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Le foot c'est aussi de l'économie

par M'hamed Abaci *



Parler du professionnalisme aujourd'hui, après trois années de son lancement en Algérie. De notre point des vue, les choses apparemment ne donnent pas l'impression de plaidoyer pour un véritable changement et pose, en effet, deux problématiques importantes et complexes.

En tout premier lieu, son application qui est restée jusque-là dans la forme et confuse dans le modèle dit sport amateur dont notamment l'esprit et la culture du bénévolat persistant. En second lieu, le financement des clubs sportifs professionnels qui sont au centre de l'actualité nationale et au cœur d'une brûlante question qui agitent fortement et mis ces derniers dans une instabilité chronique face à une gestion incohérente avec pour résultat les dérives du laisser- faire et la violence dans nos stades. Notamment, ces multiples entraves qui sont toujours là et créent davantage des situations difficiles au développement du football national et qui l'empêche d'atteindre ses objectifs tant attendus dans cette réforme révolutionnaire dont l'enjeu est énorme notamment le football est le cœur de la vie de la société et aussi le centre nerveux de la jeunesse, un support clé de stabilité sociale, de civilisation et de progrès.

D' autre part, les ressources financières qui s'avèrent importantes provenant principalement des collectivités locales, sponsors,des transferts de joueurs, droits de retransmission TV, spectacle, publicité et divers apports qu'ils reçoivent de l'Etat, de la FAF,des bailleurs de fonds, etc. A pouvoir faire beaucoup de choses pour réussir le professionnalisme en Algérie et assurer leur autofinancement, leur indépendance financière et par voie de conséquence à mieux ancrer leur développement. Mais en réalité, depuis que nos clubs sportifs ont été lâchés par les entreprises publiques économiques dans le cadre de la loi 88-01 portant leur autonomie, on constate saison après saison, que ces derniers ont vécu ces dernières années les plus mauvaises situations de leur histoire et que peu de clubs sportifs ont connu une trésorerie équilibrée pour répondre aux besoins de leur standing de performance. Et tout porte à croire aujourd'hui, qu'on s'éloigne des objectifs du professionnalisme notamment lorsque l'on évoque les problèmes des clubs sportifs professionnels on privilégie des aides et subventions, un mode de financement devenu l'une des solutions par excellence sans approches économiques c'est-à-dire professionnalisme et fric malgré, ce mode en question est demeuré inefficace et n'a pas réussi à générer de la croissance, ni dans le sport, ni dans l'économie ou encore peu de joueurs locaux ont pu émerger en équipe nationale, la majorité des joueurs ne répondent pas aux critères de la Performance.

Il est aujourd'hui fondamental d'œuvrer à imposer des règles de saine gestion car, l'aspect relatif à la gestion et à l'usage de l'argent public destiné à ces derniers impose leur rentabilité, leur contrôle rigoureux et la publication des comptes sociaux (bilan et compte de résultat) dans deux journaux au moins à grand tirage pour une gestion saine des finances et une bonne économie du sport qui s'avère incontournable dans le processus des réformes économiques de notre pays. Car la construction d'un pays développé s'apparente sur l'émergence de l'économie, des sciences et des valeurs humaines qui feront sans doute le génie de notre développement sportif nécessaire et indispensable. Et à plus forte raison, lorsqu'il s'agit là, d'un support-clé de stabilité sociale, de civilisation et de progrès.

C'est tout l'intérêt que revêt cet important changement car, l'enjeu est énorme à savoir d'un projet de société moderne qui reste inévitablement la jeunesse et l'équipe nationale, une force constituante et mobilisatrice de la société .Rappelant dans ce contexte, le système juridique et économique où aujourd'hui très peu de clubs ont pu émerger en conformité du nouveau contexte juridico économique et sportif de nos clubs professionnels qui relèvent désormais du droit privé (code du commerce et code civil).Ils sont considérés comme étant des sociétés commerciales ayant la personnalité juridique du statut de personnalité morale soumises aux dispositions du code de commerce et se fondent sur la séparation entre le droit de propriété- droit de gestion (management)- droit d'administration (conseil d'administration) - droit de contrôle légal (commissariat aux comptes).

