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La laïcité pourrait-elle être islamique ?

par Kamal GUERROUA

«La religion est l'opium du peuple et [...] l'esprit d'un monde sans esprit» Karl Marx, philosophe allemand (1818-1883)

Cette question enfouie dans toutes les consciences, il est vrai, resurgit à la faveur de ce grand brouhaha provoqué en île ibérique. L'Espagne est-elle catholique ou laïque? Car, l'atmosphère y était à l'étuve à l'orée de la visite pontificale que devait effectuer Benoît XVI à Madrid dans le cadre des journées mondiales de la jeunesse ayant débuté le 18 août dernier. A la liesse envahissante des fidèles s'est mêlée la colère moins légitime des anti-cléricaux. Ainsi, la «Puerta del Sol» était de nouveau devenue le théâtre d'une large contestation anti-religieuse sur fond de crise économique. Il semble que l'Europe se déreclite face au retour intempestif du phénomène de la religiosité massive.

Après les critiques acerbes lancées au lendemain du pèlerinage du pape Jean Paul II en 1996 en France en raison des dépenses excessives causées au contribuable de l'État, les espagnols, plus particulièrement «les indignados» qui ont auparavant occupé la place madrilène afin de dénoncer la réduction des dépenses publiques, les difficultés économiques et un taux de chômage frisant les 21%, renouvellent l'expérience française en décriant «l'aconfessionalisme» ambigu de leur pays tout en protestant contre les 100 millions d'euros que pourraient coûter de pareilles festivités. Dépenses jugées exorbitantes alors que le pays est durement touché par les retombées des perturbations économiques de la zone Euro. Ce n'est point un secret pour personne, en temps de disette de sens et du tarissement des ressources morales, les peuples ont bien souvent recours et de façon systématique à la religion comme soutien psychologique. Celle-ci constitue une forme de reliance et de rassemblement des âmes humaines sous la bannière d'un même dogme. Néanmoins, une dose surchargée de religiosité pourrait mener dans certains cas à d'impondérables dégâts susceptibles de mettre en péril la solidité des bases fondamentales des pays. Ce diagnostic ne souffre aucune ambiguïté quand on se penche sur toute l'histoire européenne médiévale lorsque l'église tenait le haut du pavé en tant qu'unique autorité spirituelle guidant le destin de l'Occident. En effet, les tribunaux d'Inquisition qui ont plongé l'Europe dans l'intolérance religieuse la plus insupportable, reprennent actuellement du poil de la bête sous d'autres formes et visages: les attaques sournoises mais répétitives sur l'Islam en forment la partie immergé de l'iceberg. D'où la résurgence subite des concepts de la laïcité, laïcisme et laïcisation et leur rôle dans la régulation de l'espace spirituel et temporel dans la vie publique.

En ce sens, la laïcité est une invention purement occidentale dans la mesure où elle est l'expression d'une certaine «rupture épistémologique» d'avec la période la plus sombre qu'a vécue toute l'Europe pendant plus de dix siècles environ, soit du cinquième siècle jusqu'au seizième, ce que l'on appelle volontiers dans l'histoire «Le Moyen Age». En fait, un simple regard en rétrospective dans l'historiographie nous renseigne sur cette contradiction foudroyante qui empreint le monde occidental qui se proclame laïque tout en défendant bec et ongles son origine judéochrétienne.

 Cela étant démontré, force est de constater avec étonnement ce retour de refoulé «la religion» et son envahissement de la scène aussi bien médiatique que politique à la faveur de ce pèlerinage de Benoît XVI en île ibérique afin de célébrer les journées de la jeunesse qui s'y tiennent.

