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«mé-lot-dit!»

par El-Guellil

Ça sera un terrain de plus à morceler en lots à distribuer, des lots à bâtir des fortunes. C'est un bidonville qu'on rase. Un bidonville qui existe depuis des années. Un bidonville qui a commencé par la baraque du gardien du chantier d'une cité en construction. La cité a été réalisée. Les logements sont occupés, vendus et revendus. Entre-temps, le gardien et sa baraque sont restés sur place.  Mais voilà que le gardien a marié son aîné qui a construit une autre baraque à côté. La belle famille, profitant de cette nouvelle alliance, s'est installée dans une autre baraque... Tôle sur tôle, belmtol, c'est devenu un village. Des enfants y sont nés, scolarisés, boursiers à l'université ou boursiers (vendeur de bourses) au marché. C'est donc des années après que les autorités se décident de raser. Où étaient-elles pendant tout ce temps? Rabi b'khabrou... Une station, toutes les stations de taxi sont désertées par les véhicules jaunes. Ils préfèrent faire du ramassage. L'espace déserté par ces autorités à garer n'importe où, est occupé par la première, deuxième, dixième voiture taxi-clandestin. La clientèle s'y habitue. Les clandos pensent que c'est un acquis et...des années après, on se mobilise pour remettre tout cela dans l'ordre...Où étaient les zotorités pendant toutes ces années. Rabi b'khabrou.

 «Charita» sous une bâtima. Une deuxième «charita» sous la même bâtima, une troisième «karroussa», une quatrième année que des dizaines de «charettes» forment un marché de légumes sous la bâtima. La commune a renforcé les moyens de ramassage d'ordures à cet endroit, une vie s'y est organisée et la sécurité y est renforcée et ... sanaouette après... c'est pas légal... tout le monde doit déguerpir... Ouine kanou les zautorités pendant tout ce temps ? Ils pensaient sûrement au printemps arabe.