Par conséquent, ils deviennent un sujet commercial, fiscal, parafiscal et financièrement autonomes. Alors que, Jusqu'à aujourd'hui, les clubs sportifs professionnels restent dans la bataille du championnat notamment, continuent à fonctionner selon l'ancien modèle dit sport amateur conçu à la charge et aux seuls moyens de l'Etat. Cela aux dépens des objectifs du professionnalisme qui est une question par laquelle évolue le développement des activités économiques et commerciales garantissant la pérennité et la viabilité financière des clubs sportifs professionnels. Effectivement, le professionnalisme est un acte d'investissement et un instrument pour fructifier les finances pour donner l'assise d'ouverture économique afin de rendre nos clubs sportifs performants et rentables. Sans cela, la professionnalisation des clubs sportifs n'a aucun sens pour ne pas dire inexistante.

Mais, force est de constater aujourd'hui que, les mêmes réflexes sont toujours là et les subventions classiques restent sollicitées de la majorité des clubs sportifs professionnels que l'Etat continue à assurer en privilégiant l'activité sportive sans pour autant aborder l'activité économique. Ce soutien financier de l'Etat peut-il pallier en dépit de l'absence d'organisation économique et d'insuffisances d'une gestion rationnelle instaurer et développer le sport professionnel dans notre pays? Autrement dit, nos clubs sportifs professionnels sont-ils à la mesure de l'événement de cette profonde réforme du football national pour assurer leur viabilité économique et financière ? Où encore sont-ils vraiment prêts pour la relance du professionnalisme ?

Ce mode de financement doit se traduire nécessairement à l'avenir par des titres participatifs qui seront détenus par l'Etat sur les clubs sportifs professionnels. L'heure serait donc, de restaurer les finances du sport à l'ère de la nouvelle économie notamment, comment valoriser les finances et gérer rationnellement ces clubs sportifs à l'heure du défi du professionnalisme où la valeur patrimoniale et le capital social de chaque club doivent représenter la juste valeur économique afin de mieux protéger et rémunérer les actionnaires ou les investisseurs. Il va sans dire, tout financement (subventions ou sponsors) consenti par l'Etat ou une entreprise publique doit devenir rentable notamment dépenser dans l'esprit d'entreprise et d'efficacité économique. Il est question de donner un ancrage solide à la financiarisation de l'économie, une source de création de valeurs ajoutée qui s'ajoute au PIB du pays (produit intérieur brut). Visant à préserver non seulement les actionnaires et les investisseurs, mais aussi les intérêts du contribuable.

En effet quand on parle professionnalisme on doit nécessairement faire référence à l'économie et au droit des sociétés, ce qui n'est malheureusement pas le cas dans le fonctionnement actuel de nos clubs. Il y a par conséquent une nécessité qui s'impose qui est celle d'opérer des changements profonds par la mise en place d'une économie politique afin de donner naissance et de promouvoir un projet d'insertion d' une économie associée au sport qui est un marché encore vierge et fondamentalement une plus-value de haute teneur socio-économique pouvant contribuer à la croissance et générer des dividendes. Une opportunité nouvelle d'investissement qui s'ouvre avec l'avènement du professionnalisme dont il faut élaborer des business-plans et lancer des OPA(offre publique d'achat) pour notamment susciter une véritable dynamique entre le sport et l'économie favorable à la promotion des investissements productifs et de services dans le développement d'une économie du sport. La nécessité donc d'une action urgente et prioritaire pour nos jeunes qui remplissent les critères d'éligibilités aux dispositifs de l'Etat (ANSEJ, CNAC, ANDI?). Un levier stratégique de perspectives économiques et commerciales pour concrétiser des partenariats ou d'investissements .Effectivement cette énorme proportion de jeune dominante qui ne demande qu'à s'intégrer et se donner pleinement dans le sport, le travail ou la création des activités technico- commerciales. C'est dire l'importance d'instaurer les bases d'une économie du sport qui est le propre du jeune par excellence .C'est l'une des grandes perspectives à prendre en compte dans la pratique du professionnalisme. Afin de créer et développer des partenariats d'affaires avec les clubs sportifs professionnels. Car, l'argent du sport n'est pas encore orienté ou utilisé dans un esprit d'entreprise, voire avec une culture économique .Là il faut le dire, le financement ne peut continuer à être perçu ou assimilé à une fonction de caisse afin de ne pas entraver l'instauration du professionnalisme.

