Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

L'accusation de dictature n'est pas opposable à Hugo Chavez

par Kharroubi Habib

Il est tout à fait compréhensible que ceux qui n'approuvent pas les idées politiques, les prises de position et l'option économique du président vénézuélien Hugo Chavez souhaitent sa défaite dimanche prochain à l'élection présidentielle à laquelle il se présente pour briguer un nouveau mandat. Ce qui n'est pas acceptable c'est qu'ils le dépeignent comme un « dictateur » brutal qui se maintiendrait au pouvoir en ayant étouffé la démocratie au Venezuela.

Réélu sans discontinuité depuis 1998, Hugo Chavez est donné une nouvelle fois grandement favori pour l'élection de dimanche prochain. A chaque fois, il l'a emporté à la régulière sur ses adversaires dans des scrutins transparents en toute démocratie. Il est le seul chef d'Etat au monde qui pour faire taire les accusations de dictature et d'étouffement de la volonté populaire a soumis son mandat présidentiel, pourtant gagné de la façon la plus démocratique, à un référendum de confirmation. S'il est un « dictateur » comme l'affirment ses ennemis, comment expliquer que l'immense majorité du peuple vénézuélien s'est soulevée contre le coup d'Etat organisé contre lui et l'a ramené au pouvoir.

En fait, Hugo Chavez a le tort d'être antiaméricain, de contester l'hégémonie états-unienne sur l'Amérique latine et ailleurs dans le monde, de s'opposer aux intérêts économiques qu'elle défend et protège. Voilà le crime expugnable qui fait qu'il soit la cible des campagnes de désinformation qui le présentent comme un « dictateur » infréquentable. La force de ce « dictateur » qui a déjoué toutes les manœuvres de déstabilisation fomentées contre lui, inspirées de l'extérieur et souterrainement coordonnées par lui, n'est pas militaire ou policière. Elle ne lui vient pas non plus d'un parti unique qui bâillonnerait l'expression du peuple vénézuélien. Elle lui vient du fait qu'il s'en remet à la volonté souveraine de ce peuple.

Chavez a détourné l'arme de la démocratie contre ses ennemis intérieurs et étrangers. C'est en cela qu'il suscite la haine la plus irréductible. Il ne faut pas par conséquent verser dans la naïveté de croire que ses ennemis reculeront devant la tentation d'en finir avec lui par les armes de l'ingérence et de la subversion. La campagne de désinformation et de mensonges menée contre lui est montée en intensité à l'approche de l'élection présidentielle, elle se poursuivra tout aussi intense au cas de sa réélection envisagée. Ce que les promoteurs de cette campagne anti-Chavez ne pourront atteindre dimanche prochain, ils espèrent y parvenir à un autre moment. Par elle, ils escomptent conditionner l'opinion vénézuélienne et internationale à la légitimité d'un coup de force contre l'indéboulonnable et gênant président du pays aux mirifiques réserves pétrolières qu'il a l'outrecuidance de vouloir soustraire à la voracité de son puissant voisin du Nord.

Un « dictateur » comme Chavez qui base sa « dictature » sur la souveraine volonté de son peuple exprimée de façon démocratique et l'exerce pour affirmer et protéger l'indépendance de son pays, défendre les justes causes à travers le monde et enfin pour veiller à la redistribution équitable entre les citoyens de la richesse nationale, les Algériens en sont preneurs.