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Ils s'insultent !

par Ali Brahimi

A quelques semaines des présidentielles, des personnalités et les chefs de partis politiques se disputent et s'insultent sans avoir le moindre respect pour les gens âgés souffrants dont le président de la République qui a tout donné à l'Algérie, mais aussi aux profiteurs professionnels . A l'évidence, ces fléaux nécessitent une thérapie de choc, du fait qu'ils rongent, à petit feu, la stabilité et la sécurité du pays

En effet, certaines personnalités politiques s'insultent au nom de la l'Algérie, et non en leur nom. A ce propos, un proverbe de la steppe algérienne, préconise : ne broute pas les épines avec les lèvres d'un autre. Autrement dit, il s'agit des lèvres du dromadaire, aux endurances exceptionnelles et noblesse reconnue par le saint Coran, personnifié au peuple algérien et ceux qui lui font brouter les épines symbolisées à quelques personnalités politiques et tous ceux qui s'injurient au nom? du peuple algérien.

Après avoir profité sur le dos de la République, en amassant d'énormes privilèges et des sommes pharamineuses, en dinars et devises, entreposées en Algérie et ailleurs, ils se disputent, afin de brouiller les pistes de leurs méfaits, sans respecter ceux qui les ont promu et aidé, hier, à obtenir, postes de responsabilité, richesses et prestiges. Ce qui est vil, ils dénigrent les gens malades autrefois encensés. Au lieu de le faire lorsqu'ils avaient toutes leurs forces, physique et morale, ils le font maintenant. C'est un acte de lâcheté.

En plus, ils émettent des propos intempestifs, qui excitent des groupes d'Algériens à s'affronter voire à s'entre-tuer, susceptibles de faire capoter les prochaines élections présidentielles C'est possible que cela pourrait insidieusement survenir d'autant plus que ça arrangerait les ambitions, démesurées, de ceux ayant des projets ténébreux. En effet, Au vu de ce qui se passe actuellement, dans le milieu politique et certaines régions du pays, on dirait qu il y a anguille sous roche.

Le temps nous ferait savoir, comme avant, de quel poisson? d'avril s'agit-il et pourquoi il est sous roche. Abhorrant de faire le bon Samaritain, en ces moments cruciaux et douloureux, néanmoins il serait de haute importance d'amender la Constitution, dés l'automne prochain, particulièrement l'article de non limitation des mandats présidentiels. Et, nécessairement, de les limiter à deux seulement. Il y va de l'intérêt suprême du pays. Le 3é mandat présidentiel, du défunt Président Chadli Benjedid, a été de trop. Le 4e mandat, de l'actuel Président, serait face à d'énormes enjeux dont l'insécurité publique.

Pour le moment, à force de se disputer et dire des insanités, quelques personnalités et chefs de partis politiques perdent pied et leur sang-froid, du fait de leurs nombreuses affaires politico maffieuses difficiles de les cacher et s'en sortir, à bon compte, de ce marais de ce magma boueux. C'est semblable au nettoyeur du réseau d'assainissement. Au cas où il n'est pas sali, il garde la mauvaise odeur, à la sortie. C'est ça l'aboutissement de la politique des excès. Ca sentirait toujours mauvais !

Afin de se débarrasser des mauvaises odeurs, en termes de compromissions, et se refaire une seconde virginité (popularité), perdue auprès du peuple algérien d'abord et les puissances mondiales ?les fameuses mains de l'extérieur- accusées, par les gouvernants et quelques partis politiques en mal d'inspirations, d'être derrière nos? maladresses voire nos insuffisances de gouvernance, il y a de nombreux citoyens qui exigent de dévoiler ces forces du mal. Au fait, pourquoi, elles ne sont pas dénoncées, ces redoutables mains de l'extérieur ?

En revanche, on sait pertinemment que ces mains extérieures approvisionnent, pour une grande partie, le marché national sous dépendance alimentaire chronique, entre autres sujétions externes. Ce qui est également connu par tous, elles téléguident politiquement et publiquement les dirigeants actuels, leurs opposants, voire les éventuels successeurs, minutieusement recensés, au moindre détail, et hiérarchisés scrupuleusement. Au cas où.

