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Les élections en Algerie ou la partition de la société

par Chaïb Aïssa-Khaled*

En Algérie et comme de coutume, les élections pour les Assemblées, qu'elles soient nationales ou communales se tiennent au profit du leadership et donc, au profit de la partition de la société. En effet, chaque chef de parti s'élève, dans des gesticulations de révolté, en comptable du nombre de sièges conquis et c'est tout? !

Des programmes et des stratégies à mettre en œuvre pour les réaliser, motus et bouches cousues. Cela signifie tout simplement que le développement de la cité, (créativité et dynamisme au profit d'une socialisation des liens entre les membres de la collectivité nationale), est relégué à un second ordre. Le souci nodal est d'embrigader les hommes pour « grossir » et consolider les audiences électorales.

L'objectif est de conquérir l'autorité. Se confiner dans l'immobilisme et la stagnation, ne les affecte pas. Décider du solde de tout compte du passé et poser une clôture entre ce même passé et le futur, ne semble pas être leur fort. En conséquence, le revers de la médaille aura une face hideuse, l'Algérie risquant de perdre de l'altitude, elle traînera inlassablement dans les profondeurs des divers classements mondiaux. (Le FMI et la Banque mondiale la guettent avec en prime des conditions qui emprisonnent ou à la limite altèrent sa souveraineté. Le virage socioéconomique entrepris pour tenter de rétablir l'équilibre défaillant du reste, de type libéral, y est de surcroît des plus capitalistiques. L'inflation y est galopante. La paupérisation des classes moyennes y est érigée en hygiène de vie. La croissance économique n'arrive pas à décoller. Le taux de chômage n'y est plus maitrisable. La structure du marché du travail y est fortement bouleversée. La fiscalité s'y impose aux petites bourses et épargne les grosses fortunes. La sécurité sociale y est absente. La couverture sanitaire n'y est pas conséquente. Le système éducatif y est des plus délétères. Le cyclone de la mondialisation y a aspiré l'ambition citoyenne, vivre et évoluer au rythme de l'international).

Organiser le passage à une gouvernance basée sur le travail et la connaissance, semble ne pas être pour demain parce que les partisans de l'appartenance à ? n'arrivent pas encore à transformer le débat en un débat de société et opérer une authentique transition qui aura ses règles et ses exigences, ses acteurs, ses organisations et ses institutions, une transition qui sera un défi majeur comparable aux grandes révolutions stratégiques que vivent cycliquement les sociétés modernes.

Opérer cette transition suppose une mobilisation générale de la société et de son génie et l'amener à analyser son présent dans le sens d'une meilleurs connaissance de l'existant et de le projeter dans le futur, ce qui constitue d'ailleurs la matrice du discours du Président Abdelaziz Bouteflika.

Opérer cette transition, c'est conjuguer leurs efforts dans ceux du Président Abdelaziz Bouteflika pour mettre fin à la spirale de la régression multisectorielle qui tend à devenir une vérité profonde, voire un fourvoiement qui pousse les Algériennes et les Algériens à se déraciner de leur citoyenneté et qui stimule beaucoup d'autres pours'y enraciner et de mieux en mieux afin de pouvoir manœuvrer à leur guise. Les intérêts de leur pays ayant, de tout temps, été en annexe de leurs préoccupations.

Incapables d'organiser cette transition,ils ne s'inquiètent pas de l'état de carence générale dont risquera de souffrir l'avenir de l'Algérie. Intrépides, ils feront supporter le coût de la gestion de leurs équilibres aux collectivités. Autrement dit, l'important serait de maintenir l'équilibre de la structure des intérêts des rentiers, quand bien même il faudra y assujettir les préoccupations de la société.Ils continueront, de la sorte, à dévorer la matière vivante de leurs peuples. Ils n'évolueront qu'à travers leurs fantasmes désarticulés.

Ils ne vivront que pour servir leurs propres intérêts et ceux de leurs acolytes. Ils occulteront ce qu'ils devront avoir en commun avec leur peuple, (œuvrer ensemble à la valorisation des atouts de leur nation). Moralité, la confiscation des richesses demeurera légion, le gangstérisme de l'administration, le délitement des fondements de l'unité nationale, la mise à mort de l'espoir, «l'anti tout» ce qui ne leur ressemble pas, y seront toujours consacrés.

