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Human right, humain left

par Bachir Ben Nadji

Les droits de l'Homme, quels droits et selon quelles conceptions : le point de vue du HRW ou du moins de son deputy director sur l'Algérie. Faites-vous une idée sur le comment nous sommes vus à travers le prisme de ceux censés défendre ces droits des Humains.

Au début du mois de février de cette année (2013), il m'a été donné de lire, de parcourir et de relire plusieurs fois un entretien réalisé par un journal électronique algérien avec le directeur de Human right watch, Eric Goldstein. Et là et au-delà du contenu des déclarations de ce monsieur sur lesquelles je reviendrais, j'ai été obligé de faire un petit test de recherche de ce nom pour au moins connaitre qui il est.

Hé bien figurez-vous que Google m'a donné en l'espace de 0,36 secondes, environ 247.000 résultats (très connu le mec !). J'ai encore une fois posé la même question au même moteur de recherche, en ajoutant bien sur sa fonction, hé bien encore une fois et en l'espace de 0,30 secondes, environ 1.190.000 résultats me sont «jetés» sur la face. Hé oui, qui peut le connaitre mieux que Google ! Et là je m'en suis tenu à cette recherche et je n'ai pas voulu le rechercher sur d'autres supports, pour m'éviter et aussi vous éviter une avalanche de ? résultats.

Le monsieur est (source Google) un expert de la Tunisie, de l'Algérie, du Maroc et du Sahara occidental. Je voudrais bien savoir comment l'on peut obtenir cette expertise, quelle école ou université dispense un enseignement en matière de droits de l'Homme dans cette partie de la planète. Et puisqu'il y a les trois pays du Maghreb, pourquoi ne pas avoir ajouté la Libye et la Mauritanie qui font partie du même ensemble géographique dans cette même expertise (question à deux sous !) ?

Trêve de commentaires sur ce monsieur et attaquons-nous au contenu de cet entretien assez intéressant. Et là vous aurez des surprises, surtout ceux qui n'ont pas eu la possibilité de lire ses réponses.

Hé bien nos amis du journal électronique ont voulu avoir un aperçu sur les critiques de HRW quant à la situation des droits de l'Homme en Algérie. Et ce gus d'affirmer tout de go que cette «situation reste critique dans le sens ou la société civile demeure quadrillée, verrouillée, sans la possibilité de manifester pacifiquement dans la capitale».

Et de un, pour lui, l'Algérie c'est la capitale. Et qui sont les gardes communaux qui ont «bouclé» Alger, il n'y a pas si longtemps. Sont-ils des extra-terrestres ou des algériens. Et les étudiants, et les médecins. Et, et, et? Ça rien que pour Alger.

La meilleure vient après. Ce Goldstein, expert, semble se plaindre en déclarant que «les ONG sont fragilisées». Par quoi dirais-je? Par? «la nouvelle Loi sur les associations», et tenez-vous bien, «les syndicats autonomes sont sans grande marge de manœuvre». Que veut-il dire par marge de manœuvre ?

Hé bien, il dira que «même après le début de la violence, suite à l'arrêt du processus électoral il ya eu plus de libertés pour la société civile que maintenant». Oui dirais-je, dans les années 90 les gens de la société civile avaient plus de libertés de se faire zigouiller par ceux qu'il a lui-même soutenu par souci démocratique. Tenez-vous bien, il dira, optimiste, «qu'il est possible que les choses évoluent». Dans quel sens ? Il ne le dira pas, peut-être qu'il pense au «grandes œuvres» de son ami et coreligionnaire BHL.

La deuxième question a eu trait à l'existence d'une réelle volonté de changement chez les autorités algériennes. Hé oui, le deputy director of HRW revient sur les intentions du président Abdelaziz Bouteflika de vouloir revoir certaines lois en 2011. Pour lui, «après leur promulgation, il s'est avéré que ces textes n'ont pas été réformés pour donner plus de libertés». «Bien au contraire», rétorquera-t-il.

Enfonçant le clou, il citera l'exemple selon lequel «les ONG sont fragilisées par les restrictions sur le financement provenant de l'étranger». Rien que ça ! dirais-je. Hé oui, monsieur veut que les ONG algériennes reçoivent de l'argent de l'étranger. Et puis quoi encore, comme l'a si bien dit M. Sellal quand il s'est agit de donner aux autres nations le timing de l'assaut de l'ANP à Tiguentourine.