Sinon, si comme d'arroser du sable. C'est l'une des causes principales de la crise financière et environnementale de nos clubs sportifs professionnels. C'est là où se manifestent les bases de l'investissement dans les clubs sportifs professionnels et qui, passent nécessairement par les règles et les mécanismes de l'économie du marché selon le modèle d'une économie d'entreprise. Il y a généralement six grandes sources de financement d'exploitation et d'investissement qui s'offrent à nos clubs dans ce nouveau contexte afin, de développer un climat des affaires et une assise de commercialité dans le processus de leur professionnalisation.

1/Ouverture du capital social aux collectivités locales, investisseurs, actionnariat populaire?

2/ S'ouvrir aux banques commerciales pour l'accès aux crédits d'exploitation, crédits leasing?

3/ S'ouvrir à la bourse des valeurs (emprunts obligataires, cession de titres.)

4/ Concrétiser des prises de participations croisées entre les clubs riches et moins riches

5/ S'ouvrir au monde de l'entreprise pour concrétiser des partenariats d'affaires, contrats de publicité.

6/ Etablir des rapports avec les acteurs économiques en organisant des rendez?vous économiques (partenariat, investissement, OPA?)

Et c'est justement là, que la problématique de l'acte de diriger, gérer et de contrôler qui pose un sérieux problème pour l'insertion et la professionnalisation des clubs sportifs. Faute d'hommes à valeur grand H (énergie, intelligence, compétence managériale, intégrité et forte personnalité). Car le professionnalisme ne vaudra que par ces derniers remplissant ces critères d'excellence. En effet, toutes ces aides et subventions qui ont été injectées jusque là, par l'Etat pour le développement du sport et plus particulièrement le sport ?roi, le football dans le souci majeur, le hisser au rang continental et international sont demeurées inefficaces. Aussi d'importants moyens logistiques et d'infrastructures ont été mis à la disposition de nos clubs sportifs sont demeurés également non rentabilisés. Tous ces apports financiers et physiques on n'a pas pu espérer pour autant produire de grands joueurs au moment où notre équipe nationale est composée dans sa majorité de joueurs évoluant à l'étranger. Nous rappelle le souvenir du bon vieux temps et la grande époque des années 1960/1970/1980notamment une très belle page de l'histoire du football national riche en performance à l'exemple: de l'équipe FLN, des clubs locaux à l'instar MCA- CRB- USMA- NAHD -, JSK ?ESS-MCO- ASMO- JSMT-MCS USMBA- MOC. où ils avaient marqué de leur empreinte la formation à travers leurs propres écoles et la production de grands joueurs dans l'histoire de l'équipe FLN et l'équipe nationale entres autres: LALMAS- ABROUK- KALEM- NASSOU ?TAHAR- HADFI- AMIROUCHE- ASSAD SERIDI- ATOUI- FREHA- BELOUMI ? ZENIR ? FEDLAOUI ? ZAIRI- MADER-BETROUNI-BOUBEKEUR- MEKHLOUFI- AMARA- les frères SOUKHANE- MAOUCHE ?BENTIFOUR- KERMALI-ZITOUNI- OUDJANI-ARAB-KOUICI? Un véritable pole d'excellence de l'équipe nationale où elle s'est qualifiée deux fois consécutives à la coupe du monde et remportée une fois la coupe d'Afrique et plusieurs qualifiée à la phase finale avec peu de moyens et d'avantages pécuniaires ou autres comparativement à aujourd'hui.

En effet, de nos jours qu'il y ait des résultats ou pas on essaye pour chaque saison sportive d'obtenir davantage d'argent, d'appartements, de voitures luxueuses, prises en charge (voyages, soins spécialisés?) cadeaux de valeurs etc. Alors qu'autrefois tous les grands joueurs et athlètes de performance penser seulement à l'intérêt du sport, aux couleurs du club, la ville, et enfin, à l'intérêt suprême du pays au sens large du terme.

