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Créer, impérativement, des départements ou facultés de bio-épidémiologie, dès la rentrée universitaire prochaine

par Hassini Tsaki*

Cette pandémie, et toute particulière agression de cette entité biologique, sans précédent, se décline sur nos sociétés par une exceptionnelle crise multilatérale et globale qui nous a déjà fortement éprouvés et continuera, dans le futur et d'une manière récurrente, à nous atteindre dans nos biens les plus précieux et les plus fondamentaux. Telle notre santé, de nombreuses destructions de vie et de dislocations de familles, nos plus utiles biens économiques et leurs contingences sociales déjà fragilisées, ainsi que dans nos limites de formation adéquate de nos jeunes et futures élites.

Retenons, que l'Homme du 20 et 21ème siècle sait aller sur la lune, et en revenir. Il sait greffer un rein, un bout de foie, et même un cœur pour prolon ger la vie de personnes pourtant condamnées. Il sait fabriquer et accumuler une quantité incroyable de munitions atomiques pouvant détruire plusieurs fois la planète. Mais, il ne sait pas lutter contre une petite entité biologique de quelques centièmes de microns, enfin un ridicule fragment d'ARN, avec lequel nous partageons, pourtant, une parenté biologique, qui aujourd'hui est en mesure d'infliger à toute l'humanité des sévices et destructions sans précédents, car autant sanitaires, qu'économiques et sociales inimaginables. Sommes-nous, au juste, en présence d'une aberration et gros manquement en matière de gestion et de quête de la connaissance et des savoirs et de leurs maitrises technologiques.

Notre science et ses applications sont-elles frappées de la tare d'une humanité devenue unijambiste, car n'ayant pu faire marcher qu'une science, partielle et incomplète, et essentiellement intéressée par les profits rapides et l'arrogance effrénée des puissants et des Nantis. Sommes-nous en mesure d'évaluer réellement, aujourd'hui au sein de cette conjoncture éprouvante par l'intrusion du COVID 19, ce que nous imposent à tous désormais, nos mal-orientations caractérisées passées, et leurs disgrâces résultantes dans le développement de la connaissance à travers les différentes disciplines universitaires. Nous savons aller sur la lune et en revenir, comme nous savons comment pulvériser ?'atomiquement'' notre planète. Mais nous ne savons pas grand-chose sur les éléments pourtant élémentaires qui nous entourent et qui continuerons , d'une manière récurrente, à s'imposer biologiquement à nous, pour ne pas dire, à accompagner durablement notre jeune humanité, commecela a été le cas par le passé selon une résilience naturelle ou maîtrisée durant des millions d'années de l'évolution et adaptation de notre espèce sur terre.

Oui, il nous faut savoir observer et relever avec acuité que notre civilisation est non seulement unijambiste aujourd'hui mais suffisamment myope pour ne pas s'intéresser à l'essentiel et parfaire ses savoirs et connaissances fondamentales. En moins d'une vingtaine d'années, l'Homme a su faire connecter presque l'ensemble des individus de la planète. Aujourd'hui, des milliards d'individus, malgré les frontières et limites des langues, des cultures et des sensibilités et croyances, échangent des informations, des images, des discussions et pourquoi pas des potentiels de savoirs et de connaissances. Tous les individus de la planète ont, et se déplacent avec leur ?'Boule de cristal'' personnelle qui peut les mettre en relation instantanément avec leurs innombrables semblables. La planète pourrait désormais devenir unepossible, une immense, une globale et merveilleuse université interactive.

Cependant, malgré ces merveilleux acquis et immenses possibilités pour le transfert, le partage, le cheminement et l'amplification des connaissances, nous constatons aujourd'hui notre grande et si préoccupanteméconnaissance de notre monde biologique et des relations et interactions de ses constituants. Nous nous sommes tous réveillés nus, hébétés, impotents et désarmés, et nous le sommes encore après six mois de pandémie au COVID-19 (Cf. 1, 2 et 3), car nos savoirs fondamentaux et essentiels sur notre propre monde et destin biologique, ont été déviés et bien malheureusement négligés car considérés comme non-rentables dans l'immédiat économique et financier qui domine nos relations sociales et notre monde économique . Alors que, chaque année la planète s'enrichie de millions de diplômés universitaires, de surdiplômés à Bac + 8, allant grossir encore les foules des?'sachant-chômeurs'', certaines disciplines fondamentales ne sont plus prisées, ni fréquentées. Ainsi, elles sont parfois même purement et simplementabandonnées, faute de recrues. Il n'y a presque plus d'étudiants intéressés et motivés par les filières fondamentales de Botanique, de Zoologie, d'Entomologie, de Pédologie, de Virologie, de Minéralogie, d'Epidémiologie, etc...

