programmée

On va découvrir, dans les années à venir, que le meurtre des trois Juifs habitant une colonie illégale en Cisjordanie, c'est-à-dire dans un territoire qu'administre illégalement l'Etat d'Israël, a été perpétré par des sicaires directement stipendiés par le gouvernement israélien. Ces meurtres étaient destinés à justifier la chaine d'évènements qui a abouti à l'agression contre Gaza, chaine qui a démarré avec une campagne violente menée par Israël contre les Palestiniens administrés par l'autorité palestinienne, la ré-arrestation de quelques quatre cent Palestiniens , emprisonnés sans jugement depuis parfois plus de 20 ans, libérés dans le cadre d'un échange de prisonniers, la destruction des maisons palestiniennes, l'expulsion des Palestiniens de leurs terres , et la commission d'autres exactions habituelles sur la population civile désarmée

L'objectif visé : forcer l'Autorité palestinienne à légitimer le génocide du peuple palestinien en reconnaissant le caractère juif de l'Etat d'Israël

La dernière conférence d'Herzliya tenue début Juin de cette année sur le site du village martyr palestinien de Saydina Ali, a été l'occasion pour le ministre de l'économie d'Israël de réitérer la position officielle des autorités de ce pays : les droits moraux et historiques des Juifs sur la Cisjordanie, désignée sous le nom de Judée-Samarie dans le vocabulaire administration israélien, le refus de la solution des deux états, le refus de toutes concessions territoriales donnant suffisamment d'espace vital au peuple palestinien, la renonciation des palestiniens au droit au retour, et leur obligation de reconnaitre Israël comme un état juif. On peut dire que qu'est mort et enterré une fois pour toute, et de manière définitive le fameux processus de paix juste, équitable et éternel, appelé de leur vœux par les pays arabes et d'autres pays. Ce serpent de mer était, de temps à autre, et quand il avait quelque utilité circonstancielle pour les puissances dominant la région, remis en scène suivant un scénario bien rodé, par Israël et ce états qui sont ses complices dans cette entreprise de génocide appuyé par " la communauté internationale, " dont le nombre n'est pas égal aux cinq doigts d'une main. Ce processus se terminait- et le proche passé le prouve encore- systématiquement par la condamnation de la partie palestinienne, dont les positions sont systématiquement jugées " trop irréalistes, " par les négociateurs de l'autre bord. Maintenant, Israël veut en finir non seulement avec cette charade des " deux états vivant côte à côte en paix, " mais avec même l'idée d'une paix négociée. Elle estime que le temps est venu de clore définitivement le problème palestinien, en forçant les dirigeants du peuple martyr de Palestine, à donner enfin leur approbation au génocide dont il est la victime. Car la reconnaissance du caractère juif de l'Etat d'Israël, qui n'a pas l'habitude de négocier de ce qu'elle peut ou doit faire du peuple et du territoire palestiniens, reconnaissance sur laquelle insistent avec forces les autorités israéliennes, sans d'ailleurs ni prononcer le mot de paix, ni reconnaitre évidemment le peuple palestinien ou lui concéder quelque bribes que ce soit de ses revendications légitimes, n'est rien d'autre que d'amener le victimes du génocide à reconnaitre la légitimité de ce génocide, sans aucune contrepartie de quelque nature que ce soit.

Israël ne donne qu'un choix aux Palestiniens : sauver leur peau à titre individuel

Une fois cette reconnaissance acquise par Israël ce pays pourra, n toute légalité, expulser les derniers Palestiniens vivant sur le territoire d'Israël, vider la Cisjordanie occupée de ses habitants palestiniens sans attirer de réactions hostiles ou de condamnation de l'ONU ou de la communauté internationale, puisque les Palestiniens auront reconnu, dans un traité international à caractère unilatéral, que la terre de Palestine ne leur appartient pas , mais est la propriété légitime du " peuple juif, " c'et-à-dire de membres d'une communauté religieuse et ethnique désignée par ses propres prêtres, les rabbins.

Et voilà ! Le tour est joué : les Palestiniens, de leur propre gré, reconnaitraient leur non-existence, confirmeraient les édits bibliques dans laquelle la terre de Palestine aurait été donnée pour l'éternité au peuple juif par Dieu lui-même.

Avantage supplémentaire, puisque les Palestiniens n'existent plus, étant donné que leur territoire a été reconnu comme appartenant légalement et légitimement aux Juifs, leurs revendications de droit au retour, d'indemnisation, de droits civiques, de mise fin à leur discrimination, deviennent nulles et non avenues. Le problème palestinien serait enterré, et Israël deviendrait, aux yeux de la communauté internationale, un état non seulement fréquentable, dont la reconnaissance ne peut être contestée par quelque autre état que ce soit. En même temps le Sionisme serait lavé de l'accusation de génocide, Solution finale ! La Palestine, et par voie de conséquence, les Palestiniens, disparaissent du propre gré de leurs dirigeants. Il fallait y penser. Le problème est que cette solution est la reconnaissance par Israël du caractère génocidaire de l'idéologie qu'elle veut réaliser, et qui et basée sur le slogan : " une terre sans peuple pour un peuple sans terre. "

En conclusion, comme Israël ne peut pas nier que la Palestine était déjà occupée par le peuple palestinien, comme Israël ne peut reconnaitre l'existence de ce peuple sans délégitimer sa propre revendication, fondée sur la Bible, de seul propriétaire de la Palestine, elle veut forcer les Palestiniens à reconnaitre qu'ils n'existent pas, en leur imposant de reconnaitre la nature juive de cet état.           La légitimité et la légalité du génocide du peuple palestinien par Israël ne souffrirait alors plus de contestation. Et le monde serait définitivement débarrassé à la fois du peuple palestinien et de cette guerre qui dure depuis plus de cent ans, car elle a commencé lorsque Herzl a écrit, en 1885, son fameux livre sur l'Etat juif. C'est dans cette perspective qu'entre le massacre actuel des Palestiniens. Dans la feuille de route unilatérale poursuivie par Israël, es dirigeants palestiniens doivent être poussés au désespoir, avoir l'impression qu'ils sont abandonnés de l'ensemble de la communauté internationale, que leur survie physique comme individus, non comme membres d'une communauté, ne peut être garantie que s'ils acceptent de reconnaitre leur non -existence, et donc l'illégitimité de leurs revendications d'indépendance à titre de peuple palestinien. Toujours suivant la vision israélienne du film des évènements à venir, les Palestiniens doivent renoncer à ce rêve chimérique d'un Etat indépendant, dont la seule existence constituerait un démenti aux thèses et aux revendications des Juifs sur la terre de Palestine. Cette nouvelle agression sauvage contre Gaza n'a d'autre objectif que de forcer les autorités palestiniennes dans leur dernier retranchement, afin qu'elles signent finalement l'acte de décès du peuple palestinien. Cet objectif vaut bien le sacrifice de trois adolescents juifs ! Israël pense que, dans les circonstances de tourmente par lequel pratiquement tous les peuples à majorité musulmanes passent, au vu de la guerre civile qui sévit en Syrie et en Irak, tous les conditions sont favorables à la réussite de ce plan visant à délégitimer une fois pour toute le peuple palestinien, en forçant ses propres dirigeants a reconnaitre que ce peuple n'existe pas, et que seuls les Juifs ont des droits à la fois sacrés et légitimes sur la terre historique de Palestine.