Le diktat y demeurera de mise. Cela dit, les promoteurs de la partition de la société algérienne parrainés par leurs partis politiques dont ils se sont faits les ayant-droits et inspirés par cette philosophie de l'appartenance à? et sans plus,Ils ne cesseront de considérer la démocratie comme une gêne infligée à leur autorité. Mieux encore, ils ne cesseront de lui opposer une attitude de répulsion. Ils ne se mettront pas du côté du droit, de la justice sociale et des libertés fondamentales des citoyens. Ils ne sauront, comme de coutume mener, de manière soutenue, une dynamique d'amélioration de leurs gouvernances en matière de développement humain conformément à cette norme universelle qui recommande aux Etats de faire du développement humain le centre des stratégies globales à adopter pour qu'aboutisse le développement durable de leurs nations. (Le classement mondial de la Turquie sur l'échelle « Développement durable », est un exemple éloquent).

Notons que dans les pays qui sont abîmés par ce genre d'absurdités politiques et par conséquent inféodés à la gouvernance à sens unique, il est, tout simplement,difficile de regarder vers l'avenir. Le marasme y est réel. « La délinquance politique, la délitescence sociale, la déliquescence économique, ont fait qu'ils risqueraient, sans un élan salvateur et sans un sursaut salutaire, de se placer dans une logique d'exclusion, (déphasage sociétal et culturel et isolement économique), telle qu'ils pourraient être condamnés par l'évolution mondiale, à l'arriération porteuse de toutes les frustrations, de toutes les brimades, elles-mêmes porteuses de tous les intégrismes ».- Président Abdelaziz Bouteflika.

Ne pouvant s'intégrer au mouvement progrès ? civilisation qui est entrain de faire le sort des nations, ces « personnages » qui n'arrivent pas à se défaire du syndrome de l'accoutumance qui les ronge, favorisent par leur narcissisme politique le terreau sur lequel s'épanouissent des sous sociétés perfides, mutilées intellectuellement et socialement marginales. En conséquence, le rationalisme morbide et son émanation, le radicalisme s'érigent en norme. Moralité, le risque de sacrifier, dans une passivité inconsciente et suicidaire, ses chances de progrès qui menace l'Algérie, est majeur.

En effet et alors que la mondialisation s'accélère et s'intensifie, le Président Abdelaziz Bouteflika ne cesse d'appeler les partis politiques à promouvoir le pouvoir citoyen parce qu'il est l'émanation de la volonté populaire, parce qu'il est le seul capable d'écarter les risques de marginalisation et d'exclusion et le seul habilité à développer une coopération confiante et fructueuse entre les citoyens qui s'engageront dès lors à relever le défi qui lui est subséquent, l'assistance multisectorielle mutuelle. Malheureusement, ces « personnages » qui n'arrivent pas à se défaire de l'accoutumance qui les ronge et qui se suffisent, par conséquent, à s'adosser à cette gouvernance de l'urgence ignorant, purement et simplement, qu'elle fabrique et fait exploser les besoins sociaux, ils finissent par devenir ce Cyclone qui aspire l'ambition citoyenne, (vivre et évoluer au rythme de l'international). La population ne se sent plus alors concernées et c'est là une sanction contre ceux qui s'efforcent à mettre à mort son espoir, alors que le Président Abdelaziz Bouteflika fait de l'espoir des Algériens la dimension et l'ampleur de son programme d'action.

C'est une sanction contre ceux qui castrent la promotion de ce réflexe citoyen qui a pour mission de construire un monde humanisé et débarrassé des germes de l'instabilité et de la violence en vu de réussir un bien-être social, alors que le Président Abdelaziz Bouteflika en fait en module stratégique dans le sens le plus rigoureux et le plus complet du terme.

C'est une sanction contre ceux qui font dans la promotion de la pensée unique, du discours unique, du raisonnement unique, qui s'érigent en tuteurs, qui s'arrogent le droit de tous les droits sur leur peuple.

C'est une sanction contre ceux qui tentent de formater l'esprit citoyen de manière à ce qu'il soit comme conditionné pour que cette pensée unique soit forcément axiomatique. Le Président Abdelaziz Bouteflika considère la promotion de la pensée unique comme une entorse générant un traumatisme handicapant.