 Les échauffourées ayant éclaté entre laïques et croyants démontrent clairement que ce vieux débat sur la nécessite ou non du recours à la sécularisation de la société continue de faire son petit bonhomme du chemin en temps modernes n'en déplaise aux conceptions étriquées des fanatiques et intégristes des deux camps. Cependant, en terre d'Islam, la tendance générale est au stade stationnaire d'attentisme concernant cette thématique. Autrement dit, la rue arabo-musulmane n'est ni pour, ni contre la laïcisation de la société mais semble être ambivalente quant à la suite à y donner. Il est vrai qu'à y bien regarder, cette hésitation est source d'inquiétude surtout quand on voit les vagues de conservatisme qui coupent la voie à toute modernisation sociale dans le monde arabomusulman, cela ne signifie aucunement que la laïcité est une condition sine qua non pour espérer s'embarquer dans le train de la modernité mais que cet catalyseur garantirait, s'il l'on peut exprimer ainsi, une certaine ouverture de la société en ce qui concerne «la liberté de culte». Chemin faisant, le concept de la laïcité devrait cependant être pris dans ce cas précis sous le rapport étroit de la socialisation de la vie mondaine en dehors des canons régulateurs de la religion. Il est à rappeler quant aux diverses ramifications de ce concept qu'elles sont complètement différentes du laïcisme.

Si la première notion met l'accent sur la prééminence de la «philosophie de la pensée» sur celle du « dogme de la foi» ainsi que la priorité des us et coutumes sur sur le fait religieux. La seconde, par contre, serait une vision totalement fourvoyée et déréglée, voire partiale du vécu social de l'être humain puisqu'elle elle procède à l'effacement intentionnel et prémédité de toute trace religieuse de sa représentation individuelle et collective.

En conséquence, l'on serait directement projeté sur cette «idéologie des exclusions mutuelles» pour reprendre la terminologie arkounienne parce que la foi néglige la pensée et celle-ci met au rebut le sentiment de croyance. Logique conflictuelle que prendrait tout naturellement toute démarche de néantisation de l'avis ou vision contraire. Mais pourrait-on réellement vivre sans le secours de la religion? Aurait-on le courage et la force d'affronter la vie sans elle? Rien n'est sûr tant que l'on n'a pas pu faire autant dans les sociétés occidentales, censées être plus promptes à se délester de l'héritage spirituel dont elles sont les pourvoyeuses tout au long de l'histoire en raison de leur progrès. Il va de soi que le besoin de spiritualisation chez l'être humain s'avère plus qu'inéluctable quand les difficultés s'amoncellent et les crises s'enchaînent. Car, contrairement à l'athéisme ou le paganisme, la religion est fondée sur la croyance en un idéal divin et surhumain et non à une surenchère philosophique coupée de son versant pratique. Néanmoins, elle se situe à équidistance avec la morale, les deux variantes sont des données profondément immanentes et immensément ontologiques se reliant à l'âme humaine en se convertissent et se remodelant suivant les usages en réalités subjectives et désobjectivées. Cela dit, chacun de nous a une vision prismatique de ce qu'il croit être bon et de ce qu'il croit ne pas l'être dans la mesure où les angles de vision des uns et des autres se différencient en fonction des circonstances, des époques et des idéologies. Ces dernières sont déclarées nuls et non avenues, voire mortes des suites de l'immersion de la société occidentale dans le tunnel de «la post-modernité» où le réétalonnage de l'échelle des valeurs semble s'incliner à la déchéance des normes, le dérèglement des repères et la décadence des schèmes doctrinaires. Terreau propice au formatage de l'esprit humain puisqu'il n'y a plus de force supérieure capable d'imposer un rythme, une cadence et un train de vie standard à toute la sphère sociale. Pour preuve, tous les dogmes modernes sont jetés au panier de l'histoire en raison du déferlement des poisons mortels de la mondialisation-laminoir. Qui croirait dorénavant aux vertus du communisme, à l'autorité de l'État et aux bienfaits du capitalisme à l'ère des technologies de l'information et de la communication où la prépondérance médiatique a ravi la vedette à méditation religieuse et l'emporte grandement sur l'expansionnisme des dogmes et doctrines politico-religieux? Le monde s'est transformé en un petit village planétaire où l'on trouve paradoxalement beaucoup plus de tendance à l'hétérogénéisation de la pensée que de penchant à son homogénéisation. On n'en serait pas moins sûr s'il l'on y ajoutait le délitement et l'érosion rapide du socle notionnel des grandes idéologies ayant présidé jusque-là à la destinée des nations. Néanmoins, on s'acheminerait incontestablement vers le règne de non-idéologie qui pourrait, le cas échéant, se réincarner en la seule et unique planche de salut dans la période post-moderne. Autrement dit, la domination de la vacuité multiforme: religieuse, politique, économique et sociale imprimerait à coup sûr de son nihilisme l'ère de plénitude philosophique de naguère. Le concept de la laïcité a, lui aussi, subi les mêmes travers que les autres diverses idéologies. S'il est resté le même dans certains de ses aspects, il n'en demeure pas moins qu'il a infléchi sa courbe du fait de sa mauvaise interprétation. En France, pays considéré comme berceau incontestable de la laïcité, le processus de la sécularisation politicosociale fut mis en avant par le courant des intellectuels «dryfusards», alignés traditionnellement à gauche dont ont pourrait citer entre autres la figure emblématique de: Émile Zola( 1864-1902).

