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La neurologique

par El-Guellil

Depuis que sa contribution scientifique sur un sujet pointu fut éditée dans un journal à grand tirage, son cabinet ne désemplissait pas.

- Ektbilha, après tu me rendras des comptes. Ma nièce, c'était pareil. Sa maman a dépensé les yeux de la tête. Makhalette « nervologue », ma khalette psychologue ouetgoul, rien. Un jour, par hasard, sur conseil d'une voisine, elle a été voir un taleb. Quelque temps après, on dirait kanette takdeb.

 Une autre pensait que sidi Farès était plus indiqué pour ce genre de malaises et que cela revenait moins cher. Une bougie, et beaucoup de nya suffisaient pour guérir.

- Soyez intelligentes, ya n'sa. Si, vraiment ce que vous dites est juste, loukène ces guérisseurs auraient émigré lelmarikène comme tous nos cerveaux qui sont partis.

- C'est une femme de « comministe », bayna, y a qu'à voir, comment elle est habillée, chuchota la vieille dans l'oreille de sa voisine. Puis, se raclant la gorge, elle souligna :

- Ettebkhira, ça chasse tous les mauvais esprits. Au fait, qu'est-ce qui t'a ramenée ici ?

- Je ne dors plus. Depuis quelque temps, j'ai des vertiges, et puis rassi yastar, on dirait que gnaoua font la fête à l'intérieur.

L'infirmière qui, depuis un moment, suivait les commentaires, commençait à s'impatienter :

- C'est à qui le tour maintenant? Le docteur ne peut pas attendre (on était dans la salle d'attente d'un médecin). Et puis j'imagine que si les prestations de ces charlatans étaient remboursées par la sécurité sociale, vous ne seriez pas venues... Et puis tbibna n'a pas de temps à perdre, il doit se brancher sur internet, copier, coller et écrire son nom sous la prochaine contribution qu'il doit envoyer leljarnane.

- Ah goulili lui aussi yekteb, comme les tolbas...