Le monsieur laisserait son fils âgé de 14 ans ramener de l'argent en dollars de chez des inconnus. Qui seraient ces mères Theresa qui financeraient des ONG algériennes, et contre quels services ? Serait-ce pour haute trahison ou pour des BA (bonnes actions de? boys scouts) ?. Hé bien non monsieur, ces restrictions resteront en vigueur (je ne suis pas un décideur, mais un algérien jaloux des prérogatives de son pays de refuser que ses ONG made in Algéria ne reçoivent pas un rond de qui que ce soit ! Et pensez tout ce que vous voulez, même si pour vous, comme vous le dites si mal, «les engagements en faveur des réformes n'ont pas été tenus».

Sur la question relative à la reconnaissance par les pays occidentaux des efforts de l'Algérie dans ce domaine, monsieur Goldstein a un autre avis. Pour lui, «les droits de l'Homme en Algérie ne font pas partie des priorités de ces pays». Il pense que cette question est rarement soulevée par ces pays qui n'ont que des intérêts liés aux hydrocarbures et à la lutte antiterroriste dans la région du Sahel. Oh la-la !, à le croire les gouvernements occidentaux ne font que flatter l'Algérie. Il va jusqu'à «dénoncer» l'Union européenne d'être molle avec l'Algérie en matière de droits de l'Homme.

Et là, il enfonce un autre clou. Pour lui, et sans vergogne, il avance que «l'Algérie a utilisé le prétexte -ou la réalité- du terrorisme pour briser la dissidence pacifique». Rien que ça. Monsieur veut que la dissidence pacifique, laquelle ?, arrive à ses fins, lesquelles ?

Hé bien figurez-vous qu'avec tout ce que Goldstein a avancé comme propos, il n'a pas d'antenne HRW en Algérie. A ce sujet, il dira que son organisation n'est pas autorisée à se rendre en Algérie. Il assimile notre pays à l'Arabie saoudite et à la Syrie qui refusent des visas aux délégations de HRW. Et sans scrupules, il indiquera que chez nos voisins de l'Est et de l'Ouest, «les occidentaux n'ont pas besoin de visa et peuvent entrer facilement». Il omet de dire que nous aussi nous ne pouvons pas entrer dans les pays occidentaux avec facilité. Il regrette que les demandes de visa de HRW sont refusées depuis trois ans. Donne-t-il des explications dans ce sens, non ! Il souhaite seulement «un changement de politique en Algérie vis-à-vis des ONG étrangères», ce qui leur «permettra de venir pour dialoguer avec la société civile? et avec les autorités». A quel sujet ? Il ne le dira point et on le devine. Son seul?souci, c'est les droits de l'Homme pardi !

Sachez chers lecteurs que pour travailler sur l'Algérie, le deputy director de HRW, expert de quatre pays du Maghreb (le 4ème c'est le Sahara occidental) clame tout haut que «l'Algérie n'est pas un pays ou personne n'ose parler». Qui aurait pensé le contraire, dirais-je encore une fois ?

Monsieur compte sur les défenseurs des droits de l'Homme, des avocats, des victimes (de quoi ?) «qui donnent des informations au téléphone, par email ou lors de rencontres à l'extérieur du pays». Il le dit tout haut qu'il ne nous assimile pas à la Corée du nord car son organisation peut «toujours avoir des éléments».

Mais il veut quand même avoir des visas pour se déplacer en Algérie «pour discuter» et «avoir une vision globale et plus nuancée». A ce que je comprends, les informateurs ne suffisent pas, ils peuvent peut-être lui mentir. Il semble rendre hommage à la société civile et à la presse, qui sont selon lui, «en train de bouger et de lutter», une découverte pour ce Goldstein. Il n'oublie cependant pas de souhaiter que l'Algérie se retrouve parmi «les pays qui se montrent plus ouvert aux ONG étrangères», bien sur sans les nommer. A mon tour de lui dire qu'il peut par mail demander au ministère algérien des Affaires étrangères de lui fournir le nombre d'ONG étrangères qui travaillent avec l'Algérie et le nombre de visas accordés à celles qui ne lui ressemblent pas à HRW en matière d'objectivité et de partis pris. L'Algérie à ses amis et ses ennemis, elle sait faire la différence entre le bon grain et l'ivraie. A bon entendeur salut !

Je ne terminerais pas cet écrit sans rendre hommage aux «forumistes» du site du journal électronique en question qui ont identifié Eric Goldstein, lui, (ses origines !), et son HRW, ses visées et ses silences devant ses ? carences et les millions d'atteintes aux droits de l'Homme dont souffrent les palestiniens et d'autres peuples de la planète Terre. Ces «forumistes» lui ont reproché aussi son silence au moment ou le peuple algérien se faisait égorger par les hordes terroristes dans les années 90, la position de son organisation lors de la décennie rouge ou noire. Il faut dire qu'ils n'ont pas été tendres avec lui ni avec les lobbies qu'il défend et sa conception des droits de l'Homme à géométrie variable.