C'est une sanction contre ceux qui taxent le comportement citoyen de « dangereux », alors que le Président Abdelaziz en fait l'unique chemin vers la démocratie. C'est une sanction contre ceux qui veulent que l'esprit qui sait soit sommé de vivre caché quand bien même il dépérira par dégénérescence s'il ne fera pas dans la promotion de l'instinct insolite. Le Président Abdelaziz Bouteflika fait de la promotion de l'esprit qui sait cet investissement qui évitera à l'Algérie de vivre suspendu aux aléas de la pluviométrie et des cours de pétrole.

En tout état de cause, il est désormais impératif que les partis politiques en Algérie, tant ceux au pouvoir que ceux de l'opposition, doivent mettre fin à leur mégalomanie et cesser de croire qu'ils ne sont que la sécrétion de leur société et de perpétuer, aveuglément et sans remord, le chaos qu'ils ont par petites touches réussi. Ils doivent mesurer l'immensité des attentes de la société algérienne et cesser d'en faire une société résignée à nourrir le dépit et l'amertume, une société angoissée.Ils doivent cesser d'être ces écueils qui se dressent sur la voie du renouveau national. Ils doivent cesser de raviner le fossé de la méfiance, du raz le bol, de l'exaspération, de la détresse, de l'incertitude même et qui sont devenus une espèce de fatalité.

Mais comment ?

Il leur importe de, qui dévitalise l'éthique politique, qui rigidifie la pensée politique farfelue. Par ailleurs, il leur impératif de se faire le creuset des forces vives et des bonnes volontés de la nation au lieu de les pervertir en leur promettant des privilèges. Il leur est recommandé de ne plus faire des « réformes », de la « relance économique », de la « lutte contre les pratiques malsaines », des slogans désuets pour animer leur discours-carotte. Il leur est donc vital de ne plus faire dans des fantasmes gluants quoique brodés avec emphase et éloquence à coup de verbiages fleuris, car plus personne n'y croient. Jusque-là, et comme pour maquiller leur dessein, ils appellent, mais sans conviction, à l'édification d'un projet démocratique et novateur qui oeuvrera à redonner leur légitimité profonde aux institutions dont le discrédit, du fait des dérives de tous les ordres, qu'ils imputent effrontément au Président Abdelaziz Bouteflika, a affaibli, (disent-ils), la conscience civique du peuple algérien. Il aurait été judicieux, sérieux et vrai de dire que la conscience civique du peuple algérien s'est affaiblie parce que tous ceux qui se sont inventés « politiciens » ne songent même pas aux objectifs dont l'aboutissement conditionne la pleine confiance dans les institutions et donne pertinence et pleine efficacité aux actions publiques de développement économique et social et qui ont fait en sorte qu'elle ne soit plus fondée sur le respect mutuel des convictions, sur la compétition pacifique des idées et des programmes, sur la garantie des droits constitutionnels intangibles aux libertés publiques et individuelles, la moralisation des responsables qui porte en elle la réponse aux revendications de la société pour la justice, la dignité, la solidarité dans l'effort et les sacrifices.Parmi ces objectifs on répertorie :

*la protection concrète des citoyens contre tous les abus d'où qu'ils viennent ;

*l'établissement dans les faits du principe de la primauté de la loi et de l'égalité absolue devant elle ;

*la consécration du mérite et de l'effort comme seuls critères de promotion et d'élévation sociale ;

*la garantie de l'égalité des chances pour tous ;

*l'impartialité de l'administration et la qualité des prestations du service public ;

*la définition des mécanismes à mettre en oeuvre pour promouvoir les compétences tout en leur offrant le cadre adéquat à leur pleine expression,

*la mise en place des conditions du contrôle ferme et efficace pour concourir à l'élimination des gaspillages et des détournements des moyens de la collectivité.

S'il leur importe de rompre avec la routinisation qui affecte leur discours, s'il leur est recommandé de ne plus faire dans le slogan désuet, s'il leur vital de ne plus faire dans le fantasme, il leur sera impératif d'instruire leurs sous taitants, (militants), de se dépêtrer de l'archipel de l'autoritarisme, , de la corruption et de l'anarchie qui maculent l'Appareil de l'administration nationale, de la décadence des mœurs dans la pratique de la gestion, du manque de savoir-faire managérial et de savoir-être entrepreneurial, de la démagogie nourrie par la propagande qui tient lieu de discours politique. (L'information claire, juste et nette n'y a pas droit de cité).

*Directeur de l'Eduction - Professeur-Chercheur INRE