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Molière, la bourgeoisie et l'industrie privée en Algérie

par Abdelatif Kerzabi*

Nous sommes en 1669, le Roi Soleil, Roi de France Louis XIV, s'apprête à accueillir l'ambassadeur de l'empire ottoman Souleymane Agha. Protocole exige, le château de Versailles, lieu de la rencontre, fut embelli pour la circonstance.

Pour impressionner l'ambassadeur turc, le Roi a déployé tout le faste dont il était capable, il se vêtit alors, de son brocart d'or couvert de diamant. Au sortir de la réception, Souleymane n'étant pas ébloui par le luxe qu'on lui a réservé, aurait dit : « Dans mon pays, lorsque le Grand Seigneur se montre au peuple, son cheval est plus richement orné que l'habit que je viens de voir». On ne ridiculise pas le Roi Soleil. Scandalisé, le Roi chercha une vengeance. Il va charger un de ses proches de régler les comptes de cet ambassadeur qui a osé une arrogance devant le monarque. Ce proche est un auteur, metteur en scène et comédien de la cour de France. Il s'agit de Molière, et c'est ainsi que la pièce, «Bourgeois gentilhomme» fut créée. Dans cette comédie, Molière montre comment cette nouvelle couche sociale cherche à imiter le comportement de l'aristocratie. Le Roi de France et à l'issue de la représentation de la pièce et dans un mépris manifeste, a fait part de sa satisfaction : «Je suis tout à fait content de votre comédie, voilà le vrai comique et la bonne et utile plaisanterie ; continuez à travailler dans ce même genre, vous me ferez plaisir. »

Le XVIIe siècle est une période faste pour la bourgeoisie française. Cette classe sociale est en pleine ascension. De part sa richesse, elle prétend au pouvoir. Les nobles voient leur statut social baisser. Cependant, comme toute couche sociale qui régresse, elle rabaisse la couche montante. Molière est lui-même un bourgeois, sauf que sa proximité avec la cour de France lui ordonne de se moquer de cette catégorie sociale qui n'a pas encore pris toute la mesure de son nouveau statut. Cette anecdote n'est pas un fait isolé. Ridiculiser la bourgeoisie, a été tout au cours du XVII et XVIIIème siècle une pratique courante dans les cercles du pouvoir. Pendant longtemps, l'ascension de la classe bourgeoise n'a pas été du gout du pouvoir et des couches sociales qui lui sont proches. Le bourgeois était vu comme un parvenu soucieux de promotion sociale qui veut imiter le comportement des nobles.

Il a fallut attendre le XIXème siècle pour que la moquerie s'estompe. L'image sociale du bourgeois s'améliore. Des auteurs tels qu'Honoré de Balzac (1799-1850) et Emile Zola (1840-1902), seront de la partie. Ils vont représenter des portraits célèbres de bourgeois, le premier dans la «Comédie humaine» et «César Birotteau», le second, leur consacre «Rougon-Macquart».

Pourquoi une couche sociale méprisée par les couches sociales au pouvoir, se hisse t-elle au sommet de la hiérarchie sociale ? Quelle est l'histoire de cette étonnante frange de la population qui s'est appropriée pacifiquement le pouvoir sur toute l'activité éconimique, sur la ville d'abord, et l'État ensuite ?

Brève histoire de la bourgeoisie

Nous sommes au moyen âge, le commerce se développe, les villes s'étendent. Elles sont liées au grandes places commerciales européennes ayant chacune ses débouchés. Au sud de l'Europe, Venise, Pise et Gênes dominent le commerce méditerranéen avec leurs marchands en contact direct avec l'Orient. Au nord de l'Europe, la Hanse, puissante association de villes germaniques et scandinaves, détient le monopole commercial vers la mer du Nord et la Baltique. Les commerçants sont, en rapport d'échanges lointains grâce aux rendez-vous réguliers de foires qui les connectent à leurs homologues de Bruges, d'Italie et d'Angleterre.

Le commerce domine le monde où marchands, pirates et flibustiers ne sont pas attachés à un territoire. Ceux là, sont exclus du pouvoir. Les frères Barberousse qui contrôlaient une grande partie du commerce méditerranéen n'avaient pas d'attache avec l'empire Ottoman.

La noblesse, n'ayant plus d'emprise sur le commerce international, s'affaiblit économiquement, elle réclame une plus grande centralisation de l'Etat. Elle veut s'imposer auprès des autres Etats par les guerres sans fin et ne survie que des prébendes que la monarchie lui distribue grâce à l'impôt arraché aux bourgeois et aux paysans.