Afin de pouvoir envisager des redéploiements impératifs et plus que nécessaires aujourd'hui, entre autres, en matière de hiérarchisation des formations et adéquate préparation des futures compétences, il nous faudrait constater et reconnaitre, que malgré ses grands et impressionnants acquis modernes, notre civilisation unijambiste actuelle avance et se meut tel un bateau ivre. Elle navigue,depuis les quelques décennies de Mondialisation, pratiquement à vue, à travers le déferlement des vagues qui l'emporte sans direction consentie, et surtout par manque de véritable esprit-timonier à la barre. Ce dernier déchainement des vagues, qui pourrait provoquer un naufrage imminent, se remarque particulièrement depuis les derniers six mois de pandémie qui nous voit et nous surprend, non seulement désarmés mais sans perspectives claires d'un dénouement possible et rapide de cette agression inédite.

Dans cette nécessité absolue de redéploiements stratégiques de notre civilisation éperdument perplexe pour ce qui est de son avenir immédiat, et quant à ses perspectives sanitaires, économiques et sociales , il nous faudrait absolument revoir et corriger cet urbanisme spéculatif et ravageur avec ses nouvelles cités où sont entassés des dizaines de millions de personnes, et ayant atteint indifféremment tous les continents et cultures. Celui-ci, reste un facteur essentiel, de diffusion, de contamination spectaculaire et d'explosion, tous azimuts, des épidémies, présentes et à venir (Cf. 4 et 5).

Pour demeurer aussi positifs que constructifs, retenons qu'il est notoirement connu et admis que les crises importantes ou grands conflits que traversent les nations , constituent , par ailleurs, et dialectiquement pour celles qui savent réagir et rebondir, des conjonctures particulières et propices car suffisamment obligeantes, qui nous incitent à nous préparer à des redéploiements impératifs, à des innovations, et à de nouvelles mutations multidimensionnelles plus adaptées aux nouvelles données et situations de la nouvelle réalité, par une nécessité de changements rapides et, parfois même, fondamentaux.

Alors, cessons de ne voir réagir nos populations, y comprises leurs élites politiques et scientifiques, qu'avec les mains et espoirs toujours suspendues vers des solutions et prescriptions d'outre-mer dans le traitement et protocole curatifs de cette pandémie. Cessons de «singer» les analyses, les inspirations et les recommandations organisationnelles d'importation et de parrainage bien contraires à notre volonté de libre exercice de notre souveraineté, formellement tant affirmée et, par monts et par vaux, souvent fièrement revendiquée. Il nous faudrait dès à présent rechercher des moyens propres, fondés scientifiquement, dans le cadre d'une stratégie nationale de prévention et de résiliation biologique aux coronavirus actuels et à réapparaître en des formes similaires dans un futur proche ou moyen (Cf. 6).

Les nouvelles chèvres de M. Seguin

Beaucoup d'entre nous se rappellent, parfois avec la tendre nostalgie de l'enfance, cette belle histoire des Lettres De Mon Moulin, écrite par Alphonse Daudet vers 1860, et qui parlait du bon et perspicace M. Seguin et de son amour tout particulier pour ses belles chèvres que le loup ne manquait jamais de les lui manger, l'une après l'autre jusqu'à sa septième dernière petite Blanchette.

En conclusion et moralité de l'histoire, si on s'amusait aujourd'hui de la méditer à notre profit de l'heure et de son actualité sanitaire encore imminente, M. Seguin s'est révélé être, malgré son caractère fort affectif et généreux avec ses animaux, un personnage bien naïf et peu attentif aux nécessités et priorités de son époque.