L'occasion nous invite à jeter un regard du coté des clubs sportifs professionnels étrangers en ce qui concerne leur fonctionnement et leur développement, l'un des meilleurs exemples en la matière notamment, leur management est exercé avec un rôle plus ouvert et plus intégré comme étant à la fois acteurs sportif et chef d'entreprise privilégiant les marchés de l'économie et de la finance, voire même leur cotation en bourse des valeurs. Cela veut dire que nos clubs font partie intégrante de la pratique des règles de l'économie du marché dans les domaines: commercial, industriel, immobilier, financier. ce qui signifie, qu'il faudra s'améliorer et se développer dans cette nouvelle donne selon le modèle d'une économie d'entreprise. Et à plus forte raison, leur standing est tellement énorme aujourd'hui que ce sera difficile de faire face sans le concours de l'Etat. Dans ces conditions pareilles à quoi servirait l'instauration du professionnalisme? Faudrait-il savoir que, Le professionnalisme n'est pas un choix, mais une exigence et qu'on ne peut remettre en cause. Il est grand temps de s'interroger sur la vie économique et financière des clubs sportifs professionnels dans leurs modes et systèmes: organisationnel, de gestion, de financement, de contrôle interne, de rémunération, comptable et fiscal, et enfin juridico économique. Car ils sont comptables devant l'Etat, les contribuables et les actionnaires, voire la société civile. C'est à ce niveau là, qu'on évalue les capacités managériales des dirigeants des SSPA à rentabiliser ces importants apports physiques et financiers octroyés par l'Etat et doivent désormais obéir aux règles, méthodes de gestion et aux principes de la rationalité économique et de rentabilité financière.

QUELLE SITUATION FAISONS-NOUS AUJOURD'HUI ?

Premier constat : les clubs sportifs professionnels, n'ont pas pu mener un travail en profondeur, notamment ils se sont mis à l'heure du professionnalisme sans s'y être d'abord outillés en management et plus particulièrement en méthodes de gestion, de contrôle interne et de consulting. Deuxième constat : L'évolution des trois années d'application du professionnalisme a mis les clubs en situation d'instabilité et de crise financière chronique face une gestion incohérente. Troisième constat : ils ne sont toujours pas assainis totalement au plan patrimoine et comptable, et structurés en sociétés commerciales en vue de saisir la dynamique nouvelle juridico économique entièrement tournée vers une économie d'entreprise qui implique l'initiative entrepreneuriale pour pérenniser et rendre rentable nos clubs sportifs professionnels. Quatrième constat : la même composante qui était dans les clubs amateurs continue de gérer les sociétés commerciales avec l'esprit et la culture du bénévolat,et les parrainages des entreprises publiques.

Cinquième constat : nos clubs demeurent marqués par l'absence de transparence dans la gestion et de déficit de communication notamment, ils restent peu ouverts aux acteurs économiques, la presse et à la société civile en bon pouvoir socio-économique. Et aucun club apparemment n'est encore porteur à ce jour d'un quelconque projet économique ou commercial, voire la concrétisation d'un partenariat porteur de perspectives économiques. Sans cela, ils auront du mal à assurer leur pérennité telle que prévue par le droit commercial. Sixième constat : leur nouveau statut juridique de société par action qui demeure marqué par un vide organisationnel (structures et compétences managériales) et d'une politique de gestion financière comme étant derrière de beaucoup de problèmes qui empêchent notre sport-roi à se développer et s'émerger parmi les grandes nations.

Cela résume tout le malaise qui nous renseigne sur une gestion critique dont notamment nous n'avons pas travaillé sur l'instauration et le développement du professionnalisme au sein de nos clubs pour cerner justement cette réforme et proposer une stratégie appropriée. Des efforts de gestion s'imposent en mettant entre de bonnes mains notamment de ceux qui ne compte pas sur l'argent public c'est à dire, les dirigeants qui ont les grandes idées et les capacités managériales.

Face à cette situation on ne peut que s'interroger, cinq questions s'imposent :

1/ Quels sont les moyens que se sont donnés les pouvoirs publics et la FAF pour instaurer et développer le professionnalisme au sein de nos clubs ?

2/ Quelle transparence avons-nous des clubs sportifs professionnels?

3/ A-t-on fait un bilan d'évaluation des activités internes de chaque club pour s'assurer de l'obligation de résultats économiques et financiers?

4/ Comment éviter aux clubs le dépôt de bilan en cas de banqueroute (actif net négatif ou cessation de paiement) telle que régie par le droit des sociétés.

5/ Peut-on connaître à chaque fin d'exercice les comptes financiers de chaque club professionnel dont dépend l'obligation de publication d'intérêt public surtout lorsque l'on sait que ces derniers utilisent l'argent public et les différents sponsors des entreprises publiques ?