Par son mode de vie et son rang dans la société, la bourgeoisie est la frange la plus riche de la société européenne, mais elle reste marchande et exclue du pouvoir. Son ascension est facilitée par l'administration royale qui l'utilise pour contrer la noblesse. Cette alliance avec l'Etat lui permet d'infiltrer les rouages de la haute administration et de s'affirmer socialement. C'est ainsi que les fils de riches marchands sont placés dans les offices du Roi et les emplois dans l'appareil de l'Etat. Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), fils d'un marchand de drap deviendra célèbre auprès de Louis XIV dont il sera le contrôleur général des finances et secrétaire d'Etat de la maison du Roi.

L'économie politique doit à Colbert ces idées sur l'encouragement de la production industrielle destinée à l'exportation (Colbertisme). En Angleterre, et dès le XVIIème siècle, les riches marchands s'associent à la gentry (noblesse non titrée composée essentiellement de notables provinciaux et de propriétaires de domaines) pour s'opposer à la tyrannie royale.

Le pouvoir économique de la bourgeoisie commence à surclasser celui de la noblesse. En jouissant d'un pouvoir économique croissant, la bourgeoisie se heurte aux privilèges des membres du clergé et de la noblesse Elle refuse d'entretenir les nobles et la hiérarchie ecclésiastique par les impôts qu'elle paye. Le faste des Etats est exorbitant. Noblesse et clergé sont considérés comme des couches sociales non productives et stériles. La bourgeoisie montante exige que les Etats soient moins dépensiers ; elle veut contrôler ses dépenses. Comment ?

C'est peut être la première fois qu'une classe sociale marginalisée par le pouvoir, impose une structure qui contrôle l'Etat. Elle revendique un rôle politique à la hauteur de ses responsabilités économiques. La bourgeoisie pense à un parlement. « No taxation without représentation » (Pas d'impôts sans représentation parlementaire), tel était le mot d'ordre clé de la Révolution anglaise de 1643. Les révolutions qui suivent aboutissent toutes à la forme républicaine de gouvernement. Ce fut le cas de la Révolution des Pays-Bas au 16ème Siècle, de la Révolution anglaise de 1643-1649 ; de la Révolution américaine de 1776 et de la Révolution française de 1789.

Le rôle historique de la bourgeoisie

Le mercantilisme est le moment où se forme l'Etat-Nation, d'abord en France (depuis Richelieu) et en Angleterre (depuis Elisabeth I), ensuite en Prusse (sous Frédéric II) et en Russie (Pierre le Grand). C'est aussi, le moment où les Etats sollicitent de plus en plus la contribution financière de la bourgeoisie. Le maintien du système féodal nécessitait des apports financiers pour les besoins de l'armée, l'entretien des couches sociales au pouvoir?.. La puissance du souverain repose désormais sur les ponctions faites sur la richesse de la bourgeoisie qui en contrepartie obtient quelques concessions, telles que :

-Le développement d'un cadre juridique et administratif favorable.

-Le financement par l'Etat de dépenses d'infrastructures favorable à l'industrie naissante.

-La protection contre la concurrence des importations étrangères, par un système de droits de douane, de contingentements et de licences accordant des privilèges de monopole aux producteurs locaux.

-Le soutien des exportations, par la création de grandes compagnies commerciales aux statuts protégés à l'exemple de la Compagnie des Indes Orientales.

Voilà que les conditions d'une construction d'un économique sont réunies. Pour que la bourgeoisie puisse faire triompher la symbolique qui lui est propre, celle de l'argent, il lui faudra asseoir son pouvoir sur quelque chose d'étranger à l'aristocratie et au clergé : l'économique nous dit Henni (1986). Désormais, comme l'a chanté Jaques Brel, le bourgeois «ne pense pas, il compte». Le marchand vit de l'échange de biens qu'il n'a pas produit, son existence est liée au maniement de l'argent et à la recherche du gain. Cette autonomie du marchand, n'est pas du gout de l'Eglise qui veut maintenir sa mainmise sur le comportement des individus. Ainsi, une mentalité nouvelle se met en place. A la différence du noble qui augmente les impôts seigneuriaux pour ajuster ses revenus à ses dépenses, le marchand calcule ses dépenses selon ses revenus, et cherche à n'investir qu'à bon escient, en identifiant et en limitant les risques. Il construit l'économique comme moyen de lutte contre le politique qui exclut le capital marchand (Henni, p.98) et le privilège des nobles. Il va investir le surplus marchand dans les activités industrielles qui légitiment à leur tour le profit. Le marchand devient industriel et c'est toute l'Europe qui en profite. La bourgeoisie se subordonnera le pouvoir politique en légitimant sa propre logique, la logique économique. Bref, la bourgeoisie européenne a accédé au pouvoir en se légitimant grâce à l'industrialisation Cette situation ne peut s'appliquer à tous les marchands du monde. Seuls les marchands exclus du politique sont capables d'industrialiser.