Car au lieu, de bien étudier le Loup, sa biologie, ses habitudes, ses faiblesses et les moyens de le contenir, afin de pouvoir suffisamment le contrôler et le juguler au besoin , il s'est contenté d'entraver ses chèvres, de les confiner à double tour dans l'étable et d'occulter ainsi, en ce qui le concerne et pour ses chèvres aussi, que le vrai danger restait le Loup ... Exactement, ce qui est demandé, à notre humanité entière de faire aujourd'hui avec les gestes barrières, le confinement et la distanciation physique! D'où, il nous faudrait, aussi et peut êtredavantage, nous soucier de connaitre, d'étudier scientifiquement et de trouver les moyens de lutte et parades biologiques de résilience de ce COVID 19 et grand danger qui nous a envahis et qui continuera à nous menacer dans notre survie physique, économique et sociale. Il nous faudrait pour cela, appeler et investir conséquemment dans la formation des virologues et épidémiologistes. Les bonnes et justes résolutions, M. Seguin, ne sont pas dans le comment entraver mieux et plus, et comment confiner durablement tes chèvres, mais comment s'occuper efficacement, d'étudier doctement et de contenir durablement le vrai danger qu'il s'appelle le Loup ou le COVID 19.

Ceci est d'autant vrai, que les gestes barrières ne sont valables qu'accessoirement pour limiter le flux des contaminations d'une personne à l'autre et point pour traiter l'infection, ni durablement la pandémie. Et à ce titre, pour ce qui est de la prescription du port de la bavette ou du masque dans les lieux publics, il faudrait que cela puisse se faire , aussi, de manière correcte et suffisamment bien expliquée par les agents qui s'occupent de la sensibilisation du grand public. Une bavette portée avec légèreté, sans observation des règles préliminaires d'asepsie, ou intempestivement manipulée par les doigts et mains de son porteur, peut avoir un effet contre-productif, sinon constituer, accessoirement et malencontreusement, un foyer d'auto-contamination. En effet et à ce sujet, il nous a été donné de remarquer, à maintes reprises, des personnes retirer leur bavette de leur poche, tirée conjointement au reste de leurs pièces de monnaie, et remettre pour la énième fois le masque sur leur visage! Les personnes en charge des actions de sensibilisation publique, entre autres par le biais des médias lourds, devraient en profiter pour faire preuve de plus de pédagogie et d'efficacité, en s'armant de bons conseils et judicieuses indicationsdes spécialistes afin de mieux alerter et mieux conseiller la population sur les effets d'une utilisation inappropriée et sans précaution des règles de prophylaxie élémentaireen matière du port du masque ou de la bavette.

Si nous devons cesser de croire et d'attendre les solutions ?'clefs-en-mains'' de l'extérieur et nous appuyer désormais sur nos propres moyens et volontés afin de donner,enfin, libre cours , à l'exercice ordinaire de nos responsabilités , à notre soif de créativité et d'affirmation au concert des nations, le véritable défi qui se pose à nous aujourd'hui, est qui pourrait attester et mesurer notre réelle capacité et grandeur ou qui mettrait à nu notre faiblesse et incurie dans le cas où l'on ne saura pas le relever dignement et honorablement , tient en deux questions essentielles:

- Que doit-on faire, par nos propres moyens, y compris ceux de la formation supérieure et de la recherche scientifique, devant les impératifs et menaces actuelles et, d'autres à anticiper pour le futur proche;

- Et comment, chacun dans son domaine de compétence, peut-il apporter sa contribution et sa pierre à la construction et organisation stratégique nationale en matière de préconisation et lutte durable de ce type de menaces à coronavirus appelées à se répéter.

Former, utile, en adéquation avec les besoins et débouchés réels

Car après six longues décennies de fougueux et importants investissements dans la formation supérieure et les acquis d'une armée pléthorique de Licenciés, de Mastérants et de Docteurs, nous ne sommes pas encore en mesure d'être opérationnels pour observer et exercer les compétences acquises ou, du moins, visées. Après seulement quatre décennies certaines nations, plongées auparavant et durant de longs siècles dans le sous-développement et la féodalité, se sont vite imposées, dans le concert des nations, dans l'industrialisation, la technologie et les compétences biomédicales ; et ce, bien admirablement.

Notre pays dispose, tant bien que mal, aujourd'hui, de centaines de milliers de gradés universitairesde rang magistral, de centaines de milliers de jeunes universitaires diplômés, dont malheureusement une grosse majorité n'ont connu comme débouchés que le chômage ou le sous-emploi. Nous disposons aussi d'équipements et de structures matérielles et d'accueil plus que satisfaisantes, pour nous inciter à des redéploiements stratégiques plus en adéquation avec nos nouveaux besoins et exigences induits par les risques pandémiques récurrents, car à venir.

