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KHALIFA, KHELIL, MESSALI, ABANE?

par M. Abdou BENABBOU

Commençons par la conclusion : le procès Khalifa qui s'ouvre demain à Nanterre en France n'est qu'une bribe d'une longue série de feuilletons construite sur le fond d'une trame qui a fini par donner le tournis. L'avantage qu'elle offre ne serait qu'une lecture large et profonde de la vraie histoire désaxée d'un pays malmené par des gouvernants successifs et qui même s'ils bénéficieraient de circonstances atténuantes, ont eu un manque flagrant de vision.

C'est maintenant connu, pour diriger une nation la sincérité quand bien même avérée ne suffit pas. Tout comme la certification de la bravoure engagée un temps donné pour légitimer une vérité ancrée à laquelle personne ne croit.

Les Khalifa, Khelil et autres du même acabit ne sont que des Algériens lambda. Ils n'ont eu que le tort de se vautrer plus que les autres dans un sofa jouissif que tous les Algériens ou presque auraient bien voulu qu'il soit aussi le leur. Ils ont été seulement plus avides et plus entreprenants dans une course ouverte à tous depuis que l'idée de l'indépendance de l'Algérie avait fini par germer.

Abdelmoumen Khalifa et ses semblables ne sont pas nés d'aujourd'hui. Leurs naissances remontent au drame des péripéties qui ont mis un voile noir sur les ombres des Messali, des Abane et de ceux qui leur ressemblent. Leurs présents déboires et leurs mises sous les feux de la rampe ne sont que le produit d'un Tantale imposé depuis que l'Algérie est.

A la cupidité de l'esprit des forts, depuis, a répondu l'avidité des faibles jusqu'à faire de la gouvernance un outil douteux pour une alchimie pour tous. De quoi faire de chaque Algérien un Khalifa en puissance.

La course a continué vers un bonheur et un mieux-être fantomatiques, toujours insaisissables parce qu'elle était rythmée et guidée par des hommes qui privilégiaient leurs propres revanches sur le destin plutôt que d'accorder à tout un peuple de s'ancrer dans la félicité.

Les feuilletons se suivent pour fragmenter ce qui reste de la bonne compréhension de ce que doit être une revanche sur l'Histoire.