La bourgeoisie moderne, est le produit d'un long développement et d'une série de révolutions dans les modes de production et d'échange. Elle a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire. Nous dit K. Marx (1848). Elle a détruit les relations féodales et patriarcales en brisant les liens qui unissaient l'homme féodal à ses supérieurs naturels pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt individuel et les exigences de l'argent. Quant est-il des marchands algériens ?

Marchands et industriels en Algérie

A la veille de l'indépendance, les industriels représentaient 1554 algériens et 5466 européens. Les autochtones minoritaires, installés pour leur majorité dans les branches de l'habillement et l'agro-alimentaire subissaient les discriminations de la France coloniale.

Au lendemain de l'indépendance, le discours ambigu des pouvoirs publics ainsi que la mise sous autogestion de 300 entreprises abandonnées par les colons ou nationalisée ont orienté une large partie du secteur privé vers l'achat de commerces, hôtels, restaurants, etc.,, le reste s'est cantonné dans une position d'attente (arrêt des investissements). Cette méfiance à l'encontre des pouvoirs publics se précise lors du discours du chef de l'Etat à l'occasion de la visite de l'usine COTMITAL le 26 septembre 1963 quand il déclara que « nous allons commencer et nous ne finirons que le jour où nous aurons mis tous les moyens de production entre les mains des ouvriers».

Le code des investissements de 1966 va préciser les conditions de fonctionnement et de développement du secteur privé national. On retient de ce code, l'interdiction d'investir dans les secteurs stratégiques et vitaux et l'obligation de ne pas concurrencer les secteurs économiques de l'Etat. D'autres codes vont venir renforcer ce dispositif qui va contraindre le secteur industriel privé à se retrancher dans des activités qui relèvent plus de l'artisanat que de l'industrie (Cuir et peau, habillement, petite transformation?..). On retient de cette étape qui a duré jusqu'à la fin des années 1970, l'élimination de la classe bourgeoise nationale productive en voie de formation. Là aussi, le discours politique n'a pas manqué de fustiger la propriété privée considérée tantôt liée à l'impérialisme, tantôt une classe exploiteuse. La culture populaire a relayé ce discours. Dans les années 1970, la une d'un journal ironise sur l'apparition de quartiers résidentiels dans certaines grandes villes. L'auteur se demande avec moquerie comment le socialisme algérien a-t-il permis l'apparition de villas. Dans le même sens, le « bourgeois gentilhomme » de Molière est sollicité par la télévision algérienne. La pièce fut adaptée au public algérien sous le nom de «Si Belgacem El Bourgeoisi» où Hassan El-Hassani dit «Boubagra» eut le rôle principal. Les anecdotes satiriques sont devenues légion dans les lieux publics.

Quand la bourgeoisie en Europe a mis deux siècles pour produire son propre «savoir vivre» (costume cravate, galanterie, bonne conduite?.) en Algérie, elle est l'objet de moquerie. La bourgeoisie algérienne, est acculée sur deux plans : institutionnel, dans le sens où tout un arsenal de textes juridiques est mobilisé pour contenir l'émergence d'une véritable industrie privée (Liabes, 1989), et culturel où le discours politique dominant affiche son animosité envers cette classe en formation.

Il nous emble que ce discours est motivé par la nature du mouvement de libération national dont l'origine sociale des leaders est issue des couches populaires. Ce refus du capital privé support matériel de la bourgeoisie ne relève pas d'une idéologie formalisée à l'instar de celle qui a motivée les révolutions sociales du début du XXème siècle dans les pays de l'est. L'élimination de la bourgeoisie en Russie tsariste s'est faite au nom de la lutte de classe selon l'idéologie marxiste-léniniste dominante de l'époque. En Algérie, le capital privé nous dit Addi (1990), est vu comme un facteur qui divise le corps social. Le pouvoir politique au lendemain de l'indépendance est une continuité du mouvement national qui a dirigé le peuple algérien dans sa conquête de l'indépendance nationale. L'unité du peuple doit rester intacte. Elle n'admet pas de discorde dans le corps social. Ainsi, le secteur privé est vue comme un facteur de division sociale à travers les conflits qu'il peut engendrer entre les travailleurs et le patronat. Aussi, l'élite politique à l'image de l'Eglise du moyen âge n'admet pas l'apparition d'acteurs économiques autonomes dont le dynamisme risque de concurrencer les entreprises publiques de petite taille.