Il est à signaler que cette nouvelle disposition et préconisation n'exige aucune budgétisation supplémentaire , mais seulement une réelle volonté et prise de conscience de la nécessité d'un redéploiement par un judicieux remembrement des spécialités en place , avec cependant quelques mises à niveau en matière d'acquisition et d'approfondissement des disciplines de virologie, d'immunologie et de bactériologie.

Afin d'arriver à pourvoir le pays par des promotions conséquentes et suffisamment compétentes dans les meilleurs délais, il faudrait, et cela pour plus d'efficacité , encourager par maintes dispositions et moyens d'attraction et de motivation, la fréquentation de ces nouvelles filières de spécialisation en virologie, en immunologie et en épidémiologie au sein de ces futurs Départements qui pourrons, sans gros frais, être aisément adossés aux nombreuses facultés universitaires de biologie du pays et aux sept écoles et instituts vétérinaires existants.

Les universités, les grandes écoles et les institutions de recherche sont créés, équipées et gérées grâce aux deniers de la collectivité nationale. Ainsi, il est tout-à-fait normal, qu'elles se doivent de répondre aux besoins réels, aujourd'hui urgents, de cette collectivité nationale.

La lutte contre la pandémie actuelle du COVID-19, et celles à venir certainement à l'avenir, ne sont pas que du ressort du ministère de la santé et de ses personnels médicaux, mais de tous les secteurs et peut être particulièrement du ministère chargé de la formation supérieure et de la recherche scientifique par l'éventualité d'engagement de judicieuses mises au point, réadaptations des menus de formation et de spécialisation ainsi que par des orientations stratégiques futures qu'il devra et saura préconiser.

Pseudo-Elite de figuration socio-universitaire ou véritable Elite authentifiée par la conscience collective

Aussi, il nous faudrait oser le constat et reconnaitre courageusement, afin de nous rendre compte de la nécessité impérieuse d'un redéploiement, par rapport à ces pléthores de spécialisations universitaires actuelles qui ne forment plus utile, ni en adéquation avec les besoins réels et débouchés potentiels du pays ; pour ne pas dire qu'elles sont devenues, et pour beaucoup, véritablement obsolètes aujourd'hui. Les enseignants chercheurs, et à leur tête les professeurs et personnels de rang magistral, ne sont pas là que pour être seulement des répétiteurs de cours ou des chercheurs en quête permanente et exclusive à grossir et à étoffer leur CV et nombre de publications. Mais à observer aussi, en toute dignité et éthique, leur statut et prérogatives d'universitaire et d'hommes en quête permanente pour l'acquisition et actualisation des savoirs. Ils ont naturellement, en dehors d'être des médiateurs pédagogiques et des chercheurs, le devoir, sinon l'obligationéthique, d'observer et d'exercer leurs autres vocations d'éclaireurs, de sentinelles, de protection et d'éducation de leurs populations et sociétés. Et, s'ils revendiquent tant et sans répit, une considération sociale, morale et financière de leur statut d'élite dans la société, cela reste légitime ; néanmoins, cela doit nécessairement passer par leur propre et authentique reconsidération, abnégation et responsabilité dans l'exercice de leurs hautes et dignes fonctions.

Comme pour la liberté et tant d'autres hautes valeurs de l'Homme, une Elite ne se décrète pas, par une classification ou hiérarchisation socio-politique ou un texte de loi. Elle s'arrache et s'impose par l'affirmation et honnêteté de son travail, et sa réelle sincérité à faire, vers l'excellence, toujours pour le mieux, et exclusivement pour le bien commun ! Seule, la conscience collective peut la confirmer, la célébrer, l'élever ou la sanctionner. Et seule, devant cette conscience collective, elle doit de sentir désormais redevable et comptable.La véritable Elite d'un pays, n'est certainement une élite de complaisance et de figuration socio-politique. Elle ne s'édifie, ni par décret, ni par le poids des diplômes, même attestés par de grandes universités.

