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Apathies

par Ali Brahimi

D'après les spécialistes, en la matière, l'apathie est une absence de réaction aux stimuli extérieurs, due à un état pathologique où à une prédisposition psychologique.

Ala lumière de ce qui vient d'être annoté ci-dessus, nous ajoutons que ce mal engourdirait et isolerait progressivement le caractère, du genre humain, des réalités liés a son environnement. Il est donc spécifique aux personnes, groupes d'individus voire des peuples, sous influence de graves blocages rencontrés dans leur parcours, se caractérisant par une réduction de la perception des aléas et multiples déceptions rencontrées dans la vie et, subséquemment, demeurent prédisposées, pathologiquement et psychologiquement, aux mutismes maladifs et fatalismes aphasiques En un mot, une asthénie mentale de la personnalité

A l'échelle d'un peuple en voie de rétablissement identitaire, après une longue et pénible léthargie combinée a une apathie existentielle de l'ensemble de ses composantes, cette profonde douleur découlerait du manque de confiance en soi-même ainsi que vis-à-vis de l'environnement notamment socioculturel et politico économique, interne et externe, et, en conséquence, prédisposées aux antipathies en tous genres. Avec le temps, l'apathie conjuguée a l'absence (ou la simple sensation de ne pas en avoir) de la sympathie a l'égard d'autrui, c'est le black-out total.

Il existe quelques peuples et personnalités, notamment dans le monde arabe, qui se plaisent à ce train-train pathétique voire démobilisateur puisque alourdi par les pesanteurs sciemment générées par des pouvoirs politiques ne tenant nullement en compte les aspirations des gens encore moins de leur limite en terme de patiente. (1)

Ainsi, ces systèmes de gouvernance, notamment dans le monde arabe, vivent harassés, le temps leur parait qu'il passe vite et, surtout, bavardent trop sans avoir des convictions autour de ce qu'ils disent et évitent d'aller au fond des choses encore moins qu'ils pensent a l'avenir des actuelles générations habituées, malheureusement, au dorlotement ainsi qu'aux monts et merveilles a la papa Noël.

En réalité, ce genre de peuples se retrouvent coincés voire pathétiquement cloués devant les dures réalités et ne font attention qu'a celles leur procurant, autant que possible, une vie facile, sans trop se fatiguer (une forme sournoise de l'apathie), et un réconfort y compris momentané .En réalité, ils ont peur des lendemains et ne pensent qu'au passé et l'immédiat.

Un cas, parmi beaucoup d'autres, dans le monde arabe, mérité qu'il soit pris en tant qu'exemple intergénérationnel édifiant dans ce sens. Il s'agit des populations israéliennes, issues d'une des plus grandes crises existentielles qu'avaient connue l'humanité, et palestiniennes victimes expiatoires d'un monde arabe incapable d'affronter les problèmes de l'époque encore moins de pouvoir leur trouver des solutions adéquates. Ainsi, pour la plupart des pays arabes, ils préfèrent les reporter d'où les révolutions actuelles.

Ce 24 Septembre 2011, l'autorité palestinienne (un machin), avait déposé son dossier en vue d'être admise, en tant qu'Etat souverain et a part entière, dans l'Organisation des Nations Unies. Une tentative qui va permettre à Israël, sachant préparer divers subterfuges, d'intensifier la construction des colonies pour encore des années. En effet, des problèmes existentiels demeurent ambigus de part et d'autre : Quelle capitale ? Quelle population ? Quels territoires ? Et, finalement, quel Etat ? Selon les multiples accords, l'Etat palestinien, occupant des territoires encore flous, devait être instauré en 2005 On est en 2911. Et d'ici peu ce sera 2012 !