En plus, ces mains savent caresser dans le sens du poil n'importe qui. Ces puissances, dont bien sur la France officielle, de gauche comme de droite, soufflant le chaud et le froid et, dans tous les cas de figure, se positionneraient en faveur de celui qui donne plus d'oseille. Ainsi vont les groupes d'intérêt et les lobbys, internes et externes. Cruellement égoïstes et chapardeurs

En revanche, il existera toujours quelques personnalités humanistes qui pensent qu'il y a des moyens de se décomplexer des anciennes prédispositions aux dissensions et reniements, internes et externes, afin de coexister pacifiquement dans un Monde en guerre depuis les temps immémoriaux.

Parmi eux, le défunt Mendés France (1907-1982) homme politique français avalisant le processus de l'indépendance de la Tunisie. A cause de ça, il était détesté et insulté par les colons extrémistes de l'Algérie Française. Il a dit en substance : je redis, je ne renie jamais. C'était le temps des cerises et des hommes du face-à-face. En France de l'Appel du 18 juin et l'Algérie de l'appel du 1 er Novembre.

Cela devrait aiguillonner nos opposants et dirigeants, en ces moments cruciaux voire périlleux pour le pays, et, donc, comme le préconise un dicton, ils devraient : « tourner 7 fois la langue dans la bouche » avant de dire des insanités, puis se renier, (en justifiant par exemple que ce sont des lapsus) au gré des circonstances et ? des rapports de force.

C'est fort possible aussi, que ces mots grossiers résulteraient des déséquilibres de ces rapports de force. Il est également probable que : « c'est l'arroseur arrosé ». En clair, « le retour de? manivelle » ou encore « qui sème le vent récolte la tempête ! » Et tant de proverbes qu'on cite rarement aux temps actuels. Pourtant, jadis, ils ont tellement des vertus, qu'ils ont bâti d'autres qualités dont le franc-parler poli et non grossier comme c'est le cas de quelques jeunes hommes de chez-nous. Il serait utile d'ajouter que la rancune, mêlée aux vengeances, détruit la bonté et la politesse, insidieusement transmises aux générations.

A bien les observer, les jeunes gens, d'aujourd'hui, ont des traits agressifs, des regards intimidants, des sourires moqueurs et énervants. Ils toisent insolemment ceux et celles qui ont des opinions divergentes. A ce sujet, un journaliste et politologue compétent, fils de chahid, sans pour autant qu'il ose, par modestie et honnêteté, selon notre point de vue, le crier sur tous les toits, a été révulsé par les questions d'un jeune journaliste, aux idées d'une grand-mère, qui questionne, parfois sans attendre la réponse, et en cas de répliques musclées, le dit jeune homme s'énerve voire offense en sous-entendu l'interviewé.

Il se pourrait que l'intervieweur, au regard déshabillant et impoli, avait un seul objectif tracé d'avance par les officines du media en question : obliger l'invité interviewé à prendre position en faveur d'un candidat. C'est ce genre d'agissements qui ont fait le malheur du pays, passant d'une tragédie à l'autre, de puis le 19 mars 1962 à ce jour Arthur Koestler écrivit dans son magistral livre « le zéro et l'infini », aux pertinences édifiantes : nous avons formé une drôle de génération. Ce livre d'Histoire relate fidèlement les absurdités de la génération Stalinienne qui a torturé et assassiné les vétérans de la révolution bolchevique.

Enfin, une blague pour terminer notre sujet, raconte : pressentant sa fin proche, le regretté défunt président Houari Boumediene demandât aux membres du Conseil de la révolution de ne pas se disputer autour de sa succession. Il proposât un des collègues du Conseil, redouté par ses semblables. Alors, l'un d'eux, du genre tragicomique, réplique : d'abord, occupe-toi de sa santé, ta succession ce n'est plus ton affaire.