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Après
avoir donné, quatre jours durant, une image exécrable d'une compagnie aérienne
incapable de juguler une grève, Air Algérie envisage de dédommager les milliers
de passagers pris en otage. Des regrets et des sous, c'est au moins ça de gagné
pour des clients, malgré eux, obligés de s'accommoder d'une compagnie
budgétivore, décriée de par ses services et paradoxalement l'une des plus
chères au monde. Ce remboursement, quoique tout symbolique devant les dégâts
occasionnés, depuis son existence, par une Air Algérie qui vole bien bas, devrait
inspirer l'Algérie d'en haut pour présenter ses excuses à un peuple qui
continue, encore, de payer les frais d'une mauvaise politique. Le peuple d'en
bas, client forcé d'un système monopoliste pourrait, lui aussi, monter au
créneau et s'asseoir en tailleur, sous les balcons de l'Autorité, pour exiger
des dommages et intérêts sinon une reconnaissance de dettes à payer pour leurs
petits enfants.
La jurisprudence Air Algérie devra profiter au peuple qui a souffert d'un pays mal géré, fonctionnant à la tête du client, toujours déficitaire. Le peuple, victime depuis 53 ans, se complaisant même dans ce rôle malgré quelques soubresauts «révolutionnaires» éparpillés dans le temps, attend qu'on lui reconnaissance son statut et qu'on lui alloue une pension mensuelle prélevée sur les grosses fortunes basées à l'étranger. Un impôt sur la fortune des pères, des fils et de la tribu à distribuer équitablement sur les enfants d'un peuple assisté par des perfusions subventionnelles à prendre après une émeute généralisée à défaut d'une tournée gratuite de matraques. Le peuple, fort de son hypothétique droit constitutionnel, devra également demander des comptes aux propriétaires des puits de pétrole et demander auprès des tribunaux compétents, internationaux ça s'entend, où est passé l'argent du ventre de l'Algérie ? Beaucoup de points d'interrogation qui restent, malheureusement, sans réponse et tabous à poser au risque de se voir estampiller ennemi de la République et de la révolution du 1er Novembre. De là qu'Air Algérie ouvre la voie de la reconnaissance des torts, l'espoir demeure que le P-dg de l'Algérie et les directeurs des différentes filiales parallèles en fassent de même. Le rêve est toujours permis même si dans le cas présent, le rêve est plutôt du domaine du pur fantasme. |
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