Tant de questions demeurent toujours en suspens, et qui doivent trouver des réponses claires et adéquates, d'autant plus que les choses changent profondément et rapidement dans le Monde arabe notamment dans les pays se trouvant a proximité d'Israël qui a bien compris, pour sa part, que les temps ont énormément évolué dans sa périphérie ou sont en voie de l'être chez l'ensemble des nouvelles générations arabes ne s'inscrivant pas dans les lamentations hypocrites des précédentes.

Depuis 1947, un peuple ressuscite de ses cendres (Israël) :l'autre disparaît voire laisser pour mort (celui palestinien) mais heureusement il a survécu dont une partie en exode, une autre parquée dans un territoire en mouchoirs de poche a la merci de tous les aléas, dont l'apathie, et le reste déraciné voire apathique et errant un peu partout dans le monde.

Paradoxalement, cette situation d'un peuple devenu apathique (celui palestinien) et de l'autre coté la velléité d'une colonisation juive affamée ne se contentant nullement de ce qu'elle avait déjà prise et voudrait reporter l'échéance jusqu'a un autre fait accompli lui permettrait de prendre encore plus de territoires, cela aiguillonnant encore plus les révolutions en cours dans le monde arabe saturé en impairs de la part des successifs gouvernants manifestement incapables de dire toute la vérité liée a leur incapacité.

En effet, ils ne cessent de compter sur la rente, issue des hydrocarbures ou des rapports de force politico régionaux, et affirment, effrontément, que cela ne saurait durer Comme d'habitude ! Chez nous, on dit : «la convoitise, liée au mensonge, corrompe les mœurs» (Atmaâ ifessed Atbaâ) En principe, le peuple d'Israël se rappelle, plus que toute autre, les multiples leçons et adversités du passé et, subséquemment, devait envisager l'avenir sous de meilleurs auspices solides et pertinents que ceux habituels entachés de malentendus et méfiances de part et d'autre.

Les révolutions en cours dans le monde arabe notamment en Egypte et Syrie, de par leur proximité avec Israël ainsi qu'une Histoire mouvementée certes mais partagée, valent mieux que tous les oncles Sam et l'or du monde. Elles le seront davantage, nous semble-t-il, lorsque ces révolutions finiront leurs laborieuses étapes. Après, la moindre jouissance partagée équitablement, en pleine communion, serait l'avenir du monde arabe. C'est l'un des objectifs principaux affichés par ce mouvement rénovateur de la part d'une jeunesse arabe qui n'a pas encore montrée toute sa fougue.

Si on réfléchit profondément autour de qui est en train de se développer, actuellement, dans le monde arabe, c'est une sorte de camp David, mais en grand et plus subtil, voire prometteur et honorable en faveur des deux peuples Israélien et Palestinien et pour l'ensemble des nouvelles générations du Maghreb et du Moyen-Orient de plus en plus face aux périls concoctés, ces derniers temps, par les régimes Syrien et Yéménite visant, tous les deux, a déstabiliser la région berceau des religions monothéistes.

Ce mardi de la semaine, les regards se sont braqués sur l'Arabie Saoudite objet d'attentats visant a fomenter des troubles généralisés arrangeant, directement ou indirectement, les combines et affaires occultes notamment du régime Syrien, de plus en plus dérouté, désormais agonisant quoi qu'il fasse.. Seigneur ! Que les révolutions sont belles !!!

NOTES :

(1) Un agriculteur fait charger son mulet en divers paquetages. Agenouillé, le mulet n'a nullement l'intention de bouger. Alors, son propriétaire s'approche et lui parle a l'oreille : dis, je pourrais ajouter ce tapis en Alfa ? Et l'âne indifférent lui fait signifier qu'il pourrait ajouter ce qu'il veut puisque il ne bougerait pas d'un iota

(2) Dans une célèbre chanson pathétique, de Mohamed Abdelwahab, nus retenons le couplet suivant : « j'ai peur de celui qui m'a acheté et je cherche celui qui m'a vendu» (bahrab mini charini oua daouar ali bayaâni). Émouvant. Cela nous fait rappeler la jeunesse du 5 octobre 1988 !