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Drogués et dupés, pour de bon ?

par Ali Brahimi

Les gouvernants et les partis politiques maghrébins ne s'arrêtent pas de se droguer et se tromper, mutuellement, en termes d insensibilisation aux réalités. En plus, ils se laissent harcelés par les puissances mondialesà l'affût de la moindre occasion favorable qui leur permettrait de s'immiscer, sournoisement, entre les relations maghrébines fragilisées de surcroît.

Les puissances mondiales ne s'intéressent - fallait-il le mentionner et le souligner ?-qu'a leurs intérêts et a rien d'autres. A ce sujet, elles font des chantages à l'adresse de l'ensemble des gouvernants et partis arabes qui, en plus de leur soumission à leurs diktats, se bousculent devant le portillon de ces puissances internationales.

Par conséquent, il est grand temps pour que l'objectif principal des élites maghrébines, politisées ou issues de la société civile si elle existe en tant que telle, seraient qu'elles prennent, enfin, leur destin en main afin de changer, dans le bon sens, le cours des événements actuels. Par voie de conséquence, selon notre point de vue, il devrait nécessairement se consacrer a l'union des forces vives maghrébines capables, de défier n'importe qui, afin qu'elles puissent résister et réaliser, réciproquement, les grandes lignes de ce projet éminemment salvateur, a plus d'un titre.

Pour ce faire, il faudrait nécessairement qu'ils se débarrassent, sans aucune arrière-pensée ni échappatoires, des incompréhensions du passé et se consacrer complètement au parachèvent du processus des changements en cours.

De toutes les façons, ils seraient dans l'obligation, un jour ou l'autre, de passer par cette voie, En effet, c'est une question de temps et? d'Hommes qui auront le courage et l'honneur de faire passer, en priorité, l' intérêt suprême des peuples Maghrébins, avant les intérêts des clans politico financiers.

C'est une évidence de dire que depuis des décennies aussi bien les gouvernants que les partis politiques, de l'ensemble des pays Maghrébins voire du Monde arabe dans sa totalité, toutes obédiences politiques confondues, ne cessent de se chamailler, pour des intérêts mesquins, et se contenter dans l'immobilisme, la désunion, et les solutions de facilités et persévèrent d abuser a fond de la confiance des nouvelles générations soucieuses de se débarrasser, une fois pour toutes, des désunions et de se rapprocher davantage dans la bonne entente. Pour ce faire, cela nécessiterait des approches pertinentes et modernistes et une volonté persévérante et, surtout, d'avoir la capacité de changer, radicalement, les comportements archaïques et rétrogrades

Pour le moment, au vu de sa démission de la vie politique, une importante partie des ces nouvelles générations, ainsi désœuvrée et démobilisée, s'accoutume facilement aux drogues de la manipulation, en tous genres, lui procurant paradoxalement un sentiment de bien-être malheureusement éphémère puisque tronqué voire factice. Manifestement elle est encline, momentanément, de vivre en dehors des réalités et difficultés de la vie.

Ces couches sociales de jeunes gens sont prises, elles aussi, en otages par les magnats du commerce des stupéfiants délectés en cachette ou librement, le plus normalement du monde, dans des bistrots et les lieux publics.

Au vu de leur piétinement, les régimes et les partis politiques organisés en groupes fermés et symbiotiques, au sommet des Etats, seraient forcement dans l'incapacité, sans qu'ils s'en apercevraient, de maîtriser la situation actuelle de cette frange de la population.

Comme tout le monde la sait déjà, quelques partis collaborent depuis longtemps, avec les régimes, y compris dictatoriaux, et depuis les changements intervenus, en 2011, chez certains pays du Monde Arabe, ils changent de veste - se font une seconde virginité " démocratique " - et basculent sans aucun état d'âme dans l'opposition "positive " et " agressive ", disent-ils, dans le seul but est : droguer politiquement et leurrer démocratiquement, pour la unième fois, les générations actuelles qui vont faire le Maghreb de demain.

En Algérie, pendant la guerre de libération nationale, les services des bureaux spéciaux, d'espionnage et contre-espionnage, de la colonisation, avaient facilement droguer et leurrer des groupes de déserteurs Algériens de l'armée française qui, en plus, ont retrouvé au maquis leurs semblables déjà intoxiqués par le virus de la collaboration avec les parachutistes de l'armée régulière droguée et infestée par l'organisation armée secrète (OAS). C'était le temps des drogues de la traîtrise !

