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Les râles de l'agonie

par Ali Brahimi

L'Histoire des peuples du Monde nous a maintes fois enseignés que les dictateurs et leurs proches finissent leur vie dans des circonstances les plus atroces.

Anotre époque, ils subissent davantage les rages de vengeance des peuples, a l'image du défunt guide Libyen qui avait opté avec un entêtement absurde pour cette fin atroce voire sans gloire. Il serait utile de noter que ces peuples, longtemps endormis, laissent libre cours a ces dictateurs aux multiples caprices et paroles désobligeantes et, donc, leurs élites n'agissent pas vigoureusement, au moment opportun, afin qu'ils corrigent les comportements anormaux de ces despotes et ceux de leurs proches, souvent cause principale de leur déchéance, qui se retrouvent perfidement confortés par les groupes de laudateurs impénitents soi-disant fidélisés et qui sont considérés, a tort, comme les représentants des aspirations de citoyens et citoyennes et, donc, ils constituent, aux yeux de ce genre de despotes , les indicateurs de la température du tempérament des couches sociales et leurs élites politiques n'ayant pas installer au départ, disions-nous précédemment, de garde-fous, en termes de démocratisation d'une forte proportion de la population, face aux puissants groupes d'intérêts, sans foi ni loi, habitués a orienter comme bon leur semblerait les désirs des gens ainsi que le destin du pays.

A titre d'illustration, le cas du régime Syrien est édifiant dans ce sens. En effet, cet exemple dénote clairement, parmi tant d'autres, ce que nous venons de décrire plus haut. A l'occasion de la prière de la fête du sacrifice, le président Syrien, accompagné par quelques personnalités de son clan qui l'ont fait hériter du trône occupé précédemment par le défunt son père durant des décennies, a effectué une visite s'apparentant a celle initiatique ( en vérité un clin d'œil complice aux islamistes a sa solde) dans une mosquée, réservée a son clan tuant le jour de cette fête religieuse des dizaines de Syriens, symbolisant l'hypocrisie de ce pouvoir politique désormais titubant, malgré les apparences d'aplomb et quelques soient les échappatoires, puisque hermétique a toute reforme sérieuse et salutaire lui permettant d'assurer une sortie honorable qui permettrait d'écourter les machinations criminelles, en cours, de la part des laudateurs a la solde de qui posséderait l'opium (passe-droits) l'engouffrant ainsi dans une voie suicidaire ( le bâton de la répression aveugle) ne menant fatalement qu'a l'agonie de ce genre de régime exploitant les craintes des gens de plus en plus éveillés lesquels espèrent apercevoir une lueur d'espoir d'ici peu d'autant que la révolution entraîne chaque jour de nouveaux sympathisants issus de du monde de la chanson, du sport, etc.

A ce train, le régime va s'étouffer car le mal qu'il porte est profond et n'importe quel remède, prodigué de la part de ce système et ses alliés de plus en plus perplexes, restera inefficace et aléatoire.

A moins d'une intervention externe, de type chirurgical, précipitant sa chute. A ce sujet, les changements opérés en haut lieu en Arabie Saoudite, coïncidant curieusement aux récentes déclarations musclées d'Israël à l'intention de l'Iran, constitueraient les nouveaux enjeux et défis qui préfigureront les nouvelles stratégies de l'époque a venir. Celle du passé est agonisante. Alors, malheur a ses nostalgiques du genre Baath souhaitant contre vents et marées, afin qu'il survive, une guerre entre Israël et l'Iran lui permettant de brouiller les cartes au plan interne. A l'image de ses porte-parole genre Goebbels en faciès et arrogance. Quelle misère ! Et quelle agonie !

Avant 2012, et tout au long de ladite année, nous supposons, a la lumière de ce qui est en train de se dérouler ces derniers temps, que la région du Moyen-Orient est en train de se diriger, plus qu'auparavant, dans la voie des fortes turbulences dessinant d'ores et déjà, subrepticement, les futurs contours géopolitiques et stratégiques, de la part des nouveaux blocs d'intérêts militaro économiques, dans cette région aux multiples passions du passé et frictions actuelles mais qui, cette fois-ci, semblent arriver a terme, du point de vue des limites dictatoriales, du fait des révolutions en train de secouer une partie de monde arabe et, dans un certain sens, leur voisin Israël beaucoup plus soucieux autour de ses tracas internes et surtout externes liés a sa « sécurité atomique », menacée par le péril Iranien, dans un monde peuplé de 7 milliard d'êtres humains dont une grande partie demeure a la merci de tous les aléas en train de transformer le monde du fond en comble et, subséquemment, notre raison d'être dans tous les domaines de la vie.

C'est, justement, cette évolution des choses que les gouvernants arabes, dans leur majorité, ne veulent pas admettre et persistent a refusé d'opérer sérieusement a des changements s'inscrivant dans le mouvement de l'Histoire des peuples. A ce sujet, la ligue arabe instituée, selon des principes fixés ailleurs voire désuets puisque ils n'ont plus leur raison d'être au regard des révolutions en cours dans le monde arabe, au seul profit des gouvernants qui sauvegardent, a l'aide de ce machin, leurs intérêts personnels, liés aux visées d'Israël notamment sa sécurité dont le régime Syrien se porte garant, que ceux des peuples sauf si ces derniers affichent leur détermination d'ouvrir la boite de Pandore quelque soit la surprise et, ainsi, passer outre la dite ligue et ses secrets a la Polichinelle, en affrontant inlassablement les dictateurs combinant a leur guise les mécanismes liés a leur maintien au pouvoir désormais de plus râlant auprès des nouvelles générations.

Heureusement, ligués ou pas ligués, ils n'ont plus la capacité de s'y maintenir indéfiniment. Encore moins de se permettre de conseiller le statu quo entre les pays arabes. Les temps ont changé. Énormément. Aux temps actuels, nous semble-t-il, l'essentiel quand au reste des dictateurs, du monde arabe, c'est de finir dignement leurs parcours. Et celui, qui aurait la sagesse d'anticiper les événements, éviterait tant de désagréments

Auront-ils la perspicacité et surtout le courage de l'admettre ? Pour le moment, quelques dictateurs, notamment ceux du Maghreb arabe, l'ont admis au prix de leur déchéance brutale. Il est vrai que chaque milieu social a ses propres ardeurs courageuses. Car, les hésitations qui, a force de se perdurer, se transformeraient en exaspérations n'aboutissant qu'aux craintes difficiles a surmonter !!