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Temps difficiles pour notre pays

par Rabah Toubal*

Rendue extrêmement vulnérable par 20 ans de bricolage, de gabegie, d'incurie et de mauvaise gouvernance politique et économique délibérée, par les prédateurs cupides et obstinés du clan d'Abdelaziz Bouteflika, imposé, depuis avril 1999, au peuple algérien par la force et la fraude massive, l'Algérie fait aujourd'hui difficilement et péniblement face aux défis divers qu'elle rencontre dans tous les domaines.

D'abord, elle dispose de moyens financiers de plus en plus limités, par rapport aux énormes besoins de son économie archaïque, essentiellement fondée sur l'économie informelle, la mono-exportation d'hydrocarbures et l'importation massive de biens de consommation et d'équipements.

Environ 1.500 milliards de dollars US ont été dépensés, dont une proportion importante détournée, par ce clan, qui a pillé et bradé les ressources non renouvelables de notre pays, dilapidé ses ressources financières et détruit massivement ses ressources humaines et ses compétences et les a poussées à l'exil forcé et à l'émigration illégale, sans parvenir à renforcer et à diversifier les capacités productives du pays, qui restent insignifiantes.

Ensuite, elle est aujourd'hui cernée dans ses sept frontières terrestres* par des foyers de tension dangereux, voire des conflits armés, exacerbés par des puissances étrangères qui lui sont ouvertement hostiles, qui convoitent ses fabuleuses ressources naturelles et son immense territoire et qui s'ingèrent dans ses affaires intérieures.

Enfin, le géant malade du Maghreb est miné, sur le plan social par des maux et fléaux sociaux qui fragilisent considérablement sa cohésion sociale, sa stabilité, sa sécurité et son unité menacées par des mouvements irrédentistes et rendent poreux son tissu social et manipulable sa population, sujette aux influences les plus néfastes.

D'autant plus que sa classe politique, foncièrement divisée et discréditée est dans l'incapacité manifeste d'encadrer et de mobiliser cette population, visiblement livrée à elle-même et qui a massivement adhéré aux revendications radicales du Hirak, dont certains «ténors autoproclamés», dixit le Pr Ahmed Bensaâda, heureusement atténuées par la sage et responsable démarche de la direction de l'ANP, qui a eu l'intelligence d'éviter une radicalisation du Hirak et sa récupération par des opportunistes, revanchards et rancuniers, soutenus par des puissances étrangères.

En raison des inévitables séquelles de sa grave maladie, l'option Tebboune, dont on vient de célébrer le premier anniversaire, semble se diriger vers une impasse similaire à la tragique expérience de Bouteflika. Les autorités marocaines et leurs alliés cherchent à mettre à profit la situation interne algérienne difficile pour isoler ou agresser notre pays, comme ils l'ont déjà fait en 1963.

Les Algériens et les Algériennes doivent être, aujourd'hui plus que jamais, unis autour de leur glorieuse armée, afin de déjouer toutes les tentatives de complots ourdis contre leur pays et triompher de ses ennemis de l'intérieur et de l'extérieur, comme ils l'ont fait pour surmonter d'autres épreuves, par le passé, ou pour affronter courageusement la pandémie de la Covid-19, qui menace sérieusement leur santé et leur vie.

Rabi yestor !

*Diplomate à la retraite - écrivain

*L'Algérie partage des frontières terrestres avec ses 7 pays voisins : la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, la Tunisie et le Sahara Occidental, pour un total de 6.511 kilomètres.