Certes, le monde a changé et ce dans tous les domaines, néanmoins il existe encore des réflexes hérités du passé colonial. Le plus apparent : les régimes maghrébins sont toujours liés, d'une façon ou d'une autre, intimement, au complexe de la colonisabilité et aux intérêts des anciennes puissances coloniales soufflant le chaud et le froid, selon les circonstances, à l'intention des gouvernants incapables de contenir les revendications des peuples.

C'est la raison pour laquelle que la plupart de ces régimes et certains partis politiques ne font pas confiance aux peuples et, de ce fait, blousent les plus vulnérables et, en cas de pépins, se mettent à la disposition des forces externes qui, on l'a vu, maintes fois, - n'ont nullement l'intention de tenir leur promesse en cas de revirement de situation - exigent de leurs protégés une soumission aveugle - sinon ils incitent des groupes obscurs sachant manier des sabres comme s'ils s'agissaient de canifs du fait qu'ils sont sous l'effet puissant des drogues.

Cette façon de faire, diviser pour régner, n'a pas pour autant obtenue des résultats - au contraire c'est un fiasco sur toute la ligne - puisque tout le monde sait ce qui est advenu en Tunisie, Libye, Egypte, Yémen? Et, donc, personne n'est à l'abri de ce genre de retour de manivelle !

La plupart de ces dirigeants ont donc été misérablement et violemment déchus, par les révolutions, du fait qu'ils avaient accumulés des erreurs monumentales mais aussi de colossales sommes d'argent déposées dans des banques où le secret bancaire est soi-disant garanti. Un leurre ! Malgré tout, ils ont laissé derrière eux des populations affranchies certes, mais angoissées, et des legs empoisonnés - faisant le bonheur des vautours de la finance internationale -, immoraux et compromettants, à leurs enfants et parents et même aux groupes qui, par opportunisme, les ont soutenu et qui, à force de se droguer par l'argent sale et toxique et l'insouciance de ne pas rendre compte un jour de leurs méfaits, n'ont pas su changer de veste a temps. En effet, ils ne voyaient que le bout de leur nez !

Comme ce fut le cas des groupes d'intérêts et certains dirigeants maghrébins qui ont fondé, en 1989, à la hâte - car chacun avait ses raisons inavouées de se lier - l'Union du Maghreb Arabe (UMA). Ils ont été tous lamentablement déçus - à l'exemple du défunt roi Hassan II qui voyait dans cette union une chance inespérée pour ses visées territoriales - ou lamentablement déchus pour de bon.

Au Maroc, les stratèges du Maghzen encouragent - ils vont même faire voter une loi dans ce sens - les gens à cultiver, commercialiser, a volonté, le cannabis puisqu'il fait " délasser " et anesthésier les gens dans les bras de Morphée d'ou la morphine principal alcaloïde dérivé de l'opium. Au Maghreb on dit izatal : endorme les gens qui sont à la recherche des " paradis artificiels ". Entre-temps, les vautours maghrébins préfèrent s'envoler en direction des paradis fiscaux

Le régime marocain fait des restrictions draconiennes en ce qui concerne le vin - le sang du lion - disent les connaisseurs en la matière - du fait qu'il rend les gens combatifs et courageux voire incontrôlables et donc capables de dépasser les bornes?des bonnes habitudes ! Depuis un certain temps, dans la ville de Ghardaïa, des émeutes se succèdent aux contestations et aux vendettas et ainsi de suite, de la part des drogués de la mésentente. Des meneurs désœuvrés qui, pourtant, ne cessent de bénéficier de l'aide financière substantielle de l'Etat, jalousent ceux qui ont réussi, depuis des lustres, à monter des affaires sérieuses et juteuses. L'effort est une vertu. En revanche, l'oisiveté est la mère des vices dont la dépravation, la drogue, et les luxures.

Alors la question fondamentale serait : ou bien opter pour les habituelles intoxications par la cocaïne, marijuana?, pour de bon, ou bien choisir le nectar de l'honnêteté, du bon voisinage et de l'effort collectif ? Une bonne question d'actualités !