Dans cette optique, loin d'être seulement une distraction ou une gestion d'un championnat. Mais, il s'agit également d'une question de gestion et d'administration des capitaux de la société sportive par actions (SSPA) soumise désormais à l'obligation de résultats et de développement économique. Cette réalité ne peut échapper dans ce cas précis ni aux clubs, ni aux pouvoirs, ni même au grand publics ou le contribuable que nous considérons aussi partie prenante dans la mesure où ces derniers sachent comment ceux-ci sont gérés et dirigés en plus des résultats des matchs et ce dans le cadre de l'exercice d'une réelle gestion démocratique et telle que régie par le droit commercial.

Tout cela, appelle évidemment à concevoir une gestion saine des clubs sportifs qui renforcera certainement leur crédibilité, leur solvabilité, leur pérennité et enfin, la promotion dans leur nouvel environnement qui, pourrait de notre point de vue favoriser une approche de bonne gestion, de contrôle interne rigoureux et une meilleure visibilité des capitaux. Un élément important de confiance qui ne manquera pas d'avoir un effet positif sur la relation économie /sport auprès des pouvoirs publics, investisseurs, opérateurs économiques, commerçants et enfin les banques. L'objectif principal est la financiarisation de l'économie des clubs sportifs professionnels, clé de la stabilité et de la pérennité. Cela, passe inévitablement par la mise en place d'une gestion financière et comptable des clubs sportifs professionnels notamment, la tenue obligatoire d'une comptabilité financière aux normes internationales dites IAS (international accouting standards) ? IFRS (international financial reporting standards) et intégrée dans l'organisation interne de chaque club très important. Est devenue indispensable car, elle est l'outil principal de la gestion de toute société pour mieux préserver leurs intérêts économiques, financiers et protéger leurs actifs dans une économie de marché, d'éviter une gestion de l'à peu près, d'instaurer la rigueur, la transparence et le contrôle des finances pour lutter contre toutes formes de mauvaise gestion et de malversations à savoir d'où vient l'argent ? Où va l'argent? Et enfin, développer leur management. A ce titre,le mode d'organisation et de gestion des clubs sportifs professionnels ne peut être effectivement évalué, contrôlé ou apprécié que s'il existe au préalable cette forme de comptabilité qui résulte du droit des sociétés contrairement à ceux qui pensent à une comptabilité simple ou usuelle qui se résume à l'enregistrement des recettes et dépenses sanctionnée par un bilan moral et financier .Pour cela, la nécessité de normaliser la gestion comptable des clubs par l'élaboration d'un plan comptable spécifique ou sectoriel qui permet justement de concevoir et de développer des règles et méthodes saines de gestion des clubs .Permet également d'améliorer l'établissement et la présentation de leurs bilans aux normes comptables internationales en question. A cela s'ajoute pour les besoins d'une gestion intégrée et performante, la nécessaire intégration des techniques budgétaires, un système dans lequel le contrôle de gestion interne, la transparence et les coûts de l'activité sportive et l'activité économique s'imposent.

En fait, le groupe SONATRACH s'est engagée en ce mois-ci à racheter la totalité(100%) des actions constituant le capital social de quatre clubs sportifs professionnels (MCA, MCO, CSC, JSS) l' idée certes est bonne et entre dans une logique de la pratique du droit des affaires.

Seulement on est curieux de connaître (transparence oblige) si SH qui est une société à capitaux publics marchands avait mis en avant le projet de l'offre publique d'achat(OPA) et ce même si généralement les sociétés qui souhaitent une OPA doivent être cotées en bourse des valeurs. L'option du rachat100% suppose que le capital social est fermé excluant quasiment tout autre actionnaire, nous estimons qu'avec une prise de participation inférieur à 100% peut contribuer à donner l'assise de l'ouverture économique dans notre pays fondamentalement dans une économie de marché et enfin, au regard de ses multiples activités et filiales stratégiques on souhaite aussi savoir si ces sociétés sportives soumises au droit des sociétés peuvent-elles bénéficier du statut de filiale et affiliées à la société- mère qui est SONATRACH ou simplement s'agit-il d'un actionnariat de solidarité ?Et ces clubs en question ne peuvent entrer dans le périmètre de la consolidation du bilan financier et comptable du groupe SH ?

* Directeur financier et auteur de deux ouvrages «Gouvernance des entreprises et Comptabilité des sociétés».