Depuis les années 2.000, et l'introduction en Algérie, pratiquement par ?'copié-collé'', du système universitaire du LMD, on a atteint le summum d'une gouvernance de formation supérieure folklorique et sans aucune intégration aux besoins nationaux. Ceci a donné libre cours à un abandon d'une vision stratégique de la formation supérieure dans le pays, sous le fallacieux prétexte de la mise en place et mise à niveau internationale permettant la valorisation des transitions de formation et diplomations en Occident. Ce qui n'a pas manqué de donner lieu, souvent par mimétisme béat, à des aberrations de nouvelles Licences et Masters pratiquement personnalisés et dépendant de désir rata et élucubrations d'un ou de quelques enseignants, généralement, suffisamment copains et complices. Depuis, beaucoup de Licences et Masters sont devenus, par le biais de cesinitiations personnelles, des sortes de propriétés privées d'enseignants. Ainsi, il se dit,du moins en bruits de couloirs, la Licence d'untel ou le Master de tel autre enseignant, etc... Et ce, malgré les actions de normalisation et destandardisation mises en place, par les coordinations pédagogiques nationales, ces toutes dernières années !

Rappelons, à ce propos, l'indication essentielle, que ces mesures de coordination nationale et de standardisation des intitulés et menus pédagogiques des Licences et Masters nationaux, n'ont été entreprises que pour le règlement et facilitation des mobilités, transferts et inscriptions des étudiants et non pas pour un examen responsable et suffisamment critique de la cohérence et édification économique et de réels débouchés de ces menus de formation. Car les institutions et tutelles administratives et pédagogiques locales, régionales et, même, nationales avaient pratiquement abdiqué leurs rôles et prérogatives de direction stratégique en matière de formation supérieure. Un fâcheux et préjudiciableabandon de leurs actions et pouvoirs stratégiques dévolus, en principe à l'Etat seul élément régulateur, intégrateur et anticipateur, au juste profit d'une fuite en avant et banalisation accrue et complaisante de la formation supérieure du pays. Secteur, suffisamment stratégique où, pourtant, est consacré, depuis des décennies, un énorme et constant budget pour les besoins de formation des centaines de milliers d'apprenants et de formateurs.

Après les premières années de l'indépendance du pays, les algériens consciencieux étaient presque tous convaincus et confiants pour l'avenir du pays et son développement qui, d'après leur jugement,ne dépendaientplus que de cette simple équation essentielle à résoudre. Cette équation fondamentale nécessaire au décollage économique et à la réussite du développement, se limitait essentiellement et presque exclusivement, d'après eux, à réussir la formation des cadres et des compétences qui manquaient horriblement à l'époque... Aujourd'hui, 60 ans après, cette équation n'est pas encore résolue. Pis encore, on n'arrête pas de former, sans adéquation ni vision, des promotions pléthoriques de cadres et d'universitaires, dont la majorité éclatante de retrouve au chômage, sinon dans un indignant sous-emploi où des Licenciés, des Mastérants, des Docteurs et des Bac + 8 se transforment en livreurs de pizzas , d'autres, plus chanceux peut-être, font les garçons de restaurants, d'autres, encore, louent des parasols sur les plages ou tentent de braver la mer et la mort dans des embarcations de fortune pour un Eldorado hypothétique des anciens colonisateurs pourtant défaits par leurs propres pères, grands-pères et ascendants démunis socio économiquement et souvent analphabètes. Les deux forces historiques que détenaient leurs vaillants prédécesseurs victorieux, comme nos millions de jeunes d'aujourd'hui, tenaient dans leur conscience collective du sentiment d'indignation inhumaine subie et foncièrement rejetée, et la force miraculeuse de leur jeunesse et irrévocable volonté de vivre désormais libres ou de mourir debout et dignes...

*Professeur

Sources et notes explicatives:

(1) Le coronavirus et nous ou l'intrusion sociale et politique d'une entité biologique et ses enseignements pour le présent et l'avenir. http://www.lequotidien-oran.com/?archive_date=2020-03-15

(2) Le coronavirus et nous, acte 2, ou l'expression d'une nature, suffisamment agressée, qui reprend ses droits (1ère partie). http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5288218

(3) Le coronavirus et nous, acte 2, ou l'expression d'une nature, suffisamment agressée, qui reprend ses droits (Suite et fin). http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5288250

(4) Le Coronavirus et nous, acte 3: Sur-urbanisation effrénée, exodes ruraux hémorragiques, mode alimentaire globalisé et crises sanitaires mondialisées et récurrentes (1ère partie). http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5288448

(5) Le Coronavirus et nous, acte 3: Sur-urbanisation effrénée, exodes ruraux hémorragiques, mode alimentaire globalisé et crises sanitaires mondialisées et récurrentes (Suite et fin). https://algeria.shafaqna.com/634940

(6) Comment anticiper et mieux préparer les prochaines pandémies. https://pro.medias-dz.com/article.php?id=1080164966