A la fin des années 1980, le pays entra dans une crise politique, économique et sociale profonde. Cette crise reflète un pouvoir politique qui s'appuie sur les ressources extérieures en excluant toute tentative de formation d'une activité de production. Pour sortir de cette crise, des réformes sont engagées par les pouvoirs publics. Elles sont menées sous l'égide des institutions financières internationales. Les accords signés avec le FMI et la Banque Mondiale ne soulèvent pas de contestation de la part de la classe politique alors que, quelque temps avant, l'intervention de ces institutions était considérée comme une atteinte à la souveraineté nationale. Il n'est pas inutile de rappeler que les élites dirigeantes issues de la guerre de libération nationale, ont proclamé tout au long des années de l'indépendance que la souveraineté appartient à la nation, et que le mouvement de libération national a été l'expression du désir du peuple d'être indépendant au plan international. Cette fois ci, et devant la crise, les accords avec les institutions internationales sont présentés à la population comme l'unique solution. L'objectif étant la transformation systémique de l'économie nationale en vue de sa libéralisation. En ce qui nous concerne, la politique de réforme du commerce extérieur (Abbes, 2012) se devait tout d'abord de délégitimer l'orientation protectionniste de la période précédente. L'ouverture qui en découle a clôturé l'ère du monopole de l'État sur le commerce extérieur (1991). Les individus sont autorisés à se procurer des devises par eux-mêmes pour importer. Cette ouverture a vu naitre les importateurs privés ainsi que le commerce de la valise.

L'activité marchande se développe au détriment de la production. Proposant des biens à des prix défiant toute concurrence, ces marchands se sont ajustés à une clientèle avide de consommation. C'est ainsi que les produits « made in Alegria » sont peu à peu remplacés par les importations. Les commerçants-importateurs ont accumulé en un temps record des fortunes ostentatoires dont une partie est investie dans des magasins, entrepôts, voitures de luxe et villas. Ces nouveaux riches, sont très différents du bourgeois traditionnel plus discret et qui cherche toujours à cacher sa fortune, à ne pas afficher son opulence par égard aux autres, contrairement à ces nouveaux parvenus.qui s'exhibent.

De véritables villes commerçantes émergent sur les vestiges de bourgades oubliées. Aïn Fakroun, Aïn M'lila, El Eulma, Tadjenanet et Mohammadia, sont devenues de véritables plaques tournantes du commerce dont le réseau de distribution s'étend sur l'ensemble du territoire algérien et même au-delà des frontières nationales. Dans les grandes villes, l'expansion du commerce a pris place dans les quartiers populaires (Medina Jédida à Oran), Il est curieux de constater que ces villes et places marchandes se sont développées là où les politiques publiques ont été minimales. Une enquête menée par l'Office National des Statistiques révèle que le nombre d'entreprises activant dans le secteur marchand dépasse les 800 000 entités, soit presque 90% des entreprises opérant sur le territoire national. Notre économie est marchande.

Une première proposition que nous pouvons en tirer est que, les réformes économiques engagées depuis la fin des années 1980 ne sont pas justifiées par la volonté des pouvoirs publics à vouloir engager l'économie nationale vers une économie de production. Nous assistons à un mouvement entre un Etat centralisateur et un Etat qui libéralise à chaque fluctuation des prix du pétrole. A chaque diminution du prix du pétrole, les pouvoirs publics s'engagent à réformer l'économie mais, ceci n'explique pas la domination de l'activité marchande sur la production.

Notre deuxième proposition est que, l'hégémonie actuelle de l'activité marchande sur l'activité industrielle est, nous semble t-il, justifiée par la crainte de voir émerger une industrie privée porteuse d'une classe bourgeoise, qui remet en cause l'élite dirigeante. L'histoire des pays occidentaux est l'histoire de cette classe marchande qui s'est reconvertie en bourgeoisie par l'activité productive (reconversion du capital commercial en capital productif) pour s'opposer à la domination des Etats. Aux XV et XVI siècles, quand en Europe, le commerce était florissant sous l'impulsion des monarchies, l'accumulation du capital et l'industrie régressaient. Ce n'est qu'à partir du XVII siècle que certaines industries se développèrent à la suite des révoltes de la bourgeoisie locale contre certaines monarchies (Espagne, Italie, Belgique...). Là où le capital marchand est associé au politique, il ne débouche jamais sur l'industrie. Telle, est l'histoire du monde arabo-musulman depuis la chute de Grenade.

*Professeur - Université de Tlemcen

Notes

Abbas M., (2012), « L'ouverture commerciale de l'Algérie : Apports et limites d'une approche en termes d'économie politique du protectionnisme », Revue Tiers Monde

Addi L., (1990), «Forme neo-patrimoniale de l'Etat et secteur public en Algerie », In H. El Maki et JC Santucci, Etat et développement dans le monde arabe, éd. CNRS

Addi L., (1991), « Neo-patrimonialisme et économie en Algérie». In M. Camau. «Changements politiques au Maghreb», Editions du CNRS

Henni A., (2015) «Une économie sans accumulation civile », Maghreb Emergent, Mars

Henni A. (1986), « Etat, surplus et société en Algérie », ENAL, Alger

Liabes D.(1989), » L'entreprise entre économie politique et société », in « L'Algérie et la modernité », S/D de A. El-Kenz, CODESRIA, Dakar