Encore faudrait-il rappeler que la promulgation de la loi sur la séparation du temporel de l'intemporel en 1905 fut essentiellement motivée par la volonté de l'intelligentsia métropolitaine, Jules Ferry en tête dans le but de freiner l'extrémisme religieux qui a pignon sur rue dans toutes les consciences et commençait à ramper sur les institutions de toute la République.

A dire vrai, l'instauration du code civil par Napoléon Bonaparte(1769-1821) fut déjà, en son temps, un pas de géant dans ce sens. Ce qui est certain est que l'histoire de la laïcité demeure intrinsèquement liée au cheminement controversé de la pensée religieuse en Europe depuis pratiquement le schisme du «Donatisme» ayant eu lieu en Afrique du Nord au IV et V siècle. Pour rappel, ce courant dont les promoteurs défendirent « l'Église des pauvres» était entré en grave dissidence avec «l'Église officielle» représentée par l'éminent évêque «Saint Augustin», le fils de «Thagast», actuelle «Souk Ahras» dont la pensée est globalement détaillée dans l'oeuvre magistrale «la cité de Dieu». Il est vrai qu'outre sa parfaite mise en pratique du fameux précepte religieux de la chrétienneté, résumé en la formule lapidaire suivante «rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu». Cette fresque théologico-philosophique est aussi bien un portrait authentique qu'un témoignage sérieux sur les convulsions et les troubles ayant émaillé la Berbérie romaine. Donc, d'un point de vue essentiellement socio-historique, l'Occident, contrairement à la civilisation arabo-musulmane dont l'attachement à la dimension religieuse est une constante inébranlable, fut depuis la nuit des temps incontestablement laïque dans ses racines et fondements. Car d'une part il existe ...une différence capitale entre sociétés spiritualisée et matérialisée. D'autre part, on ne saurait diviser la croyance.

