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Il pleut des livres

par El-Guellil

Un lecteur m'a écrit «au Salon du livre du Maghreb. Edition 2014. A l'Hôtel de Ville de Paris. «Coup de soleil» et bronzent des livres. Dans des salons décorés façon Versailles. Le bal masqué des éditeurs et de leurs enfants chéris, les écrivains, avait tout l'air d'une fête faste de Louis XIV. Les masques accrochés à leurs rictus de circonstance. Tout ce petit monde de la ronde des bien-pensants prenait un air sérieux dans une mise en scène approximative mais bien réglée. Le clan des penseurs foliotés forçait le discernement. Des imposteurs en grand nombre étaient invités cette année. Une reliure dos rond d'intellectuels algériens, bien brochée. Ils ont traversé la mer, en nage pour paraître au centre des préoccupations de ce pays qui n'attend rien depuis longtemps de ces intellos nombrilistes -pas tous heureusement- qui ont tout compris de l'Algérie et qui, depuis, se cachent derrière leurs pages, hors les murs du pays pour l'attaquer de tous les maux. C'est la faute à Boutef disait un représentant français à la table des éditions, des additions et des multiplications de recettes.

Je me suis surpris à prendre des airs condescendants alors que j'étais seulement un inconnu. J'errais dans ce lieu magnifique qui est l'Hôtel de Ville de Paris. Je consulte le programme et découvre que certains représentants croisés les années précédentes sont absents. D'autres, des inconnus, apparaissent pour la première fois. D'illustres inconnus qui ont fait leur place dans cette manifestation qui abrite bon nombre de n'importe qui et qui devient donc du n'importe quoi. Qu'est-ce qui peut motiver des personnes différentes à s'entendre de la sorte alors que le fond n'est pas le même. L'euroisme peut-être ?

La forme, elle, est semblable. C'est la communauté des semblables -semblants intellectuels et littéraires de bas étalage.

Heureusement, quelques personnages touchants et sensibles ont sauvé la mise. Demandons-nous ce que donnerait un Salon du livre autour de l'Algérie, en Algérie, avec ces mêmes écrivains algériens présents hier à Paris. Sans doute le film serait totalement différent. Au coup de soleil, je réponds «coup du pub». Bezzaf et berkana, messieurs du clan des panseurs de l'Algérie malade». C'est comme ça qu'il finit sa lettre.