Bien plus, ce train de laïcisation dont il fut l'objet des siècles durant fait irrésistiblement et paradoxalement songer au mouvement ascendant de religiosité dans les sociétés orientales. Ce que l'on pourrait qualifier hinc et nunc et à juste raison de «parallélisme contradictoire». Cela dit, les deux trains historiques «oriental et occidental» forment au terminus une courbe ascendante se culminant en une divergence viscérale entre les deux ensembles. Dans son ouvrage-culte «l'Orientalisme» Edward Said(1935-2003), le penseur américano-palestinien, y a fait lucidement allusion en mettant en évidence la dissymétrie trop saillante entre la mentalité orientale synthétique et globalisante et celle de l'Occident analytique et détaillante. En ce sens, la source de la pensée laïcisante part de ce simple principe différenciateur attendu qu'au giron de la société musulmane et cela dure pratiquement depuis l'époque du prophète, la triade symbolique que composent « la religion, le monde et l'État» c'est-à-dire en arabe «Din- Dounya-Dawla» est en corrélation interne quasi fusionnelle et forme de ce fait une véritable propédeutique de nature à construire socialement un pays. Pour étayer cet argument, il suffit de voir le rôle du prophète dans la société musulmane des premiers temps car celui-ci fut non seulement un messager religieux mais aussi et surtout un guide spirituel et un chef militaire. En revanche, l'Occident, plus particulièrement sa société fut globalement traversée par cette phase de «désenchantement du monde» pour paraphraser le mot du philosophe Marcel Gauchet. Chose qui a résilié ce pacte symbolique qui relie l'humain au naturel ainsi qu'au métaphysique. D'où cette précipitation diffractée, contradictoire et un peu fantaisiste de tout ce qui a trait au spirituel dans la vie collective. Cela voudrait dire que la société est despiritualisée et matérialisée et autorise par voie de conséquence une comparaison en sens inverse avec ce qui s'est passé au sein de la civilisation orientale en général et arabo-musulmane en particulier. Mais pourrait-on espérer une religion laïcisée et une laïcité religieuse?

Autrement dit, serions-nous en mesure de séculariser la spiritualité et de spiritualiser la laïcité? Celle-ci serait-elle possible à l'application en terre d'Islam? La sécularisation pourrait-elle venir à bout des problèmes inextricables de la religion? En d'autres termes, la religion et la laïcité sont-elles concurrentes l'une à l'autre ou complémentaires? En bref, qu'est-ce que la laïcité? Est-ce une séparation totale et rigide d'avec la religion ou au contraire laisse-t-elle une marge de manoeuvre à cette dernière afin de l'aider d'être à l'abri des manipulations idéologiques de toutes sortes et de contourner les probables déviations politiciennes? Certes la réponse à ces problématiques, reliées les unes aux autres n'est pas une sinécure. Toutefois, certains éléments d'analyse nous permettent d'en faire un tour synoptique. Primo: la consubstantialité de la laïcité avec les lois positives. Secundo: la préorganicité du fait laïque par rapport au phénomène religieux en termes de distinction de champs d'intervention des deux espaces car la découverte de la spiritualité passerait en premier lieu par l'étape de raisonnement. C'est pourquoi, on est en droit de dire que la pensée a souvent précédé la croyance.

Et finalement, le troisième élément qu'est la non-compatibilité de la pensée laïque avec le dogme religieux puisqu'à bien y voir, aucune religion, quelle qu'en soit la puissance d'influence, d'imprégnation, de malléabilité et de souplesse, n'est en mesure de cohabiter longtemps et en bonne intelligence avec la laïcité, les exemples dans l'histoire en sont légion. En conséquence, c'est une fausseté paradigmatique de le croire en nos ères modernes et de continuer à cultiver le mythe d'une société attachée à la religion tout en étant laïque car, d'une part, il existe cela dit, les régimes socio-politiques sont devant un grand dilemme: ou qu'ils soient laïques, donc pouvoirs intégralement temporels, tournés à l'idéal d'ici-bas, ou qu'ils soient théocratiques voués à entrer définitivement dans le moule étroit d'une religiosité excessive. Le juste milieu que prétendent pouvoir réaliser maints régimes politiques n'est que de la poudre aux yeux car le trait distinctif entre ces deux spécimens s'en trouve ainsi relancé dans la mesure où il existe une déficience spirituelle aigue dans un camp et une spiritualisation outrée dans l'autre. Cette dichotomie dans les champs de visions entretenue dans l'un comme dans l'autre camp coïncide étrangement avec la faillite morale des sociétés. En parlant de la morale, le philosophe allemand Nietzsche, l'attribue à la faiblesse car la religion est conçue, à son avis, telle une consolation et un soulagement et non en tant que force et puissance. C'est dans cette philosophie que se sont nourris les premiers préceptes de l'humanisme occidental. Ce dernier n'est plus ce que l'on imagine, c'est -à- dire, le dévouement aux valeurs humaines et l'entretien de l'esprit imaginatif avec son corollaire spirituel. Bien au contraire, ce courant de pensée est étymologiquement lié à la notion de «l'épée et de l'idée» donc de l'arme et de la plume. A dire vrai, cette évolution dans les idées sécularisées a mené droit vers une sorte d'«hypnose collective de la foule magnétisée» pour emprunter les termes de Gustave le Bon (1841-1931); en ce sens, la religion tout autant que le laïcisme seraient des anicroches à la libre pensée si des limites n'étaient pas fixées d'avance à leur domaine d'influence.

En ce sens, ni la laïcité ni le laïcisme ni encore moins la laïcité, domaines qui sont d'ailleurs loin d'être en conflit ouvert, ne sauraient garantir le bon fonctionnement de la société ou de l'Etat à moins qu'il y ait un ordonnancement préalable des institutions sociales. Autrement, on tomberait à pic dans un esclavage moderne, de nouveau genre «la figure de maître a changé, ce n'est plus un maître personnel, un tyran qui prendrait sous son pouvoir une multitude effrayée, mais un maître anonyme sans visage et sans nom propre qui par de nouvelles voies (processus, consensus, productions d'idéaux et de croyances?) instaure une domination d'un autre genre et de nouvelles servitudes» écrit Yves Charles Zarka dans son ouvrage «critique des nouvelles servitudes». Ces remarques étant faites, il faut cependant convenir que la réactivation du sentiment religieux est fonction de fanatisme et d'intégrisme qui pourrait, le cas échéant, toucher l'autre camp. Que ce soit en Turquie ou en Tunisie, pays traditionnellement laïcistes s'inscrivant en faux contre l'islamisation de leurs sociétés respectives, la position ferme que tiendraient les gardiens du temple de la sécularisation face à leurs adversaires idéologiques, soi-disant les islamistes ainsi que la répression de la dimension religieuse dans la sphère sociale est à même de provoquer un effet boomerang contre leurs initiateurs.

Logiquement et raisonnablement parlant, l'exclusion est bien souvent à l'origine du conservatisme qui atteint en première instance les larges strates déshéritées de la société. Ce phénomène se voit clairement dans la plupart des pays où le fanatisme a sévi.

 D'autre part, le philosophe français Michel Foucault a fait notamment le point dans son ouvrage «le gouvernement de soi» sur le pouvoir des médias dans le façonnement de l'opinion publique et les idées simplistes parmi la population, il écrit notamment ce qui suit «nous sommes entrés dans des sociétés moins gouvernées par la loi et l'autorité que par la norme et le consentement, s'y ajoute de ces grands attracteurs que sont la télévision, Internet, les loisirs...» C'est pourquoi, l'on se permet de dire aujourd'hui que les démocraties seraient emmurées tant qu'elles ne prennent pas en charge l'influence de la religion sur la société. Ainsi pourrait-on affirmer que le concept de l'application d'une conception politique sur d'autres réalités sociales devrait s'accompagner d'une étude sérieuse de terrain.

 Condition sans laquelle toute mise en oeuvre d'une idéologie ou conception nouvelle, de quelque nature qu'elles soient, serait porteuse de risques de déstabilisation sociale. Cela s'est vérifié dans toute l'histoire humaine où l'improvisation a pris le dessus sur la méditation.

 D'où découle le constat suivant qui est loin d'être un jugement définitif : la laïcité en tant que temple respectueux de la religion est une valeur à cultiver mais si elle donne l'impression d'être une force centrifuge, dissimulatrice, distillatrice et distanciatrice de celle-là, elle devient à force d'usage, une faille à combler et surtout un handicap à soigner.